Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Haut commandant du Parti communiste d’Inde (maoïste), Madvi Hidma a été tué le 18 novembre par les forces contre-insurrectionnelles dans le district d’Alluri Sitharama Raju, en Andhra Pradesh. Six personnes — Hidma, son épouse et quatre membres armés — ont été retrouvées mortes, dans ce que de nombreux observateurs décrivent comme une exécution extrajudiciaire. Les autorités affirment avoir reçu des renseignements indiquant qu’Hidma et d’autres cadres maoïstes se déplaçaient depuis le Chhattisgarh pour tenter de relancer leurs activités dans l’État. Hidma était considéré comme responsable de plusieurs opérations majeures contre l’armée et des dirigeants politiques, notamment dans le Bastar. Ce décès survient quelques mois après celui de l’ex-secrétaire général maoïste Nambala Keshava Rao et dans un contexte de tensions internes au sein du mouvement, marqué par plusieurs redditions (voir notre article), causées par l’intensification de l’opération de contre-insurrection Kagaar visant à l’élimination des maoïstes d’ici mars 2026 (voir ici). Le même jour, la police a annoncé l’arrestation de 31 autres maoïstes qui auraient tenté de réorganiser le mouvement en Andhra Pradesh.

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Étudiant et réalisateur arrivé en France en 2015, Nader Ayache est en grève de la faim depuis le 8 novembre pour dénoncer la précarité de sa situation administrative et exiger son droit de vivre en France. Une nouvelle demande d’admission exceptionnelle au séjour (AES)  est en cours, mais un refus entraînerait une nouvelle Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et l’impossibilité de régulariser sa situation pendant trois ans, l’exposant à un deuxième exil. Au coté de nombreux soutiens, Nader réclame réparation et sa régularisation immédiate.

La cagnotte de soutien

Le 21 novembre, le Palestinien Anan Yaeesh — ancien prisonnier palestinien détenu aujourd’hui en Italie — comparaîtra avec Ali Irar et Mansour Doghmosh devant le tribunal de L’Aquila, où le procureur présentera ses réquisitions, avec la présence annoncée de l’ambassadeur israélien. Sa campagne de soutien appelle à un large rassemblement ce vendredi 21 novembre à 9h30, au 68, Via XX Settembre, devant le Tribunal de L’Aquila.

Anan, transféré récemment dans la prison de haute sécurité de Melfi, est maintenu loin de ses soutiens (voir notre article). Arrêté en janvier 2024 et accusé de liens avec les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, il avait pourtant échappé à une extradition vers Israël en mars, les juges estimant qu’il y risquerait la torture. Alors qu’Ali et Mansour ont été libérés, Anan reste détenu, son procès ayant été plusieurs fois retardé.

Lundi 17 novembre en Martinique, un tribunal a prononcé la relaxe des neuf militants qui avaient déboulonné en mai 2020 les statues du colon d’Esnambuc et de Joséphine de Beauharnais, tandis que ceux poursuivis pour la statue de Victor Schoelcher ont été reconnus coupables, mais sans condamnation (voir notre article). Pour les militants, ces actions de « déchoukaj » sont une contestation du récit colonial français et ce déboulonnage a été défendu comme un acte légitime par les anticolonialistes martiniquais.

Teuta Hoxha, l’une des « Filton 24 » incarcérés au Royaume-Uni pour une action directe visant l’entreprise israélienne Elbit en 2024, est en détention préventive. Au côté de 5 autres prisonniers, elle mène une grève de la faim collective et tournante contre la criminalisation de Palestine Action, pour la libération de tous les prisonniers pro-palestiniens et pour exiger la fin de la coopération britannique avec Elbit Systems (voir notre article). Entre sa première grève de la faim d’août 2025 et celle-ci, Teuta Hoxha a publié une déclaration dont nous publions un extrait (voir ici) :

[…] La stratégie employée par l’État a fait de nous des cibles à l’intérieur même des prisons. Nous sommes les souffre-douleur de la proscription [de Palestine Action].

Nous avons été licenciés, on nous a refusé des emplois, on nous a traités de terroristes, on nous a harcelés par des gardiens, nos visites ont été annulées, notre courrier bloqué, et j’ai dû entamer une grève de la faim de 28 jours pour obtenir ce dont j’avais besoin. Nos demandes de mise en liberté sous caution ont été systématiquement rejetées, et mes coaccusés masculins sont détenus dans des conditions insalubres et déprimantes. Mais l’affaire des 24 de Filton doit être replacée dans un contexte plus large.

On ne nous dit peut-être pas grand-chose en tant que prisonniers, et nous sommes souvent les derniers à être informés de ce qui nous concerne, mais ce qui est clair comme de l’eau de roche, c’est que ce qui est criminalisé, ce n’est pas « l’extrémisme », mais l’identité palestinienne elle-même.

Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a saisi la justice après que l’humoriste Pierre-Emmanuel Barré, dans une chronique diffusée sur Radio Nova, a qualifié la police et la gendarmerie françaises de « violeurs », « meurtriers » et d’institutions « structurellement violentes et racistes » en les comparant à « Daesh avec la sécurité de l’emploi ». Le ministre a jugé ces propos « inqualifiables », tandis que Radio Nova a défendu la satire au nom de la liberté d’expression. Barré s’appuyait notamment sur l’affaire de policiers mis en examen pour viol à Bobigny et sur les images récemment diffusées de l’intervention de gendarmes à Sainte-Soline en 2023.

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Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la prison de Dinslaken le 15 novembre dernier pour soutenir l’antifasciste Emmi (voir notre article). Elles ont joué ses chansons préférées, transmis des messages de proches et communiqué avec certaines détenues. Emmi a entendu le rassemblement, mais n’a pas pu le voir puisqu’elle est détenue dans la partie basse de la prison. Dans les déclarations finales, ses soutiens ont appelé à sa libération et à celle de toutes les personnes incarcérées.

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Zehra Kurtay est une journaliste et militante révolutionnaire turque, emprisonnée en Turquie pour ses activités politiques et affectée par une grève de la faim qui lui a laissé des séquelles neurologiques. Exilée en France depuis 2007 pour échapper à la répression, elle fait aujourd’hui face à une Obligation de Quitter le Territoire Français (voir notre article). Son statut de réfugiée ayant été annulé, elle a entamé une grève de la faim pour dénoncer la décision française et demander la reconnaissance de son droit d’asile. À l’occasion de son 150e jour de grève de la faim, ses soutiens organisent une marche le samedi 29 novembre à 19H30 au départ du 11 Square Alban Satraque (75010 Paris) avec la présence de Grup Yorum.

Né en 1943, Jamil Abdullah al-Amin est une figure historique du mouvement des droits civiques aux États-Unis et a été président de la SNCC (Student Nonviolent Coordinating Committee) et ministre du Black Panther Party dans les années 60. Condamné en 2002 pour la mort d’un policier, il purge une peine à perpétuité.  Avec une profonde tristesse, son collectif de soutien annonce qu’il n’aurait plus qu’environ trois mois à vivre alors que sa tumeur cancéreuse au visage a été gravement négligée par l’administration pénitentiaire. Engagé toute sa vie dans le mouvement révolutionnaire africain-américain, il ne reçoit plus aucun courrier depuis plus de deux mois et demi. Un appel est lancé à toutes et tous pour lui envoyer des lettres manuscrites de soutien afin de rappeler à la prison qu’il n’est pas oublié.

L’adresse pour lui écrire : Jamil Abdullah Al-Amin · FMC Butner · P.O. Box 1600 · Butner, NC 27509 · USA

Vendredi 14 novembre, lors d’une rencontre de travailleurs de l’aéronautique mobilisés contre le génocide en Palestine, les participants ont affirmé leur solidarité avec les 33 prisonniers pro-palestiniens au Royaume-Uni qui sont détenus suite à des actions contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems (voir notre article). En particulier, ils ont apporté leur soutien aux 6 prisonniers actuellement en grève de la faim contre la complicité du Royaume-Uni avec Elbit Systems et pour la liberté de tous. Cette soirée avait lieu à l’UL CGT du Mirail et elle était co-organisée par Stop Arming Israël France, le Comité de soutien à la Palestine 31 et des syndicalistes de la CGT du secteur.