Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Erdogan Cakir, Sefik Sarikaya, et Veli Yati, trois des 15 inculpés de l’enquête visant prétendument le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C, gauche radicale turque) en France et incarcérés depuis le 9 juin dernier à la prison de la Santé, ont comparu devant le juge antiterroriste Fragnoli, espérant pouvoir sortir de prison conformément à la vacuité de leur dossier.

Leur deuxième mandat de dépôt est arrivé a échéance mais le juge Fragnoli a décidé de le prolonger une fois de plus de 4 mois, au motif qu’il va très prochainement se rendre en Turquie en personne pour recueillir des renseignements sur le DHKP-C, sur ses activités et sur les inculpés.

Ainsi, on commence par arrêter des opposants politiques dont l’activité consistait à organiser des festivals culturels et à vendre des journaux dissidents mais toutefois légaux, même en Turquie, puis on échafaude des histoires et fabrique des preuves, le tout, avec le soutien direct du régime fasciste d’Ankara.

Au bout de ces quatre mois de détention supplémentaires, les trois inculpés auront perdu un an de leur vie derrière les barreaux sans la moindre raison valable.

Plus que jamais, ils méritent notre solidarité

Comité des Libertés – France – 10 février 2009 – comitedeslibertes@gmail.com

Ci-dessous, la liste des 4 détenus de l’enquête DHKP-C en France:

-Erdogan CAKIR
-N° 289707/div 1 / 46
-42, Rue de la Santé
-75674 PARIS CEDEX
-France

-Sefik SARIKAYA
-N° 289706 Cellule 1/107
-Maison d’Arrêt de la Santé
-42, Rue de la Santé
-75014 PARIS
-France

-Veli YATI
-Maison de la Santé A Bloc 234
-42, Rue de la Santé
-75014 PARIS
-France

-Ilker ALCAN
-N° 367 643 D4
-Maison d’Arrêt de Fleury-Merogis
-7, Avenue des Peupliers
-91705 SAINTE GENEVIEVE DES BOIS/ PARIS
-France

Plus de 150 personnes se sont rendues à l’Université de Liège le jeudi 5 février pour participer à la conférence-débat sur le thème de l’anti-terrorisme organisée par le Comité Liège-Tarnac, le Service de philosophie morale et politique de l’Université de Liège et le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association (CLEA). Le temps a manqué à un public très motivé pour poser toutes les questions suscitées par un très riche débat.

Estrade de la conférence

Audience de la conférence

Reportage photo plus complet sur le site du CLEA

Estrade de la conférence
Audience de la conférence

Contre l’avis du parquet général, la cour d’appel de Paris a ordonné ce mardi la remise en liberté d’Isa, incarcérée depuis plus d’un an dans le cadre d’un dossier ‘terroriste’. Lors d’une audience le 6 janvier, le parquet général avait requis le maintien en détention de la militante. L’arrêt avait été mis en délibéré. La jeune femme, incarcérée à Versailles, devrait être remise en liberté dans la journée.

Placée sous contrôle judiciaire, elle a l’interdiction de quitter le territoire français, d’entrer en contact avec les autres mis en cause du dossier et devra pointer à un commissariat, a précisé son avocat qui s’est dit ‘très satisfait’ de l’arrêt de la cour d’appel.

La jeune femme de 24 ans avait été interpellée avec un homme de 26 ans, le 24 janvier 2008 à un péage d’autoroute à hauteur de Vierzon (Cher) lors d’un contrôle inopiné des douanes. Dans le coffre de leur véhicule, les douaniers avaient notamment découvert deux sachets d’un kilo de chlorate de soude, substance pouvant entrer dans la fabrication d’engin explosif ou fumigène. Présentés par la presse et les flics comme des militants présumés de la mouvance ‘ultra-gauche’, fréquentant des squats, ils ont été mis en examen le 27 janvier par les juges Marie-Antoinette Houyvet et Edmond Brunaud pour ‘détention et transport d’un produit incendiaire ou explosif destiné à entrer dans la composition d’un engin explosif‘ et ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘. Selon la police, l’ADN d’Isa correspond à celui d’un cheveu retrouvé sur un engin incendiaire artisanal placé sous une voiture de police aux abords du commissariat central du XVIIIe arrondissement de Paris le 2 mai 2007, à quelques jours du second tour de la présidentielle.

En 1994, la Grande Bretagne accordait le statut de réfugié à Binyam Mohamed, un citoyen éthiopien. En 2002, il est capturé au Pakistan pour suspicions de ‘participation au terrorisme’. Après quelques interrogatoires au Pakistan, il est envoyé par la CIA dans un de ses ‘charters de la torture’ au Maroc où il a été torturé avec des lames de rasoir sur les parties génitales. Il sera transféré à Guantanamo en 2004 où il subira le supplice de la baignoire.

Le gouvernement britannique a supprimé des preuves sur la torture de Binyam Mohamed parce que les documents révélaient que le MI6 a aidé les interrogateurs. Les juges de la High Court ont noirci des parties du dossier de la CIA sur Binyam Mohamed car ils contenaient des détails sur la contribution des espions anglais à l’interrogatoire, et sur les tortures qui y ont été pratiquées, raconte The Sunday Telegraph.

Deux juges racontent qu’ils ont voulu rendre public le contenu du dossier de la CIA. Mais ‘le problème est que le document prouvait que l’agence britannique a aidé les Américains dans l’interrogatoire de Mohamed Binyam‘, explique l’un d’eux. Les 25 lignes dévoilées contenaient les détails sur la façon dont Binyam Mohamed a été torturé au Maroc et à Guantanamo. Une autre source raconte que ‘les services britanniques connaissaient les tortures et n’ont rien fait. Ils ont fourni des informations aux Américains et aux Marocains. Ils ont fourni des photographies‘.

La House of Representatives Judiciary Committee met la pression sur le Président Barack Obama pour qu’il publie le rapport inchangé, il est le seul à pouvoir faire paraître le document. Binyam Mohamed fait à présent grève de la faim alors que toutes les accusations ont été abandonnées en fin d’année dernière.

Un collectif de 52 organisations comprenant tous les syndicats, des groupements de mutuelle, des fédérations d’associations, les plus grosses associations de la Guadeloupe, le syndicat des transporteurs, les syndicats des stations de service, syndicat de pêcheurs, etc ont lancé un mouvement de grève depuis le 20 janvier. Le 30 janvier, près de 60.000 personnes ont défilé dans les rues de Pointe à Pitre, afin de démontrer leur soutien au ‘kolectif’.

Dix-sept Airbus ont débarqué depuis début janvier, avec près de 4.000 militaires/gendarmes/CRS, armés jusqu’aux dents. Des blindés, des munitions, des cercueils en plastique, des vivres ont également été acheminés en même temps que ces forces de répression. Ce tel dispositif de guerre coûte 3 millions d’euros par jour.

L’Etat français a tiré sur la foule à plusieurs reprises en Guadeloupe: en 1910, en 1925, en 1952 et en 1967. En 1967, suite à un fort mouvement de grève, la police a tiré dans la foule et tué plus de 170 personnes (l’Etat en a reconnu officiellement 31).

Le 22 avril 2007 à 20 heures, les émissions TV et radios ont été interrompues sur la ville de Millau. Deux personnes ont été arrêtées, puis, après une longue garde-à-vue, mises en examen pour ‘association de malfaiteurs‘ et ‘destruction de biens publics et privé‘. Un comité de soutien s’est créé pour apporter de l’aide à Rémi et Guilhem, ainsi que pour remettre en cause les accusations qui pèsent contre eux.

Près de 200 personnes se sont réunies le 15 janvier devant le tribunal de Millau, inquiets du sort qu’allait réserver la justice à Rémi et Guilhem. Le petit tribunal de Millau n’a pas pu accueillir tout le monde, mais chacun a eu le privilège d’être pris en photo par les policiers postés à l’entrée. L’audience a débuté par l’audition des deux prévenus, qui ont pu expliquer la dimension politique de leur acte. Les échanges qu’ils ont eu, aussi bien avec le procureur qu’avec le président du tribunal se sont donc déroulés dans une ambiance plutôt sereine. Rémi et Guilhem, leurs avocats et les trois témoins ont su démontrer la portée symbolique de cette action. Le procureur de la République a requis six mois de prison avec sursis, assortis d’une peine de TIG, et du remboursement des parties civiles. Il a également demandé l’abandon des poursuites pour association de malfaiteurs, ne retenant que la destruction en réunion. Le jugement a été mis en délibéré le 25 février.

Les deux jeunes militants de 15 et 17 ans qui avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’action contre l’Union des Banques Suisses (le 17 janvier, une trentaine de personnes avaient lancé des bouteilles de peinture sur le siège de l’UBS à Zurich, cette action était dirigée contre le Forum Economique Mondial de Davos) viennent d’être remis en liberté. Martin, le militant de l’organisation Revolutionarer Aufbau dans l’immeuble duquel la police affirme avoir trouvé des matières incendiaires, est toujours détenu.

Affiche pour Martin

Affiche pour Martin

Le 29 janvier dernier, à Lille, en fin de manifestation régionale gréviste (50.000 manifestants), des incidents sont survenus place de la République entre plusieurs dizaines de jeunes manifestants et la police. Vingt et une personnes ont été arrêtées ‘pour avoir été présentes sur la voie publique au-delà des sommations’. Parmi ces vingt et une personnes (toutes remises en liberté le lendemain), plusieurs ont été rouées de coups par les agents des Compagnies d’Intervention de la police nationale: coups de matraques, coups de pieds et coups de boucliers. Un collectif rassemble les témoignages sur ces violences.

Ecrire à ce collectif

Francisco Javier García Victoria, militant du PCE (r), a comparu devant l’Audience Nationale le 4 février pour ‘insultes et menaces de mort à un fonctionnaire de la prison de Valdemoro (Madrid)‘ dans laquelle il était emprisonné. Le Ministère public a requis deux ans de prison. Selon les conclusions provisoires du procureur, les faits supposés sont arrivés le 29 septembre 2005, quand García Victoria a refusé de partager une cellule avec un autre prisonnier.

Dès son incarcération, García Victoire a expliqué qu’il ne partagerait de cellule qu’avec un membre de son organisation d’ETA ou des GRAPO. Par son refus, il a été menacé et puni par les gardiens de prison de Valdemoro. Il se trouve actuellement dans la prison d’A Lama, Pontévédra. ‘Javi’ est originaire de Madrid, il a 30 ans et a déjà emprisonné de 2002 à 2005.

Francisco Javier García Victoria

Le 31, alors que la manifestation se dispersait, les flics ont procédé à des arrestations arbitraires:

-3 personnes accusées par les flics d’avoir lancé des projectiles sont mises en examen, elles ont été libérées sous contrôle judiciaire et ça dépend désormais du juge d’instruction
-le jeune homme agressé par les flics dans le RER passait hier en comparution immédiate, il a demandé un délai, il doit être jugé le 3 mars à la 23ème chambre
-le pique-niqueur de la place Denfert (arrêté avec son sauciflard et un couteau laguiole, il est inculpé de port d’arme prohibé… si, si !) doit être jugé le 23 mars.

Par ailleurs pour la manif du 24, durant laquelle plus de 100 personnes ont été interpellées, à Barbès:

-7 personnes passent devant la 23ème le 2 mars
-6 personnes le 2 mai, et 1 personne est mise en examen pour dégradation (il a eu l’oreille blessée, le tympan percé, 9 jours d’ITT… c’est peut être la raison de ce traitement différencié…).