Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mercredi 5 novembre à 6h, la Police nationale a perquisitionné le domicile d’Omar Alsoumi, porte-parole d’Urgence Palestine. Il a été placé en garde à vue au commissariat de Meaux pour « apologie du terrorisme ». Cette arrestation devant sa femme et ses enfants s’ajoute à plus de 6 mois de gel des avoirs qui met sa famille en situation de précarité. Urgence Palestine appelle à un rassemblement de soutien ce même jour à 18h devant le commissariat de Meaux (77).

Le Cineklub anti-impérialiste organise son premier ciné-débat le vendredi 7 novembre dès 18H30 à la Chapelle (36 rue Danielle Casanova, Toulouse) à l’occasion de la projection du film « To kill a war machine » d’Hannan Majid et Richard York du Rainbow Collective. Le film retrace la mobilisation autour de Palestine Action, une campagne d’action directe britannique contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems fondée en 2020. Celle-ci fait face à une sévère répression, avec sa classification comme « organisation terroriste » en juillet 2025 et des dizaines de personnes en détention provisoire suite à leur participation à des actions de Palestine Action. Cette soirée sera également l’occasion de soutenir les prisonnières de la cause palestinienne actuellement en grève de la faim dans le cadre de cet engagement contre l’industrie de l’armement et sa participation active au génocide en Palestine (voir notre article).

Défenseur des droits humains et organisateur de la Pride de Pécs, Géza Buzás-Hábel fait l’objet de poursuites pénales pour avoir organisé une marche des fiertés interdite. Malgré l’interdiction des autorités, 7 000 à 8 000 personnes avaient défilé le 4 octobre dernier pour défendre les droits LGBTQIA+. Le 28 octobre, il a été interrogé comme suspect par la police dans le cadre d’une enquête criminelle pour « rassemblement illégal ».  Il risque jusqu’à un an de prison.

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Ce lundi 3 novembre au tribunal correctionnel de Mulhouse (Haut-Rhin), 14 gilets jaunes passaient en procès. Ces 12 hommes et 2 femmes étaient sur le banc des accusés pour avoir dégradé neuf pylônes téléphoniques dans le Haut-Rhin en 2019 et 2020. Le tribunal a relaxé l’ensemble des prévenus du chef d’association de malfaiteurs. Mais 10 ont été condamnés pour destruction du bien d’autrui par moyens dangereux, et 4 ont été relaxés.

En 2020, quatre statues coloniales ont été déboulonnées (déchoukées) par des Martiniquais : deux statues de Victor Schœlcher, une statue de Joséphine de Beauharnais et une de Pierre Belain d’Esnambuc. Début mai 2022, des dizaines de gendarmes armés investissent les rues du nord au sud de l’île pour interpeller huit personnes suspectées d’y avoir participé en 2020. Ils sont menottés, placés en garde à vue, pour certains, déférés devant le parquet puis mis en examen pour destruction de biens classés. Au total, onze Martiniquais sont visés par cette procédure judiciaire. Leur procès est prévu les 5, 6 et 7 novembre 2025 au tribunal de Fort-de-France.

Une vague d’arrestations de chercheur·e·s et intellectuel·le·s de gauche critique est en cours en Iran. Parviz Sedaghat, économiste et rédacteur en chef du site Naqd-e Eqtesad-e Siyasi (« Critique de l’économie politique »), a été arrêté, tandis que Mohammad Maljoo, autre économiste critique, a été convoqué par les services de sécurité. Leurs domiciles ont été perquisitionnés et leurs ordinateurs, livres et documents personnels confisqués. La sociologue Mahsa Asadollahnejad et la traductrice et chercheuse féministe Shirin Karimi ont également été arrêtées, tout comme l’économiste Rasoul Ghanbari et le chercheur kurde Heyman Rahimi. Tous et toutes appartiennent à des cercles de pensée de gauche engagée, un espace intellectuel de plus en plus criminalisé par le régime.

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Mardi 4 novembre, sept journalistes (dont des salariés des médias ETHA, Yeni Yaşam et Struggle Union) passaient devant le tribunal pénal d’Istanbul pour avoir participé à une manifestation organisée pour protester contre le meurtre par un drone turc de deux journalistes au Rojava en décembre 2024. Hayri Tunç, Gülistan Dursun, Pınar Gayıp, Serpil Ünal, Can Papila, Muhammet Enes Sezgin et Osman Akın étaient jugés pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste », « participation à une marche illégale et refus de dispersion malgré les avertissements » et « violation de la loi sur les réunions et les manifestations » pour la manifestation à laquelle ils ont participé le 21 décembre 2024.  Ils ont finalement été acquittés.

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Le 26 octobre dernier, des manifestations ont eu lieu dans tout le Cameroun pour dénoncer la réélection de Paul Biya, âgé de 92 ans et réélu pour un huitième mandat de sept ans. Durant cette mobilisation post-électorale, plus de 100 personnes ont été arrêtées et au moins six manifestants ont été tués par la gendarmerie. Militante de l’UPC-Manidem (Union des Populations du Cameroun – Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie), Florence Titchio a été enlevée par des militaires et emmenée à la prison de New-Bell à Douala sans être inculpée. 

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Larry Bushart, sexagénaire, conducteur d’ambulance et ancien policier, n’a rien d’un activiste. Il a simplement posté un meme sur Facebook, dans un groupe rendant hommage à Kirk, montrant une photo de Trump, assorti d’une citation du président: “We have to get over it”(“Il faut tourner la page”). Ce sont les mots qu’il avait employé un an plus tôt, à propos d’une nouvelle tuerie dans une école de l’Iowa. Une citation que l’ancien policier avait accompagnée des mots “This seems relevant today” (“Cela semble pertinent, aujourd’hui”). On était le 21 septembre, Charlie Kirk avait été assassiné 11 jours plus tôt, et une cérémonie d’hommage était organisée au State Farm Stadium de Glendale, en présence de plus de 100.000 personnes, dont l’ensemble de l’administration Trump.

L’homme est arrêté et accusé… d’inciter à la violence de masse, et plus particulièrement dans les écoles. Il a passé cinq semaines en prison, puis a été libéré lorsque cette  accusation a été abandonnées du jour au lendemain. De nombreux états-uniens ont été victimes de pressions pour avoir remis en question le narratif de l’assassinat de Charlie Kirk par l’administration Trump, ou dénoncer les positions d’extrême-droite de Kirk. L’affaire est symptomatique du climat qui règne aux États-Unis. Le vice-président J. D. Vance a appelé les états-uniens à dénoncer tout commentaire ou comportement “problématique” en rapport avec l’assassinat de Charlie Kirk. Larry Bushart a perdu son travail suite à cette affaire.

Le 31 octobre à partir de 5h40 du matin, une opération policière à grande échelle a visé des structures anarchistes dans la ville crétoise d’Héraklion. Le squat Evangelismos ainsi que des appartements privés ont été pris d’assaut par les forces spéciales et plusieurs personnes ont été arrêtées. L’attaque d’État fait suite à une action menée par des anarchistes contre le ministre grec récemment démissionnaire du parti Nouvelle Démocratie au pouvoir, Makis Voridis. Il y a quelques jours, il a été débusqué dans un restaurant d’Héraklion et forcé à fuir. En conséquence, le parti au pouvoir a annoncé des représailles. Makis Voridis a un passé de fasciste, des liens avec l’ancienne junte, et est connu pour sa politique extrêmement xénophobe et favorable à Israël en tant que ministre de la Migration et de l’Asile ces dernières années. Il a dû démissionner dans le cadre d’une affaire de corruption.

Le squat Evangelismo à Heraklion (archive)

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