Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après de nombreux retards, le système d’entrée/sortie de l’UE (EES) devrait être mis en place cette année. Cet EES sera un système d’enregistrement automatisé pour les voyageurs des pays qui n’ont pas besoin de visa pour entrer dans l’UE (suisses ou britanniques par ex.). Les voyageurs devront scanner leur passeport ou tout autre document de voyage à une borne chaque fois qu’ils franchiront une frontière extérieure de l’UE. Le système ne s’appliquera pas aux citoyens ou résidents légaux de l’UE, ni aux personnes titulaires d’un visa de long séjour.
Le système enregistrera le nom du voyageur, ses données biométriques, ainsi que la date et le lieu d’entrée et de sortie. Les scans faciaux et les empreintes digitales seront relevés tous les trois ans et seront valables pour plusieurs voyages au cours de cette période. Ce système est mis en place pour renforcer la sécurité aux frontières et identifier les voyageurs qui dépassent la durée de séjour autorisée dans l’espace Schengen. Cette mesure s’appliquera à l’entrée dans tous les États membres de l’UE, à l’exception de Chypre et de l’Irlande, ainsi que dans quatre pays tiers de l’espace Schengen : l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Ce dimanche 12 janvier, lors de la commémoration annuelle de l’anniversaire de la mort des dirigeants communistes: Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht et Vladimir Lénine ( commémoration dites des 3 LLL ) des affrontements ont eu lieu avec la police. 3000 manifestants se sont rassemblés et parmi eux, des militants pro-palestiniens sont venus marquer leur soutien et dénoncer une fois de plus le génocide de Gaza. Tout le long du parcours de la manifestation, ils ont brandit des drapeaux palestiniens et scandé des slogans de soutien au peuple opprimé et notamment le slogan: « From The River To The Sea, Palestine Will Be Free », slogan interdit en Allemagne depuis novembre 2023. 

Les forces de l’ordre ont tenté à plusieurs reprises d’interrompre les chants et slogans contre l’état d’Israël, en vain, ils ont alors fait usage de spray de gaz poivré et de matraques, les manifestants ont riposté à coup de mats de drapeau. 20 personnes ont été arrêtées dont une mise en garde à vue, 17 agents ont été blessés, trois manifestants sont légèrement blessées et hospitalisées.

Dans la matinée du jeudi 9 janvier, une expulsion d’une communauté mapuche a commencé à Chubut. Le juge fédéral d’Esquel, Guido Otranto, a autorisé les forces de police à mener cette opération. La communauté mapuche Paillako, occupe les terres depuis 2020, le gouvernement national a décidé de ne pas prolonger la loi N.º 26.160 sur l’urgence territoriale indigène qui suspendait l’exécution des expulsions dans les territoires réclamés par certains groupes. Cette décision, leur donne le pouvoir d’agir en défense de la propriété privée et de l’ordre juridique sur tout le territoire national.

La police a arrêté des centaines de militants pour le climat samedi à La Haye, deux canons à eau ont été utilisés pour disperser les manifestants venus à l’appel d’Extinction Rebellion (XR). L’autoroute A12 a été bloquée pendant plusieurs heures. Forte présence de la police, avec des patrouilles à pied et à cheval, un drone qui survolait les lieux. Les militants s’étaient rassemblés à la mi-journée, marchant vers l’autoroute malgré les tentatives de la police de les arrêter, ils ont ignoré leur demande de rester sur un terrain vague du centre-ville.

Deux manifestants ont escaladé une poutre de signalisation enjambant l’A12 pour y dérouler un drapeau XR et certains militants brandissaient des pancartes où on pouvait lire « Nous croyons en la vie sans pétrole ». Environ 700 militants ont été arrêté, la plupart des interpellés ont ensuite été relâchés à proximité du stade ADO, à la périphérie de la ville.

Les forces ukrainiennes manquent d’hommes motivés et entraînés. Pour regarnir les rangs de l’armée, la police a annoncé ce vendredi 10 janvier lancer une opération contre les réseaux qui facilitent la fuite vers l’étranger des hommes en âge de combattre et fuyant la mobilisation militaire. Les hommes âgés de 18 à 60 ans ont l’interdiction de quitter le pays, sauf exception. Pour échapper à une mobilisation, ils franchissent la frontière illégalement.

Plus de 600 perquisitions ont été menées à travers le pays. La police cible les organisateurs et participants de groupements qui aident ou ont aidé des centaines d’hommes à franchir la frontière. À ce jour, des milliers d’Ukrainiens ont pu quitter le pays.

Au cours de l’année qui vient de s’écouler, près de 300 procédures pénales ont été ouvertes et 120 fonctionnaires inquiétés. On y retrouve des responsables de centre de recrutement de l’armée, des médecins ou des représentants des forces de l’ordre. Émaillé de scandales, le système de mobilisation militaire est très critiqué en Ukraine.

Ce mardi 7 janvier dans le centre de Rennes, un rassemblement a donné lieu à quelques échauffourées avec la police. Sur les réseaux sociaux, un  appel à « une fête populaire » avait été lancé par le syndicat étudiant « Union pirate » après le décès de Jean-Marie Le Pen, et souhaitant « qu’il emporte ses idées dans sa tombe ». À partir de 20 h, plusieurs dizaines de personnes ont rejoint le lieu de rendez-vous. Des feux d’artifice et des confettis ont été tirés tandis que des manifestants dansaient autour d’une poubelle incendiée scandant « Rennes, Rennes, antifa ». Présente sur place, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, donnant lieu au jeu du chat et de la souris dans les rues adjacentes. Certains militants, le visage dissimulé, ont tenté d’ériger des barricades pour ralentir l’avancée des forces de l’ordre, au cri de « tout le monde déteste la police ». Des scènes similaires ont été rapportées notamment à Paris et à Nantes.

Au côté d’un autre militant de Révolution Permanente, son porte-parole Anasse Kazib a annoncé sur X être poursuivi en justice en raison d’un tweet de soutien à la Palestine. Le procès aura lieu le 18 juin 2025 et s’inscrit dans la vague de criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine en France où des centaines de personnes ont déjà été réprimées à l’image de Jean-Paul Delescaut, représentant de l’UD CGT 59 condamné à un an de prison avec sursis pour un tract (voir notre article).

Ancien délégué CGT de l’entreprise Toray-CFE à Abidos (Pyrénées-Atlantiques), le militant syndical Timothée Esprit, Secrétaire fédéral de la FNIC-CGT, a appris son licenciement au printemps dernier. En cause ? Son soutien pour la Palestine. Officiellement licencié pour avoir publié une photo du logo du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) sur son compte Facebook personnel, le délégué syndical a saisi le tribunal des prud’hommes afin de le contester. Le tribunal a écarté la compétence du juge des référés, le 28 juin dernier, et a ainsi refusé les demandes légitimes du délégué syndical. Un nouveau procès se tenait le mercredi 8 janvier devant la Cour d’appel de Pau pour réexaminer le référé contre ce licenciement abusif chez le premier fabricant mondial de fibres de carbone.  Plus de 500 syndicalistes de la CGT ont manifesté ce 8 janvier devant le tribunal en solidarité avec Timothée Esprit.

Le 4 janvier, l’aviation des Philippines a organisé une cérémonie pour la mise hors service de ses hélicoptères AH-1S Cobra et ses avions OV-10 Bronco. Cette cérémonie marque le renouvellement complet de l’aviation antiguérilla des Philippines. Les OV-10 ont cédé la place a six Embraer A-29B Super Tucano (six autres ont été commandés) et les AH-1S Cobra ont été remplace par six hélicoptères d’attaque TAI T129 ‘ATAK’ (photo). Le Super Tucano est un monomoteur à turbopropulseur produit par le brésilien Embraer, armé de mitrailleuses belges .50 de la FN de Herstal – il peut emporter une vaste gamme de bombes et de roquettes. Le T129 est un hélicoptère bimoteur produit par Turkish Aerospace Industries sur base de l’hélicoptère italien A129 Mangusta. Son armement comprend un canon rotatif de 20 mm, huit missiles guidés et jusqu’à quatre paniers de roquettes.

Du 6 au 26 janvier à Toulouse  aura lieu le « Festival cinéma et des droits de l’homme ». Au programme, la projection de dix-huit documentaires sur de nombreux sujets parmi lesquels l’Ukraine, la Palestine, la Kanaky ou encore le Yémen. Une exposition de Médecins Sans Frontières ( MSF) « We Did what we could » devait se tenir durant toute la période du festival et visait à « raconter le siège, les bombardements et l’horreur du quotidien à Gaza à travers l’expérience de ses soignants, en première ligne du conflit ». Un tel objectif n’est pas du goût de la municipalité toulousaine. En ce début de l’année 2025, elle a décidé de l’interdire pour « contexte local tendu ».