Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Conformément à ce qui avait été convenu la semaine dernière, la commission de l’Intérieur de la Chambre s’est mise d’accord mercredi sur une série d’auditions pour lancer le débat sur l’interdiction de groupes radicaux comme Sharia4Belgium. Ces auditions se dérouleront la semaine du 26 juin et s’étaleront sur trois demi-journées, dont un vendredi, afin de ne pas perturber le travail normal de la commission.
La commission a décidé la semaine dernière de lancer le débat au départ de plusieurs propositions de loi en attendant le projet de loi que prépare la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet. Il se confirme que ce texte sera à l’ordre du jour du Conseil des ministres le 22 juin. Milquet espère ensuite disposer rapidement de l’avis de Conseil d’Etat, qui sera consulté selon une procédure d’urgence. Le projet de loi devrait aller dans le même sens que la nouvelle législation française en la matière. En attendant de disposer de ce texte, la commission aura déjà entendu une série d’acteurs de terrain et de groupements. Le débat sur l’interdiction des groupes radicaux s’est accéléré après les incidents de Molenbeek et l’arrestation dans la foulée du porte-parole de Sharia4Belgium.

Deux maoïstes originaires du Jharkhand et accusés d’être impliqués dans plusieurs actions s’étant déroulées dans l’Odissa ont été arrêtés ce jeudi. Sudhir Bhuyan et Habil Haro ont été capturés par une équipe de la police et des forces paramilitaires au cours d’une opération conjointe dans la forêt de Saranda à proximité de Rourkela, dans le district de Sundergarh (Orissa). Les autorités les accusent entre autre d’avoir enlevé et abattu l’officier de police Ajit Bardhan dans le district de Sundergarh en juillet 2009. Le porte-parole de la police locale a déclaré que les deux hommes étaient des membres actifs du CPI(maoïste) et que dès hier, ils auraient reconnu leur implication dans plusieurs actions, parmi lesquelles l’exécution d’Ajit Bardhan.

Depuis plus d’un an, les autorités mènent une enquête visant entre autre Glenn Audenaert, directeur de la police judiciaire fédérale. Le 4 juin dernier, des perquisitions ont été menées dans le cadre d’une information judiciaire avec un volet financier, l’objet de l’enquête étant la corruption, la violation du secret professionnel, le blanchiment et des faux en écriture. Hier, Glenn Audenaert a été entendu à propos des faits et des preuves de l’information et de l’enquête judiciaire. Il a aussi comparu devant le juge d’instruction. Il n’a pas été arrêté, mais libéré sous ‘strictes conditions’. Il a été inculpé pour violation du secret professionnel (il aurait fourni des informations et des services à un suspect) et pour faux en écriture. De son côté, la ministre de l’Intérieur a sollicité une procédure disciplinaire à son encontre.

Glenn Audenaert

Glenn Audenaert

Le département de police de la ville de Charleston, en Caroline du Sud, travaille depuis plus de cinq ans à la sécurisation de la ville grâce à diverses nouvelles technologies telles que la mise en place d’un robuste système d’analyse du crime, l’augmentation des stratégies de patrouilles ciblées en organisant des réunions hebdomadaires pour identifier les ‘points chauds’ et l’introduction de nouvelles technologies pour rassembler et dispatcher rapidement les informations afin d’augmenter la productivité et la conscience situationnelle des policiers. Dernièrement, le département a mis en place une collaboration avec IBM afin de permettre aux 400 officiers de police d’évaluer et de prévoir plus précisément les scénarios criminels. IBM a créé un logiciel d’analyse prédictive qui analyse les enregistrements des crimes passés et actuels en quelques secondes et évalue les schémas d’incidence et d’arrestations. D’après le département de la police de Charleston, grâce au logiciel qui analyse tous les renseignements à sa disposition, analysant aussi les données et schémas criminels passés et présents, le département sur une vue plus holistique des endroits où sont commis les crimes et pourra déployer ses officiers en conséquence. Le chef de la police locale a déclaré que ce logiciel aiderait a fournir aux policiers sur le terrain des renseignements cruciaux et permettrait au département d’obtenir un meilleur aperçu des opérations.

Vincent De Wolf, chef de groupe MR au Parlement bruxellois a annoncé hier vouloir proposer l’affectation de 250 militaires à la surveillance de Bruxelles. En effet, il estime qu’il faut immédiatement plus de policiers dans les rues de la capitale en raison de la hausse récente du niveau d’alerte terroriste. ‘Il y a un sous-effectif à Bruxelles et j’avais déjà proposé de dégager 250 policiers de Zaventem, de l’OTAN et des palais royaux – parce qu’ils font là du gardiennage – et de les remplacer par des militaires pendant un an, le temps d’avoir les 250 policiers qui manquent à Bruxelles’. Avouant s’inspirer du plan Vigipirate français (militaires lourdement armés dans les rues en cas de niveau d’alerte élevé), il ajoute: ‘Pour surveiller les entrées de métro ou sécuriser des bâtiments stratégiques, je pense que les militaires sont bien formés’.

Par ailleurs, six bourgmestres PS ont présenté diverses propositions sécuritaires qui vont être discutées au cours du sommet organisé par le premier ministre avec les ministres de la Justice et de l’Intérieur ainsi que les représentants des communes. Parmi ces suggestions, l’amélioration des sanctions administratives, le recrutement de policiers ou encore le renforcement des Parquets et de la magistrature. Suite à toutes ces informations, le SFLP-Police (Syndicat Libre de la Fonction Publique) a réagi en déclarant ne pas être contre l’idée d’une collaboration avec les forces armées pour des missions de sécurité ou de police. Il a également évoqué la possibilité de faire appel au secteur privé.

Sur base d’informations signalant la présence d’un colonne d’une centaine de guérilleros maoïstes dans la forêt de Chakarbandha (district de Gaya, état de Bihar), 400 hommes du bataillon de COBRA de la CRPF, et 100 miliciens jawans (police supplétive), avec des véhicules blindés et appuyés par un hélicoptère, ont entrepris samedi soir une vaste opération d’encerclement.

Les terrains étant difficiles, les maoïstes avaient eu le temps de miner le terrain sur les axes de pénétration de la contre-guérilla lorsque les combats ont éclaté dimanche matin. L’explosion des mines a tué deux CRPF et endommagé des véhicules. Les fusillades ont été vives, les forces de la contre-guérilla ont même procédés à des tirs de mortier pour déloger des guérilleros de leurs positions de tir. Deux combattants maoïstes auraient été tués et un autre capturé (les police revendique « au moins » six maoïstes tués mais n’a pu produire les corps). Deux membres de la CRPF ont été tués et dix autres blessés. A l’issue de ces combats, la colonne de guérilla a échappé à l’encerclement.

Hier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblées, sur la place Pouchkine à Moscou, pour exiger le départ du pouvoir de Poutine. Selon Sergueï Oudaltsov, leader du Front de gauche et principal organisateur de cette marche,  plus de 100 000 personnes» ont répondu à l’appel de l’opposition. Les intimidations n’ont pourtant pas manqué: série de perquisitions au domicile des principales figures du mouvement anti-Poutine, fermeture des sites web de l’opposition, énorme déploiement de forces etc. Plus de 12.000 membres des forces de l’ordre (policiers, unités anti-émeutes et troupes du ministère de l’Intérieur) étaient déployés dans le centre-ville, où de nombreuses rues sont complètement fermées à la circulation, avec notamment des camions-benne des services municipaux disposés en travers des artères

Le 5 juin, les députés de la Douma avaient tenté de dissuader les opposants en adoptant un nouvel arsenal répressif. La nouvelle loi prévoit des amendes de 7 300 euros pour des personnes physiques et de 25 000 euros pour des organisations politiques en cas « d’infraction à l’ordre public ». Une définition suffisamment vague pour laisser les coudées franches au pouvoir.

Russie: Intidimation policière en échec

Une manifestation aura lieu à Metz le samedi 16 juin pour revendiquer l’amnistie de toutes les condamnations politiques prononcées ces dernières années (luttes ouvrières, mouvement contre les réformes de l’enseignement, des retraites, contre le CPE, inculpés de Tarnac, etc.). La manifestation partira de la 15h Place des Charrons

300 personnes ont manifesté hier soir à Bruxelles en soutien à la résistance du peuple grec contre les plans d’austérité. La manifestation est partie de la Bourse, a fait une halte devant le siège du PS (copieusement hué) pour s’achever devant l’ambassade de Grèce. Notre Secours rouge était présent avec un tract de soutien aux membres de « Lutte Révolutionnaire » actuellement en procès à Athènes et avec une banderole d’hommage au militant de « Lutte Révolutionnaire » Lambros Fountas assassiné par la police.

Lire tract du SR (.pdf)

Bruxelles: Manifestation pour la Grèce

Deux soldats du 2e Bataillon de l’armée gouvernementale qui participaient à une opération de « sécurisation » dans la ville de Guinobatan (province d’Albay)ont été abattu dans la nuit de mardi à mercredi. Le porte-parole de l’armée présente cette opération comme des représailles de l’unité de choc de la NPA, la SPARU (SPecial PARrtisan Unit) après l’arrestation d’un de ses commandants. Carlito Rebamba, (pseudonyme Ka ReNan), avait été arrêté le 9 juin dans le village de Tastas de la même province d’Albay.