Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après la France, c’est au tour de la Belgique de lancer une vaste campagne dans les milieux kurdes. Tôt ce matin, ce ne sont pas moins de 25 lieux qui ont été perquisitionnés par 300 hommes de la police fédérale et des brigades spéciales, tant en Flandres qu’à Bruxelles et en Wallonie. Le siège de la télévision kurde Roj TV à Denderleeuw a notamment été la cible d’une descente. Cette chaîne est accusée par la Turquie d’être de porte-voix du PKK. Une quinzaine de personnes ont été interpellées, dont les deux personnalités que sont Zübeyir Aydar et Remzi Karal.

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Un officier de l’armée en désaccord avec le régime actuel est sorti de l’ombre en début de semaine afin de témoigner et de rendre publiques les différentes missions qu’ont reçu l’armée et la police hondurienne depuis le coup d’Etat du mois de juin dernier. Son témoignage vient renforcer tout ce qui était largement soupçonné, mais indique également des éléments inquiétants, tels que le fait que l’armée est actuellement formée aux techniques antiterroristes et qu’elle dispose d’un matériel d’espionnage très perfectionné provenant de pays étrangers (probablement des Etats-Unis et d’Israël). Il indique que la mission qui leur est allouée aujourd’hui (alors que la mission initiale consistait à réprimer la population afin d’épuiser les manifestants dont le mouvement se serait éteint de lui-même) est d’éliminer purement et simplement toute menace contre le régime et donc tous les leaders de l’opposition disséminés à travers le pays. Dans ce but, des militaires et des policiers s’infiltrent dans toutes les organisations populaires ainsi que dans le réseau de diffusion et les sites web de la résistance. De plus, il indique que des listes ont été élaborées, désignant toutes les personnes à éliminer (leaders des foules manifestant contre le putsch, organisateurs au sein des communautés, leaders populaires des mouvements des travailleurs, nouveaux leaders avec des idées socialistes/communistes ayant un haut pouvoir de pénétration dans toutes les couches de la population,…). Selon lui, les personnes tuées ces derniers mois ont toutes été des objectifs préalablement sélectionnés. Enfin, l’officier affirme également que les corps de sécurité du régime reçoivent une formation continue de la part de formateurs mercenaires antiterroriste internationaux.

En 2008, l’Allemagne adoptait une nouvelle loi en vue de transposer la directive européenne sur la conservation des données afin de pouvoir, notamment, tracer et identifier la source et la destination d’une communication, la date, l’heure et la durée de celle-ci ainsi que son type. La loi allemande obligeait dès lors tous les fournisseurs d’accès à Internet et de téléphonie à conserver les traces de leurs abonnés sur les réseaux de communication pendant six mois. Ce 2 mars, la cour constitutionnelle allemande a demandé la destruction de toutes ces données accumulées depuis 2008 dans le cadre de la lutte antiterroriste. Elle a estimé que la loi n’était pas suffisamment transparente, qu’elle violait le secret des correspondances et n’encadrait pas suffisamment l’utilisation qui serait faite de ces données, que les mesures de sécurité censées les protéger n’étaient pas suffisantes, que les motifs invoqués – lutte contre le terrorisme,… – n’étaient pas assez clairs en terme de protection de la vie privée. La cour constitutionnelle a donc exigé que soient détruites toutes ces informations.

L’Allemagne est le troisième pays après la Bulgarie et la Roumanie à avoir considéré comme inconstitutionnelle la conservation des données. Néanmoins, ces trois pays n’ont pas contesté la nécessité de la directive européenne. Ils ont plutôt mis en avant le problème de son interprétation dans les lois nationales, contrairement à l’Irlande qui elle, a déposé plainte contre la directive devant la cour européenne de justice.

C’est dans le courant de la semaine passée qu’un cocktail Molotov a été lancé contre les bâtiments de l’École régionale et intercommunale de police de Bruxelles, l’Érip, 190, avenue des Anciens Combattants, à Evere, le plus grand centre policier de recrutement et de formation du pays.

Les auteurs ont dû pratiquer un passage et cisailler des grillages. Les dégâts matériels sont suffisamment importants (du béton a été fragilisé) pour avoir justifié le déplacement d’AIB Vinçotte et vérifier la stabilité du bâtiment. Par la suite, on a craint la fuite de gaz et l’Érip dû être évacuée en journée. Plusieurs vitres ont explosé et les flammes qui ont noirci un morceau de façade ont attaqué plusieurs locaux. L’engin incendiaire avait été déposé sciemment au pied d’une borne de Sibelga. La compagnie bruxelloise a dû couper le gaz.

Depuis plus d’un an, le militant d’Action Directe Jean-Marc Rouillan souffre d’une malade grave, rare et évolutive nécessitant un traitement personnalisé très pointu. Malgré les nombreuses demandes faites par ses avocats afin qu’il soit hospitalisé, Rouillan est resté incarcéré à la prison des Baumettes, puis au centre de détention de Muret, sans bénéficier des soins adaptés à son état de santé. Aujourd’hui, le prisonnier a enfin pu entrer à l’Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale située au sein de l’hôpital de La Piété-Salpétrière, le seul hôpital français où exercent des spécialistes de sa maladie.

Régulièrement, les gardes républicains français suivent des formations visant à les mettre dans des situations les plus proches de la réalité. Le 16 février dernier, un exercice les opposait a des gendarmes d’un escadron mobile qui tenaient le rôle des manifestants. Durant l’entraînement, un garde républicain a lancé une grenade de ‘désencerclement’. Cette munition, que les autorités affirment n’être pas dangereuse, produit une déflagration assez forte pour permettre à un agent des forces de l’ordre de se dégager en cas d’échauffourée. Le militaire a donc lancé cette grenade sur les ‘manifestants’ afin de les disperser. Bilan: seize blessés. Un gendarme a été touché par un éclat de grenade, tandis que tous les autres souffrent de troubles auditifs.

Un juge espagnol a inculpé ce lundi six membres présumés de l’ETA ainsi que sept autres des FARC. Les deux organisations et ces treize personnes sont soupçonnés de s’être échangés des informations militaires en vue de mener des actions contre différentes personnalités colombiennes. L’enquête, qui dure depuis 1999, aurait mis en évidence une collaboration entre l’ETA et les FARC. Selon le juge, les FARC auraient demandé à l’ETA de collaborer à des projets d’actions lors de formations réciproques au maniement d’explosifs, d’armes et à la guérilla urbaine. Il a également demandé l’extradition d’un présumé membre de l’ETA qui se trouverait actuellement au Venezuela et qu’il soupçonne d’être le responsable de l’ETA dans cette région d’Amérique Latine.

Les forces de sécurité palestiniennes ont arrêté quatre membres du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) dans la matinée du 25 février dans le cadre de leur ‘coopération sur la sécurité’ avec l’occupation israélienne. Cette série d’arrestation fait suite à d’autres, visant le FPLP mais également d’autres factions de résistance. Khlida Jarrar, membre du Bureau Politique du FPLP a dénoncé violemment ces arrestations, disant que ce type d’action ne sert que les intérêts de l’occupant et a exigé la libération immédiate de ses camarades. Dans un communiqué, le FPLP demande l’arrêt complet de la ‘coopération sur la sécurité’ de l’Autorité Palestinienne avec l’occupant, ayant remarqué que ses militants ont été arrêtés à la demande des forces d’occupation.

Arrestation de membres du FPLP

Arrestation de membres du FPLP (archive)

Le 29 juin 2009, la communauté indigène de Santa Maria Ostula a récupéré ses terres à Xayakalan, dans le Michoacan. Depuis lors, ses membres sont victimes d’une répression violente de la part des forces paramilitaires. En août 2009, neufs indigènes avaient été assassinés. Ce 23 février, Javier Robles Martinez et Gerardo Vera Orcino, deux militants actifs dans la lutte des indigènes pour la défense de leur territoire et de son autonomie ont été enlevés et séquestrés par un groupe paramilitaire fortement armé. Les deux hommes dénonçaient notamment l’impunité des puissants cartels mafieux de la zone et le fait que les médias continuent de prétendre que la lutte de la communauté est la cause des assassinats et d’autres exactions, ce qui facilite la persécution et la répression envers le mouvement.

Trois militants présumées de l’ETA ont été interpellés dimanche matin à Cahan (Normandie). Les interpellations ont été réalisées vers 6h10 par les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) qui agissaient en collaboration avec la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) et des policiers espagnols. Les policiers ont investi un gîte rural où ces trois hommes avaient élu domicile depuis une semaine et qu’ils devaient quitter ce dimanche. Trois armes de poing dont deux pistolets automatiques, du matériel servant à la fabrication d’engins explosifs, des téléphones mobiles et du matériel informatique auraient été saisis. Le trio circulait à bord d’une auto faussement immatriculée volée en janvier dernier en France. Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, le principal suspect est Ibon Gogeaskoetxea Arronategui, 54 ans (photo).

Ibon Gogeaskoetxea Arronategui serait le cinquième ‘chef militaire présumé d’ETA’ arrêté depuis novembre 2008. Il était recherché pour avoir participé à une tentative d’attentat à l’explosif visant le Musée Guggenheim de Bilbao, en 1997, à la veille de son inauguration par le roi d’Espagne. Le complot avait été découvert avant l’explosion des douze (!) engins, mais le frère de Gogeaskoetxea, Eneko, y a ensuite abattu un policier.

Les deux autres personnes arrêtées seraient Beinat Aguiagalde, 26 ans, et Gregorio Jimenez, 55 ans. Aguiagalde est recherché dans le cadre des actions contre un politicien basque en mars 2008 et un homme d’affaires en décembre 2008. Jimenez est lui recherché en liaison avec une tentative d’attentat en 2001 contre le président du gouvernement de l’époque José Maria Aznar.

Ibon Gogeaskoetxea Arronategui

Ibon Gogeaskoetxea Arronategui