Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis hier, des milliers de militants maoïstes manifestent à Katmandou dans ce qui est le plus grand rassemblement organisé depuis qu’ils ont perdu le pouvoir en mai dernier. La police a évalué leur nombre à 16.000 tandis que les maoïstes citent le chiffre de 200.000. Jeudi, ils ont bloqué les bâtiments du gouvernement au centre de la capitale, scandant des slogans contre le nouveau gouvernement de coalition et arborant des drapeaux rouges. Ce vendredi, la mobilisation reste très active.

Plus de 2.000 policiers anti-émeutes ont été déployés dans la capitale et ceux-ci ont fait usage de la force lors de la tentative des manifestants d’accéder aux bâtiments gouvernementaux. Ces violences auraient fait une vingtaine de blessés selon un responsable maoïste.

Manifestation maoïste au Népal

Manifestation maoïste au Népal

Au moins vingt-trois personnes ont été tuées au cours de combats entre l’armée philippine et la guérilla communiste dans le sud de l’archipel. Au moins dix militaires, un policier ainsi qu’un responsable de la sécurité du site ont également été blessés. La guérilla communiste a lancé, mercredi, une attaque contre un site d’exploitation de bois à Mindanao, tuant douze personnes dont huit soldats.

Ce vendredi 13 novembre 2009, les prisonniers politiques de groupe Zhara Boudkour et du groupe Abdelhak Ettelhawi entament une grève de la faim durant six jours. En cas de non réponse à leurs exigences, ils entameront une grève de la faim ouverte, mettant le régime en place au Maroc devant ses responsabilités. Cette lutte est une réponse au refus de l’administration de la prison de l’ouverture d’un dialogue sérieux et responsable avec eux en vue de régler leur situation à l’intérieur de la prison malgré la grève de la faim qui duré 46 jours et un nombre de grèves d’alerte qu’ils ont fait, et le dépôt du dossier de leurs exigences à l’administration de la prison.

Les prisonniers du groupe de Zahra Boudkour luttent contre les mauvaises conditions dans lesquelles vivent tous les détenus politiques au Maroc, ces conditions qui se manifestent dans la privation de l’éducation, de la télémédecine et des visites ouvertes sans condition, sans parler des cellules dans lesquelles ils sont serrés qui sont remplies de prisonniers sociaux, des harcèlements et provocations auxquels ils sont soumis par l’administrations de la prison, contre les procès formels contre eux (24 ans de prison ferme pour les membres du groupe).

Manifestation à Marrakech

Manifestation à Marrakech

Au moins neuf soldats colombiens dont un officier ont été tués et quatre blessés dans un combat avec les guérilleros des Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie (FARC), mardi matin. Le combat s’est déroulé près de Corinto, une ville peuplée en grande partie par des indigènes, 300 kilomètres au sud-ouest de Bogota, dans les contreforts occidentaux de la chaîne de montagnes centrale de la Colombie. Le combat a opposé des guérilleros du 6e Front des FARC aux soldats de la 29ème Brigade de l’Armée. La guérilla a accroché les patrouilles de l’armée qui quadrillaient la nuit les alentours de la ville, et a pilloné au mortier la base militaire.

Eyüp Bas avait été hospitalisé à la fin du mois de septembre, suite à de violentes douleurs abdominales, à l’hôpital universitaire de Capa. Ses médecins lui ont alors diagnostiqué une jaunisse. Suite à des complications, le 6 novembre dernier, Eyüp Bas a été plongé dans un coma artificiel. Le soir du 9 novembre, son coeur s’est arrêté. Il n’avait que 41 ans.

Eyüp Bas est l’illustration de cette génération sacrifiée qui connut la prison dans les années 90 et l’assaut meurtrier du 19 décembre 2000. En dix années de captivité, Eyüp Bas subit de nombreuses tortures et garda des séquelles de ses multiples grèves de la faim (dont une de 69 jours qui coûta la vie à 12 autres détenus). Au moment de sa mort, il y avait dans son corps, près d’une vingtaine de grenailles de plomb tirées par les militaires lors de l’assaut du 19 décembre.

Muharrem Kursun, ex-gréviste de la faim mutilé et membre du Parti Ouvrier Communiste de Turquie (TKIP), témoigne: ‘Finalement, le 19 décembre, nous nous sommes réfugiés dans les sanitaires du dortoir qui avait été le moins touché par les bombes irritantes. Mais malgré tout, l’air y était irrespirable. Eyüp portait un tissu en main. Il le posa et le pressa sur ma bouche. Pendant ce temps, il respirait du gaz toxique. C’est là un des plus beaux exemples de camaraderie. Il était si brave qu’il pouvait sacrifier sa vie pour protéger un compagnon. Son audace lui venait de sa foi inébranlable en la révolution.

Eyüp Bas, ce cafetier devenu héros révolutionnaire était une figure emblématique de la gauche turque. Dès sa sortie de prison en 2004 et en tant que porte-parole du Front populaire (Halk Cephesi), il avait contribué au rassemblement de la gauche si souvent critiquée pour sa division. Eyüp était également présent dans de nombreux rendez-vous militants internationaux comme les Forums sociaux européens (FSE) ainsi que les rassemblements anti-impérialistes de Beyrouth et du Caire. L’ensemble des partis et des associations progressistes de Turquie et une partie du monde syndical ont rendu hommage émouvant à Eyüp Bas. Quelques heures après son décès, il a été inhumé, selon sa volonté, dans le quartier rebelle de Gazi, à côté du dirigeant révolutionnaire Dursun Karatas.

Eyüp Bas

Funérailles de Eyüp Bas

Eyüp Bas
Funérailles de Eyüp Bas

En 2003, la justice espagnole déclarait Batasuna parti illégal et prononçait sa dissolution. En juin dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg confirmait cette décision, affirmant qu’elle ‘répondait à une nécessité sociale impérieuse‘.

Batasuna s’était directement pourvu en appel et c’est ce 6 novembre qu’est tombée la décision définitive. Le collège de la grande chambre, qui fait office de cour d’appel à la Cour européenne, a confirmé les trois décisions prises fin juin, qui avaient affirmé l’illégalité de l’organisation. Pour la Cour, le projet de Batasuna est ‘en contradiction avec la conception de la société démocratique‘ et ‘comporte un fort danger pour la démocratie espagnole.’ Et donc de confirmer l’action du Tribunal Suprême espagnol, jugée par la Cour comme inscrite ‘dans le souci international de la condamnation de l’apologie du terrorisme‘. Définitivement, les juges ont donc décrété qu’il n’y a pas, dans le jugement espagnol, de violation de l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme consacrant le droit à la liberté d’association et de l’article 10, consacrant la liberté d’expression.

Hier soir, quelques 409 antifascistes de gauche ont été arrêtés administrativement par les forces de police de Gand dans le cadre d’une nouvelle manifestation de protestation contre le cortège de la NSA (groupement d’extrême droite) prévu dans la journée. Deux policiers ont été blessé lors de confrontations au moment des interpellations. Selon la police, les personnes ont été arrêtées pour s’être écartées du tracé prévu. Aujourd’hui, elles ont toutes été libérées.

Manifestation antifa à Gand

Voir le journal télévisé de VTM

Manifestation antifa à Gand

Ce mercredi 11 novembre à l’aube, Ehsan (Esmaïl) Fatahian, 27 ans, originaire de la population déshéritée du Kurdistan, a été pendu dans la prison centrale de la capitale provinciale, Sanandaj. Il avait été arrêté le 20 juillet 2008 dans la ville kurde de Kamyiaran. Il avait d’abord été condamné à 10 ans de prison, puis sa peine avait été commuée en peine de mort. Eshan Fattahian était accusé d’être ‘morabeh’ (‘ennemi de Dieu’) et d’être militant du Komalah, une organisation communiste kurde.

Ehsan Fatahian

Vidéo d’hommage sur YouTube

Le site web du Komalah

Ehsan Fatahian

Le 8 novembre, le secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine a adressé un courrier à toutes les organisations de soutien, en réponse à la journée internationale d’action qui s’est tenue le 22 octobre dernier. Ahmad Sa’adat se trouve toujours actuellement en détention à la prison de Ramon, où il subi un régime d’isolation strict, régime prolongé de six mois il y a peu. Voici quelques extraits de cette lettre:

La politique d’isolation est une violation flagrante des lois internationales humanitaires et des droits de l’homme d’interdiction de la torture. Cette politique prend forme également, dans la pratique, de destruction de la personnalité humaine, et dans certains cas, est un mécanisme pour exécuter la peine de mort contre ceux qui se battent pour la liberté, particulièrement ceux qui ont purgé de longues peines d’isolation tels que Hassan Salameh, Jamal Abu Hija, Ibrahim Hamed, Ahmed al-Maghrabi, Abdullah al-Barghouthi et d’autres.

La politique d’isolation, cette peine de mort imposée aux prisonniers et détenus, n’a aucune base légale. C’est une décision des services de renseignements de l’occupation, sous le couvert d’un dossier secret qui ne peut être vu de personne, sauf du juge, qui n’a jamais ni refusé aucune décision d’isolation d’un prisonnier, ni rendu clair le mécanisme pour l’usage de cette peine d’isolation.

La politique d’isolation vise l’essence même des droits humains et humanitaires – le droit aux relations sociales – à travers l’isolation de l’environnement immédiat et signifie la privation même des droits minimaux imposés par les lois de l’Administration Pénitentiaire Israélienne, tels que l’accès à la presse, aux livres, ainsi qu’aux vêtements. C’est également un punition collective imposée aux familles des prisonniers, sachant que toute décision d’isolement d’un prisonnier s’accompagne d’une interdiction de visites familiales durant trois mois.

Ahmad Sa’adat termine sa lettre par un appel: La lutte des prisonniers pour la liberté est une partie de la lutte de notre peuple qui ne prendra fin qu’avec la défaite de l’occupation du sol palestinien. Je lance un appel aux institutions, aux activistes et aux organisations pour qu’ils développent un plan d’action afin de soutenir la lutte des prisonniers en général, et celle des prisonniers subissant l’isolation en particulier.

Une manifestation transnationale aura lieu le premier décembre à Bruxelles pour s’opposer à la tenue de cette réunion des 27 ministres de l’Intérieur et de la ‘Justice’ de l’Union Européenne. Cette réunion se tiendra dans le cadre du ‘programme de Stockholm’, un nouveau programme répressif et mortifère visant à un régime de contrôle des frontières européennes inhumain et renforcé. Après celui de Tampere et la Haye, c’est le programme de Stockholm qui constitue le nouveau plan quinquennal pour la Justice et les Affaires Intérieures au sein de l’UE et de ses états membres.

Ce nouveau programme entend soi-disant construire ‘une aire de liberté, de justice et de sécurité.’ En réalité, l’UE va continuer à renforcer son régime de surveillance et de contrôle et va promouvoir une politique de contrôle social. À travers la ‘fiche de route de Stockholm’, les gouvernements, à l’échelle nationale aussi bien qu’européenne, augmentent les régimes de contrôle frontalier jusqu’à instaurer un véritable état de guerre, ainsi le rôle de l’agence européenne Frontex dans la militarisation des frontières de l’UE va être accentué à nouveau.

La manifestation aura lieu à Schumann, près de l’immeuble où se rencontrent les ministres de la justice et de l’intérieur européens…