Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Samedi 19 octobre, une manifestation contre le premier G7 de La Défense à Naples vire à l’affrontement avec la police. Le cortège d’activistes, d’étudiants, de collectifs et de centres sociaux a soudainement dévié du chemin autorisé par le commissariat, le cortège a tenté de percer le cordon de sécurité mais a été repoussé par la police. Un millier d’entre eux a traversé le cœur historique de Naples en criant : « Il n’y a pas de zones rouges. Reprenons nos routes. Nous enfreignons toutes les interdictions », bien déterminé à briser le cordon des forces de l’ordre et à se rapprocher le plus possible du Palais Royal où le G7 de la Défense était en cours. Sous une pluie battante, les manifestants ont allumé des fumigènes et des pétards qu’ils ont lancés vers les forces de l’ordre. La police a repoussé le groupe à coups de matraques et eut recours aux gaz lacrymogènes qui a rendu l’air irrespirable et déclenché la fuite des nombreuses personnes. On dénombre 3 blessés légers au sein des forces de l’ordre.

Plus de 50000 personnes ont manifesté aujourd’hui à Bruxelles contre le génocide à Gaza, pour la Palestine et le Liban et, comme à chaque fois, la revendication pour la libération de Georges Abdallah était mise en avant. C’était aussi l’occasion de rappeler que Georges en sera, le 24 octobre prochain, à sa 40e année de prison. Ce 24 octobre est donc l’occasion d’une journée internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah, partout où cela sera possible mais aussi devant la prison Lannemezan où, comme chaque année, une manifestation sera organisée le 26. Il y aura aussi un rassemblement  le 24 à 19h devant l’Hôtel de ville de Paris.

Le ministre de l’Intérieur du Paraguay a annoncé mardi que Cristaldo Mieres, un des dirigeants de la guérilla de l’Armée populaire paraguayenne (PPE) pourrait être mort des suite des blessures reçues en octobre de l’année dernière lors d’un affrontement avec l’armée. Le ministre a cependant admis que le corps n’a pas encore été retrouvé. L’image de Cristaldo Mieres figurait sur les affiches que le gouvernement diffuse dans le cadre d’une nouvelle campagne visant à capturer 14 membres du PPE, pour lesquels il a offert une récompense de 7 milliards de guaraníes (environ 9900 000 dollars) pour toute information conduisant à son arrestation.

Cristaldo Mieres aurait été blessé dans l’affrontement au cours duquel Osvaldo Vallalba, alias »Comandante Alexander », le principal commandant de l’EPP et deux autres membres de la PPE ont été le 23 octobre 2023 dans des combats avec la Force opérationnelle conjointe (FTC) à Cerro Guazú, dans une zone rurale du département d’Amambay. Le ministre de l’intérieur a d’ailleurs annoncé que les autorités étaient « en alerte » à l’occasion du premier anniversaire de la mort de Villalba,

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Le LRPPN, cest le logiciel de rédaction des procédures de la police nationale française. Créé dans les années 90, il n’a cessé d’accumuler les rustines au fil des réformes, sans jamais connaître la refonte profonde dont il aurait besoin. Obsolète, bogué, compliqué, lent et instable, il faut parfois jusqu’à 30 minutes pour l’ouvrir. Et les fréquents plantages obligent les policiers à recommencer de zéro le procès-verbal. De plus, ce logiciel n’est plus adapté aux évolutions de la procédure pénale. De nouvelles mentions obligatoires, de nouveaux droits pour les suspects sont venus s’ajouter au fil des années. Sauf que le LRPPN, lui, n’a pas suivi. Les policiers n’ont pas d’autre choix que de bidouiller, en ajoutant des mentions manuscrites sur les PV informatiques, ce qui est source de nombreux vices de procédure faisant annuler des gardes à vue.

Le ministère de l’Intérieur a bien prévu de remplacer le LRPPN obsolète. Baptisé LPJN (Logiciel de Procédure Judiciaire Numérique), il devrait être plus moderne, ergonomique et interopérable avec les autres outils numériques de la Justice. Mais ce projet ne devrait pas voir le jour avant 2027-2028 au mieux – ou plutôt au pire. En attendant, les policiers pestent et font des memes:

 

Le prisonnier politique plus ancien des Philippines, Gerardo Dela Peña âgé de 85 ans, a retrouvé sa liberté cet été. Dela Peña était un syndicaliste paysan à Bicol. Dans ses jeunes années d’activiste, il a été détenu et torturé par la police et l’armée sous la dictature de Marcos en 1982. Après sa libération, il a présidé la section SELDA (un groupe de défense qui promeut la justice pour les anciens prisonniers politiques voir ici leur FB) de Camarines Norte. Il a continué à militer, travaillant avec diverses autres organisations populaires dans la région, malgré les menaces.

Des militaires l’ont arrêté le 21 mars 2013 et l’ont condamné à l’âge de 75 ans pour de fausses accusations de meurtre. L’armée a accusé d’avoir tué Dela Peña son propre neveu, alors que la NPA avait revendiqué cette exécution. Il a purgé plus de 12 ans de prison. Déjà atteint de surdité, Tatay Gerry souffre également de troubles de la vision, de diabète et d’hypertension. Pendant son incarcération, il a également fait un accident vasculaire cérébral.

Deux membres de la police des frontières indo-tibétaine (ITBP) ont été tués et deux policiers ont été blessés après le déclenchement de l’explosion d’un IED par des guérilleros maoïstes au Chhattisgarh. C’est vers midi samedi, des équipes du 53e bataillon de l’ITBP, de la Force de sécurité des frontières (BSF) et de la Garde de réserve du district retournaient à Narayanpur après avoir mené une opération anti-guérilla à Dhurbeda lorsqu’ils sont tombé dans une embuscade près du village de Kodliyar dans la région d’Abujhmad.

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Lundi 7 octobre, a eu lieu une audience pour Tortuga et Ru, prisonniers antispécistes de l’affaire Susaron (l’incendie, le 19 septembre 2022 de plusieurs camions et de l’entrepot frigorifique de l’entreprise de viande Susaron, à Quilicura, dans le nord de l’agglomération de Santiago- lire le communiqué). L’audience a été décidé de placer Tortu en liberté conditionnelle avec des dures contraintes, mais Ru doit restes en prison.

Après l’audience, Tortu a pu opter pour une peine alternative à l’enfermement, ayant été condamné à cinq ans de liberté conditionnelle avec des dures contraintes (quatre ans pour l’incendie et un an pour la possession de munitions) et il est sorti de prison ce lundi. Dans le cas de Ru, le rapport négatif de l’Administration pénitentiaire a été déterminant, et il a été condamné à cinq ans de peine effective (à purger en prison) pour le « délit » d’incendie. Deux ans après l’action Ita et Tortu sont donc  en liberté conditionnelle avec des dures contraintes, mais deux autres restent en prison : Panda, condamné à quatre ans, et Ru, à cinq.

Des dizaines de membres du syndicat grec de dockers PAME  ( Front Militant de Tous les Travailleurs ) ont bloqué en signe de protestation contre la guerre de Gaza, le chargement d’un conteneur de munitions destiné à Israël. Ce conteneur, arrivé jeudi au port grec du Pirée, contenait 21 tonnes de munitions. « Il est temps de crier haut et fort que nous ne permettrons pas au port du Pirée de devenir un tremplin pour la guerre », peut-on lire dans leur déclaration mise en ligne sur Facebook, ainsi que « Nous nous battons pour la paix… Non à la participation de la Grèce à la guerre ! ». Le navire devait être chargé pour le port de Haïfa en Israël. Les syndicalistes ont scandés des slogans et tagués le container : « Le sang du peuple ne tachera pas nos mains ».

vendredi 18 octobre, flottent sur le toit de la gare Bruxelles Central des drapeaux palestiniens. Ils ont été hissés tôt le matin. La photo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Image manipulée générée par l’IA ? Action militante ? Les avis divergeaient, jusqu’à ce que la SNCB ( Société Nationale des Chemins de fer Belge) confirme en début d’après-midi que la scène est bien réelle sur le réseau X. Dès les faits constatés, l’entreprise a rapidement retiré  les drapeaux. L’action n’a pas été revendiquée, les auteurs ne sont pas identifiés, une enquête est en cours.

Cinq militants de la CGT ont été jugés ce mercredi 16 octobre devant le tribunal correctionnel de Bourges pour dégradations et entrave à la circulation lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en mars 2023. Seul l’un d’eux a été condamné, il devra s’acquitter d’une amende de 300 € avec sursis et à 2.300 € de dommages et intérêts, les quatre autres ont été relaxés de toutes les accusations.

Lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Saint-Florent-sur-Cher, les militants avaient allumé des palettes et des pneus sur un rond-point, un geste qui avait endommagé la chaussée de la RN151, le goudron avait fondu à un endroit. La Direction interdépartementale des routes Centre Ouest (la DIRCO) avait porté plainte. La CGT dénonce un acharnement contre des faits militants, elle a vivement critiqué ce jugement, le syndicat envisage de faire appel.