Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vingt-six personnes membres de la CRPF sont décédées ce jeudi quand leur convoi est tombé dans une embuscade maoïste. L’attaque des guérilleros s’est déroulée le long d’une route dans le district de Narayanpur, dans l’état du Chhattisgarh, alors que la colonne des forces de sécurité effectuait une opération d’ouverture de la route. Selon la police, un grand nombre de maoïstes ont encerclé les soldats avant d’ouvrir le feu depuis le sommet d’une colline surplombant la route. Des journalistes locaux ont affirmé que l’attaque a eu lieu en toile de fond d’une grève de deux jours lancées par le CPI(maoïste). Environ quinze guérilleros auraient été tués durant l’offensive, mais ce chiffre ne sera pas confirmé sachant que les maoïstes ont pour habitude d’emmener les corps des leurs tués par les forces de sécurité. Des opérations de ratissage ont été déclenchées dès ce matin, malgré que tous les corps des soldats aient déjà été ramenés pour autopsie. Contrairement aux années précédents, au cours desquelles le début de la moisson marquait la réduction du nombre de combats, la police a annoncé que cette année, les opérations de recherche allaient se poursuivre, malgré la dégradation des conditions climatiques.

La police turque a arrêté une cinquième personne dans le cadre de son enquête sur l’explosion d’un bus à Istanbul le 22 juin dernier. Le suspect, un étudiant universitaire, a été capturé à la gare des bus de la ville d’Izmit, dans une province voisine d’Istanbul. Bien que sa liaison avec l’attaque ne soit pas clairement établie, il a été emmené à Istanbul pour interrogatoire. En effet, les forces de l’ordre sont toujours à la recherche de la personne qui a déclenché l’explosion. Jusqu’à présent, quatre personnes ont été arrêtées, et plus d’une vingtaine ont été interrogées. Cependant, il semblerait qu’aucun suspect n’ait été questionné à propos de l’explosion.

Le Département de la Sécurité Intérieur américain a reçu ce mercredi l’autorisation de l’Administration Fédérale de l’Aviation pour faire usage de drones le long de la frontière texane ainsi qu’à travers la région du Golfe du Mexique dans le but d’assurer la protection de la frontière sud des Etats-Unis. Cela fait un moment que les USA font usage de drones opérés par la CIA en Afghanistan et en Irak où selon certaines sources, ces avions auraient assassinés à coups de missiles air-sol plus de 500 personnes. D’ailleurs, certaines voix (bien rares) dans la communauté internationale dénonce leur usage, car il offre aux Etats-Unis un ‘permis de tuer’ sans aucun jugement ni aucune responsabilité, qu’ils refuseraient à tout autre nation.

Aux Philippines, le 6 février 2010, 43 personnels médicaux ont été arrêté par des militaires et des policiers, dans la ville de Morong (province de Rizal). Parmi ces personnes figurent deux médecins, un infirmier et deux sages-femmes, et surtout des travailleurs et travailleuses de santé communautaire. La situation sanitaire est, dans l’archipel, déplorable et la population, dans les villes comme dans les campagnes, a largement recours à ces « personnels de santé communautaire », des bénévoles formés aux premiers soins et aux médecines traditionnelles (phytothérapie, massages et acupuncture notamment). Lors de leur arrestation, les 43 suivaient une formation à l’intervention en l’absence d’équipements médicaux. Leur formation était sponsorisée par deux ONG connues et reconnues pour leur engagement dans la santé communautaire.

Les militaires ont accusé les 43 d’être des membres de la Nouvelle Armée Populaire (NPA). Pendant leur détention dans le Camp de Capinpin à Tanay, les militaires les ont soumis à des tortures psychiques, physiques et à caractère sexuel. Suite à cela, cinq des travailleurs de santé communautaire sont devenus des « témoins de l’Etat » à charge contre leurs collègues. Ce n’est pas la première fois que des personnels de santé communautaire sont, aux Philippines, accusés d’être membres de la guérilla communiste et cette répression s’inscrit dans la logique de lutte contre-insurrectionnelle menée par l’État philippin dont sont victimes les communautés les plus pauvres.

Depuis l’arrestation des 43, de nombreuses manifestations ont, aux Philippines, demandé leur libération. Elles ont permis que leurs proches puissent les visiter. Maintenant, 38 des 43 sont détenus dans le Camp militaire de Bagong Diwa et attendent une décision de la Cour Suprême des Philippines. Un appel à la solidarité internationale est lancé.

Manifestation pour la libération des 43 de Morong

lien de la campagne internationale: « Free the health workers »

Manifestation pour la libération des 43 de Morong

Dans le cadre de l’intensification de ses actions contre le PKK, la Turquie a envoyé des avions de guerre bombarder des positions kurdes dans le nord de l’Irak ce lundi. Selon le porte-parole du PKK, ‘les raids ont visé des nomades kurdes dans la zone frontalière’. Aucune indication n’a été jusqu’à présent fournie sur les possibles victimes kurdes de ces attaques, mais elles ont provoqué des incendies dans les forêts et dans les champs. Ces dernières semaines, la Turquie a lancé de nombreux raids aériens et deux offensives terrestres contre les bases arrières du PKK.

Ce dimanche, les forces de sécurité ont reçu un tuyau leur signalant la présence de guérilleros dans le village de Ghritakham située au Bengale occidental. Elles se sont immédiatement ruées au lieu mentionné et y ont été accueillies par les tirs maoïstes qui ont tenté de défendre leur poste. La fusillade a duré plus de cinq heures et a fait quatre morts, dont trois guérilleros, qui ont été emmenés par les autres combattants au moment de leur fuite. La police a saisi des armes et des munitions sur les lieux. Cette nouvelle offensive des forces de sécurité est la troisième en deux semaines dans cette région. Le chef de la police a déclaré: ‘Nous avions mené ce type d’action par le passé, mais maintenant, la qualité des informations qui nous sont fournis s’est singulièrement améliorée, et le réseau de renseignements s’est renforcé’.

Finalement, ce sont pas moins de 600 personnes qui ont été interpellées durant ce week-end à Toronto. En effet, la police a sévi en force dimanche afin d’empêcher toute action des militants qui manifestaient contre le sommet du G20. Il semblerait que 70 manifestants aient été arrêtés après que les forces de l’ordre aient organisé une descente sur le campus de l’université de Toronto. Elles auraient également saisi des briques et des bâtons. Les derniers affrontements se sont déroulés dimanche soir lorsque plusieurs centaines de manifestants se sont dirigés vers le centre de détention temporaire où les militants arrêtés samedi se trouvaient. La police canadienne a fait usage pour la première fois officiellement de gaz lacrymogène pour disperser les foules lors des rassemblements de ce week-end. Les manifestants ont quant à eux affirmé que la police, très maladroite, avait fait usage de tactiques qui incitaient à la violence plutôt qu’à la réprimer.

75 militants ont été interpellés par la police canadienne ce samedi après-midi en marge de la vaste manifestation contre le sommet du G20 qui se déroule ce week-end à Toronto. Les autorités les suspectent d’avoir mis le feu à deux voitures de police, d’en avoir endommagé deux autres et d’avoir brisé de nombreuses vitrines à coup de pierre dans le centre-ville. Plusieurs centaines de policiers à pied, à bicyclette et à cheval encerclaient la zone de rassemblement.

Vers 22 heures, le porte-parole de la police a annoncé qu’au total, 103 personnes avaient été arrêtées sur la seule journée de samedi, en ce y compris les 27 militants accusés des saccages. Le chef de la police a pour sa part confirmé l’usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. En fin d’après-midi, les forces de l’ordre sont même allées jusqu’à restreindre l’accès à certains secteurs et édifices de la ville. Certains hôpitaux étaient également interdis d’accès. Au moins un manifestant a été blessé au cours de l’après-midi.

Ce vendredi, une soixantaine de militants belges et étrangers ont mené une vaste action de blocage sur le chantier de construction du nouveau centre fermé de Steenokerzeel. Ils sont arrivés sur place vers 5h30 du matin et se sont enchaînés à l’aide de lock-ons (photo) à divers endroits du chantier afin d’empêcher les ouvriers de commencer à travailler. Un lock-on de plusieurs centaines de kilos a été placé pour bloquer l’accès aux portes d’entrée. La police est rapidement arrivée sur les lieux tout en laissant, chose rare, l’action se poursuivre et quittant finalement les lieux sans en déloger les militants, mais en leur demandant de ne pas perturber les ‘résidents’ du centre fermé 127bis situé juste en face! Les militants dénoncent les politiques racistes en matière d’immigration, réclamant la fermeture des centres fermés et la régularisation des sans-papiers.

Lock-on sur le chantier du centre fermé de Steenokerzeel

Lock-on sur le chantier du centre fermé de Steenokerzeel