Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois jours après les actes de sabotage coordonnés et ayant visé plusieurs lignes de TGV (dans la nuit du 25, 26 juillet), un militant a été arrêté ce dimanche 28 juillet. Il a été interpellé alors qu’il tentait de rentrer sur un site de la SNCF à Oissel ( Seine-Maritime ). On a retrouvé sur lui des clés d’accès à des locaux techniques de la SNCF, des pinces coupantes, des clefs universelles et de  littérature en lien avec « l’ultragauche ». Il a été placé en garde à vue à Rouen.

Depuis les actions de sabotage, la surveillance du réseau TGV à été renforcée par la mise en place d’un millier d’agents de maintenance la SNCF,  250 agents de la sureté ferroviaire, 50 drones, le survol d’hélicoptères de la gendarmerie.

Edit: La personne interpellé a été relâché. Il s’agissait d’un graffeur.

Samedi 27 juillet, Extinction Rebellion prévoyait une action de désobéissance civile contre le saccage social et environnemental causé par les Jeux Olympiques (JO) de Paris. Le rassemblement qui devait avoir lieu sur le pont des Arts a cependant été empêché par les forces de l’ordre qui ont procédé à 45 arrestations préventives.

Par ailleurs, une enquête a été ouverte suite à une plainte du Comité d’organisation des JO suite à des actions menées pour dénoncer le génocide à Gaza lors du match de football entre Israël et le Paraguay. Concrètement, l’hymne israélien a été sifflé et une banderole indiquant « Genocide Olympics » a été brièvement déployée avant d’être saisie par un agent de sécurité.

Cette enquête, ouverte par le parquet de Paris, utilise le délit de « provocation à la haine raciale aggravées » (se basant sur la stratégie politique bien connue d’assimiler les dénonciations du génocide à de l’antisémitisme). Elle a été confiée au groupe « Stade » de la direction de proximité proximité de l’agglomération parisienne. Celle-ci cherche à identifier un groupe d’une dizaine de supporters habillé tout en noir et visage partiellement dissimulé.

Une banderolle dénonçant le génocide en palestine lors du match Israël-Paraguay durant les JO de Paris

Une banderolle dénonçant le génocide en palestine lors du match Israël-Paraguay durant les JO de Paris

Depuis le 15 juin, l’armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l’Irak dans la province de Duhok. Depuis, des centaines de véhicules militaires, troupes et autres équipements lourds ont franchi la frontière avec le nord de l’Irak et ont été stationnés dans les zones de guérilla. Plus récemment, l’armée turque a aussi mis en place des points de contrôle et a procédé à des vérifications de passeports illégalement dans plusieurs villages de la région. En plus de cela le 25 juillet, “Parastin”, l’agence de renseignement du PDK et le service national de renseignement turc (MIT) ont établi un nouveau point de contrôle entre le centre de Duhok et la vallée de Qentara.

Face à cette intensification de l’offensive, le YJA Star (unités de femmes dans la guérilla) et le HPG (la guérilla du PKK) ont mené plusieurs attaques contre des soldats de l’armée turque au Kurdistan du Sud et bloqué l’avancée des forces d’occupation dans les zones stratégiques de la guérilla. L’installation d’un système de surveillance par caméra dans la zone de résistance de Girê Cûdî a été empêchée et le HPG a également rapporté deux actions de guérilla dans la région de Metîna. En parallèle de la résistance continue de la guerilla, les protestations de la population locale contre l’occupation par les forces turques se sont multipliées. À Behdinan, par exemple, les habitants ont bloqué une route pour protester contre l’offensive turque en cours et la collaboration du PDK. Certaines de ces manifestations ont été violemment dispersées par les forces peshmerga du PDK.

Depuis le 15 juin, l'armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l'Irak

Depuis le 15 juin, l’armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l’Irak

Le 25 juillet à 8h du matin, 7 agents de la police nationale cagoulés sont venus arrêtés à son domicile Carlos Ochoa, secrétaire général de l’Union des étudiants de Séville. Le motif de l’arrestation concernerait une série de dommages causés lors d’une manifestation dans une succursale de la BBVA située près de l’occupation étudiante en soutien à la Palestine à l’université de Séville. Il serait spécifiquement accusé d’un délit de dommage d’une valeur de 3 000 euros pour un graffiti contre le massacre à Gaza sur le guichet automatique de la banque. Tout au long de l’interrogatoire, accompagné de son avocat, il a invoqué son droit constitutionnel de ne pas témoigner. Il sera relâché finalement quelques heures plus tard.

L’occupation à L’université de Séville avait pris fin le 11 juin, suite à l’intervention policière contre des étudiant.es enfermé.es dans le bureau du recteur.

Dossier(s): Espagne

Mercredi 24, jeudi 25 et samedi 27 juillet, les organisations écologistes ( Just Stop Oil, Letzte Generation, The Last Generation) qui militent pour la fin des énergies fossiles d’ici 2030 ont mené des actions visant les aéroports en Europe et au Canada.

Ces actions ont perturbé pendant plusieurs heures le fonctionnement des aéroports de Francfort, Heathrow, Barcelone, Cologne, Genève, Zurich, Vienne, Oslo, Helsinki, Montréal, menant à des annulations ou retards des avions, les accès au terminaux, le bloquage des contrôles de sécurité, refusant de s’assoir  tout en parlant de réchauffement climatique aux autres voyageurs avant le décollage d’un avion vers Rome.

Les militants  climatiques se sont introduit sur les pistes en découpant les grillages, arrivant à pieds, en vélo ou encore en skate-board, les forces de l’ordre ont procédé à de multiples arrestations, 9 à Londres, 9 à Helsinki, 5 à Barcelone, 5 à Zurich et Genève, 4 à Vienne, 3 à Montréal , aucune à Oslo

Pakhshan Azizi, une militante kurde connue pour son travail pour les droits des femmes avait été arrêtée le 6 juillet 2023 avec des membres de sa famille. Emprisonnée depuis, elle a été condamnée à mort ce mardi 23 juillet par le tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran pour appartenance au Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK). Pendant son année d’emprisonnement à la prison d’Evin, Pakhshan Azizi a subi de la torture physique et psychologique dont 5 mois d’isolement.

Le 14 juillet, Sharifeh Mohammadi, une militante syndicaliste avait été, elle aussi, condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire islamique de Rasht (voir notre article ici).

Actuellement, une autre militante kurde, Warisheh Moradi attend sa condamnation. Arrêtée à Sine (Sananda) il y a près d’un an, elle est poursuivi pour appartenance à la Société des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR).

Hier, jeudi 25 juillet, 16 personnes, dont une majorité de personnes palestiniennes de Gaza, ont été violemment arrêtées lors d’une action surprise sur la Grand-Place et à la Bourse (voir notre article). Trois d’entres-elles sont accusées de rébellion.

Lorsque des soutiens ont réagit, ils et elles ont été gazé par la police. Cela fait plusieurs semaines que la répression à l’encontre du mouvement pro-palestinien s’intensifie à Bruxelles et en réaction un appel a été lancé pour manifester aujourd’hui à 18h contre les violences policières et pour la libération de la Palestine.

Au dernières nouvelles (vers17h), la police avaient déjà mis en place des contrôles sur la zone, stoppant toute personne ayant des drapeaux sur elles ou portant un keffieh.

Manifestation contre la répression du mouvement palestinien à Bruxelles

Manifestation contre la répression du mouvement palestinien à Bruxelles

 

En parallèle de son action génocidaire dans la bande de Gaza, l’armée d’occupation continue ses exactions en Cisjordanie, en coordination avec les colons. Ces attaques donnent parfois lieu à des affrontements avec la résistance. Voici une liste non-exhaustive des attaques de ces derniers jours :

Mardi 23 juillet, une milice de colons israéliens ont mené une « expédition punitive » contre des habitants de Huwara, incendiant et jetant des pierres sur des véhicules et s’attaquant à des magasins palestiniens. Le prétexte de cette attaque est que des palestiniens auraient jeté des pierres sur des voitures de colons à Yitzhar.

Le même jour, l’armée de l’air a tué 5 personnes en frappant le camp de Tulkarem dans un bombardement. Notons que le 7 juillet, les forces terrestres avaient attaqués deux fermiers dans cette ville et incendié la ferme d’Oxfam où ils travaillaient.

Également Tulkarem, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté lundi 22 juillet un jeune Palestinien revenait de l’hôpital après avoir été blessé d’une balle dans l’œil tirée par les forces d’occupation lors d’une attaque du camp le 9 juillet.

Le mercredi 24 juillet, l’armée d’occupation a pris d’assaut une zone dans le nord-est du village de Beit Dajan, à l’est de Naplouse, lançant du gaz lacrymogène et tirant à balles réelles

Un adolescent a été par une de ces balles avant d’être brièvement détenu par les soldats de l’occupation. Ces derniers ont finalement permis aux ambulanciers de le transférer à l’hôpital mais, les forces d’occupation ont décidé d’arrêter l’ambulance au point de contrôle de Beit Furik, à l’est de Naplouse et de capturer son équipage.

Hier, le jeudi 25 juillet, un Palestinien a succombé à des blessures causées par des tirs israélien dans le camp de réfugiés de Qalandiya. Trois autres ont été blessés par balles.

Les raids incessants de l’armée d’occupation mène à une multiplication des affrontements avec la résistance qui a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas près de Bethléem.

La résistance a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas

La résistance a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas

Jeudi 25 juillet, aux abords de la Grande-Place et de la Place de la Bourse de Bruxelles, des visiteurs de Tomorrowland ont exhibé des drapeaux Israéliens, ils s’étaient rassemblés pour faire la fête dans ces lieux touristiques. Des manifestants pro-palestiniens ont répondu spontanément en agitant des drapeaux palestiniens et scandés des slogans pour la Palestine et Gaza.

Les forces de l’ordre sont intervenues violemment, mettant au sol ou pressant contre les murs les manifestants pro-palestiniens.

Hier, mercredi 24 juillet, une manifestation de plusieurs milliers de personnes s’est tenue à Washington contre la venue de Netanyahu au Congrès états-uniens et contre la complicité des États-Unis dans le génocide du peuple palestinien.

Cette manifestation a donné lieu à des affrontements lorsque les forces de l’ordre ont empêché les manifestant·es de s’approcher trop du bâtiment. Neufs personnes ont été arrêtées.

Par ailleurs, avant l’arrivée de M. Netanyahu, des activistes ont tenté de lui barrer la route vers le Capitole mais, ils ont été évacués par la police. Enfin, six personnes ont été arrêtées dans l’hémicycle après avoir tenté de perturber le discours.

Les forces de l’ordre s’attendaient à de telles protestations et avaient pour l’occasion considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole, en fermant plusieurs routes pendant la majeure partie de la semaine. Mercredi matin, des ouvriers avaient érigé une clôture métallique autour de la Maison Blanche, tandis que de hautes barrières en acier entouraient le Capitole.

Notons que des employés du Congrès ont de leur côté fait grève pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza.

Les forces de l'ordre avaient considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole pour préparer la venue de Netanyahu

Les forces de l’ordre avaient considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole pour préparer la venue de Netanyahu