Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce mercredi, les avocats de Mumia Abu-Jamal, prisonnier dans le couloir de la mort depuis près de trente ans, ont annoncé qu’il ne serait pas exécuté. Au début de l’année, une cour d’appel fédérale avait décidé que sa peine devait être réexaminée en raison de vices de procédures durant son procès pour le meurtre de policier en 1982. La Cour Suprême avait rejeté la demande des procureurs de Philadelphie de recondamner l’ancien Black Panther à la peine de mort. Aujourd’hui, ces derniers ont annoncé qu’ils ne feraient pas appel de cette décision. Mumia est donc condamné à une peine de prison à perpétuité.

Mumia Abu-Jamal

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Mumia Abu-Jamal

Une manifestation de 5000 personnes commémorant le troisième anniversaire de la mort d’Alexis Grigoropoulos a tourné à l’affrontement avec les forces de sécurité et la police à Athènes. Des groupes de manifestants vêtus de noir ont brisé les escaliers en marbre d’un hôtel de luxe avant d’en utiliser les débris comme projectiles contre les lignes anti-émeutes. Des jets de cocktail molotov ont suivi et des graffitis « le peuple en armes » et « insurrection » ont été taggés sur la place Syntagma. La police a répliqué par des tirs de gazs lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Les affrontements ont durés tard dans la nuit à travers Athènes et devant le gouvernement grec. La police a procédé à 11 arrestations tandis qu’une vingtaine de blessés – dont 12 policiers- ont été signalés. D’autres manifestations avaient eu lieu dans d’autres grandes villes grecques, notemment à Salonique où 400 étudiants avaient défilés.

Alexis avait été tué par la police grecque le 6 décembre 2008, déclenchant une vague d’émeutes et de manifestations antipolicières, les violences inégalées depuis la chute de la dictature avaient ébranlées l’appareil répressif grec et ont été les précurseurs du mouvement contre la dette.

Emeutes à Athènes

Emeutes à Athènes

Une dizaine de salariés d’une usine de la compagnie électronique de Singapour Hi-P International, ont été arrêtés mardi par la police à Shanghaï au septième jour d’une grève réunissant plus de 200 salariés protestant contre un plan de licenciement. Les salariés se sont mis en grève mercredi dernier pour protester contre un plan de délocalisation de la production dans une banlieue de Shanghaï et réclamer des indemnisations pour les personnes licenciées. La police a arrêté mardi une dizaine de salariés grévistes qui bloquaient le chargement d’une cargaison de produits de l’usine. La compagnie Hi-P International est un sous-traitant d’Apple, de Hewlett-Packard, et du fabricant de BlackBerry RIM.

Chine: Arrestation d’ouvriers grévistes

Une forces policières mobilisant une quarantaine de véhicules et un hélicoptère a mené une opération jeudi 1er, dans le secteur du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Six militants anti-aéroport ont été interpellés puis placés en garde à vue. Ils sont accusés d’avoir participé au raid contre siège de Vinci Construction, à Couëron, le 20 octobre. Du fumier et de la peinture avaient été déversés sur la façade du bâtiment, ainsi que dans le hall d’entrée. Cinq des six opposants interpellés sont convoqués devant le tribunal correctionnel en février. Ils sont poursuivis pour dégradation en réunion et refus de se soumettre à un prélèvement d’ADN.

Le 1er décembre, deux militants anarchistes ont bénéficié d’un non-lieu suite aux accusations de détention et transport en public de matériel explosif (en fait, des allumes-barbecue), suite auxquelles ils avaient été incarcérés le 15 juin dernier à Milan. A l’audience du 28 novembre, la procureur avait réclamé deux années de prison ferme.

Par ailleurs, c’est à la date du 12 décembre qu’a été fixée, à Bologne, le procès contre les anarchistes arrêtés le 6 avril (dans le cadre d’une grande rafle avec 27 interpellations, 60 perquisitions et finalement 5 incarcérations et 7 assignations à résidence) et inculpés d’ « association de malfaiteurs à finalité subversive ». L’enquête porte sur des actions remontant à 2009-2010 et visant le centre fermé de Bologne, la banque Unicredit, la multinationale italienne du pétrole ENI, etc.

L’armée philippine a attaqué un camp occupé par une trentaine de guérilleros de la NPA, dimanche, à Sitio Ilitasan, (Nord Cotabato). Une fusillade de 20 minutes s’est soldées par la mort de trois combattants maoïstes. L’armée a pu récupérer quatre fusils d’assaut et de matériel radio.

Par ailleurs, l’officier porté disparu après l’interception d’une unité de renseignement de l’armée par les guérilleros de la NPA a pu rejoindre les forces gouvernementales. L’homme avait échappé aux guérilleros et s’était enfui dans la forêt.

La police londonienne a assimilé le mouvement ‘Occupy London’ à une organisation terroriste dans un document adressé à la communauté des affaires de la City. L’avis publié par les autorités, intitulé ‘Actualisation du terrorisme et de l’extrémisme pour la communauté des affaires de la ville de Londres’, comprend un compte-rendu détaillé des activités récentes et à venir du mouvement, et a été envoyé aux ‘partenaires de confiance’. Le document – format A4, verso – daté du 2 décembre, rassemble une mise à jour des activités étrangères qualifiées de terroristes parmi lesquelles celles des FARC en Colombie, de Al-Qaida au Pakistan,… La section ‘nationale’ est totalement consacrée aux campements de ‘Occupy London’ et désigne les anticapitalistes comme étant une préoccupation sérieuse. La police n’a pas voulu révéler combien de sociétés figurent sur la liste des destinataires de cette note, mais il semble évident que s’y trouvent l’ensemble des multinationales et des banques implantées dans la capitale. En outre, le doucement leur lance un appel à dénoncer tout ‘mouvement d’occupation ou de campement’.

Note qualifiant ‘Occupy London’ de terroriste

Note qualifiant 'Occupy London' de terroriste

Bientôt, des chiens assisteront les effectifs de la CRPF dans leur lutte généralisée contre les guérilleros maoïstes. Ce lundi, le ministre de l’intérieur P. Chidambaram a inauguré le premier centre de formation pour ces chiens à Bangalore (Karnataka). 38 bergers belges ont déjà été importés. Le centre formera les chiens, mais aussi les maîtres-chiens aux patrouilles dans la jungle, tout particulièrement durant la nuit, à la détection d’explosifs,… C’est une première pour l’Inde dans la diversification de son arsenal répressif alors que ces chiens sont déjà largement utilisés par les polices et les armées à travers le monde.