Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Instagram et Facebook ont flouté, bloqué ou supprimé des publicités de pilules abortives. Instagram a suspendu les comptes de plusieurs fournisseurs, les a cachés dans les résultats de recherche et les recommandations. Meta a confirmé la suspension de comptes et le floutage de posts, la société a attribué ces incidents concernant ces messages et ces comptes aux règles qui interdisent la vente de produits pharmaceutiques sur ses réseaux. Certaines publications d’un des plus grands fournisseurs de pilules abortives, Aid Access, ont été supprimées et d’autres remontant jusqu’au mois de novembre ont été floutées sur ses comptes Instagram et Facebook. Cette organisation n’avait plus accès à son compte Facebook depuis novembre et son compte Instagram a été suspendu la semaine dernière, mais a été rétabli depuis. Les comptes Instagram d’autres fournisseurs de pilules abortives, dont Women Help Women et Just the Pill, ont également été suspendus ces derniers jours, sous le prétexte que leurs comptes n’étaient pas conformes aux règles de Meta. Tous deux ont finalement été rétablis jeudi 23 janvier.

Suite à la révélation d’extraits d’une note de discussions en vue de la formation d’un gouvernement bruxellois qui évoquait entre autres la piste d’une fusion des zones de police, des CPAS et des communes, les bourgmestres des 19 communes de la capitale ont redit mercredi matin leur opposition à une fusion des zones de police. Ils l’ont fait par les quatre représentants de leur bureau, issus de formations politiques différentes : Philippe Close (PS), Vincent De Wolf (MR), Benoît Cerexhe (Les Engagés), et Olivier Maingain (ex-DéFI). Du point de vue opérationnel, il existe déjà un dispositif de commandement unique qui selon eux a fait ses preuves lors d’événements dépassant les limites d’une zone. Les bourgmestres bruxellois ont par ailleurs souligné que les zones de police de la capitale étaient confrontées à un sous-financement chronique, évalué à 500 millions d’euros pour la législature qui commence. Selon eux, il importe également de refinancer la police fédérale notamment face au phénomène de la grande criminalité liée au trafic de drogue, sous peine d’accentuer un phénomène d’aspiration des zones de police amenées à compenser cela au détriment de leurs missions de proximité.

Le tribunal correctionnel de Fort-de-France a condamné ce vendredi 24 janvier Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère ( RPPRAC ), à un an de prison avec sursis pour des « menaces et actes d’intimidation » envers le préfet de la Martinique ainsi qu’à 500 euros d’amende. La justice estime que les faits ne s’apparentaient pas à une action militante. Il était reproché à Rodrigue Petitot de s’être introduit sans autorisation avec trois autres militants dans la résidence préfectorale le 11 novembre et de s’en être pris verbalement au représentant de l’État, Jean-Christophe Bouvier (voir article ici ). Trois autres militants présents lors des « actes d’intimidations » seront jugés le 31 mars. Les deux jours d’audience marathon, mardi et mercredi, ont été suivis par de nombreux manifestants qui s’étaient massés devant les grilles du tribunal, en soutien à Rodrigue Petitot surnommé le « R ».

ÉDIT: Libération ce vendredi 24 janvier de Rogrigue Petitot, le leader du mouvement contre la vie chère, il écope finalement d’un an avec sursis, d’un aménagement de peine avec le port d’un bracelet électronique et 1 000 euros d’amende. Il reste déterminé dans son combat. « On va faire en sorte que tous ceux qui ont fait des annonces, que ce soit suivi d’actions, que la grande distribution se mette à genoux. Elle va plier. Elle va respecter le peuple martiniquais ».

Dans la soirée du 22 janvier, les activistes allemands de « Für Politische Schönheit » et  les britanniques de « Led By Donkeys » projettent « Heil Tesla » couplé au salut d’Elon Musk sur la façade de la Tesla Gigafactory près de Berlin. En plus de la photo, une vidéo a également été projetée et diffusée sur les réseaux sociaux des organisations. La vidéo fait état des relations d’Elon Musk avec toutes sortes de personnalités radicales et d’extrême droite.

Les deux organisations affirment qu’Elon Musk « est une menace pour la démocratie en Europe et cette menace grandit avec l’argent qu’il gagne grâce à Tesla » et lancent l’avertissement : « Si vous achetez une Tesla, vous soutenez un activiste d’extrême droite ».

Une enquête est en cours pour déterminer si des symboles « d’organisations anticonstitutionnelles » ont été utilisés. La loi allemande interdit l’utilisation de certains symboles faisant l’apologie de l’idéologie nazie notamment:  le salut hitlérien et les symboles nazis tels que les croix gammées. 

voir vidéo ici 

En février 2022, le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin annonce sur Twitter/X son intention de dissoudre le Collectif Palestine Vaincra à la demande d’Emmanuel Macron pour « appel à la haine, à la violence et à la discrimination ». Le 9 mars, le décret de dissolution est adopté en Conseil des Ministres et publié le lendemain au Journal Officiel. Face à cette gravissime attaque contre la liberté d’association, le Collectif Palestine Vaincra dépose un recours devant le Conseil d’État. Saisi en urgence, le juge des référés décide de suspendre le décret le 29 avril 2022 considérant que nos prises de positions ne constituaient pas « un appel à la discrimination, à la haine ou à la violence ou des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme. » (voir notre article)

Après plus de 2 ans et demi d’attente, l’audience au fond du décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra se tiendra au Conseil d’État ce lundi 27 janvier 2025. La décision sera rendue dans un délai de 2 à 3 semaines. Dans ce contexte, l’organisation pro-palestinienne appelle à signer la pétition et organiser des actions de solidarité.

 

Le 24 novembre, à Milan, à l’issue d’une longue course-poursuite, deux jeunes hommes à moto ont été délibérément percutés par une voiture de carabiniers. Ramy Elgami, 19 ans, d’origine égyptienne, a été tué et son ami a été grièvement blessé. Les deux garçons avaient pris la fuite simplement parce qu’ils n’avaient pas de permis de conduire.

Bien qu’en pleine nuit, quelques témoins sont présents, les carabiniers se précipiteront sur eux et leur ordonneront d’effacer toute vidéo enregistrée. Pendant un mois, ils cacheront leur crime, jusqu’à ce qu’une vidéo apparaisse sur les réseaux sociaux et révèle la vérité. C’est ainsi que des manifestations ont éclaté la semaine dernière, principalement des jeunes, qui ont abouti à des affrontements avec la police à Milan, Turin, Brescia, Bologne, Rome.

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La militante palestinienne Khalida Jarrar, a déclaré que les autorités israéliennes ne traitent pas les prisonniers palestiniens comme des êtres humains, elle qualifie les conditions de détention de « pires et plus difficiles depuis l’occupation de la Palestine occupée en 1967 ». Lundi 20 janvier, Israël a libéré 90 prisonniers palestiniens dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers ( article ici ). Khalida Jarrar, maintenue en détention administrative depuis décembre 2023, faisait partie des personnes libérées. Sa libération est intervenue après que trois otages israéliennes ont été relâchées. La détention administrative permet aux autorités israéliennes de maintenir des personnes en prison sans inculpation ni procès.

Khalida témoigne sur ce que subissent les Palestiniens, « une nourriture de mauvaise qualité et en quantité insuffisante, ainsi que l’isolement cellulaire pratiqué par les autorités d’occupation ». « J’ai passé six mois en isolement cellulaire et de nombreux Palestiniens sont détenus dans des cellules isolées dans des conditions très dures ». Elle explique encore que ces politiques visent à « traiter les prisonniers comme s’ils n’étaient pas humains ». « Nous avons été soumis à une extrême dureté et à des agressions physiques dans une tentative délibérée et intentionnelle de nous humilier et de nous dégrader ». Elle a souligné que la cause des prisonniers est « une partie intégrante des causes de notre peuple ». On estime que plus de 11 000 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes.

En 2018, des membres de Handi-Social organisent des blocages à la gare Matabiau, à Toulouse (où il est impossible pour les personnes handicapées d’avoir accès seules aux trains) et à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Ils envahissent les voies et les pistes, perturbant la circulation des trains et des avions. Ces actions donnent lieu à un procès. Lors de ce dernier, auquel les condamnés ne peuvent entièrement assister, faute d’accessibilité, 16 militant·es sont condamné·es en première instance à des peines de prison de deux à six mois avec sursis.

Après réévaluation par la cour d’appel, ces peines sont transformées en amendes pouvant aller jusqu’à 2000 € doublées de sursis. Handi-Social saisit alors la Cour de cassation, dénonçant une atteinte à la liberté d’expression à travers ces condamnations. Le verdict est tombé ce jeudi 8 janvier : la demande est rejetée.

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La nuit du 6 janvier, les locaux de Boomerang Design, ont été attaqués à Lexington, en Caroline du Sud. La porte vitrée a été brisée ainsi que les ordinateurs, imprimantes, téléphones, matériel de bureau, mixers audio et toutes les vitres, du sol au plafond. Boomerang est parmi les concepteur du nouveau centre d’entraînement de la police en construction, la « Cop city ». Des avertissements ont été tagués : « No Cop City CLT (Charlotte) », « Rompez le contrat », « 1 touché, 3 encore à faire » (Boomerang a quatre bureaux).

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

La Free Association of Autonomous Fire a revendiqué l’attaque incendiaire d’un poste de police, réalisée le 17 décembre 2024, dans la région de Tasikmalaya, dans la province de Java occidental. Le communiqué s’adresse à Nikos Romanos, Alfredo Cospito et tou.tes les membres de la FAI/IRF emprisonné.es à travers le monde.