Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Militante antifasciste impliquée dans l’affaire de Budapest, Nele a été transférée le 9 décembre depuis la prison de Chemnitz, sans que sa destination actuelle soit connue. Elle devrait être prochainement incarcérée à Wuppertal, mais son arrivée reste incertaine en raison d’un probable transit de plusieurs jours entre différentes prisons allemandes. Dans ce contexte, ses soutiens appellent à renforcer la solidarité. En particulier, ils dénoncent la stratégie du LKA (Office de police criminelle d’un Land) visant à affaiblir la détermination des prisonniers politiques et de leurs réseaux.

Ces derniers mois à Nuremberg, des mobilisations antifascistes ont été marquées par une intensification des violences policières, avec l’usage brutal de chevaux, de matraques et de gaz. Plusieurs organisations dénoncent en particulier des agressions à caractère sexuel visant des femmes et des personnes trans. En particulier, des policiers auraient à plusieurs reprises saisi et étranglé des manifestantes. Ces violences, attribuées de manière répétée aux mêmes agents et tolérées par leurs collègues, surviennent dans le contexte des mobilisations contre les rassemblements du groupe d’extrême droite « Team Menschenrechte – TMR », soutenus par les autorités locales.

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Au Cameroun, 77 personnes arrêtées lors des contestations ayant suivi la réélection de Paul Biya ont comparu pour la première fois devant le tribunal militaire de Yaoundé. L’audience, rapidement renvoyée faute de traducteurs pour les prévenus parlant majoritairement haoussa et fulfuldé, a aussi servi à fixer les prochaines étapes, dont la production des listes de témoins avant la reprise prévue le 8 janvier. Alors que plusieurs autres détenus attendent encore leur déferrement, cette procédure s’inscrit dans un contexte de vives tensions post-électorales, marquées par plus de 1 200 arrestations et une quarantaine de morts (voir notre article).

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Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a rappelé que les bourgmestres disposent de plusieurs outils (dont l’assignation à résidence, le couvre-feu et l’interdiction des feux d’artifice) pour les fêtes de fin d’année. Malgré un avis récent du Conseil d’État concernant un cas anversois, ces mesures restent légalement mobilisables. Des plans opérationnels sont en préparation en concertation avec le Centre de crise, la police, les pompiers et les gouverneurs. Le ministre appelle à la responsabilité de chacun et prévient que les troubles à l’ordre public feront l’objet de sanctions particulièrement sévères, notamment en cas d’agressions contre les forces de l’ordre ou les services d’urgence.

La prisonnière politique guévariste Gabriela Gallardo a été victime de nouveaux mauvais traitements. Lors d’une fouille menée par la police militaire et des agents du renseignement le 30 novembre, ses effets personnels ont été détruits et de nombreux articles essentiels, pourtant autorisés, ont été confisqués ou volés, notamment une partie de ses médicaments, ses compléments alimentaires et certaines nourritures, ainsi que ses produits d’hygiène. Cette situation s’ajoute à une longue liste d’abus (détention arbitraire, conditions inhumaines, suspension de régime médical, harcèlement systématique) qui vise à briser physiquement et psychologiquement la militante. Ses soutiens exigent la restitution immédiate de ses biens, le rétablissement de son régime alimentaire spécial, l’arrêt du harcèlement et, évidemment, sa libération immédiate.

Une enquête du journal Le Monde révèle que les données publicitaires collectées par les applications mobiles permettent d’identifier, avec précision et parfois certitude, l’identité, le domicile et les déplacements de dizaines d’agents français : espions de la DGSE, policiers de la DGSI, gendarmes du GIGN, militaires liés à la dissuasion nucléaire ou encore cadres de l’armement et personnels de centrales nucléaires. Issues d’une base de données vendue par un courtier en données (une entreprise qui collecte et revend massivement des informations personnelles comme la géolocalisation provenant d’applications mobiles), ces données rendent visibles des lieux ultrasensibles comme l’île Longue ou Villacoublay et exposent également des proches, permettant une exploitation par des États hostiles ou des groupes criminels. Les services de sécurité admettent prendre ces risques en compte et rappeler des règles d’hygiène numérique, mais l’enquête montre que l’industrie opaque des « data brokers » continue de vendre des informations permettant de suivre les habitudes quotidiennes d’individus pourtant chargés des missions les plus protégées de l’État.

L’administration états-unienne veut obliger les voyageurs exemptés de visa, notamment les Belges, Français, Britanniques ou Japonais, à fournir cinq ans d’historique de leurs réseaux sociaux, ainsi que leurs numéros de téléphone, adresses électroniques et certaines informations familiales, selon un avis publié le 10 décembre. Ces données deviendraient indispensables pour obtenir l’autorisation Esta, dans un contexte de durcissement sécuritaire à l’approche de la Coupe du monde 2026. La mesure, susceptible d’entrer en vigueur dans 60 jours, intervient alors que se multiplient les refus d’entrée après l’analyse d’appareils électroniques, et que le tourisme étranger vers les États-Unis est déjà en forte baisse.

Passengers pictured at the border passport control, at the presentation of the summer plan of the aviation police at Brussels Airport, in Zaventem, on Monday 16 June 2025. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE

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Le gouvernement belge s’apprête à examiner un projet de loi présenté par la ministre Verlinden visant à élargir les motifs de déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme, criminalité organisée, homicide ou délits de mœurs passibles de plus de cinq ans de prison, une mesure soutenue par toute la majorité mais vivement critiquée. Ces opposants dénoncent une logique discriminatoire ciblant les binationaux et une radicalisation idéologique dans le sillage de l’extrême droite.

L’Australie a enregistré entre juillet 2024 et juin 2025 son plus haut nombre de décès d’Aborigènes et d’habitants des îles du détroit de Torres en détention depuis quarante ans, avec 33 morts, soit près du double de la moyenne constatée depuis 1989-1990. Ces décès représentent 29 % de l’ensemble des 113 personnes mortes en détention, un niveau en forte hausse par rapport à l’année précédente et le plus élevé depuis 2002-2003. La Nouvelle-Galles du Sud est l’État le plus touché, tandis que les populations indigènes, qui ne constituent que 3,8 % de la population australienne, restent largement surreprésentées dans les prisons, où elles représentent plus d’un tiers des détenus.

La Ville de Lyon et la préfecture ont interdit la tenue d’une conférence du Lyon Antifa Fest accueillant le militant franco-palestinien Salah Hamouri, ainsi que l’ensemble des concerts prévus dans le cadre du festival. L’arrêté municipal invoque « un risque sérieux de troubles à l’ordre public » et l’Atelier des Canulars, où devait se tenir la conférence du 10 décembre, a été sommé de fermer au public. La préfecture interdit parallèlement les concerts, s’appuyant sur des paroles jugées « violentes » de certains artistes et sur les liens présumés entre l’association organisatrice et la GALE, une organisation antifasciste dissoute en 2022. Les organisateurs dénoncent une censure et ont annoncé qu’ils contesteraient ces décisions devant le tribunal administratif.