Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le mercredi 2 juillet, une loi dite “contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur” a été adoptée à l’Assemblée Nationale. Utilisant une définition assimilant l’antisionisme à de l’antisémitisme, l’objectif est en réalité de donner plus de moyens aux présidences d’universités dans leur politique de répression des voix pro-palestiniennes. En effet, la loi prévoit la mise en place de sections disciplinaires au niveau de l’académie pour contourner les sections disciplinaires internes composées à moitié d’étudiant·es et jugées trop laxistes. Ces sections seront présidées par le recteur, permettant au ministre de réprimer directement les étudiant·es et pourront être directement saisies par les présidences d’universités. Ainsi, l’arbitraire des procédures judiciaires est accentué.

Le texte permet également d’interdire l’accès aux locaux à un·e étudiant·e poursuivi·e avant même qu’une décision disciplinaire ne soit rendue. En plus de tout cela, des mobilisations ou conférences pourront être interdites sous motif de “lutte contre la haine”, tout acte ou propos considéré comme “incitation à la haine” pourra être sanctionné disciplinairement même si commis ou prononcé en dehors de la fac. Évidemment, les notions de haine et de violence ne sont jamais définies dans ce texte pour laisser les présidences réprimer le plus largement possible.

Depuis plus d’un an, un grand mouvement de soutien au peuple palestinien et à sa résistance s’est organisé sur les facs françaises pour dénoncer la complicité du monde universitaire dans le génocide en cours en Palestine. Dans le même temps, une féroce répression a vu le jour avec des interdictions de mobilisation et des exclusions d’étudiant·es. Cependant, jusque-là, les sanctions, notamment celles concernant des comportements extérieurs à l’établissement, s’appuyaient sur des interprétations floues sans véritable base légale et donc facilement contestables. Cette nouvelle loi légalise ainsi la possibilité d’exclure un·e étudiant·e pour une action militante extérieure, si elle est liée à la fac.

Alors que la révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim depuis le 3 juillet dernier (voir notre article), des actions de solidarité sont organisées afin de la soutenir et exiger son droit au séjour en France. Dans ce cadre, une manifestation a lieu ce samedi 12 juillet à 18H au départ du 77 boulevard de Magenta à Paris.

Les 9 et 10 juillet 2025 à la Cour d’assises de L’Aquila en Italie, les deux audiences les plus décisives de la procédure judiciaire d’Anan Yaeesh auront lieu. Fin janvier 2024, il est arrêté par la police italienne puis transféré en détention pour collaboration avec les Brigades de Tulkarem, organisation liée aux Brigades des Martyrs d’Al Aqsa (un des groupes armés du Fatah). Il est aujourd’hui jugé pour sa participation à la résistance contre la colonisation en Cisjordanie occupée. Déjà en 2006, il a été gravement blessé et détenu 4 ans par l’occupation israélienne. Aujourd’hui, cette procédure vise en réalité à remettre en cause la légitimité de la résistance palestinienne et criminaliser le mouvement de solidarité.

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Combattant du FPLP et figure du mouvement des prisonniers palestiniens, Bilal Kayed a été libéré le 8 juillet 2025 après un an de détention administrative dans les geôles de l’occupation israélienne. Lors d’une précédente détention, il avait mené une grève de la faim de 71 jours à l’été 2016 qui avait permis d’arracher sa libération à la suite d’un vaste mouvement de solidarité internationale (voir notre article).

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À l’occasion d’une soirée de solidarité à Lyon (voir notre article), le prisonnier anarchiste Nikos Maziotis est intervenu par téléphone pour souligner le sens de la solidarité avec les révolutionnaires incarcérés.

Compagnes, compagnons, camarades,

Je vous envoie une grande accolade depuis la prison de Domokos en Grèce. Je tiens à exprimer ma gratitude à toutes celles et tous ceux qui organisent ce concert de solidarité à Lyon pour nous. En particulier au camarade Stefanos, au groupe féminin Pistache Bitume (j’espère que je le dis correctement), qui a toujours participé aux concerts de solidarité pour nous, mais aussi à vous toutes et tous qui êtes présents pour cet événement solidaire.

Plus généralement, la solidarité est un principe fondamental de notre mouvement, car elle représente le fondement moral et essentiel du monde et de la société que nous aspirons à construire, universellement, quand l’État et le capital auront disparu et laissé place à des communautés libres, des communes, réunies dans une fédération mondiale de communautés.

Dans environ un an et demi, je serai libéré, après avoir purgé l’intégralité de ma peine. Je veux que vous sachiez que pendant toutes ces années d’incarcération, vous – comme tant d’autres compagnes, compagnons, camarades, que ce soit de Grèce, d’Europe ou du reste du monde – même sans que nous nous connaissions personnellement, sans jamais nous être vus, vous nous avez accompagné·e·s tout au long de ce long chemin, difficile et éprouvant, grâce à votre solidarité, qu’elle soit matérielle ou morale.

Parce que la solidarité, comme notre lutte contre l’État et le capital, n’a pas de frontières – elle est universelle.

C’est pourquoi je vous remercie du fond du cœur. La solidarité est notre arme. Vive la révolution.

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Ce samedi 12 juillet à Beaumont-sur-Oise, le Comité Vérité et Justice pour Adama organise une nouvelle marche, neuf ans après la mort d’Adama Traoré tué suite à un plaquage ventral fait par des gendarmes. Alors que l’affaire est devant la Cour de cassation, cette manifestation se tiendra pour dénoncer le racisme d’État et l’impunité policière. Chaque année, plusieurs dizaines de personnes (52 en 2024) sont tuées lors d’interventions policières en France (voir notre article).

Rendez-vous samedi 12 juillet à 14h à la gare de Persan-Beaumont.

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Lundi 30 juin, le tribunal d’instance d’Offenburg a condamné plusieurs antifascistes. Une militante antifasciste a été jugée, condamnée à une amende de 220 euros pour résistance aux agents lors de son arrestation et pour avoir dissimulé son visage par le port d’une cagoule lors d’une manifestation contre l’AfD en mars 2023. Max, condamné à deux ans et six mois de prison, accusé d’avoir utilisé un extincteur comme arme lors de la même manifestation. Ce jour-là, 1200 manifestants s’étaient rassemblés contre le congrès du parti de l’AfD dans l’Oberrheinhalle d’Offenburg. La police était intervenue avec force et violence. De nombreux manifestants avaient été blessés et environ 400 personnes avaient été arrêtées, maintenues pendant des heures dans le froid. Lors de cette manifestation, Max a été arrêté et accusé d’avoir occasionné des lésions corporelles graves, selon la défense, il aurait fait usage de la mousse de l’extincteur pour protéger les manifestants antifascistes des assauts des forces de l’ordre. Ses nombreux soutiens étaient présents dans la salle du tribunal, à l’annonce du verdict, il y a eu un déploiement massif de la police et la salle d’audience a été évacuée.

Jonas est un syndicaliste de la CGT qui est salarié à Carrefour Portet. Il est convoqué le samedi 12 juillet à 8h00 à un entretien préalable au licenciement. Afin de le soutenir, l’Union Locale CGT Mirail et la CGT Commerce et Services appelle à se rassembler au même moment devant l’entreprise boulevard Europe, 31120 Portet sur Garonne.

La Crown Court de Belfast, un tribunal sans jury, a déclaré que deux militants républicains irlandais étaient coupables d’infractions terroristes. Mien Duffy, 55 ans, de Westclare Court à Dungannon, et Shea Reynolds, 31 ans, de Kilwilkie Road à Lurgan, étaient accusés de six infractions conjointes commises entre le 3 et le 21 septembre 2016. La juge les a déclarés coupables de deux chefs d’accusation de préparation d’actes terroristes, de deux chefs de possession d’articles destinés à être utilisés à des fins terroristes et de deux chefs de tentative de collecte ou d’enregistrement d’informations susceptibles d’être utiles à une personne commettant ou préparant un acte terroriste.

Les accusations portent sur le déploiement d’une caméra de surveillance de la faune sauvage installée par les accusés dans le but de « recueillir des informations à des fins terroristes » visant un policier à la retraite. Le soir du 4 septembre 2016, les deux hommes auraient participé au déploiement de la caméra sur Annaghone Road, à Coalisland. La caméra est restée sur place jusqu’au 8 septembre 2016, date à laquelle les deux hommes sont revenus la récupérer.

 

Au Chhattisgarh, un maoïste a été tué par les forces de sécurité. L’événement a eu lieu vendredi 4 juillet au soir dans la zone du parc national du district de Bijapur, dans la division de Bastar. La tête du maoïste tué était mise à prix pour huit cent mille roupies. La police dit avoir retrouvé son corps, ainsi qu’un fusil et une importante quantité d’explosifs sur place.

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