Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’opposition yéménite a décidé dimanche d’intensifier la protestation populaire suite au refus du président de signer un accord de transition. Dès hier, de violents affrontements ont opposé la police et les partisans du mouvement de contestation à Sanaa. Selon plusieurs sources, ceux-ci auraient fait deux morts et plus de 25 blessés. Par ailleurs, les jeunes qui campent depuis trois semaines sur la Place du Changement, au centre de la capitale, ont également décidé d’intensifier le mouvement et ont appelé à la grève générale quatre jours par semaine. Mais le gouvernement en place n’entend pas renoncer à la violence. La révolte au Yémen a déjà fait 181 morts.

A l’appel du collectif des tunisiens de Lampedusa, plus de 500 migrants tunisiens s’étaient rassemblés ce samedi à Paris. Depuis plusieurs semaines, ces migrants arrivés via Lampedusa sont chassés de tous les lieux où ils trouvent refuge (cf l’expulsion de l’avenue Bolivar). Lors de la dernière expulsion en date, plusieurs occupants ont été renvoyés en Italie, d’autres sont toujours détenus au centre de rétention. C’est pour dénoncer cette situation (l’accord de 2008 entre la France et la Tunisie est bafoué par le gouvernement qui s’était engagé à délivrer 9000 permis de séjour par an, et qui a récemment reconnu n’en avoir fourni qu’une petite partie) que ces 500 personnes s’étaient réunies. Mais elles ont été rapidement et brusquement dispersées par les forces de l’ordre, qui ont interpellé 15 Tunisiens et 51 militants. La police a justifié son déploiement en affirmant qu’il y avait sur place des éléments qu’elle voulait contrôler. Les manifestants se sont tous repliés vers le Square de la Villette (19è arrondissement) où ils campent depuis plusieurs semaines pour échapper aux interpellations.

Lundi, une équipe formée de dix policiers a été envoyée en mission dans une zone forestière du district de Bariabandh (Etat du Chhattisgarh) après que les autorités aient reçu des informations de mouvements de guérilleros maoïstes dans le secteur. Au cours du trajet retour, en soirée, leur véhicule est tombé en panne, suite à quoi l’équipe a embarqué dans un tracteur afin de terminer le voyage. A ce moment-là, des guérilleros ont déclenché l’explosion d’un IED qui a totalement détruit le tracteur. Ayant perdu le contact avec son équipe, la police du Chhattisagarh a rapidement dépêché une équipe de la CRPF dans la zone. Celle-ci a découvert que neuf des policiers présents dans le véhicule avaient été tués. Le dixième est porté disparu. Les autorités ont fait appel à la police de l’Orissa voisin afin de retrouver le policier, ainsi que les auteurs de l’embuscade.

La police antiémeutes marocaine a pourchassé dimanche à Rabat et Casablanca des centaines de manifestants qui avaient enfreint une interdiction de manifester. « Manifester est un droit, de quoi le Makhzen (terme désignant l’oligarchie) a-t-il peur ? », criait la foule à Casablanca. « Dehors le Makhzen. Non au despotisme. » À Rabat, les manifestants avaient l’intention de camper devant le parlement mais les autorités sont soucieuses d’éviter la création d’une nouvelle place Tahrir. Les policiers, armés de matraques et de boucliers, ont dispersé la manifestation avant même qu’elle ne commence, les contestataires se divisant en petits groupes pourchassés dans les rues de Rabat, comme à Casablanca. Au moins six personnes ont été blessées à Rabat. Des dizaines de personnes ont été matraquées à Casablanca.

Maroc: La police attaque des manifestations interdites

Un dossier d’instruction pour meurtre a été ouvert à l’encontre des policiers qui ont tués le dirigeant maoïste Azad Cherukuri Rajkumar et le journaliste indépendant Hemchandra Pandey en juillet l’année dernière. L’examen de l’affaire a été accepté par la Cour suprême suite aux démarches de l’activiste social Swami Agnivesh et de Bineeta Pandey, l’épouse du journaliste. Ceux-ci accusent la police d’avoir abattu les deux hommes et d’avoir maquillé ces meurtres en « combat » avec la guérilla.

Viswanath Singh, le commandant zonal Kharwar du PCI(M) s’est rendu à la police de l’Etat du Jharkhand. Il s’est rendu avec son arme, avec un autre guerillero. Singh était recherché pour plus de 17 affaires, il a reçu sa « prime de réinsertion ». Cette reddition intervient en pleine recrudescence de la guérilla. Des colonnes de dizaines de guérilleros ont notamment coupés des voies ferrées dans l’Odisha et incendié des trains de combustibles.

Diverses manifestations se sont déroulées ce vendredi à travers toute la Syrie à l’appel de l’opposition. Les forces de sécurité ont à nouveau tiré à balles réelles sur la foule afin de disperser les rassemblements. A Homs, dans le centre du pays, dix personnes ont été tuées. A Sanamein, à proximité de Deraa, une onzième personne est décédée. Sept autres civils ont également été tuées dans différentes localités de la région. Plusieurs villes jusqu’ici non touchées par le mouvement ont été le cadre de manifestations cette après-midi. Selon des témoins, les autorités auraient également tiré sur la foule à Alep et à Damas. Aucun bilan officiel n’a été transmis, mais on parle de plus de trente morts. Depuis le 15 mars, la répression à fait 850 victimes en Syrie, et a entraîné plus de 8000 arrestations.

Deux commandos de la C-60 (force de commandos anti-naxalite d’élite du Maharashtra) et deux officiers de la police spéciale ont été tués dans deux fusillades distinctes avec des guérilleros maoïstes dans le district de Gadchiroli (Maharashtra) ce jeudi. Quatre équipes de commandos de la C-60 effectuaient une opération de ratissage dans la forêt lorsqu’environ 200 guérilleros les ont attaqué vers 7h30. L’échange de tirs a duré plus d’une heure. Les maoïstes, armés de fusils semi-automatiques et automatiques, ont également lancé des grenades et déclenché des attaques à la roquette. Une équipe de la CRPF qui patrouillait à 500 mètres du lieu de la fusillade n’a pas pu secourir les commandos. En raison de la densité de la forêt, elle n’a jamais pu localiser la source des bruits du combat. La seconde attaque a eu lieu vers 11h30, à environ 30 kilomètres du lieu de la première. Là, l’affrontement entre les forces de sécurité et les guérilleros a duré plus de deux heures. Outre les quatre membres des forces gouvernementales qui ont été tués, deux policiers ont été transférés à l’hôpital après avoir été blessés par balle.

Un rassemblement de solidarité avec les Mapuche en grève de la faim au Chili
et contre la destruction des communités Mapuche et des milliers d’hectares de reserves naturelles par le projet « Hidroaysen » (cinq barrages hydro-électriques et 1.912 Km de lignes de haute tension) aura lieu ce vendredi 20 mai de 17h à 18h devant l’ambassade chilienne, rue des Aduatiques, 106 à 1040 Bruxelles (métro Montgomery).