Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Plus d’un millier de personnes ont défilé dans le centre-ville de Sao Paulo hier pour dénoncer l’accueil de la Coupe du Monde en juin/juillet prochain dans plusieurs villes du pays. Les manifestants se sont rassemblés durant une heure devant le Sao Paulo Art Museum avant de défiler à travers la ville en scandant des slogans contre le tournoi. Des protestataires ont incendié un véhicule de police avant de briser les vitres de plusieurs banquets. Les forces anti-émeute ont tiré des gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour disperser la foule. Plus de cent personnes ont été interpellées. Plusieurs manifestations se sont également déroulées dans les autres villes-hôtes de la Coupe du Monde.

Voiture incendiée à Sao Paulo

Voiture incendiée à Sao Paulo

Un militant kurde a été placé en garde à vue mardi 21 janvier à Marseille après une perquisition menée chez lui par la police française. La perquisition a eu lieu en l’absence de Gokhan Balik, un refugié politique kurde, qui a été arrêté quelques heures plus tard dans le centre de Marseille. Cette opération intervient avant la visite du président François Hollande en Turquie, qui devrait avoir lieu les 27-28 janvier prochains.

En décembre 2013, la justice française avait ordonné la dissolution de la Maison du Peuple Kurde à Marseille sous l’accusation d’avoir financé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le tribunal de Paris avait également condamné dix kurdes à des peines de six mois à trois ans de prison. Depuis 2007, près de 250 kurdes ont été arrêtés sur le sol français pour des motifs politiques.

France: Arrestation d’un militant kurde à Marseille

Cinq guérilleros des FARC ont été tués mercredi 22 en Colombie lors d’une nouvelle offensive de l’armée qui a récemment renforcé ses opérations contre la guérilla malgré les négociations de paix en cours. Les combats se sont déroulés dans la province de Meta (centre), portant à 26 le nombre de combattants des FARC abattus par l’armée depuis dimanche dans différentes régions du pays.

Mercredi, un groupe d’une centaine de paysans ont tenté d’empêcher la fumigation d’une plantation de soja située à vingt mètres de leurs maisons. Le terrain appartient à un Brésilien qui détient plus de 40.000 hectares dans la région de General Resquin, dans le nord du Paraguay. 250 policiers avaient été déployés pour protéger les tracteurs épandant des pesticides toxiques dans les champs. Ceux-ci ont tiré des balles en caoutchouc pour permettre aux tracteurs de poursuivre la pulvérisation. Un homme de 67 ans a été touché au visage. Il a été immédiatement hospitalisé, mais les chirurgiens n’ont pas pu sauver son oeil.

La semaine dernière, la police du Chhattisgarh a arrêté Dharmendra Chopra, un éminent homme d’affaires à proximité de l’aéroport de Raipur alors qu’il allait embarquer dans un avion vers Delhi. Son neveu, Neeraj, avait été arrêté la veille. Tous deux sont accusés de travailler aux intérêts financiers et logistiques de la guérilla maoïste dans l’état. Les autorités ont déclaré que les deux hommes avaient pour tâche de faciliter l’achat de biens de consommation des maoïstes, mais qu’ils organisaient également de gros transfers d’argent destinés à l’achat d’armes dans d’autres états. Suite à cette double arrestation, la police a affirmé avoir mis au jour un réseau urbain massif du CPI(m).

Alors que les manifestations pro-européennes ont fait 4 morts et 400 blessés à Kiev en Ukraine, les personnes présentes aux alentours des affrontements ont reçu sur leur portable le message suivant: «Cher abonné, vous êtes enregistré comme participant à un trouble massif à l’ordre public.» Ce texto a été envoyé par les forces de police ukrainiennes, qui a utilisé la technologie mobile pour localiser les téléphones portables en activité près des affrontements opposant des policiers anti-émeutes et des manifestants le 21 janvier. Les trois opérateurs téléphoniques ukrainiens auraient nié avoir fourni les données de localisation au gouvernement ou envoyé les messages. L’une de ces compagnies aurait néanmoins suggéré que ces textos avaient été envoyé d’«une antenne relai pirate» installée à proximité.

148 travailleurs de Maruti Suzuki India, dont le procès a commencé l’année dernière, croupissent en prison depuis près de 18 mois. L’ensemble des dirigeants du Syndicat des Travailleurs Maruti Suzuki et la plupart de ses membres les plus actifs ont été arrêtés par la police sur la base de listes de « suspects » fournies par la direction. Le gouvernement de l’état d’Haryana, dirigé par le Parti du Congrès, et le plus grand constructeur automobile de l’Inde ont saisi l’occasion lors d’une grève, le 18 juillet 2012, d’une altercation initiée par la direction, qui a conduit à la mort du Directeur des Ressources Humaines pour lancer une vendetta judiciaire contre les militants STMS et à purger l’usine de plus de 2.000 autres travailleurs.

Les 148 travailleurs emprisonnés font face à des accusations de meurtre par association de malfaiteurs. Huit dirigeants du STMS étant directement accusé d’avoir tué Dev. En outre, les travailleurs sont confrontés à de nombreuses autres accusations criminelles graves, de l’émeute, de voies de fait, d’avoir causé des dommages à la propriété. Maruti Suzuki a depuis accéléré la production à son usine d’assemblage de Manesar. Le gouvernement, pour sa part, déploie des dizaines de policiers à l’intérieur de l’usine chaque jour ouvré, pour intimider le personnel.

Maruti Suzuki grévistes

Maruti Suzuki grévistes

Fabio Zerbini est coordinateur pour le SI Cobas, un syndicat de base actif dans la logistique et le secteur des entrepôts. Quelques jours auparavant, il avait trouvé un rétroviseur extérieur de sa voiture cassée. Une note a été laissé sur son pare-brise avec des excuses et un numéro de téléphone à appeler pour organiser une réunion pour le dédommager. Il s’est rendu à ce rendez-vous la semaine passée et il a été violemment passé à tabac par des agresseurs qui lui ont dit: « Si les travailleurs continuent à faire grève et nous casser les couilles, vous allez en payer le prix ». L’agression de la semaine dernière est une escalade de la violence des attaques contre le syndicat qui a l’habitude de pneus crevés ou de voitures brûlées.

Fabio a été impliqué dans plusieurs conflits de travail, comme dans la grève de 80 travailleurs à l’entrepôt Kuehne-Nagel à Santa Cristina à la mi-décembre, où les travailleurs ont gagné la reconnaissance syndicale et le respect des conditions fixées dans le contrat national (ainsi que le retrait de quatre licenciements pour des motifs politiques). De même, dans un entrepôt Carrefour juste en dehors de Milan, la société Serim a été forcée à reconnaître le syndicat et d’entamer des discussions avec les travailleurs.

Fabio Zerbini

Fabio Zerbini