Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après plus de 40 ans de détention, la Cour d’Appel rendra son verdict le 17 juillet à propos de la dernière demande de libération du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah. Alors qu’en première instance la justice a donné un avis favorable, ses soutiens espèrent une issue positive pour celui qui est devenu l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe. Dans ce cadre, de nombreux rassemblements sont organisés le 16 avril à Paris, Lille, Marseille, Amiens, Arles, Annecy, Lyon, Montpellier, Nantes, Barcelone, Strasbourg, Caen, Beyrouth, Valence. A Bruxelles, le rendez-vous est donné ce mercredi 16 juillet dès 19H à Bourse. De la même manière, des initiatives ont également lieu le 17 comme à Brest, Bordeaux et Grenoble (voir la liste des initiatives).

Parallèlement, plusieurs actions ont été organisées le 14 juillet, en particulier à Vancouver et à Tunis. À Toulouse et à l’appel d’une trentaine d’organisations, près de 150 personnes se sont rassemblées ce même jour en soutien au combattant de la résistance palestinienne embastillé.

Le tribunal pénal n° 1 de Gijón (Xixón) a ordonné l’emprisonnement de six syndicalistes (cinq hommes et une femme). Ces syndicalistes asturiens avaient lutté contre le harcèlement et l’exploitation d’une travailleuse enceinte dans La Suiza, une entreprise de boulangerie-pâtisserie de la ville. Les « 6 de Xixón » ont été condamné·es à trois ans et demi de prison (et 125 428 € d’amende en faveur de l’employeur) pour « harcèlement », malgré une importante campagne de solidarité (10 000 manifestants à Gijon le 29 juin),  après sept années de procédure.

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Un homme de 19 ans a été arrêté alors qu’il tentait d’incendier, au moyen de deux cocktails Molotov, le siège du Comité républicain du comté de Dickinson, samedi 12. Les autorités ont indiqué que l’attaque était due « au mécontentement envers l’administration actuelle. » Le comté de Dickinson (Michigan) compte environ 26 000 habitants et est situé à la frontière avec le Wisconsin.

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Laila Soueif a mis fin à une grève de la faim qu’elle observait depuis dix mois pour réclamer la libération de son fils, Alaa Abdel-Fattah, militant égypto-britannique emprisonné (nos articles ici et ici). Elle avait commencé sa grève le 29 septembre 2024 lorsque son fils avait été maintenu en prison alors qu’il devait être libéré après avoir purgé cinq ans d’emprisonnement. Sa fille Mona Seif a déclaré que Laila Soueif était hospitalisée pour commencer à se réalimenter sous surveillance médicale. Dimanche, elle a mangé des morceaux de sucre pour marquer symboliquement sa décision. Alaa Abdel-Fattah, figure emblématique du soulèvement de 2011 en Égypte a passé la majeure partie de la dernière décennie derrière les barreaux. Arrêté pour la dernière fois en septembre 2019, le célèbre blogueur pro-démocratie de 43 ans avait été arrêté après avoir partagé un texte sur la torture dans les geôles égyptiennes et avait protesté contre son incarcération par une grève de la faim en 2022 (voir notre article). En mars de cette année, il a commencé une grève de la faim partielle par solidarité avec sa mère, alors hospitalisée, et consomme toujours à ce jour seulement des tisanes, du café et des sels de réhydratation.

À la mi-juin, des centaines de militants internationaux s’étaient donné rendez-vous au Caire (photo), avec l’objectif de former une caravane vers le désert du Sinaï, jusqu’à la frontière avec l’enclave palestinienne, pour tenter de briser le blocus israélien en place depuis mars. Mais l’initiative a tourné court : les autorités égyptiennes ont refusé de donner leur feu vert. De nombreux étrangers ont été expulsés dès leur arrivée sur le sol égyptien (voir notre article). Plus grave, sept sympathisants égyptiens ont été arrêtés (voir notre article) et sont à ce jour toujours détenus.

Ils sont accusés d’appartenance à groupe terroriste, propagation de fausses informations nuisant à la sureté nationale et financement du terrorisme. Bien sûr, ce sont de fausses accusations. Le gouvernement égyptien et le pouvoir judiciaire utilisent ces accusations sur la base des lois antiterroristes pour étouffer toute opposition.

Parmi les sept détenus, au moins l’un d’entre eux, un infirmier de 25 ans, aurait été victime de mauvais traitements. Son nom est Mohamad Gamal. Il a été torturé pendant sa détention dans les locaux de la sûreté d’État pour s’être mis en liaison avec des activistes du monde entier ou pour avoir songé à se joindre à leur marche pour Gaza. Environ une centaine d’autres militants égyptiens sont toujours détenus depuis près d’un an et demi sur les mêmes chefs d’accusation et toujours pour avoir manifesté en solidarité avec la cause palestinienne.

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Après presque 6 semaines, Maja a mis un terme à sa grève de la faim. Maja est très affaiblie. La fréquence cardiaque était parfois tombée à 30. On pouvait craindre l’arrêt cardiaque et des dommages irréversibles aux organes. Jusqu’à la fin, les autorités hongroises ont ignoré sa demande de rapatriement. Un transfert en résidence surveillée a également été rejeté. Même à l’hôpital de détention, Maja était complètement isolée 24 heures sur 24. La vague de solidarité n’a pas faibli ces derniers jours, avec des manifestations sauvages comme à Hambourg, ou autorisées, comme à Leipzig, et plusieurs initiatives hors d’Allemagne, comme à Zurich, Bruxelles et à Toulouse (photo).

Mardi 1er juillet, à sept heures du matin, des agents de la DIGOS (l’unité antiterroriste de la police) ont perquisitionné les domiciles de onze activistes de Trieste, ainsi qu’un espace utilisé par divers groupes politiques et sociaux. C’est une nouvelle opération répressive de grande ampleur, comme en témoigne le déploiement massif de policiers et de véhicules. Cela intervient dans le cadre d’une enquête pour « résistance » et « agression » contre un fonctionnaire durant la marche antifasciste du 25 avril, une mobilisation qui a été bloquée puis chargée par la police.

Dossier(s): Italie Tags:

Ancien membre du Front patriotique Manuel Rodríguez (FPMR), Mauricio Hernández Norambuena est un prisonnier politique malade et subit un régime carcéral particulièrement sévère (voir notre article). Le 3 juillet dernier, la Cour suprême a annulé la mesure limitant le nombre de personnes autorisées à lui rendre visite en prison. Selon la Cour suprême, la décision de la gendarmerie portait atteinte à la dignité du détenu et n’était pas suffisamment motivée. Ses soutiens ont accueilli cette nouvelle comme une première victoire qui pourrait être un point d’appui pour la défense des droits des personnes privées de liberté. 

Dossier(s): Amérique Latine Tags: