Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les autorités de la province méridionale de Guangdong ont emprisonnés quatre personnes à la suite de violents affrontements ce week-end, lors d’une manifestation paysanne qui a tourné à l’émeute. La manifestation a pour origine la rébellion des villageois de Wukan qui ont été spoliés de leurs terres en décembre 2011 par les autorités. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule pendant les affrontements de samedi.

La réquisition des terres rurales pour des opérations immobilières lucratives au profit des entrepreneurs et potentats locaux sont à l’origine de milliers d' »incidents de masse » (selon la terminologie officielle) en Chine chaque année. Dans le cas de Wukan est un des rares où une enquête par le gouvernement provincial du Guangdong a conclu que la plupart des demandes et des plaintes des villageois étaient justifiées. Un partie des terres a été rendues, mais dégradées.

Chine: Affrontements suite à une manifestation paysanne

A l’aube ce matin, la police d’Istanbul est intervenue avec des jets d’eau et de gaz lacrymogène pour empêcher les manifestants de rejoindre la place Taskim, qui a été fermée à l’occasion du Premier Mai. Des centaines d’ouvriers de la Confederation of Progressive Trade Unions (DISK) et leurs sympathisants s’étaient rassemblés tôt ce matin à Siski pour se diriger vers la place. Mais la police est immédiatement entrée en action contre le groupe qui comprenait également des anarchistes, des sympathisants du DHKP-C,…

Au moins trois manifestants et un journalistes ont été blessés. Refusant d’abandonner, les manifestants se sont à nouveau rassemblés après l’intervention policière alors que selon des témoins, certaines ruelles de la ville ressemblaient à de mini zones de guerre. Le nuage de gaz est tellement dense que les policiers eux-mêmes sont obligés d’utiliser des masques. La répression policière se poursuit actuellement (10h30), les policiers anti-émeute utilisent des gaz lacrymogènes pour disperser les groupes qui tentent de se réunir. Ceux-ci répliquent par des jets de feux d’artifice et des pierres.

Répression du Premier Mai à Istanbul

Répression du Premier Mai à Istanbul

Répression du Premier Mai à Istanbul
Répression du Premier Mai à Istanbul

Jusqu’à présent, les policiers étaient légalement obligés de porter une plaquette nominative sur leur uniforme. Une proposition de loi vient d’être votée pour que cette plaquette soit remplacée par un numéro d’intervention pour préserver leur anonymat sur le terrain. Selon les termes du texte, cela permettra de ‘garantir au citoyen la possibilité d’identifier les policiers qui les interpellent tout en évitant que les hors-la-loi puissent connaître leur identité pour éviter les représailles’.

Alors que le propriétaire de l’immeuble qui s’est effondré la semaine dernière faisant près de 400 morts a été interpellé et placé en détention, des centaines d’ouvriers sont à nouveau descendus dans les rues ce mardi. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs zones industrielles de la banlieue de Dacca. Les ouvriers ont crié leur colère, dénonçant notamment les conditions de travail dans l’industrie textile avant d’endommager une série de véhicules. La police anti-émeute est rapidement intervenue pour les disperser violemment. Elle a fait usage de matraques et de bâtons pour disloquer les différents cortèges.

Violence policière à Dacca

Violence policière à Dacca

Ce 28 avril, Alexey Gaskarov a été arrêté à Moscou. Il avait déjà été arrêté et détenu pour avoir pris part, à l’automne 2010, aux protestations, attaques incendiaires et autres occupations contre le projet d’autoroute qui allait détruire la forêt de Khimki. A l’époque, la société gestionnaire du projet avait fait appel à des miliciens fascistes pour chasser les militants anarchistes et écologistes du chantier. Incarcéré, puis libéré suite aux énormes mouvements internationaux de soutien, il avait finalement été blanchi de toute accusation. Dimanche, Gaskarov a été arrêté et placé en détention, accusés d’avoir ‘participé aux émeutes et aux violences à l’encontre des forces de l’ordre’ au cours de la manifestation anti-Poutine du 6 mai dernier. Ce jour-là, la police anti-émeute avait chargé la foule et plus de 600 personnes avaient été interpellées. L’arrestation du militant anti-fasciste intervient quelques jours avant la manifestation ‘anniversaire’ du 6 mai où il devait tenir une place d’avant-garde dans le bloc anti-fasciste.

Alexey Gaskarov

Alexey Gaskarov

Un dirigeant du BJP, parti actuellement au pouvoir, a été abattu ce lundi dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Shivdayal Tomar, 50 ans, était le vice-président de l’unité régionale du BJP. Lundi, il s’était rendu dans la région de Katekalyan pour y mener une visite d’inspection des travaux de construction d’un pont. Il a été pris pour cible par deux guérilleros alors qu’il discutait sur le chantier. Les forces de sécurité locales ont immédiatement déployé des hommes pour tenter de capturer les deux tireurs. Le BJP, au pouvoir au Chhattisgarh, est notamment à l’origine de la signature de nombreux accords avec des sociétés privées pour l’exploitation des ressources minières de l’état au mépris des autochtones.

La semaine dernière, de violentes émeutes s’étaient déroulées aux environs de la mine de Monywa (cf notre article du 25 avril). Dimanche, les autorités locales ont émis des mandats pour l’arrestation de huit personnes qui sont accusées d’avoir incité à l’instabilité dans les villages. Il s’agit de membres du Yangon Public Service Network, du Yangon University Student’s Union et du Group Taking Care of Political Prisoners. Ceux-ci ont poussé des centaines de fermiers locaux à re-cultiver les terres dont ils ont été expropriés pour permettre l’extension de l’exploitation minière. La police était rapidement intervenue. Quinze policiers et trois manifestants avaient été blessés. Trois personnes avaient été arrêtées juste après les affrontements, les huit autres manifestants accusés sont actuellement activement recherchés.

Aujourd’hui, les autorités ont annoncé avoir abattu sept maoïstes. Selon elles, une fusillade se serait déclenchée vers 9h30 ce matin à proximité de Garu, dans le district de Latehar (Jharkhand) entre des membres du Jharkhand Jaguar Special Task Force, du Commando Battalion for Resolute Action de la CRPF et une brigade de guérilleros. Un porte-parole de la CRPF a affirmé que sept maoïstes avaient été abattus par ses hommes alors que la fusillade était toujours en cours: ‘Nos hommes ont tué sept maoïstes mais les corps de quatre d’entre eux ont été récupérés par des guérilleros qui ont battu en retraite’. Il a ajouté qu’ils avaient saisi un fusil INSAS, deux .315 et des cartes SIM sur les lieux.

Vendredi, l’armée israélienne a attaqué une manifestation de Palestiniens du village de Deir Jarir en Cisjordanie. La manifestation – la plus importante de ce genre depuis des années – avait lieu en réaction après que des colons israéliens, dont les caravanes sont installées sur les terres du village, aient attaqué deux fois les habitants palestiniens cette semaine. Les colons aient incendié une dizaine de voitures appartenant à des Palestiniens, planté un drapeau israélien sur l’église et agressé les jeunes du village avec des pierres.

Les habitants de Deir Jarir, y compris les clercs chrétiens et musulmans, se sont rassemblés pour la prière du vendredi sur un piton escarpé entre leur village et un groupe d’une demi-douzaine de maisons de fortune érigées par des colons et protégées par l’armée israélienne.Leur marche, précédée par un groupe de jeunes, a été repoussée à plusieurs reprises par des salves de grenades de gaz lacrymogène et des balles en acier enrobé de caoutchouc. Plusieurs villageois ont été blessés.

Palestine: Manifestation réprimée

Mercredi matin, la Cour d’Appel de Mons a rendu son verdict dans le procès qui opposait la Ville du Roeulx à la CGSP, en tranchant une nouvelle fois en faveur du syndicat. Pour rappel, en juin 2010, la CGSP avait organisé un piquet de grève à l’entrée de l’Hôtel de Ville. Il entendait protester contre la suppression d’une augmentation de prime de fin d’année. Mais les autorités communales avaient obtenu une ordonnance du tribunal des Référés leur autorisant à faire lever le piquet de grève. Ce que le bourgmestre MR s’était empressé de faire avec huissier et policiers.

La CGSP avait alors attaqué la Ville en justice, avançant que les autorités communales avaient menti au tribunal des référés pour obtenir l’ordonnance, en affirmant que le syndicat n’avait pas respecté le délai de préavis et qu’il empêchait la tenue d’un conseil communal. Or, le préavis de grève avait été déposé conformément et il n’y avait pas de conseil de prévu. En première instance, la cour du travail de Mons avait donné raison au syndicat. Mercredi, le jugement a été confirmé en appel.