Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Zachary Evetts (en bas à gauche sur la photo) et Autumn Hill (Cameron Arnold, en haut à droite) sont les premiers militants à subir les conséquences, au niveau fédéral, de la désignation par l’administration Trump d’Antifa comme organisation terroriste nationale le mois dernier. Ces deux personnes avaient été arrêtées, avec dix autres militant.e.s, suite à l’attaque contre le centre de détention de l’ICE  de Prairieland, près de Dallas, le 4 juillet (voir nos articles). Les procureurs fédéraux viennnent de publier dans le dernier acte d’accusation que la « cellule antifa » présumée, dont faisaient partie Evetts et Arnold, était armée de plus de 50 armes à feu achetées dans plusieurs villes du Texas, principalement des fusils automatiques de type Armalite. Le groupe avait investi le parking du centre de détention, où il a d’abord déclenché des feux d’artifice et vandalisé des voitures de gardiens. Un policier local intervenu sur les lieux a été blessé par balle, tandis qu’au moins 20 balles ont été tirées sur deux agents fédéraux sortis du bâtiment. Les procureurs affirment avoir de nombreux messages cryptés des membres du groupe lors de la planification de l’attaque. Un membre du groupe aurait écrit que des armes seraient utilisées pour intimider les forces de l’ordre.

Evetts et Hill sont désormais accusés de soutien matériel à des terroristes, une accusation vivement critiquée par leurs avocats. L’avocat d’Evetts a déclaré n’avoir vu aucune preuve des graves accusations portées contre son client, affirmant qu’il n’était là que pour protester. Il a précisé qu’Evetts et Arnold n’avaient été inculpés que pour terrorisme au sein du groupe, car ils n’avaient pas accepté un report de la procédure et souhaitaient être jugés au plus vite. Des documents politiques révolutionnaires ont été trouvés chez les inculpés mais aucun les liant à la mouvance antifa.

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Le militant politique sahraoui détenu Ahmed Sbaai souffre de graves complications de santé après avoir ingéré des médicaments périmés fournis par l’administration de la prison centrale de Kénitra au Maroc. Sbaai est détenu, avec un groupe d’autres militants sahraouis, depuis novembre 2010, dans ce qu’on appelle l’affaire des « détenus de Gdeim Izik » (voir article ici). Il souffre de maladies cardiaques et respiratoires qui se sont aggravées ces dernières années en raison de la torture, des mauvais traitements et des mauvaises conditions de détention auxquels il a été soumis.

Le ministère de la Sécurité maintient Jones Huala dans le régime pénitentiaire le plus dur. Jones Huala est détenu depuis juin à Rawson, après avoir revendiqué l’utilisation de méthodes violentes pour défendre la cause mapuche (notre article ici). Il y a quelques jours, Jones Huala a entamé une grève de la faim pour exiger son transfert à la prison d’Esquel, prison de régime U14, régime carcéral moyen, afin d’être plus proche de sa famille. Grève qu’il a suspendu  lorsqu’il a obtenu l’autorisation judiciaire d’y être transféré. Quelques heures après l’audience, le directeur du régime correctionnel de la nation, Gabriel Aquino, s’est opposé à cette décision s’appuyant sur les antécédents du leader mapuche et le niveau moins élevé de sécurité.

Les unités de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) ont attaqué des positions de l’armée d’occupation marocaine dans les Sahara occupé. Des unités avancées de l’ALPS ont ciblé le 17 octobre le siège du commandement d’un régiment dans les secteurs de Guelta et le siège du commandement d’un autre régiment dans le secteur de Mahbès et bombardé le site de l’artillerie lourde dans la région de Tnouched dans le même secteur.

La journaliste kurde Öznur Değer a été condamnée à près de trois ans et demi de prison par un tribunal turc pour « propagande terroriste » après avoir rapporté le meurtre de deux collègues par un drone turc au Rojava. Le verdict a été rendu en l’absence de l’accusée et de ses avocats. Le procès a été ouvert à la suite d’une perquisition en février dernier, au cours de laquelle Değer a été arrêtée au domicile familial par l’Unité spéciale antiterroriste turque (PÖH). Elle a été maintenue en détention provisoire pendant environ trois mois avant d’être libérée sous caution en mai.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Le mardi 4 novembre, 3 personnes passeront au Tribunal de Toulouse pour avoir voulu défendre un chêne bicentenaire promis à l’abattage dans le cadre de la lutte contre la LGV Bordeaux-Toulouse. Alors qu’iels avaient subi une mesure de comparution immédiate apres 48h de GAV puis 2 nuits à la maison d’arrêt, le procès a finalement été renvoyé au 4 novembre, et en attendant iels ont été placé.es sous contrôle judiciaire lourd (voir notre article). Des courriers ont par ailleurs été envoyés par le Parquet aux employeurs de deux personnes, avant même l’audience, pour demander une suspension de leur travail. Pas moins de 5 procédures seront jugées dont des faits reprochés durant une manifestation de 2024, comme : « installation en réunion sur un terrain privé en vue d’y habiter » (écureuillage), « destruction en réunion », « violences », refus de de prélèvement ADN. Afin de les soutenir, un rassemblement est organisé le mardi 4 novembre à 14h au Tribunal Judiciaire de Toulouse.

Le nombre de prisonniers palestiniens morts en détention israélienne depuis le début du génocide à Gaza a atteint 80, dont au moins 47 originaires de Gaza, suite au décès de Kamel al-Ajrami, un Gazaoui de 69 ans père de six enfants, ce lundi. Le nombre de prisonniers politiques palestiniens décédés en prison depuis 1967 s’élève à 317. En outre, des dizaines de Palestiniens auraient été exécutés sur le terrain immédiatement après leur arrestation. Israël continue de retenir, à titre de mesure punitive contre les familles, les corps de 88 prisonniers, dont 77 depuis octobre 2023, tandis que des dizaines de détenus de Gaza sont toujours victimes de disparition forcée. Le mouvement des prisonniers n’avait jamais connu une période aussi sanglante de son histoire. Il s’agit du résultat des meurtres systématiques perpétrés par le système pénitentiaire contre les prisonniers palestiniens, alors que le ministre extrémiste de la Sécurité nationale israélienne, Ben-Gvir, continue d’appeler à l’adoption d’une loi autorisant l’exécution de prisonniers.

Environ sept millions d’états-uniens auraient manifesté samedi dernier, dans le cadre du mouvement « No Kings », contre le caractère toujours plus autoritaire de la présidence Trump. Lors du rassemblement dans le centre-ville de Dallas, les milliers de manifestants ont été confrontés à un groupe de contre-manifestants trumpistes, dont certains prenaient des images des manifestants, et notamment de ceux portant des mentions « Antifa » (alors que Trump a inscrit la mouvance antifa comme organisation terroriste). À la fin du rassemblement, un groupe a encerclé les partisans de Trump, des coups ont été échangés et des projectiles lancés. La police de Dallas est intervenue au secours des trumpistes et a dispersé la foule. Il n’y a pas eu d’arrestation immédiate.

Paula et Nele sont deux antifascistes emprisonnées en Allemagne et en attente de leurs procès . Elles sont accusées d’avoir participé à des affrontements avec des nazis à Budapest en février 2023 (voir notre article). Afin de les soutenir, une manifestation était organisée devant la prison de Chemnitz, déployant notamment une grande banderole « amour et force » flottant dans les airs grâce à des ballons gonflés à l’hélium. Plusieurs détenues ont fait des gestes de soutien afin de saluer la mobilisation.

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Au 207e jour de sa grève de la faim illimitée contre les prisons de type « puits », le prisonnier révolutionnaire Fikret Akar a été emmené de force à l’hôpital. Ses soutiens soulignent que l’administration pénitentiaire et le ministère de la justice seront responsables de tout ce qui pourrait arriver à Fikret Akar dont l’état de santé est préoccupant (voir notre article).

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