Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Jeudi 5 novembre, vers 6h du matin, la police est venue perquisitionner un appartement à Rouen. Elle a embarqué une personne pour une audition. Les policiers (de la SRPJ de Paris) recherchent apparemment les organisateurs de la manifestation du 21 juin à Paris. Plusieurs centaines de personnes avaient manifesté ce jour-là dans le quartier des Halles. De nombreux manifestants étaient masqués, et au passage devant le siège de l’administration pénitentiaire les vitres de ce bâtiment avaient été brisées. En réponse la police avait gazé. Lors de la dispersion plusieurs personnes avaient été arrêtées et frappées au sol.

Les policiers sont venus dans cet appartement rouennais car c’est depuis celui-ci qu’avait été créée la boîte mail du comité de soutien local. C’est l’opérateur Gmail qui a fourni ces informations à la police. La personne arrêtée est ressortie sans aucune charge contre elle. Les policiers semblaient plutôt rechercher des informations sur deux personnes: un certain Vincent et un certain Julien. Nous ne connaissons pas ces personnes aussi, si elles se reconnaissent: faites attention, camarades. Une instruction est ouverte pour ‘dégradations’, ‘violences à agent’ le tout en ‘bande organisée’.

Dix personnes ont été interpellées dimanche en marge d’une manifestation anticarcérale à Paris: six pour vérifications, deux pour port d’armes prohibées, une pour port de fumigènes et pierres et une pour détention d’un chien hors catégorie. Un millier de personnes ont défilé à Paris dimanche sous forte surveillance policière, pour protester contre les conditions de détention pénitentiaire, à l’appel de l’association pour le respect des proches de personnes incarcérées (ARPPI).

Le 6 novembre, de nombreuses perquisitions ont visé des militants antifascistes à Florence, avec l’arrestation et la mise en isolement dans la prison Sollicciano d’un militant du CPA (Centro Popolare Autogestito). Les accusations vont de la possession présumées d’explosifs, des rapports de solidarité internationale, les initiatives contre la présence de fascistes dans la ville, les initiatives contre Forza Nuova Rignano Arno. Le même jour, un verdict sévère de la Cour d’appel a rejeté la demande de libération de trois anti-fascistes arrêtés à Pistoia il ya quelques semaines.

Sept jeunes gens comparaissaient pour vol aggravé commis en réunion avec dégradation d’une porte le 11 mars dernier aux dépens d’un supermarché Casino. Ce jour-là, dans un contexte social et étudiant plus qu’effervescent, une cinquantaine de personnes entrent donc dans le supermarché Casino. Un premier groupe emplit huit chariots jusqu’à la gueule pendant que le second bloque les caisses. Le ‘raid’ dure quatre minutes selon la caméra de vidéosurveillance. Aux cris de ‘De l’argent il y en a dans les caisses du patronat‘, entre autres, ils ressortent avec sept chariots qu’ils commencent à redistribuer à des passants. Puis, ils se dirigent vers le Capitole mais les policiers interviennent et arrêtent sept d’entre eux. Ils passaient en jugement hier. Verdict le 17 novembre.

Dans le cadre de la semaine contre les longues peines et tous les enfermements, l’Office du tourisme de l’Etat espagnol, sis 43 rue Decamps à Paris (16ème), a été attaqué dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 novembre. Les vitres de la porte d’entrée et d’une fenêtre ont volé en éclat et ses murs ont été tagués avec les inscriptions: ‘A bas la torture d’Etat et les peines de perpétuité‘, ‘Non da Jon?’, ‘Pouvoir assassin‘.

A bas la torture d’Etat et les peines de perpétuité‘: Héritière de la dictature franquiste, la démocratie espagnole a conservé la pratique de la torture comme technique policière. La torture est généralisée dans le traitement des conflits politiques.

Non da Jon?'(‘Où est Jon?’): Depuis sept mois, Jon Anza, militant d’ETA, a disparu lors d’un trajet en train entre Bayonne et Toulouse. Il aurait été enlevé par des agents de la Guardia Civil, torturé jusqu’à la mort puis enterré sur le sol français.

Pouvoir assassin‘: Avec des intensités différentes mais selon des méthodes similaires, l’Etat français ne se prive pas d’assassiner pour maintenir son ordre social, que ce soit dans les quartiers populaires et les prisons. Les longues peines d’enfermement sont des peines d’élimination qui s’apparentent à une mort lente.

Le 9 octobre dernier, la justice italienne a condamné en appel dix inculpés du contre-sommet du G8 de Gênes de 2001. Ils ont reçu, pour ‘destruction et saccage’, de très longues peines de prison ferme (de six à treize ans et demi de prison!). Ce procès arrive 48 heures après celui de 45 policiers où 15 seulement ont été condamnés à des peines très légères. Ont été acquittés le préfet Ganni De Gennaro, alors chef de la police ainsi que d’autres membres de la hiérarchie qui ont dirigé la répression à Gênes en juillet 2001, bien que la justice ait considéré comme illégale la charge de la police ayant engendré les plus violents affrontements. La répression a fait un mort, Carlo Giuliani, 23 ans, tué par balles lors de cette charge, plusieurs centaines de blessés, des violences dont les plus fortes ont eu lieu à l’école Diaz où était installé le centre de média indépendant et où dormaient 307 manifestants qui ont été arrêtés puis séquestrés pendant trois jours dans la caserne du Bolzaneto, subissant sévices et humiliations.

Un appel a été lancé pour qu’une solidarité en actes se manifeste un peu partout contre ces procès intolérables. Assemblée générale contre la répression mardi 10 novembre à 18h au CICP, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris.

Plan d’accès au CICP

Plan d'accès au CICP

Depuis des mois, nous évoquons la situation de Güler Zere. Depuis des mois, des groupes d’activistes locaux et internationaux appellent à la libération de la militante du DHKP-C, condamnée à 34 ans de prison et à qui l’on a détecté un cancer. Après avoir été négligée durant de longues semaines, Zere a été transférée à l’Hôpital Universitaire de Cukurova pour y suivre une chimiothérapie. Mais depuis la fin de son traitement, son état de santé ne fait qu’empirer. En effet, elle a été renvoyée en prison, contre l’avis des médecins déclarant qu’elle ne pouvait être soignée dans les conditions carcérales.

Aujourd’hui, Güler Zere est au point de perdre son combat face à la maladie et aux autorités. Elle ne peut quasi plus entendre, ni parler, ni manger, ni dormir. La semaine dernière, la TTB (Turkish Medical Association) a affirmé qu’elle avait atteint un stade irréversible de la maladie. L’Association a demandé que lui soit donné le droit de faire ses adieux à sa famille.

Le rassemblement hebdomadaire pour Güler Zere aura lieu ce vendredi à 14h au rond-point Schuman.

Le jugement concernant le centre social occupé ‘la chauve-souris’ est tombé. Les occupants sont condamnés à payer 1050 euros et quitter les lieux pour le 10 décembre au plus tard. L’abus de droit plaidé par l’avocat n’a pas été entendu par le juge selon qui le droit au logement, inscrit dans la constitution, ne peut peser sur un privé mais bien sur les pouvoirs publics.

Les occupants invitent à une action, pour la liberté d’occuper des bâtiments abandonnés, pour la défense des squats et des centres sociaux occupés. En effet, ils ne sont pas les seuls dans le cas, la gare des sans-papiers, occupée et autogérée par les migrants eux-mêmes, devrait en principe être quittée pour la fin décembre.

Rendez-vous le 14 novembre à 17h sur l’esplanade St-Léonard. La manif se terminera à la chauve-souris avec une fête! Un sleeping sera prévu.

L’armée colombienne affirme avoir tué treize guérilleros des Frac lors de plusieurs opérations menées le week-end dernier. Par ailleurs, une collaboration avec INTERPOL a permis aux services secrets colombiens, le DAS (Departamento Administrativo de Seguridad), d’arrêter à Bogota Maribel Gallego Rubio, surnommé ‘Maritza’. Membre du secrétariat des FARC, cet homme figure sur la ligne US des ‘terroristes les plus recherchés’