Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Leonardo Bertulazzi, un ancien responsable des Brigades rouges, a été arrêté jeudi 29 août en Argentine, où il vivait.
Cette arrestation fait suite à la révocation de son statut de réfugié par le gouvernement argentin de Javier Milei et aux demandes répétées d’extradition de l’Italie.
Le septuagénaire, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour homicide, attentat et séquestration, aurait appartenu à la section génoise « 28 Mars » des Brigades rouges. En fuite depuis 1980, Bertulazzi a été reconnu coupable d’avoir participé à l’enlèvement de l’ingénieur naval Piero Costa à Gênes en janvier 1977. Costa, membre d’une des plus riches familles d’armateurs génois, avait été libéré après le payement d’une rançon de 1,5 milliards de lire qui a servi à financer la guérilla. Une partie de cette rançon aurait été utilisée, selon les enquêteurs italiens, pour acheter l’appartement à Rome où Aldo Moro avait été retenu prisonnier avant son exécution.
En 1987, Bertulazzi est condamné par contumace à une peine cumulée de vingt-sept ans de réclusion pour association subversive et appartenance à une bande armée. En 2022, il avait déjà été arrêté à Buenos Aires, avant d’être libéré quelques mois plus tard. La première ministre Meloni s’est félicitée de cette arrestation.
Leonardo Bertulazzi, ex-membre des Brigades rouges

Leonardo Bertulazzi, ex-membre des Brigades rouges

30 aout, 25 étudiants et non étudiants on reçu en main propre ou par recommandé des convocations de police, elles seront auditionnées par les forces de police pour des infractions pénales pouvant mener à des peines de prison. Les forces de l’ordre accusent ces personnes de possible « appartenance à un groupe prônant la haine et la ségrégation raciale ». La police se réfère  entre autre à l’occupation du bâtiment B nommé « Walid Daqqa » de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), occupation qui a durée 42 jours.(voir article ici)

Les mouvements et actions de soutien à la Palestine à Bruxelles ou ailleurs sont de plus en plus criminalisés.

Vendredi 30 aout au matin, les occupants de la ZAD ont subi une intervention de délogement de grande ampleur. Plus de 200 gendarmes se sont rendus sur la ZAD de la « Cal’arbre » pour expulser les activistes opposés au projets de prolongation de l’autoroute A69 à Saix dans le Tarn. L’intervention à été menée par la CNAMO, unité de gendarmerie spécialisée dans le dégagement d’obstacles complexes.Tentes lacérées, objets personnels saccagés… À 13 heures, la quasi totalité des cabanes et des espaces communs ont été détruits. (voir article ici)

Les forces de l’ordre ont attaqué un chêne à la pelleteuse, mettant gravement en danger les militants accrochés aux arbres. Lors de l’opération militaire, une personne réfugiée sur un fortin de vigie suspendu dans un arbre à 8 mètres du sol a été braquée par des gendarmes munis de LBD, poursuivie par la CNAMO, elle a chuté de 8 mètres. Gravement blessé, l’activiste a été pris en charge par les sapeurs-pompiers, il souffrirait de plusieurs fractures à la colonne vertébrale, il a été hospitalisé. Six militants ont été interpellés. Seuls quelques arbres restent à ce jour occupés sur le site de La « Cal’arbre ».

Le triangle rouge renversé, symbole utilisé par les Nazis pour marquer leurs prisonniers politiques dans les camps, puis réutilisé par les antifascistes comme badge d’honneur, est illégal depuis début juillet en Allemagne. Il a été interdit dans le cadre d’une motion votée au parlement introduite par le Parti Social-Démocrate (SPD) et le Parti Social-Chrétien (CDU). La raison de cette interdiction est que ce symbole, porté dans les manifestations pro-palestiniennes, serait similaire à la flèche rouge utilisée dans les vidéos des Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas) pour désigner les cibles militaires qu’elle frappe. Notons qu’un triangle rouge apparait également sur le drapeau palestinien, ce qui constitue une autre explication plausible de son apparition dans les manifestations pro-palestiniennes.

Le triangle rouge était utilisé pour désigner les prisonniers politiques en Allemagne Nazie

Le triangle rouge était utilisé pour désigner les prisonniers politiques en Allemagne Nazie

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Alors qu’à la seule échelle de la CGT, plus de 1000 militants qui subissent une répression patronale en raison de leur militantisme syndical, deux récentes décisions ont vu procédures anti-syndicales être annulées. Jordan Robichon, travailleur à GRDF et militant CGT ciblé par une procédure de licenciement depuis 1 an et demi, à titre de sanction pour son activité syndicale, a d’obtenu l’annulation de toute la procédure d’abord par l’inspection du travail en novembre 2023, puis tout dernièrement par le ministère. Après plusieurs défaites juridiques pour InVivo, la nouvelle tentative de licenciement du délégué CGT Christian Porta par le géant de l’agrobusiness a été sévèrement sanctionnée par le conseil des Prud’hommes de Forbach et le tribunal judiciaire de Sarreguemines. InVivo condamné à réintégrer le délégué CGT Christian Porta et à verser 500 000€.

L’impasse des négociations de paix et la crise de dialogue entre l’Armée de libération nationale (Eln) et le gouvernement ont débouchés sur la proclamation, par l’ELN, d’une « grève armée » dans la région bordant l’océan Pacifique, plus précisément dans le département du Chocó. Une grève armée signifie un couvre-feu permanent avec un gel de toutes les activités. Les guérilleros ont précisé qu’il s’agissait d’une action indéfinie.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

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Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a rendu public un rapport de 23 pages mettant en évidence les mauvais traitements systématiques et les nombreux cas de torture des prisonniers palestiniens. Depuis le 7 octobre, des milliers de Palestiniens – dont des médecins, des journalistes, des activistes, des malades, des habitants et des combattants faits prisonniers – ont été emmenés de Gaza en Israël, en général menottés et les yeux bandés, et des milliers d’autres ont été emprisonnés en Cisjordanie et en Israël en secret, sans qu’on leur donne les raisons de leur détention. Les détenus ne portaient souvent rien d’autre que des couches pendant de longues périodes. Leurs témoignages font état de bandages prolongés sur les yeux, de privation de nourriture, de sommeil et d’eau, de chocs électriques et de brûlures de cigarettes. Certains détenus ont déclaré que des chiens avaient été lâchés sur eux, d’autres qu’ils avaient été soumis à la torture par l’eau (waterboarding), ou que leurs mains avaient été attachées et qu’ils avaient été suspendus au plafond. Au moins cinquante-trois détenus palestiniens sont morts dans des installations militaires et des prisons israéliennes depuis le 7 octobre.

Les Forces de sécurité israélienne (FSI) ont commis des actes de violence sexuelle et sexiste à l’encontre d’hommes et de femmes détenus à Gaza et en Cisjordanie: nudité forcée, des coups portés alors qu’ils étaient nus, y compris sur les parties génitales, l’électrocution des parties génitales et de l’anus, des fouilles à nu humiliantes et répétées, introduction d’objets dans l’anus, ainsi que des attouchements inappropriés sur des femmes. Les conditions dans les centres de détention gérés par l’armée semblent pires, selon le rapport, qui ajoute que des enfants figurent parmi les personnes détenues. Selon l’ONU, Israël n’a pas non plus fourni d’informations sur le sort ou le lieu de détention de nombreuses personnes, et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est vu refuser l’accès aux installations où elles sont détenues.

La société Peregrine Technologies propose un logicel qui accélére l’accès des services de police locaux aux données de surveillance. Un des fondateurs était cadre chez Palantir, où il avait passé des années au Moyen-Orient à collaborer avec l’armée américaine. Là-bas, il exploitait des ensembles de données de renseignement disparates pour aider à identifier les membres de l’État islamique en Syrie. L’équipe de Peregrine a travaillé 18 mois au sein du département de police de San Pablo sur des affaires majeures afin de comprendre comment les services de police locaux pouvaient mieux exploiter les données disponibles pour résoudre des enquêtes.

En entrant un nom ou une adresse dans l’application web de Peregrine, le logiciel analyse rapidement les archives judiciaires, les rapports d’arrestation, les entretiens policiers, les transcriptions de caméras corporelles, les relevés des contrôles de plaques minéralogiques, et tout autre ensemble de données policières disponibles, pour trouver des correspondances. Les centres de surveillance high-tech, (Real-Time Crime Centers, RTCC), nécessitent des équipements et des logiciels coûteux, ce qui les rend généralement accessibles uniquement aux grands services de police. Le logiciel de Peregrine permet de rendre les RTCC beaucoup plus abordables et accessibles. À ce jour, Peregrine a conclu 57 contrats avec diverses agences de police et de sécurité publique à travers les États-Unis, d’Atlanta à Los Angeles. En 2023, le chiffre d’affaires de l’entreprise a triplé, passant de 3 millions à 10 millions de dollars. Cependant, le coût réduit des RTCC, et donc leurs multiplication, suscite des préoccupations chez les défenseurs de la vie privée, en raison du risque accru de surveillance indiscriminée, car leur fonctionnement repose essentiellement sur des technologies qui portent atteinte à la vie privée.

Le tribunal de district de Wan Chai à Hong Kong a reconnu coupables jeudi de “conspiration en vue de publier et de reproduire des contenus séditieux” deux anciens rédacteurs en chef du site d’information Stand News, désormais fermé. Il s’agit de la première condamnation pour “sédition” depuis la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine en 1997. . “La ligne adoptée (par Stand News) était de soutenir et de promouvoir l’autonomie locale de Hong Kong”, a écrit M. Kwok dans son verdict. Stand News, un portail d’informations populaire fondé en 2014 qui couvrait de façon très détaillée et souvent favorable le mouvement pro-démocratie de 2019, a fermé en 2021 après une perquisition de la police dans ses locaux, l’arrestation de ses dirigeants et le gel de ses actifs. Le délit de “sédition”, datant de l’époque coloniale et autrefois tombé en désuétude, est de plus en plus utilisé par la justice de Hong Kong pour réprimer la dissidence.

Alger, 27 aout, arrestation de Fethi Ghares, une figure connue de l’opposition algérienne, engagé depuis 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak, qui réclamait un changement radical du système de gouvernance. Son mouvement de gauche MDS (Mouvement Démocratique et Social), successeur du Parti communiste algérien, a été interdit depuis février 2023. Cette arrestation a lieu avant l’élection présidentielle du 7 septembre.

Elle intervient alors que les mesures de contrôle imposées à Karim Tabbou, autre figure du Hirak de 2019, qui subit un encadrement strict depuis 2020  vient de se voir imposer de nouvelles mesures contraignantes. Depuis le mois de mai, il était soumis à des pointages tous les lundis et avait l’interdiction de quitter le territoire. Désormais, il a interdiction de publier ou d’écrire sur les réseaux sociaux, de quitter le territoire de la juridiction de Koléa, de participer à une émission télévisée ou conférence de presse, interdiction de toute activité politique.