Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En avril 2024, Lyubov Lysunova, alors âgée de 17 ans, et Alexandr Snezhkov, âgé de 20 ans, ont été condamné.es à des peines de prison pour des tags disant « Mort au régime » et pour avoir administré des canaux anarchistes sur Telegram. Lysunova a été condamnée à trois ans et demi de prison et Snezhkov à six ans (sa peine a été réduite de deux mois par la suite). Le 14 février, Lyubov Lysunova, a été sortie du centre de détention provisoire n°1 de Tchita, dans l’Extrême-Orient russe. Le transfert, qui a duré trois semaines, l’a faite passer par Irkoutsk et Mariinsk, dans la région de Kemerovo, en Sibérie. Le 2 mars, Lyubov a informé ses parents qu’elle était arrivée à la colonie pénitentiaire pour mineurs de Tomsk. La TVK-2 est actuellement la seule colonie pénitentiaire pour filles mineures. Selon la loi, les prisonnières peuvent y être détenus jusqu’à l’âge de 19 ans. Lyubov est actuellement en quarantaine.

Pour lui écrire (en russe obligatoirement): Lyubov Vitaliyevna Lysunova (née en 2006) [Лизунова Любовь Витальевна, 2006 г.р.]
Koltsevoi pr.-d 20, TVK-2 [Кольцевой пр.-д, 20, ТВК-2]
634027 Tomsk г. [Томск] (Russie]

Le 15 août 2017, plus de 600 gendarmes prenaient le petit village de Bure et s’en prenaient à 700 manifestants. Bilan : deux hospitalisations, une trentaine de blessé.es et un pied mutilé. Un mois plus tard, la Maison de résistance, deux domiciles privés, le terrain des opposant.es de l’ancienne Gare de Luméville-en-Ornois étaient perquisitionnés par des dizaines de gendarmes. C’était le premier acte d’une longue série de convocations, perquisitions, et la mise en examen de 10 personnes assorties de contrôles judiciaires. Les 1-2-3 juin 2021 le Tribunal de Grande Instance de Bar-le-Duc prononça la relaxe sur l’accusation d’Association de Malfaiteurs et de l’un-e des nous 7. Le 28-29-30 novembre à la Cour d’Appel de Nancy, une nouvelle relaxe de 3 des accusés. Confirmée ensuite en 2024 par la Cour de Cassation qui cassait au passage le jugement en appel de Nancy pour les 3 condamnations restantes (voir notre article).

Le 24 avril 2025, il y aura une nouvelle comparution pour trois personnes devant la Cour d’Appel de Nancy pour « organisation de manifestation non autorisée » et « attroupement après les somations ». Un bien maigre reliquat pour 8 années de procédure judiciaire et 24 000 pages de dossier ! La Cour d’Appel devra en outre examiner le moyen soulevé par la Cour de Cassation et déterminer si les moyens employés ne constituaient pas une atteinte disproportionnée à l’usage de la liberté d’expression.Pour en savoir plus

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Une foule monstre de 300 000 personnes a déferlé vendredi soir vers l’hôtel de ville d’Istanbul pour dénoncer l’arrestation du maire, Ekrem Imamoglu, candidat d’opposition au président Recep Tayyip Erdogan aux présidentielles de 2028. Il a été auditionné plusieurs heures vendredi et devrait être présenté samedi soir à un juge. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont pressées aux abords immédiats de la municipalité. La fermeture pour 24 heures de ponts et de plusieurs voies d’accès décidée par les autorités ont empêché nombre de manifestants de rejoindre le site pour la troisième nuit consécutive. “Ne te tais pas sinon ce sera bientôt ton tour!”, ont chanté les manifestants, brandissant des pancartes “N’ayez pas peur, le peuple est là”. Des appels à manifester avaient été lancés dans plus de 45 villes, des heurts ont éclaté à Istanbul, Ankara et Izmir où la police a fait usage de canons à eau, à Istanbul, les policiers ont fait usage de balles en caoutchouc, usé de gaz lacrymogènes. Au total, des manifestations se sont tenues 40 des 81 provinces du pays. 97 personnes ont été interpellées, plusieurs journalistes qui couvraient les rassemblements ont été blessés à Istanbul par les forces de l’ordre, 16 policiers ont été blessés. Les autorités ont interdit tout rassemblement jusqu’à mardi soir à Ankara et Izmir.

Les guérilleros s’étaient rassemblés dans les forêts du district de Bijapur pour une réunion de campagne tactique de contre-offensive (TCOC), les forces de sécurité les ont encerclés, une fusillade a éclaté, 26 combattants ont été tués, un membre des forces de sécurité de l’unité de la Garde de réserve de district (DRG) a également été tué dans la fusillade. L’opération a été menée par une équipe conjointe du BSF (Force de Sécurité Des Frontières) et du personnel de la DRG de la police d’État. Quatre autres guérilleros ont été tués lors de combats à Kanker. Au total de trente maoïstes ont été tués lors de ces deux rencontres distinctes. Une grande quantité d’armes et de munitions ont été saisie lors de cette opération.

guérilleros maoïstes (archive)

Evoquant les militants anti-Tesla, le président Trump a déclaré “J’ai hâte de voir les voyous terroristes prendre 20 ans de prison pour ce qu’ils font à Elon Musk et Tesla. Ils pourraient peut-être purger leur peine dans des prisons du Salvador, qui sont récemment devenues célèbres pour leurs conditions si accueillantes!”, une allusion à une récente expulsion controversée de membres présumés d’un gang vénézuélien vers le Salvador, dont les autorités ont diffusé des images montrant des prisonniers durement traités au cours de leur transfert.

La ministre américaine de la Justice Pam Bondi a annoncé jeudi l’inculpation de trois personnes pour avoir incendié des voitures et des bornes de recharge avec des cocktails Molotov. “Ceci est un avertissement: si vous participez à cette vague de terrorisme intérieur contre les biens de Tesla, le ministère de la Justice vous mettra derrière les barreaux”, a menacé la ministre qui a déclaré que trois suspects encouraient jusqu’à vingt ans de prison. Outre Lucy Nelson, (voir notre article) et Adam Matthew Lansky (voir notre article), la menace vise à Daniel Clarke-Pounder, 24 ans, inculpé suite à l’incendie au cocktails Molotov de bornes de recharge Tesla à North Charleston, en Caroline du Sud. La déclaration de Bondi fait suite au dernier incident au cours duquel cinq véhicules Tesla ont été incendiés mardi matin dans un centre Tesla à Las Vegas (photo).

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Lundi 17 mars au soir, sur son exploitation près d’Ajaccio, Pierre Alessandri, syndicaliste agricole engagé, figure incontournable du monde paysan corse, a été abattu. Victime de plusieurs tirs dans le dos, il est mort dans la nuit à l’hôpital d’Ajaccio. Membre depuis plus de 20 ans du syndicat « Via Campagnola », Il en avait été le secrétaire général pour la Corse-du-Sud. En avril 2019, sa distillerie avait été détruite par un incendie criminel en réaction à ces positions syndicales. Passé par le Rinnovu (Renouveau de la Corse), il était de tous les combats du mouvement nationaliste. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes et trouver les auteurs du meurtre du syndicaliste.

Mardi 18 mars à 5h40, des centaines de policiers ont encerclé la Gaîté Lyrique pour expulser les mineur·es isolé·es qui s’y réfugiaient. Drones, charges, matraques et gaz lacrymogènes, l’opération a pris des allures de démonstration de force. Malgré leur sortie volontaire pour éviter les violences, les jeunes migrant.e.s ont été pourchassé·es, s’en est suivi une soixante interpellations. 27 d’entre eux écopent d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), une mesure illégale, les mineur·es en recours ne peuvent être expulsé·es. Un homme majeur, qui s’était réfugié pour une nuit, finit en Centre de Rétention Administrative (CRA) avec une interdiction de retour sur le territoire. On dénombre des dizaines de blessé·es par des matraquages, gazages, en résulte des fractures et traumatismes.Certain·es jeunes migrant.e.s sont en état de choc et ont dormi dans la rue sous la traque policière. Depuis, la répression continue, les tentes ont été détruites, il y a eut des arrestations sur les quais, dans le métro et les cafés des alentours.

Suite de la rupture du cessez-le-feu par Israël et la reprise des bombardements génocidaires sur la bande de Gaza, un appel a se rendre devant l’ambassade israélienne a été lancé ce mardi 18 mars pour une  manifestation de soutien au peuple palestinien. Environ 300 personnes ont répondu à l’appel. Au bout d’une heure de rassemblement, un cortège spontané s’est élancé de l’ambassade israélienne vers Ixelles. Un important dispositif policier a alors été déployé, autopompe, brigade canine et policiers anti-émeutes afin de stopper la manifestation. Les forces de l’ordre sont violemment intervenues, elles ont arrêté un bus STIB (Société des Transports Interurbains de Bruxelles) et ont expulsé plusieurs personnes hors de ce bus. 2 personnes auraient été interpellés suite à cette intervention policière.

Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Istanbul, Ankara, Izmir, Trabzon et de nombreuses autres villes, ce mercredi et jeudi, pour exprimer leur colère face à l’interpellation à son domicile par une centaine de policiers ce mercredi 19 mars, d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal rival du président Erdogan aux élections présidentielles de 2028, au motif de ses «liens présumés avec le PKK» (Parti des Travailleurs du Kurdistan).

Sur ordre du ministre de l’Intérieur, les rassemblements, les manifestations ont été interdits jusqu’au 23 mars, malgré cela, ils se sont multipliés. L’accès à plusieurs réseaux sociaux et messageries était toujours restreint ce jeudi à Istanbul. 37 internautes ont été arrêtés pour des «messages provocateurs». Tentant de bloquer un groupe de jeunes manifestants qui se dirigeaient vers la place Taksim, lieu emblématique de contestation, barricadé depuis deux jours, la police a fait usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes. Aucun blessé n’était immédiatement rapporté. Lors de la manifestation à Izmir Bornova, des manifestants ont poursuivi les forces de police, forçant les agents à quitter les lieux, quelques policiers ont été blessés lors de ces affrontements.

Leyla Pashaei, Soheyla Motaei, Soma Mohammad-Rezaei et Baran Saedi ont été arrêtées par des agents du ministère du Renseignement à Sanandaj et Dehgolan ces derniers jours. Malgré les demandes répétées de leurs familles, les autorités sécuritaires et judiciaires n’ont fourni aucune précision sur les conditions de détention ni sur le lieu de détention. Mohammad-Rezaei et Saedi ont été arrêtées le 9 mars à Sanandaj, tandis que Pashaei et Motaei ont été arrêtées le lendemain à Sanandaj et Dehgolan. Les quatre femmes auraient été transférées au centre de détention du ministère du Renseignement à Sanandaj. Leur arrestation est intervenue peu après leur participation aux manifestations organisées à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes à Sanandaj, le 8 mars.

Pashaei avait déjà été arrêtée à Sanandaj le 23 septembre 2022 lors des manifestations antigouvernementales « Femmes, Vie, Liberté », puis libérée sous caution le 4 octobre 2022. Motaei a également été arrêtée à deux reprises lors des mêmes manifestations, le 1er octobre et le 12 novembre 2022. Le 5 décembre 2022, elle avait été condamnée à 18 mois de prison pour « trouble à l’ordre public », 15 mois pour « propagande contre l’État », 13 mois pour « diffusion de fausses informations visant à troubler l’opinion publique », neuf mois pour « propagande en faveur de groupes et d’organisations hostiles à l’État » et cinq mois pour « résistance aux forces de l’ordre ». Elle a été de nouveau arrêtée le 22 janvier 2025 lors d’une grève générale pour protester contre les condamnations à mort prononcées contre les prisonnières politiques kurdes.Par ailleurs, Saedi avait déjà été arrêtée le 20 septembre 2023 lors du soulèvement antigouvernemental « Femme, Vie, Liberté » à Sanandaj et avait été libérée sous caution après environ deux mois de détention.

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