Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Quelques militants anarchistes et autonomes sont intervenus dans un meeting du NPA pour y apporter la question des prisonniers révolutionnaires. Ils ont justement dénoncé la frilosité du positionnement du NPA sur cette question, alors même que Jean-Marc Rouillan, qui a adhéré au NPA, subi une vengeance sans fin de l’Etat.

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Plus de 15.000 personnes s’étaient réunies ce samedi à Strasbourg pour réclamer une solution démocratique pour la question kurde en Turquie. Les manifestants, venus d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas ou de Suisse ont également revendiqué la libération d’Abdullah Ocalan, leader du PKK, qui purge actuellement une peine de prison à vie dans des conditions inhumaines. Veli Tekiner, membre du comité national de soutien à Ocalan, s’est chargé de rappeler que le procès du fondateur du parti en 1999 a été jugé inéquitable par le Cour Européenne des Droits de l’Homme et que le gouvernement turc fait croire que ses conditions de détention se sont améliorées pour duper le Comité Européen Anti-Torture.

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Il y a 29 ans, le 13 février 1981, le militant basque Joseba Arregi mourrait à Carabanchel des suites de la torture que les policiers espagnols lui avaient fait subir durant près de neuf jours alors qu’il se trouvait dans un commissariat sous le régime de la mise au secret (photo). Depuis lors, cette journée est consacrée à dénoncer la persistance de la torture au Pays-Basque. L’un des cinq tortionnaires de Joseba Arregi est l’actuel Commissaire général de la police judiciaire espagnole: José Antonio Gonzalez Garcia (il avait été reconnu coupable, condamné … et ensuite gracié… comme tous les policiers tortionnaires reconnus). Il y a peu, le responsable espagnol de la collaboration franco-espagnole dans la ‘lutte anti-terroriste’, en poste à Pau, était un des trois gardes civils, tortionnaires en 1992, condamnés et absouts, de Kepa Urra. Il s’agit du commandant de la guardia civil Manuel Sanchez Corbi.

Au cours de ces quarante dernières années, plus de 7000 (sept mille) citoyens basques ont été torturés dans les dépendances policières espagnoles. En janvier 2008, Igor Portu avait dû être hospitalisé suite aux tortures subies (4 gardes civils viennent d’être inculpés pour cela en février 2010). En 2009 ce sont 45 basques qui ont dénoncé avoir été torturés dont le jeune navarrais Alain Berastegi enlevé, torturé puis relâché dans la montagne d’Irunberri, en juillet. En ce début 2010, plusieurs cas de tortures (avec hospitalisations) viennent d’être connus (Pello Olano de Lizartza, Asier Badiola le 26 janvier,…). En 2009, l’ONU a demandé à l’Espagne d’abolir le régime d’incommunication (au secret) lors des gardes à vue, régime qui permet la pratique de la torture par la police et la guardia civile espagnole.

Les protestations ont commencé dès le matin à l’Ouest de Téhéran. Plusieurs protestations ont éclaté dans différents quartiers de la ville, en particulier dans le centre et le nord, vers les places Azadi, Enqelab, et Sadeghiyeh ainsi que vers l’Université de Téhéran. Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans différents quartiers de Téhéran. Vers 11 heures, environ 10.000 personnes se sont dirigées vers la prison d’Evin en criant ‘mort à la constitution du régime islamique’. Des affrontements ont éclaté dans différents coins de Téhéran entre la population et les forces de répression, les forces répressives ont ouvert le feu et on rapporte qu’il y aurait eu deux morts. Les protestations ont été particulièrement importantes dans le quartier d’Aria Shar où la population a contrôlé un moment la zone et où des femmes ont retiré leurs voiles.

A Chiraz, il y a eu une forte mobilisation dès 10 heures du matin. On rapporte qu’il y aurait eu un mort dans les affrontements avec les forces de répression. A Ispahan, les manifestations contre le gouvernement et le régime ont commencé en même temps que les cérémonies officielles du régime, la population a fait face et a résisté aux forces de répression. A Ahvaz, des protestations ont éclaté dans différents quartiers de la ville aux cris ‘mort au dictateur’ et ‘mort à la République Islamique’.

Durant l’examen de la loi LOPPSI, le gouvernement s’est opposé à tous les amendements visant à minimiser les risques de dérives dans la mise en œuvre de la censure du Net. Le refus de rendre ce dispositif expérimental et temporaire montre que l’exécutif se moque de sa prétendue efficacité pour lutter contre la pédopornographie ainsi que de ses conséquences néfastes. Il s’agit donc bel et bien de permettre au gouvernement de contrôler Internet, la porte étant désormais ouverte à l’élargissement du dispositif.

Une mise en place temporaire de ce dispositif aurait à coup sûr démontré qu’il est inefficace pour lutter contre la pédopornographie. Seules les techniques traitant le problème à la source (en faisant supprimer les contenus des serveurs et en attaquant les flux financiers) et le renforcement des moyens des enquêteurs peuvent prétendre réellement lutter contre la pédopornographie, comme le prouve l’exemple de l’Allemagne qui vient de renoncer à une loi visant à filtrer le Net. Le filtrage de sites Internet pourra par la suite être étendu à d’autres domaines, comme le président Sarkozy l’a récemment promis aux industries favorables à la loi HADOPI en faveur des droits de propriété sur le Net.

Rue Clavel, 19e arrondissement de Paris, la nuit du 10 au 11 février 2010, au lendemain du réquisitoire au procès de Vincennes, deux distributeurs de billets ont été incendiés. Des tags dénoncent la construction des CRA (les centres fermés), les rafles, les expulsions et la collaboration des institutions bancaires et financières.

Incendies de distributeur à Paris

Incendies de distributeur à Paris

Faruk Ereren est un opposant politique turc de longue date. Durant les années 1970, époque où les Loups Gris massacraient les travailleurs, les étudiants, les intellectuels et les minorités ethniques et religieuses ainsi que les habitants des bidonvilles par milliers, Faruk Ereren s’engagea activement dans la résistance antifasciste. Arrêté par la junte militaire qui prit le pouvoir le 12 septembre 1980, Faruk Ereren subira de longues séances de tortures. Il poursuit cependant le combat politique en prison et ce, jusqu’à sa libération. Durant les années 1990, il entre en clandestinité et prend les chemins de l’exil.

Le 8 avril 2007, il est arrêté à Hagen en Allemagne et placé sous régime d’isolement strict. Vingt mois plus tard, son procès commence devant la Haute Cour Régionale (OLG) de Düsseldorf, comparable à une Cour d’appel. Avec ses plus de 50 audiences s’étalant sur près d’un an, son procès tourne au marathon judiciaire. Faruk Ereren est accusé d’exercer des fonctions dirigeantes au sein du DHKP-C. Il est poursuivi en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand qui punit toute appartenance à une ‘organisation terroriste étrangère’ (photo: une affiche de la campagne contre cette loi). Le 29 janvier 2010, la 2e Chambre criminelle de la Haute Cour Régionale de Düsseldorf a donné son feu vert à la demande d’extradition émise par les autorités turques à l’encontre de Faruk Ereren. Mais le 6 février dernier, les avocats de Faruk Ereren ont demandé à la Cour un délai de quatre semaines afin de pouvoir introduire un recours contre cette demande d’extradition devant la Cour constitutionnelle.

Affiche contre le §129

Affiche contre le §129

Le 22 juin 2008 éclatait une révolte collective au Centre de Rétention Administrative de Vincennes suite au décès suspect d’un tunisien de 41 ans qui y séjournait. Après plus d’un an d’enquête à charge, le procès s’était ouvert le 25 janvier dernier dans la même veine, entraînant dès le 1er février les dix inculpés et leurs avocats à déserter la salle d’audience. Ceux-ci ont affirmé ne pas avoir les moyens de la défense et ne pas vouloir être ‘la caution de cette comédie’.

Le réquisitoire est tombé ce mercredi 10 février, le procureur n’émettant aucun doute sur la participation des dix hommes aux dégradations du CRA. Les dix sans papiers jugés étaient inculpés d’incendie volontaire, de dégradation et de violence en réunion. Contre sept d’entre eux, des peines égales ou supérieures à un an de prison ferme ont été requises. Trois peines de six à dix mois de prison ferme ont été également requises. La plus lourde des réquisitions, trois ans ferme, vise un prévenu sous mandat d’arrêt depuis les faits, alors que la plupart des autres prévenus ont effectué une peine de détention provisoire. Le jugement a été mis en délibéré au 17 mars.

Au début du mois de décembre dernier, les ministres européens des affaires étrangères avaient approuvé un accord transatlantique obligeant les pays européens à fournir des données bancaires aux renseignements américains. Par le biais de l’accès aux informations de la Society for Worldwide Interbank Financial Communication (SWIFT), l’Union Européenne comptait sur les américains pour traiter ces données et lui transmettre les renseignements récoltés. Cet accord permettait en outre aux Etats-Unis de continuer à ‘tracer’ le financement du terrorisme en utilisant les données bancaires collectées par SWIFT, société basée en Belgique et dont 8000 institutions financières utilisent le réseau.

Dernière étape avant que soit mise en oeuvre cette ‘collaboration’, le vote par les eurodéputés, qui a eu lieu aujourd’hui. Depuis plusieurs jours, les américains et plusieurs gouvernements européens effectuaient une intense campagne envers eux afin de faire pencher la balance en faveur de l’accord. Sans succès car les eurodéputés ont mis leur veto à une large majorité (378 voix contre 196) contre ce transfert de données, au nom de la protection des données privées. Ils ont également dénoncé l’unilatéralité de l’accord, qui ne prévoyait pas l’accès pour les pays européens aux données américaines. Les Etats-Unis conserveront néanmoins un accès aux données, sur base bilatérale et dans le cadre d’une procédure plus complexe. De nouvelles négociations devraient être lancées en vue de conclure un accord définitif.