Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le Groupe d’enquête et de détection criminelles de la police nationale philippine (PNP-CIDG) a délivré plusieurs citations à comparaître à l’encontre de dirigeants étudiants, de militants et de journalistes de campus qui ont participé aux manifestations anticorruptions du 21 septembre à Mendiola. Au moins quatre leaders étudiants ont reçu une convocation, les plus récents étant Tiffany Faith Brillante, présidente du Sentral na Konseho ng Mag-aaral de l’Université polytechnique des Philippines, et Joaquin Buenaflor, président du Conseil étudiant de l’Université des Philippines Diliman. Outre Brillante et Buenaflor, les dirigeants étudiants et journalistes de campus qui ont reçu des citations à comparaître sont Jacob Baluyot (président national de l’Alyansa ng Kabataang Mamamahayag – PUP et rédacteur adjoint de la revue étudiante The Catalyst) et Aldrin Kitsune (responsable de Kalayaan Kontra Korapsyon).

Lundi 3 novembre, Prisoners For Palestine annonce que Heba Muraisi est la troisième prisonnière pro-palestinienne à se joindre à la grève de la faim tournante et collective (voir notre article). Accusée d’avoir causé des dommages au plus grand fabricant d’armes israélien Elbit Systems dans le cadre de l’affaire des Filton 24, elle risque jusqu’à deux ans de détention provisoire avant son procès, ce qui dépasse largement la durée maximale de six mois prévue pour la détention préventive. D’origine yéménite et dont la famille vit à Gaza, elle a souvent été prise pour cible par les autorités pénitentiaires et placée à l’isolement pour avoir manifesté son soutien à la Palestine. Collectivement, les grévistes de la faim réclament leur libération sous caution, le droit à un procès équitable, l’accès au courrier et la levée de l’interdiction de Palestine Action.

Alors qu’une quinzaine de prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée contre les prisons de type puits (voir notre article), une manifestation était organisée dans la ville kurde de Wan pour dénoncer ces prisons S, R et Y connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines. En effet, elles soumettent les détenus à un isolement à long terme, la majorité étant détenue dans des cellules individuelles et passant 22,5 heures par jour en isolement cellulaire. Par ailleurs, ces nouvelles prisons sont construites de manière à garantir l’isolement social, que les heures d’aération sont limitées et que les détenus ne peuvent même pas voir le ciel.

Il y a 12 ans, Mahmoud Saïd Abu Foul avait perdu une jambe lors d’un bombardement israélien sur le camp de Jabalia. Avec plus de 200 soignants et déplacés réfugiés dans l’hôpital Kamal Adwan de Gaza, il avait été arrêté le 27 décembre 2024. Il a été libéré dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu. Durant les dix mois de détention dans la prison israélienne de Sde Teiman, comme des centaines d’autres prisonniers qu’il a croisés, il a subi de sévères tortures. En particulier, il a perdu la vue, après qu’un soldat israélien l’a frappé violemment à la tête avec une chaise métallique, un mois et demi après son arrestation. « J’ai senti un éclair blanc avant que tout ne devienne noir. Depuis, je n’ai plus revu la lumière », raconte-t-il. Il explique que ses paupières se sont ensuite collées entre elles, laissant couler du sang et des larmes, et dégageant une odeur nauséabonde. Laissé sans traitement adéquat, il a perdu la vue et souffre de douleurs constantes aux yeux et à la tête. Mahmoud est installé avec sa famille déplacée dans une tente à Az-Zawaida, après la destruction de leur maison à Beit Lahia.

L’adoption de la reconnaissance faciale aurait accéléré en 2024 la résolution des enquêtes de 30 % dans les quartiers prioritaires (selon les chiffres officiels). 78 % des enquêtes sur les délits majeurs ont bénéficié cette année-là de la biométrie dans les grandes métropoles françaises comme Paris ou Lyon. Cependant, leur déploiement dans les petites communes est resté en 2024 en phase d’expérimentation. Selon les rapports officiels pour 2024, grâce à ces méthodes jusqu’à 40 % de suspects ont été identifiés plus vite ; les enquêtes sur les délits violents se règlent en moyenne 36 heures plus tôt ; 70 % des fiches de suspects sont validées par la reconnaissance faciale avant toute arrestation ; les erreurs d’identité lors des opérations de contrôle seraient réduites de 25 % ; la sécurité lors des grands événements publics via la détection proactive des personnes « à risque » serait augmentée.

Parmi les nouvelles technologies utilisées :
– La reconnaissance faciale en temps réel via les caméras de vidéosurveillance permet de détecter instantanément des individus recherchés.
– La reconnaissance vocale authentifie les témoins ou suspects lors des appels d’urgence avec une précision de 92 %.
– L’analyse biométrique de la démarche devient un nouvel outil discret pour identifier une personne sur des images floues.
– L’intégration de bases de données internationales facilite la coopération entre polices et accélère les enquêtes transfrontalières.
– Des applications mobiles permettent désormais aux agents sur le terrain d’obtenir des résultats biométriques en moins de 30 secondes.
– Une meilleure sécurisation des données grâce à des algorithmes cryptographiques protège la confidentialité données biométriques.
– Le recours à l’intelligence artificielle pour analyser les informations permet d’anticiper les comportements à risque plus efficacement.
Les marges d’erreur restent importantes (8 % pour la reconnaissance faciale), nécessitant des investigations complémentaires.

Quelques exemples concrets d’utilisation :

À Los Angeles, la police fédérale de l’immigration (ICE) mène des raids massifs pour expulser les migrants illégaux. Face à cette politique de plus en plus décriée, des citoyens s’auto-organisent pour repérer les raids en cours et tenter de prévenir les personnes ciblées. Ils s’organisent en patrouillant dans les quartiers pour surveiller les activités de l’ICE puis tentent de prévenir les citoyens de leur présence.

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En juillet 2025, la police néerlandaise a fait une descente au domicile d’un militant de l’organisation maoïste Communistisch Comité van Nederland.  Il a été arrêté dans son lit, transporté à l’autre bout du pays, à Dordrecht, et détenu pendant 18 heures. Il est accusé de sédition pour avoir dénoncé le rôle des entreprises opérant aux Pays-Bas dans le génocide en cours en Palestine. Par ailleurs, l’État néerlandais a imposé des interdictions de circulation temporaires, notamment d’entrer dans les zones entourant les entreprises Fokker GKN et Maersk. Il passera en jugement le 4 novembre 2025.

Après huit mois de détention dans les prisons israéliennes, la jeune palestinienne Karmel Khawaja a été libérée le dimanche 2 novembre 2025 (voir notre article). Étudiante à l’université de Birzeit et militante de gauche, Karmel a été privée d’études pendant sa détention. Ses codétenues la surnommaient « Une épine dans le pied des geôliers » en raison de sa détermination et de la façon dont elle les a défendues.

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Suite à un mandat d’arrêt émis par la Hongrie qui l’accuse d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis à Budapest en février 2023, Zaid a passé deux ans dans la clandestinité puis s’est rendu aux autorités allemandes et a été emprisonné de janvier à mai 2025. Après s’être réfugié en France en octobre de la même année (voir notre article), il est sous la menace d’une extradition. Si l’État français décide de le remettre aux autorités hongroises, Zaid encourt jusqu’à 24 ans de prison. Le mercredi 12 novembre à 14h30, le militant antifasciste comparaîtra devant la Cour d’Appel de Paris qui décidera ou non de son extradition. Au même moment, ses soutiens appellent à se rassembler place Louis Lépine (métro Cité, Paris) afin de le soutenir.