Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Hier, Georges Ibrahim Abdallah était convoqué à comparaître au tribunal de Grande Instance de Tarbes pour refus de prélèvement d’ADN. Le prisonnier révolutionnaire militant de la cause palestinienne et emprisonné depuis plus de 25 ans en France, est arrivé au tribunal les pieds menottés, escorté par les forces de police. Il avait décidé de ne pas se faire représenter par son avocat. L’audience s’est avérée risible, la juge ne connaissant absolument pas le dossier et multipliant les erreurs (elle a affirmé qu’il était né en Algérie, alors qu’il est né au Liban). Une des clés du procès était que le prisonnier avait refusé de donner son ADN, sachant qu’on le lui avait prélever en 2003. Absurdement, la juge a déclaré que c’était à lui de le prouver! Après un délibéré de quelques minutes, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à trois mois de prison, cumulés à sa peine de perpétuité.

Une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées pour exprimer leur solidarité. Des calicots avaient été déployés devant le palais de justice, devant un grand nombre de policiers. A l’annonce du verdict, ils ont exprimé leur mécontentement et scandé ‘Palestine vaincra, libérez Georges Abdallah‘.

Alors que la seconde phase des élections a commencé ce mercredi pour l’élection d’une nouvelle assemblée (elles se déroulent en cinq phases et prendront fin le 18 décembre), les maoïstes ont appelé à une nouvelle grève de protestation de 48 heures. Parallèlement, les attaques contre les forces de sécurité se multiplient. Ces dernières ont été déployées en nombre pour maintenir le calme durant le scrutin. Ce ne sont pas moins de 40.000 hommes qui sont disséminés dans le pays. Depuis le début des élections, les guérilleros protestent contre ces élections, revendiquant toujours plus de droits pour les paysans pauvres et les sans-terres.

Ils ont enlevé et tué des policiers et des paramilitaires, bloqué un train, attaqué des commissariats et détruit des lignes de chemins de fer et d’autres moyens de communication. Ce mercredi, trois policiers ont été tués dans trois explosions distinctes de charges commandées à distance dans l’état du Jharkhand. Les maoïstes ont également ouvert le feu dans différentes villes, blessant quatre personnes. En soirée, deux guérilleros sont tombés dans une fusillade avec les forces de sécurité. Il semblerait que l’un d’eux soit le secrétaire du comité maoïste du district d’Adilabad. La police a saisi quatre armes sur le lieu de la fusillade.

Le verdict du tribunal correctionnel de Marseille est tombé ce mercredi pour les quatre syndicalistes qui s’étaient emparés, le 27 septembre 2005, du cargo ‘Pascal Paoli’ dans le port de Marseille pour le ramener à son port d’attache à Bastia. L’action syndicale avait été menée alors que le port français était paralysé par une grève contre la privatisation de la Société Nationale Corse Méditerranée.

Le 20 novembre dernier, le procureur avait requis deux ans de prison avec sursis à l’encontre d’Alain Mosconi et Félix Dagregorio et 18 mois avec sursis contre Patrick et Jean-Marc Mosconi, ce qui constituait déjà une peine nettement réduite suite à la requalification des faits de séquestration en menace sous condition (alors qu’ils risquaient jusqu’à 30 ans). Aujourd’hui, Alain Mosconi a été condamné à un an de prison avec sursis pour ‘séquestration et prise indue du commandement d’un navire’. Son collègue Dagregorio écope lui de six mois de prison avec sursis pour ‘séquestration’. Les deux autres prévenus ont été relaxés. Alain Mosconi s’est exprimé en ses termes à la sortie du tribunal: ‘Je suis soulagé, nous revenons de loin, mais nous avons un sourire en demi-teinte. Il y a une injustice en fonction de la classe à laquelle on appartient. Quand on est travailleur et qu’on occupe son outil de travail pendant la lutte, on est sanctionné‘.

Le 25 novembre 2009, Jürgen et Paolo ont comparu devant le juge. Le procureur a demandé 18 mois de prison pour Jürgen, accusé de 8 attaques incendiaires (dont contre des distributeurs de Fortis/BNP et La Poste, qui gère les comptes des centres de rétention et prison et un chantier Besix, qui construit le nouveau centre de rétention de Steenokkerzeel) et 12 mois contre Paolo, accusé d’une attaque incendiaire. Le verdict sera prononcé mercredi 2 décembre.

Pour leur écrire:

-Jürgen Goethals – Nieuwe Wandeling, 89 à 9000 Gent
-Ian-Paolo Melis – Nieuwe Wandeling, 89 à 9000 Gent

Le juge de l’Audience nationale espagnole a envoyé en prison 11 jeunes supplémentaires, soit l’ensemble des personnes qu’il a entendu toute au long de la journée de vendredi. Les jeunes interpellés mardi et dont le juge Fernando Grande-Marlaska a demandé l’incarcération jeudi soir, dénoncent également avoir été victimes de mauvais traitements tels que pressions, menaces, coups et insultes. Ils révèlent avoir été obligés de rester dans des positions douloureuses. 21 personnes étaient hier soir encore dans l’attente d’être auditionnées et restaient sous le coup de la mise au secret, sans pouvoir bénéficier de l’assistance de leur avocat. Jeudi, le juge de l’Audiencia Nacional à Madrid avait exigé l’incarcération de onze jeunes et demandé la libération de deux personnes, sur les 34 personnes interpellées.

Arrestation des militants de SEGI

Arrestation des militants de SEGI

Ces lundi et mardi, de violents affrontements ont opposés des manifestants et la police dans différentes provinces. Dans celle de Yuksekova, les militants s’étaient rassemblés pour célébrer l’anniversaire de la création du PKK ainsi que pour dénoncer les conditions d’incarcération de son leader, Abdullah Ocalan. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser, ne récoltant en réponse que des jets de pierres. Elles y ont répliqué par le jet de gaz lacrymogènes. Dans la banlieue de Dolapdere, une soixantaine de personnes s’étaient réunies pour scander des slogans faisant l’éloge du PKK. Apercevant la police prête à intervenir, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov. Le groupe ne s’est dispersé qu’après que les forces de sécurité n’aient fait usage de gaz lacrymogènes.

D’autres violents incidents ont eu lieu dans la province d’Istanbul. Un groupe a incendié un magasin et a lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers, qui ont une nouvelle fois réagit par le jet de gaz lacrymogènes. Du côté d’Antalya, de nombreux manifestants ont été placé en garde à vue. D’autres militants du PKK se sont dispersés lorsque la police est intervenue, après avoir bloqué la circulation, et chanté et dansé sur la chaussée. Un adolescent de seize ans a reçu une balle dans la poitrine lors d’un de ces rassemblements, et est décédé à la suite de ses blessures.

A la mi-novembre, quatre pays de l’Union Européenne s’étaient opposés au projet d’accord entre l’UE et les Etats-Unis permettant l’utilisation des données bancaires lors des enquêtes antiterroristes. L’Allemagne, l’Autriche, la France et la Finlande évoquaient la protection des données privées pour refuser l’accès aux autorités américaines aux informations de la Society for Worldwide Interbank Financial Communication (SWIFT), société de transferts interbancaires internationale basée à La Hulpe, en Belgique (photo).

Malgré tout, les ministres européens des affaires étrangères ont approuvé hier l’accord transatlantique qui verra donc les pays européens obligés de fournir des données privés bancaires aux renseignements américains. Par une admission tacite du fait que les agences européennes de renseignement ne sont pas capables de surveiller les transactions suspectes, les ministres européens ont donc entendu la demande américaine. Un expert proche du dossier avait récemment affirmé que ‘l’Europe ne disposait pas des compétences techniques pour interpréter ces données‘. Avec cet accord, l’UE compte donc sur les américains pour traiter ces données et lui transmettre les renseignements récoltés. A noter qu’il n’y a aucun accord réciproque pour que les agences de renseignements européennes puissent extraire des informations des bases de données américaines. SWIFT devra donc dorénavant communiquer le nom, le numéro de compte, l’adresse, le numéro d’identification nationale et d’autres données personnelles aux autorités américaines dès qu’il y a un soupçon que la personne soit, de quelle que manière que ce soit, impliquée dans une ‘activité terroriste‘.

Siège de SWIFT

Créée sur papier par un protocole signé le 17 juillet dernier par le ministre de l’Intérieur, la FIPN a inauguré aujourd’hui sa structure opérationnelle. Cette task force, pendant civil du GIGN, sera capable de mobiliser 500 policiers d’élite en cas de nécessité, notamment lors de gros rassemblements de masse, tels que les grands évènements sportifs ou autres sommets du G20. La Force d’Intervention de la Police Nationale intègre sous une même bannière, autour de 120 hommes du RAID (Unité d’élite de la Police Française), les 279 athlètes, tireurs d’élites et logisticiens des brigades anticommandos de Paris ainsi que 200 policiers issus de 10 groupes d’interventions de la police nationale. Cette structure disposera, grâce à un budget propre de plusieurs millions d’euros, d’un attirail impressionnant: drones furtifs et espions, détecteurs thermiques, nouvelle génération de radars, plusieurs postes de commandement mobiles bourrés d’électroniques,… Elle pourra également disposer des appareils du groupe interarmées d’hélicoptères, d’autres appareils militaires ou des avions de la police des frontières.

Force d’Intervention de la Police Nationale

Force d’Intervention de la Police Nationale

Dans l’enquête sur les sabotages des lignes TGV en novembre 2008, la police avait entendu à l’époque, entre autres, un homme témoignant sous X. Ce dernier avait alors notamment affirmé que le groupe mené par Julien Coupat avait un ‘projet de renversement de l’Etat’. Un mois plus tard, une seconde audition a eu lieu et le témoin parle à visage découvert. Dès ce moment, il se rétracte et affirme que le groupe de Tarnac a un idéal libertaire qui n’a rien de répréhensible et qu’il n’avait jamais été informé d’éventuels projets violents visant l’Etat. Il avait alors également dénoncé les pressions policières, qui l’avaient poussé à s’associer à la supercherie.

Les avocats de la défense avait dès lors demandé que ce témoin soit à nouveau entendu par le juge, en leur présence. L’homme a été interrogé jeudi à son domicile et aurait cette fois nié avoir subi des pressions de la sous-direction antiterroriste pour livrer un témoignage à charge. Malgré sa rétractation, des soupçons de manipulation et de falisification subsistent pour le premier témoignage. C’est pourquoi les avocats de la défense vont formuler des demandes d’actes dans les jours qui viennent. Ces derniers regrettent également que cette nouvelle audition ait été menée sans eux, alors que ce sont eux qui la réclamaient.