Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Sarah Everard, une jeune femme de 33 ans a été tuée le 3 mars à Londres. Elle a été enlevée, violée puis assassinée. Les soupçons se sont rapidement portés sur un policier de 48 ans qui habite à proximité des lieux où les restes humains ont été découverts. Samedi 13, en réaction à la mort de Sarah Everard, une dizaine de rassemblements ont eu lieu partout à travers le Royaume-Uni, à Glasgow, Nottingham ou encore Bristol. Une commémoration en 32 endroits avait également été organisée à Londres par le groupe « Reclaim these streets » avant d’être annulée suite au refus de la police d’autoriser l’événement. Les organisatrice risquait donc 10 000 £ d’amende pour chaque rassemblement organisé pour un total de 320 000 £. La Haute de Justice, saisie d’un recours, avait refusé de contredire la décision policière. Une veillée spontanée a cependant rassemblé au moins une centaine de personnes. La police est intervenue pour réprimer le rassemblement. Plusieurs femmes ont été menottées et violemment arrêtées. Quatre personnes ont été interpellées pour infractions aux règles anti-coronavirus et à l’ordre public.

Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier

Vendredi 12, les gardes-côtes des  Gardiens de la révolution ont ouvert le feu sur de petits contrebandiers de carburant dans le secteur du port de Kouhestak, dans la province méridionale d’Hormozgan située sur les rives du golfe Persique et du détroit d’Ormuz. L’un d’eux a reçu une balle dans la tête et un autre a été blessé à la jambe. En signe de protestation, la population locale a affronté les Gardiens de la révolution et incendié deux de leurs vedettes. Les forces de sécurité ont tiré sur les manifestants depuis la terre et la mer, et des informations indiquent qu’il y a eu plusieurs blessés. Redoutant la propagation des manifestations, le régime a immédiatement envoyé des renforts depuis Minab et Sirik.

La contrebande de carburant vers l’Afghanistan est un moyen de subsistance pour de nombreuses familles sunnites de la région, discriminés par le pouvoir chiite. Le mois dernier, des émeutes ont eu lieu dans la ville frontalière de Saravan, dont la plupart sont des membres de la minorité baloutche, après que les gardiens de la révolution ont ouvert le feu sur des passeurs de carburant et en ont tué trois (voir notre article).

Deux policiers du poste de police municipal de Lambunao ont été blessés et leur voiture de patrouille a été endommagée lors d’une embuscade de la guérilla maoïste à Barangay Pughanan (Iloilo) vendredi matin. Le véhicule transportant une équipe de neuf policiers a versé sur le bord de la route à la suite de l’explosion d’un IED déclenché par les guérilleros qui ont ensuite tiré quelques coups de feu avant de se retirer. La veille, deux escarmouches avaient eu lieu entre des guérilleros et des détachements de l’armée, des coups de feu ont été échangés sans faire de blessé.

Samedi 13 mars, une manifestation se tenait à Liège pour dénoncer l’arrestation violente d’une aide-soignante noire survenue quelques jours plus tôt. Des affrontements avaient eu lieu entre policiers et manifestant·es tandis qu’un restaurant de la multinationale Mac-Donald et un commissariat avaient été attaqués. Dix personnes avaient été arrêtées ce jour là (voir notre article).

Parmi les arrêtés, deux personnes majeures ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt et un mineur a été placé en régime fermé. Les quatre autres majeurs ont été remis en liberté parce qu’il a été, pour l’instant, impossible d’établir des lien avec les manifestant·es dans la mesure où ils ont été interpellés de nombreuses heures après. Les trois autres mineurs ont fait l’objet de mesures éducatives par un juge de la jeunesse après avoir été accusé de recel d’objets volés. L’enquête se poursuit et compte bien exploiter les images des caméras de surveillance et les images privées prises durant l’événement. La police compte notamment utiliser les images postées sur les réseaux sociaux. Le parquet affirme sa détermination à réprimer les responsables tandis que la presse bourgeoise se charge déjà du procès médiatique des manifestant·es.

La police est intervenue à minuit pour expulser la ZAD d’Arlon, sur le site de l’ancienne sablière de Schoppach, où l’intercommunale IDELUX veut construire un parc d’activités. Un dispositif important (comptant un total de 150 policiers locaux et fédéraux) a mobilisé des policiers anti-émeutes et de nombreux véhicules, dont au moins un blindé Shortland. 9 personnes présentes sur la ZAD ont été arrêtées administrativement. Elles n’ont pas opposé de résistance. L’opération est menée par la police locale, avec l’appui du corps d’intervention de la police fédérale. L’expulsion s’est faite par surprise pour éviter une mobilisation comme cela avait pu être le cas début janvier.

Mise à jour: Ce sont 150 policiers qui ont participé à l’opération. Ils ont pénétrés dans la ZAD et se sont positionnés à proximité des différents endroits où les planificateurs de l’opération estimaient qu’ils pouvaient y avoir des zadistes. Si l’opération a commencé à minuit, l’attaque simultanée de ces différents a commencé à 5 heures du matin et s’est achevée 20 minutes plus tard. Le procureur du roi et un substitut étaient présents (probablement pour délivrer, au besoin, des mandats d’arrêt). Un entreprise mandatée par IDELUX va dégager les cabanes et détruire les dispositifs défensifs. Il est question de clôturer complètement la sablière.

Mise à jour 22H00: Ce lundi soir, un peu plus de cent personnes se sont rassemblées place Léopold à Arlon pour apporter leur soutien aux zadistes expulsés au matin par les forces de l’ordre. Une personne a été arrêté à ce rassemblement qui a déjà été remise en liberté. Par contre, deux des neuf zadistes arrêtés ce matin ont été placés en arrestation judiciaire. Un autre rassemblement a eu lieu à Namur, au Quai de l’Écluse à Salzinnes. Une vingtaine de personnes se sont rassemblés en soutien à la ZAD et occupent un terrain soumis à une enquête publique.

Le palais de justice fédéral de Portland, dans l’Oregon a été attaqué par des manifestants jeudi. Des militants révolutionnaires ont réussi à pénétrer de force dans le palais de justice. Des affrontements les ont opposés aux policiers fédéraux du Département de la sécurité intérieure qui essayaient de les dégager du bâtiment. Plus tard dans la soirée, des militants ont mis le feu devant l’entrée du palais barricadé.

Le communiqué de Dimitris:

La solidarité est la condition vitale qui nous unit dans les luttes.
Je remercie mes amis et camarades qui ont été solidaires avec moi.
Je remercie tous les progressistes pour leur compassion, qui n’était pas seulement de la sympathie pour une personne, mais un moment de lutte contre une force inhumaine.
La solidarité et le soutien ont montré qu’il existe des forces sociales vitales qui résistent à l’arbitraire, à la violence et à l’autoritarisme. Et cela donne un nouvel espoir.
La famille dirigeante a montré à quel point elle dégrade impitoyablement les lois et la constitution, la jurisprudence.
J’en reste là.
Ils sont jugés par les gens qui descendent dans la rue.
Ce qui s’y passe est beaucoup plus important que la façon dont cela a commencé.
Face à la puissance de ces luttes, je déclare pour ma part que je suis avec vous avec mon cœur et mon esprit.
14 mars 2021

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Une manifestation devait avoir lieu, ce samedi 13 mars après-midi, dans le centre de Liège entre la Place de la République française et la place Saint-Lambert. Cette manifestation fait suite à l’arrestation violente d’une aide soignante qui s’était déroulée lundi dernier et qui avait suscité l’indignation après la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux. La manifestation a rapidement tourné à l’affrontement avec la police. Les manifestant·es ont notamment attaqué un Mc-Donald situé place la République française et le commissariat du centre (rue de la Régence). Des pelotons de maintien de l’ordre et une autopompe sont intervenus vers 16h. L’autopompe est entrée en action aux alentours de 16h45 pour disperser les manifestants. Le nombre de manifestant·es blessé·es ainsi que le nombre d’arrestation ne sont pas encore connus.

Mise à jour du 14/03/2021 :

La police déclare 36 blessés dans ses rangs dont 9 policiers hospitalisés dont un qui se trouverait toujours à l’hôpital pour une clavicule cassée. Du coté manifestant, il y aurait 4 personnes hospitalisées ainsi que 10 arrestations.

Les deux derniers procès en appel des membres de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » se déroulent ces jours-ci. Dans les deux cas, la principale accusée est le camarade Pola Roupa. Le premier concerne les attaques à l’explosif le 10 avril 2014 contre la succursale de la Banque centrale européenne, la Banque de Grèce et le bureau du FMI, pour lesquelles elle a été condamnée à la réclusion à perpétuité. Le second concerne principalement le détournement d’un hélicoptère le 21 février 2016 afin de libérer le camarade Nikos Maziotis et d’autres détenus.

Depuis fin septembre-début octobre, date à laquelle les procès ont commencé, Pola est soumise à des transferts continuels de la prison de Thiva, où elle est détenue, à la prison de Korydallos où se déroulent les audiences. Ce sont les représailles de l’État aux tentatives de la camarade d’organiser des protestations des femmes détenues dans la prison de Korydallos en mars 2020 afin que des mesures soient prises pour les protéger de la pandémie. En novembre, de retour à la prison de Thiva, la vie de Pola a été mise en danger lorsque la camionnette de police qui la transportait est entrée en collision avec l’une des voitures de police de l’escorte. De plus, cela implique à la mise en quarantaine « covid », pendant deux semaines et dans les deux prisons, à chaque transfert.

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

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