Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des centaines d’antifascistes se sont rassemblés le 21 juillet au centre-ville de Vienne ( Autriche ) pour protester contre la marche internationale des « identitaires » néofascistes. La manifestation des partisans de l’extrême droite scandaient et brandissaient des banderoles avec comme thème central la « remigration », et a été longtemps bloquée par l’organisation d’un sitting par les militants antifascistes.
Les forces de police se sont déployées pour tenter de mettre fin au blocage procédant à plusieurs arrestations temporaires. Les contre-manifestants antifascistes ont alors riposté par des jets de pierres et de bouteilles en verre et sont ensuite partis en une manifestation spontanée. Au final, 51 personnes ont été arrêtées.

Samedi 20 juillet, un total d’environ 6000 personnes ont manifesté à la Rochelle dans le cadre de la mobilisation contre les mégabassines. Un des deux cortèges, avec environ 2000 personnes, s’est dirigés vers le port de commerce de La Rochelle dans l’objectif de le bloquer « symboliquement » pour dénoncer les pratiques de l’agro-industrie. Des affrontements ont eu lieu avec la gendarmerie avec des barricades, feux de poubelles, jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes.Une gendarme a été blessée par brûlure ainsi que cinq manifestants, blessés légèrement.

L’autre cortège, composé d’environ 3.000 personnes, a longé la côte depuis le centre-ville pour s’approcher à pied, certains en kayaks ou canots gonflables, du terminal agro-industriel du port de La Pallice, cible de la journée de mobilisation. Au total, 7 personnes ont été arrêtées dans la journée.

Depuis le début du mois de juillet, un mouvement massif, lancé par des étudiants, appelle à l’abrogation d’une loi favorisant l’accès à la fonction publique aux proches des anciens combattants de la guerre d’indépendance de 1971.

Cette loi est, en effet, perçue comme injuste envers le diplômés chômeurs dans un pays où l’âge moyen est d’un peu plus de 27 ans et où les jeunes manquent de perspective d’avenir (selon les données du Bureau des statistiques du Bangladesh (BBS) de mars, 39,88 pour cent des jeunes âgés de 15 à 24 ans ne travaillent pas, ne sont pas en formation ou n’étudient pas).

Ces manifestations massives (réunissant parfois plusieurs centaines de milliers de personnes) ont été accueillies avec par une violente répression, la police tirant à balle réelle et tuant entre 60 et 133 personnes.

Le gouvernement a, par ailleurs, déployé l’armée et fait appel à des unités paramilitaires telles que les gardes-frontières et le bataillon d’action rapide, connus pour leurs antécédents en matière de violations des droits humains. Le gouvernement a coupé internet de le pays, fait fermé les écoles et universités et arrêté plusieurs leader de l’opposition.

Ces mesures n’ont pas dissuadé le mouvement qui a assumé l’escalade en incendiant des bâtiments officiels et une chaine de télévision, attaqué des postes de police et pris d’assaut la prison de Narsingdi, menant à l’évasion de 800 prisonniers. Par ailleurs, au moins deux policiers sont morts dans les affrontements.

Ce vendredi, le gouvernement a imposé un couvre-feu strict avec un ordre de «tirer à vue» dans tout le Bangladesh pour tenter de mettre fin au mouvement. Sans succès, jusqu’à présente, puisque des milliers de personnes manifestaient encore hier à Rampura (samedi 20 juillet) contre le couvre-feu.

Révolte au Bangladesh

Révolte au Bangladesh

Le « No Trace Project » propose un ensemble d’outil pour aider les anarchistes et d’autres révolutionnaires à comprendre les capacités de leurs ennemis, saper les efforts de surveillance, et au final agir sans se faire attraper. Parmi les outils proposés, une « bibliothèque de menaces » (en anglais et en français) qui recense différentes connaissances autour des techniques répressives et des opérations répressives.

Pour consulter la bibliothèque des menaces.

No Trace Project

No Trace Project

Dans la droite ligne des manifestations (réprimées en utilisant des moyens d’ordre militaire) de Sainte Soline de mars 2023, une opération « Faire bassine arrière » a débuté ce vendredi 19 juillet 2024, dans le département de la Vienne (voir notre article).

Ces manifestations s’opposent à une opération d’accaparement à grande échelle de l’eau des nappes phréatiques au bénéfice de quelques exploitations agricoles géantes. Pour tenter d’empêcher la progression de quelques 10.000 manifestant.e.s, la gendarmerie a tiré des grenades lacrymogènes qui sont tombées dans des champs de blé fauchés. Ces grenades ont
provoqué un incendie impossible à maîtriser, ce que les manifestant.e.s présent.e.s ont tenté, en
vain.

La plupart des manifestant.e.s a réussi à déjouer le dispositif policier et à se rassembler au « village de l’eau », avant de se diriger ce samedi 20 juillet vers le port de La Rochelle.

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

Mardi 16 juillet, le gouvernement colombien a mis fin officiellement au cessez-le-feu avec un front de l’État Major Central (EMC), dirigées par le commandant Ivan Mordisco (les combats avaient déjà repris dans les faits). L’EMC a été formé par d’anciens combattants dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui rejettent l’accord de paix conclu en 2016 avec l’État.

Cependant le cessez-le-feu se poursuivra pendant trois mois avec trois autres fronts : le front Gentil Duarte, le front Jorge Suarez Briceno et le front Raul Reyes.

En parallèle, la Segunda Marquetalia, l’autre dissidence des FARC (concurrente de l’EMC), a, de son coté, annoncé, il y a trois semaine, un cessez-le-feu unilatéral et la libération de ses prisonniers, à l’issue d’une premier cycle de négociation avec le gouvernement.

EMC-FARC

EMC-FARC

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Une semaine de mobilisation contre un projet de méga-bassine à Migné-Auxances est organisée entre de mardi 16 et le samedi 21 juillet.

Plus de 3 000 policiers étaient déployés pour contenir cette mobilisation et le parquet de Bordeaux avait émis une réquisition ordonnant aux forces de l’ordre de vérifier, au sein des convois se rendant vers Melle, des infractions en «matière de terrorisme» mais aussi de «prolifération d’armes de destruction massive» ou encore «d’explosifs».

Durant toute la semaines, les agents ont donc mis en place un dispositif de fouilles systématiques dans un périmètre de quelques kilomètres autour de Melle (où les militants avaient organisé leur point de rendez-vous/village). Ils prétendent avoir saisis 1600 objets « dangereux ». Cependant parmi ces objets, on retrouve des objets aussi anodins que des piquets de tente ou du matériel défensif tels que des lunettes de protection.

Devant ces maigres résultats, les forces de l’ordre ont voulu faire croire qu’elles avaient saisi des haches et des cartouches de fusils parmi les opposants au projet, en diffusant vers la presse des images d’une saisie. Cependant en lisant les étiquettes accompagnant ces objets (que les agents ont oublié de flouter), on apprend qu’ils ont été saisis chez un chasseur (difficilement compatible avec le profil d’un militant écologiste) à 120km de la zone de la mobilisation.

Notons que cet important dispositif policier est resté inactif lors que les militants écologiste ont subi une violente agression le soir du 16 juillet, par un commandant de 5 anti-écologistes/pro-agro-industrie. Cette agression a fait deux blessés et des dégâts matériels.

La réquisition du parquet de Bordeaux

La réquisition du parquet de Bordeaux

Le 8 juillet, la metteuse en scène Evguénia Berkovitch et la dramaturge Svetlana Petriïtchouk, ont été condamnée à 6 ans de colonie pénitentiaire par un tribunal militaire de Moscou pour «apologie du terrorisme». Incarcérées depuis mai 2023 pour la pièce de théâtre «Finist, le clair faucon » montée en 2020 qui raconte l’histoire de Russes recrutées sur internet par des islamistes en Syrie et partant les rejoindre pour les épouser. L’un des experts appelé lors du procès s’est appuyé sur le concept de la «déstructologie», une pseudoscience, supposée capable de détecter les phénomènes sociaux dangereux à un stade précoce et ayant trouvé dans l’œuvre des «signes de l’idéologie du féminisme radical» qui serait aussi dangereux que l’État islamique.

Avant son arrestation, Evguénia Berkovitch s’était publiquement prononcée contre l’offensive en Ukraine. Son arrestation serait liée à cette prise de position.

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La canicule a empiré les conditions déjà inhumaines dans les prisons italiennes (surpopulation, manque d’eau et d’hygiène, insalubrité) causant plusieurs suicides ainsi que des morts suspectes (officiellement aussi des suicides). Face à cette situation, des émeutes ont éclaté dans plusieurs prisons (Sollicciano à Florence, Viterbo, Turin, Trieste,…). La répression de ces émeutes a fait plusieurs blessés. Par ailleurs, une personne, Ernesto Mari est morte dans la prison de Trieste au cours d’une révolte qui y a éclaté le jeudi 4 juillet. Les autorités prétendent qu’il s’agirait d’une overdose.

Revolte dans la prison de Sollicciano à Florence

Revolte dans la prison de Sollicciano à Florence

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En avril 2024, l’Office des Étrangers, sur instruction de la Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor, demandait au Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) d’entamer une procédure en vue de retirer le statu de réfugié de Mohammed Khatib coordinateur de Samidoun (association de prisonniers politiques palestiniens).

Ce dernier a donc été convoqué, hier, le 16 juillet 2024, pour une audience devant le CGRA.

L’Office des étrangers a refusé de fournir à Mohammed et à son avocat des preuves et des documents expliquant sur quelle base il cherche à lui retirer son statut et ce, malgré de nombreuses demandes et dépôts auprès du tribunal. Au lieu de cela, le gouvernement belge a insisté sur le fait qu’il n’avait pas besoin de remettre les dossiers du bureau de la “Sureté de l’État”, créant ainsi une forme de “preuve secrète” semblable à celle utilisée pour maintenir les Palestiniens en détention administrative en Palestine occupée.

On apprend cependant dans la presse que Mohammed Khatib est considéré comme un danger pour les relations entre la Belgique et Israël. Ainsi sa dénonciation d’Israël comme un état terroriste, ses positions en faveur de la libération totale de la Palestine (de la mer au Jourdain) ou encore son soutien à la résistance (y compris armée) sont les motifs de cette répression. L’état belge cherche ainsi à criminaliser indirectement les associations auxquels il participe et les opinions politiques que celles-ci défendent.

Plusieurs organisations appellent à l’action pour le soutenir. Vous pouvez lire l’appel sur le site de Samidoun.

Belgique : Les menaces contre Mohammed Khatib se précisent

Belgique : Les menaces contre Mohammed Khatib se précisent