Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Afin de soutenir les prisonniers pro-palestiniens en grève de la faim depuis le 2 novembre (voir notre article), Prisoners For Palestine appelle à se rassembler devant plusieurs prisons britanniques ce weekend. Actuellement, 6 prisonniers mettent leur vie en danger et exigent que le Royaume-Uni rompe ses liens avec Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention.

Lors de la cinquième expulsion de la ZAD de La Guinguette Vaillante, deux personnes venues en bateau gonflable pour protester ont été interpellées par la brigade fluviale après une intervention violente. Elles sont désormais poursuivies pour « violences sur agent ». Leur procès se tiendra le mercredi 19 novembre à 14h au tribunal de Toulouse et un rassemblement est organisé afin de les soutenir. Cette affaire s’inscrit dans une série de procédures judiciaires visant des opposants au projet de ligne à grande vitesse Bordeaux–Toulouse (voir notre article).

Le 12 novembre 2025, une étudiante de l’université Paris 8, élue au Conseil d’administration pour la Fédération Syndicale Etudiante (FSE) et identifiée comme militante pro-palestinienne, doit être auditionnée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Cela fait suite à l’organisation d’un meeting anti-impérialiste le 15 octobre dernier dans ce campus et qui a été la cible de nombreuses attaques de la part de l’extrême droite et du camp macroniste. Depuis, l’établissement a porté plainte, a interdit d’autres événements et a mis en place des mesures d’exception comme la présentation de la carte étudiante pour rentrer. Afin de dénoncer ces entraves aux droits démocratiques des organisations étudiantes et leurs représentants, de nombreux soutiens appellent à se rassembler ce 12 novembre place de la Sorbonne dès 12H à Paris.

Dans un geste à portée symbolique, Donald Trump a instauré aux États-Unis une « Semaine de l’Anticommunisme », présentée comme un hommage aux victimes des « régimes totalitaires » et comme une mise en garde contre les idéologies de gauche. Signée le 7 novembre, mais couvrant la période du 2 au 8 novembre, cette proclamation présidentielle revêt avant tout une dimension politique. Donald Trump affirme que cette lutte idéologique demeure d’actualité : « De nouvelles voix répètent aujourd’hui de vieux mensonges, les enveloppant dans le langage de la « justice sociale » et du « socialisme démocratique » », a-t-il déclaré.

Le 16 juillet 2025, le Tour de France faisait étape dans le centre-ville de Toulouse. À cette occasion, plusieurs militants ont mené des actions de protestation contre la participation de l’équipe Israel Premier Tech, accusée de servir d’outil de softpower et de sportwashing au profit de l’État génocidaire israélien (voir notre article). Parmi eux, le militant Amine Messal a été placé 24 heures en garde à vue pour avoir simplement porté, pendant treize secondes, un t-shirt affichant le slogan “Israel out of the Tour” sur la route. Il sera jugé le 19 novembre prochain. Ce même jour, un rassemblement de soutien est prévu à partir de 13h, devant le tribunal judiciaire de Toulouse (métro Palais de Justice), afin d’exiger sa relaxe.

Cinq ans après la vague d’arrestations du 15 juin 2021 (voir notre article), un procès se tiendra à Limoges les 19 et 20 mars 2026. Plusieurs personnes y seront jugées pour « destruction ou dégradation du bien d’autrui par moyens dangereux pour les personnes » et « association de malfaiteurs », en lien avec l’incendie de huit véhicules d’Enedis ainsi que de deux antennes-relais de téléphonie mobile et de télévision. En amont de cette audience, Capuche-Béret organise une première soirée de soutien le 21 novembre au Mas d’Azil (Ariège), afin de mobiliser autour du procès à venir.

Tarek Bazrouk est un Palestinien de 20 ans originaire de New York qui était en détention provisoire depuis plusieurs mois (voir notre article). Le 28 octobre dernier, il a été condamné à 17 mois de prison fédérale, assortis de trois ans de mise à l’épreuve, suite à des accusations fédérales liées à des manifestations en faveur de la Palestine. Selon la défense, le temps déjà passé en détention pourrait ramener la peine effective à environ 11 mois. Ses avocats ont demandé son transfert vers la prison de Fort Dix (New Jersey), afin qu’il puisse rester proche de sa famille et bénéficier d’un suivi psychiatrique adapté. Le parquet fédéral avait réclamé une peine de 36 mois, mais cette demande a été rejetée après une forte mobilisation des soutiens venus en nombre assister à l’audience au tribunal fédéral de Pearl Street, à New York.

Le 7 novembre, Joseph « Shine White » Stewart a été transféré à la prison centrale de Raleigh, probablement à l’unité médicale. Il est en grève de la faim depuis plus de 30 jours (voir notre article). Il a indiqué qu’il ne s’alimenterait pas tant qu’il n’aura pas la confirmation de son transfert hors de la région Ouest. Une manifestation de soutien à Shine et à tous les détenus victimes de traitements inhumains de la part du Département correctionnel de Caroline du Nord est organisée le 14 novembre prochain. Le rassemblement débutera à 16h30 devant le bâtiment Randall, situé au 831 W Morgan St., à Raleigh, en Caroline du Nord. Ce bâtiment abrite la Division des prisons, la branche du Département correctionnel de Caroline du Nord qui contrôle directement le quotidien de Shine White et de plus de trente mille autres personnes incarcérées.

Le 15 octobre, le bureau du procureur général des États-Unis a inculpé Daniel Sanchez, un artiste de Dallas, pour avoir transporté « une boîte contenant de nombreux documents Antifa ». Bien qu’il était à distance d’une manifestation, il a été arrêté deux jours plus tard. Les autorités lui reprochent uniquement d’avoir déplacé une boîte contenant des documents et tracts politiques — en réalité, de simples fanzines et brochures. La situation est particulièrement grave pour Daniel Sanchez, titulaire d’une carte verte, dont le statut de résident permanent légal le rend vulnérable à des poursuites fédérales et à une possible expulsion. Le gouvernement a d’ailleurs exploité cette position : l’agence ICE a publié sur ses réseaux sociaux son statut migratoire, sa photo et ses informations personnelles. Les publications de l’ICE confirment que l’objet de l’inculpation n’est qu’une boîte de documents politiques, criminalisée pour son contenu. Sous l’administration Trump, ce type de procédure laisse entendre que la simple possession d’écrits politiques pourrait exposer à des poursuites fédérales et à l’expulsion.