Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Huit militants comparaissaient devant le tribunal judiciaire de Castres, le 12 mars, pour avoir occupé des arbres sur le tracé de l’A69, l’autoroute entre Toulouse et Castres. Or le 27 février, les juges toulousains avaient décidé d’annuler l’autorisation environnementale de l’A69, entraînant l’arrêt immédiat du chantier (voir notre article). L’autorisation de l’autoroute étant annulée, les huit devraient être relaxés. C’est en tout cas l’argumentaire de leur avocate des huit « écureuils » — ces militants perchés dans les arbres: « Il existe une jurisprudence de la Cour de cassation du 16 novembre 2010, qui dit clairement que l’annulation d’un acte administratif implique que cet acte est réputé n’avoir jamais existé et prive de base légale toute poursuite engagée pour violation de cet acte. »

La présidente a décidé de renvoyer le procès dans deux mois, au 6 mai 2025, notamment pour prendre du recul par rapport « à la décision très récente du tribunal administratif de Toulouse ».  L’audience n’aura duré finalement que quelques minutes avant le renvoi, mais un contrôle judiciaire a tout de même été levé. Au total, 70 procès ont déjà eu lieu ou vont avoir lieu en 2025, selon les comptes des militants. Les poursuites concernent 130 opposants à l’A69, et on dénombre une cinquantaine de contrôles judiciaires, des condamnations à de la prison avec sursis, des peines avec un bracelet électronique ou des interdictions de territoire. Après l’annulation de l’autorisation de l’A69, les opposants espèrent désormais que les tribunaux abandonneront toutes ces poursuites.

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Burkhard Garweg et Volker Staub sont, depuis l’arrestation de Daniela Klette il y a un an (voir notre article) et après 30 ans de clandestinité, les derniers membres recherchés de la Fraction Armée Rouge. Ils sont accusés d’avoir participé à plusieurs actions réalisées par la RAF entre 1984 et 1993 (année de l’auto-dissolution de l’organisation), et à plusieurs hold-up ayant servi, entre les années 1999 et 2016, à financer leur clandestinité. Alors que les policiers arrivaient pour l’arrêter, Daniela a eu le temps d’envoyer un message à Burkhard qui a pu s’échapper de justesse. Il résidait dans un camping-caravaning près de Berlin. La police avait alors relancé ses recheches de manière frénétique, couvrant les villes d’Allemagne de photos récentes et détaillées de Burkhard. Celui-ci avait alors rendu public une longue lettre, des « salutations de la clandestinités ».

Lire la lettre de Burkhard Garweg

Lire une lettre de Daniela Klette

Lire l’histoire de la Fraction Armée Rouge

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La manifestation annuelle contre la brutalité policière s’est soldée par six arrestations de samedi après-midi à Montréal. Rassemblés devant la station de métro Lionel-Groulx à Montréal, 300 militants ont scandé une poignée de slogans, tels que « tout le monde déteste la police » ou encore « trouvez-vous un vrai travail ». Des policiers ont lancé des insultes aux manifestants, allant jusqu’à arracher leurs pancartes pour ensuite les détruire. D’autres agents lourdement armés ont violemment poussé des militants qui suivaient le trajet de la manifestation. Peu de temps après s’être mis en marche le cortège, déjà escortés de près par les escouades anti-émeutes, ont trouvé sur leur chemin une rangée de policiers. La trajectoire du cortège a alors changé mais rapidement, les forces de l’ordre ont lancé des grenades lacrymogènes. Les manifestants se sont dispersés, mettant fin à la manifestation qui aura duré un peu plus d’une heure.

1500 personnes ont manifesté hier samedi à Bruxelles contre les violences policières. La manifestation est partie de la place du Luxembourg et a traversé le centre ville pour terminer place du Congrès. Le cortège a effectué plusieurs arrêts sur le parcours, afin de permettre à diverses personnes de prendre la parole, notamment des proches de victimes de la violence policière, mais aussi pour se recueillir en mémoire des personnes assassinées. De nombreux tags ont été réalisés le long de ce parcours. Des véhicules de police et de la STIB ont également été tagués et leurs vitres brisées. Dix arrestations ont eu lieu après la manifestation. Au moins huit de ces arrestations seraient judiciaires, dont une qui concernerait un jeune manifestant arrêté avec des engins pyrotechniques (photo de gauche diffusée par la police de Bruxelles).

EDIT: Le bilan est en fait de sept arrestations administratives et deux arrestations judiciaires.

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La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)  a rejeté le recours du PKK contre la décision du Conseil de l’Europe de maintenir le PKK sur sa liste des organisations terroristes. Dans son arrêt du 13 mars, la CJUE a déclaré que ce maintien était légal et a rejeté cinq objections principales soulevées par les avocats du PKK. Les avocats du PKK avait fait appel de la décision du Conseil de l’Europe, arguant qu’elle contenait des erreurs de droit, que les motifs invoqués étaient obsolètes et que les mesures prises étaient disproportionnées. La Cour a rejeté le recours, arguant qu’il existait suffisamment de preuves pour maintenir le PKK sur la liste. Avec cette décision, le PKK restera sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. C’est la cinquième fois que la Cour de justice confirme la décision de l’UE concernant la liste des organisations terroristes.

En 2024, l’analyse de 36,283 millions déplacements aériens sur 251.024 vols issus de 89 compagnies aériennes ont été effectués par l’unité belge d’informations des passagers ( BelPIU ) intégrée au Centre de crise national. Il s’agit du plus grand nombre de données examinées par le BelPIU depuis sa création en 2018.  Ces analyses ont mené à l’arrestation immédiate de 50 personnes dans des affaires criminelles. Cette unité belge d’informations des passagers fait partie du National Travel Targeting Centre (NTTC), qui recueille et analyse les données des passagers aériens à l’arrivée, au départ ou en transit en Belgique dans le cadre de la lutte contre le « crime organisé et le terrorisme ». Le NTTC permet la coopération entre différents services de sécurité et de renseignement belges pour diverses enquêtes. Suites aux alertes transmises par BelPIU aux aéroports, la police intégrée a pu saisir l’an dernier 563 kilos de stupéfiants (contre 76,05 kg en 2023) et plus de 640.000 euros de diamants et bijoux importés illégalement. La police de BelPIU a par ailleurs transmis 776 alertes liées au terrorisme, 10 personnes ont été arrêtées. 50 suspects ont été arrêtés dans le cadre du trafic de stupéfiants, 50 arrestations pour trafic d’êtres humains et 12 arrestations immédiates pour rapt parental.

Le département cybersécurité de La Défense veut augmenter ses effectifs dans les prochaines années et se dote de technologies de pointe. Cette semaine, le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) a présenté un nouveau type d’arme: le brouilleur de drones. C’est un fusil qui ne tire pas de munitions mais des ondes électromagnétiques. Lorsque celui-ci est déclenché, il fera perdre le contrôle du drone par son opérateur, l’engin est alors repoussé, capturé ou abattu. Pour pouvoir utiliser, développer ou perfectionner ces technologies, la Défense va recruter des informaticiens, chimistes, ingénieurs, experts en télécommunications, 40 métiers différents pour l’unité cybersécurité, qui veut doubler ses effectifs.

Le parquet général a formé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la cour d’appel de Paris du 20 février dernier. Cette cour d’appel, sans remettre en cause la libération de Georges obtenue en première instance le 15 novembre 2024, avait inventé de l’ajourner à une nouvelle audience, fixée au 19 juin prochain, afin qu’il « justifie d’un effort conséquent d’indemnisation des parties civiles », une « mesquinerie juridique » inédite selon l’avocat de Georges. Dans cette nouvelle démarche le parquet (qui dépend directement du pouvoir) est dans son rôle qui consiste depuis toujours à tout faire pour maintenir Georges Abdallah en prison. La Cour de cassation, elle, si elle ne rejette pas ce pourvoi, pourra décider ou non de casser la décision de la cour d’appel, totalement ou partiellement. Elle pourrait aussi décider de renvoyer l’affaire devant une autre cour d’appel pour qu’elle soit rejugée.