Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans un geste à portée symbolique, Donald Trump a instauré aux États-Unis une « Semaine de l’Anticommunisme », présentée comme un hommage aux victimes des « régimes totalitaires » et comme une mise en garde contre les idéologies de gauche. Signée le 7 novembre, mais couvrant la période du 2 au 8 novembre, cette proclamation présidentielle revêt avant tout une dimension politique. Donald Trump affirme que cette lutte idéologique demeure d’actualité : « De nouvelles voix répètent aujourd’hui de vieux mensonges, les enveloppant dans le langage de la « justice sociale » et du « socialisme démocratique » », a-t-il déclaré.

Le 16 juillet 2025, le Tour de France faisait étape dans le centre-ville de Toulouse. À cette occasion, plusieurs militants ont mené des actions de protestation contre la participation de l’équipe Israel Premier Tech, accusée de servir d’outil de softpower et de sportwashing au profit de l’État génocidaire israélien (voir notre article). Parmi eux, le militant Amine Messal a été placé 24 heures en garde à vue pour avoir simplement porté, pendant treize secondes, un t-shirt affichant le slogan “Israel out of the Tour” sur la route. Il sera jugé le 19 novembre prochain. Ce même jour, un rassemblement de soutien est prévu à partir de 13h, devant le tribunal judiciaire de Toulouse (métro Palais de Justice), afin d’exiger sa relaxe.

Cinq ans après la vague d’arrestations du 15 juin 2021 (voir notre article), un procès se tiendra à Limoges les 19 et 20 mars 2026. Plusieurs personnes y seront jugées pour « destruction ou dégradation du bien d’autrui par moyens dangereux pour les personnes » et « association de malfaiteurs », en lien avec l’incendie de huit véhicules d’Enedis ainsi que de deux antennes-relais de téléphonie mobile et de télévision. En amont de cette audience, Capuche-Béret organise une première soirée de soutien le 21 novembre au Mas d’Azil (Ariège), afin de mobiliser autour du procès à venir.

Tarek Bazrouk est un Palestinien de 20 ans originaire de New York qui était en détention provisoire depuis plusieurs mois (voir notre article). Le 28 octobre dernier, il a été condamné à 17 mois de prison fédérale, assortis de trois ans de mise à l’épreuve, suite à des accusations fédérales liées à des manifestations en faveur de la Palestine. Selon la défense, le temps déjà passé en détention pourrait ramener la peine effective à environ 11 mois. Ses avocats ont demandé son transfert vers la prison de Fort Dix (New Jersey), afin qu’il puisse rester proche de sa famille et bénéficier d’un suivi psychiatrique adapté. Le parquet fédéral avait réclamé une peine de 36 mois, mais cette demande a été rejetée après une forte mobilisation des soutiens venus en nombre assister à l’audience au tribunal fédéral de Pearl Street, à New York.

Le 7 novembre, Joseph « Shine White » Stewart a été transféré à la prison centrale de Raleigh, probablement à l’unité médicale. Il est en grève de la faim depuis plus de 30 jours (voir notre article). Il a indiqué qu’il ne s’alimenterait pas tant qu’il n’aura pas la confirmation de son transfert hors de la région Ouest. Une manifestation de soutien à Shine et à tous les détenus victimes de traitements inhumains de la part du Département correctionnel de Caroline du Nord est organisée le 14 novembre prochain. Le rassemblement débutera à 16h30 devant le bâtiment Randall, situé au 831 W Morgan St., à Raleigh, en Caroline du Nord. Ce bâtiment abrite la Division des prisons, la branche du Département correctionnel de Caroline du Nord qui contrôle directement le quotidien de Shine White et de plus de trente mille autres personnes incarcérées.

Le 15 octobre, le bureau du procureur général des États-Unis a inculpé Daniel Sanchez, un artiste de Dallas, pour avoir transporté « une boîte contenant de nombreux documents Antifa ». Bien qu’il était à distance d’une manifestation, il a été arrêté deux jours plus tard. Les autorités lui reprochent uniquement d’avoir déplacé une boîte contenant des documents et tracts politiques — en réalité, de simples fanzines et brochures. La situation est particulièrement grave pour Daniel Sanchez, titulaire d’une carte verte, dont le statut de résident permanent légal le rend vulnérable à des poursuites fédérales et à une possible expulsion. Le gouvernement a d’ailleurs exploité cette position : l’agence ICE a publié sur ses réseaux sociaux son statut migratoire, sa photo et ses informations personnelles. Les publications de l’ICE confirment que l’objet de l’inculpation n’est qu’une boîte de documents politiques, criminalisée pour son contenu. Sous l’administration Trump, ce type de procédure laisse entendre que la simple possession d’écrits politiques pourrait exposer à des poursuites fédérales et à l’expulsion.

Âgé de 33 ans et militant du mouvement Palestine Action, Sean Middlebrough est actuellement en fuite après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle de quatre jours le 23 octobre à l’occasion du mariage de son frère. Il était en détention provisoire en lien avec une action menée en août 2024 contre le site du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton, près de Bristol (voir notre article). Cela a notamment entraîné la destruction de drones largement utilisés par l’armée israélienne lors de son agression génocidaire à Gaza. Dans une déclaration publique, il a affirmé :

« Je ne suis pas en fuite. J’agis simplement avec bon sens, refusant d’être détenu comme un prisonnier de guerre d’Israël dans une prison britannique. […] Vingt-trois de mes coaccusés, héroïques et honorables, restent enfermés après notre enlèvement par la police antiterroriste. »

Ce dimanche 9 novembre, Thomas Römer, administrateur du Collège de France, a annoncé dans un communiqué l’annulation du colloque « La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », initialement prévu les 13 et 14 novembre. L’événement était organisé par l’historien Henry Laurens, en partenariat avec le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Paris (Carep Paris). Cette annulation intervient à la suite d’une campagne menée par plusieurs organisations proches de la droite pro-israélienne, notamment la LICRA, qui avait indiqué saisir le ministère de l’Enseignement supérieur pour contester la participation de certaines personnalités, dont Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens. Officiellement motivée par des « risques de trouble à l’ordre public », cette interdiction constitue une première au Collège de France depuis le Second Empire.

Le 5 octobre 2024, un rassemblement a eu lieu à l’appel de l’AG Antifa Paname pour protester contre la séance de dédicace organisée par les éditions Magnus, maison d’édition associée aux influenceurs d’extrême droite Papacito, Stern et Moutot. À la suite de plusieurs interpellations, deux personnes ont été poursuivies pour refus de signalétique, participation à un groupement, attroupement et violences. Relaxée en première instance, l’une d’entre elles subit l’acharnement de la justice. En effet, la décision du tribunal est sous le coup d’une procédure en appel lancée par le parquet. Le procès aura lieu ce vendredi 14 novembre à la Cour d’appel de Paris où ses soutiens appellent à se rassembler dès 13H30 (10 Boulevard du Palais, 75001 Paris, Métro Cité).