Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Seize étudiants turcs ont été placés en garde à vue ce jeudi après avoir tenté de manifester leur mécontentement lors de la venue d’un député à l’université de Uludag, dans la province de Bursa, à l’occasion de la rentrée académique. Treize étudiants ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire: ‘AKP, libère le pays, l’université, les rues’ après que le député et d’autres invités soient entrés dans le bâtiment. Les policiers et des agents privés de sécurité les en ont empêché, ce qui a entraîné des échauffourées, et l’interpellation des treize jeunes alors que tous les autres continuaient à scander: ‘Nous voulons une éducation gratuite’. Trois étudiants qui étaient parvenus à rentrer dans la salle ont également été interpellés après avoir commencé à scander leurs slogans à l’intérieur.

Manifestation d’étudiants en Turquie

Manifestation d'étudiants en Turquie

Le ministre de la justice a annoncé la création d’un nouveau service spécial dont la fonction sera le ‘profilage’ de tous les détenus des prisons belges. A l’heure actuelle, la police, le parquet et l’administration disposent chacun de leurs dossiers respectifs, mais il n’existe aucun document commun. Le nouveau service se chargera de rassembler un maximum d’information sur l’histoire de chaque prisonnier afin d’établir un profil précis qui sera utilisé par tous les départements judiciaires. Ce profil tiendra compte des risques d’évasion, mais dressera aussi un compte-rendu du passé médical, des relations,… du détenu. Le dispositif devrait être mis en place en 2012.

Une vingtaine de guérilleros de la NPA ont tendu à San Luis (province d’Agusan del Sur) une embuscade à quatre paramilitaires membres du 23e bataillon d’infanterie, ce mardi 27. Deux soldats ont été tués, un sous-officier a été blessé, le quatrième paramilitaires s’est échappé. La semaine précédente, une autre soldat et un guérillero maoïste avaient été tués dans un dur combat dans la localité de Cervantes (province d’Ilocos Sur). Un autre combat avait eu lieu la semaine d’avant dans la même localité (un soldat avait été blessé).

La grève de la faim lancée par près de 200 prisonniers du FPLP pour protester contre l’isolement continu de leur secrétaire général Ahmad Saadat depuis quatre ans. Cette grève s’est étendue. Ce sont des milliers de Palestiniens détenus par Israël qui se sont mis grève de la faim pour dénoncer l’isolement carcéral. Plus de 5 000 Palestiniens sont détenus par Israël, dont près de 200 mineurs.

Une audience très technique s’est tenue dans le cadre des poursuites contre quatre membres de notre Secours Rouge (« Affaire du 5 juin 2008 »). Le tribunal devait examiner l’appel fait par les avocats contre le refus de la juge d’instruction d’effectuer les « devoirs d’enquête complémentaires » demandés par la défense. Décision le 12 octobre.

La camarade Andi, membre du secrétariat international du Secours Rouge International et militante de l’organisation Revolutionärer Aufbau, passait en procès hier et avant-hier. Elle est accusée d’avoir participé à une série d’actions pyrotechniques et incendiaires contre des cibles policières et diplomatiques. Alors même que le représentant de la sûreté de l’Etat reconnaissait que, malgré un espionnage très serré, aucune preuve n’avait pu être réunie, le procureur a demandé quatre ans et demi de prison ferme sur une base politique: celle de la contre-révolution préventive. Il a déclaré en audience que Revolutionärer Aufbau comptait de plus en plus de jeunes, que ceux-ci étaient de plus en plus radicaux, et qu’il fallait leur envoyer un « message » pour les dissuader de poursuivre dans cette voie…

Une centaine de militants avaient fait le déplacement dans la petite ville tessinoise de Bellizona où siège le tribunal fédéral, assurant une présence dans la salle, de petites actions et manifestations sauvages dans la ville. Quelques bousculades ont eu lieu avec les robocops cantonaux. Des délégations du Secours Rouge International étaient venu d’Allemagne, d’Italie et de Belgique.

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Suisse: Procès contre Andi

Plus d’une centaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, s’était réunie hier matin au rond point Louise pour se diriger vers le palais de justice. Une salle bondée a pu entendre le réquisitoire du procureur du roi qui a demandé l’acquittement pur et simple pour les faits concernant la deuxième affaire. Précédemment, nous avions constaté qu’un membre de la police avait pris des photos des sympathisants avec son GSM dans la salle. Il s’est avéré hier que cette même personne est partie civile…

La plaidoirie de Maître Deswaef, avocat de la défense, a mis en avant le contexte politique des faits. Il a également dénoncé la construction orchestrée du dossier et la collusion entre la police et la partie civile. Il a mis en avant de nombreux exemples, dont des témoignages policiers contredits par les témoins et les vidéos,… Cette plaidoirie s’est soldée par une salve d’applaudissements. Le verdict sera prononcé le 28 octobre.

Le 6 octobre prochain, le ministre de l’Intérieur français est attendu à Ankara pour signer un nouvel accord de coopération qui unira les deux pays dans la lutte contre le terrorisme. Cet accord contient de nouveaux mécanismes concrets de coopération dans la lutte contre le terrorisme. Celui-ci intervient alors que ces deux dernières années, la France a considérablement renforcé ses opérations contre le PKK et ses militants à l’intérieur de ses frontières.

Le 23 septembre s’est tenue une manifestation pacifiste dans un quartier populaire multiculturel de Tokyo. Divers slogans y étaient mis en avant, depuis la sortie du nucléaire jusqu’à la libération des militants arrêtés au Mali alors qu’ils luttaient contre l’accaparement de leurs terres. La police est violemment intervenue en visant spécifiquement un manifestant, Sono Ryota. Les policiers ont tabassé les manifestants qui tentaient de le protéger, puis l’on menotté et conduit de force dans leur fourgon. Ryota est un militant anti-nuéclaire, membre du syndicat des jeunes précaires (Freeter Union) et à l’origine du mouvement ’50 jours de manifestations consécutives pour la liberté’. Ryota a été incarcéré après une prise forcée de ses empreintes digitales et de photos, alors que légalement, cette mesure ne vise que les inculpés pour meurtre et les étrangers. Son avocat, qui a pu le rencontrer, a signalé qu’il était blessé au visage et avait le corps couvert de bleus.

Sono Ryota

Sono Ryota

En avril 2008, débutait sur le campus universitaire de l’ULB, une lutte de personnes « sans-papiers ». Un Comité d’Actions et de Soutien (CAS) aux sans-papiers s’est constitué autour de ces occupations pour porter avec elles une lutte politique qui durera plus de deux ans. Diverses actions menées par le CAS contre la politique migratoire orchestrée par les différents gouvernements belges et européens prennent place au sein d’une ligne politique qui se constitue autour de trois objectifs stratégiques : régularisation de tous les sans-papiers, arrêt des rafles et expulsions, destruction des centres fermés (camps pour étrangers).
De semaines en semaines, tout un dispositif répressif et de contrôle qui va prendre en engrenage les militants du CAS : présence policière systématique aux abords du Campus (facilitée par la collaboration du service de sécurité de l’ULB), lignes téléphoniques mises sur écoute, mailing list placée sous surveillance ainsi qu’une juridiciarisation des arrestations en fin de manifestations.

Huit inculpés du Comité d’Actions et de Soutien aux « sans-papiers » (CAS) restent poursuivis, et c’est ce. Ce 29 septembre 2011 se jouera la dernière partie de cette mauvaise farce qui aura duré, en tout, plus de trente mois. Rassemblement de solidarité ce jeudi 29 septembre à 8h30 au carrefour Louise.