Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 20 novembre, une opération de la Police militaire de Rondônia (PM-RO) était organisée pour expulser trois camps installés sur le domaine des « Maroins » à Machadinho D’Oeste. Cela a abouti à la mort de quatre paysans et à l’expulsion d’environ 400 familles de ces trois campements, ainsi que des accusations de vols de vêtements, médicaments et objets personnels. La police justifie l’opération en évoquant un prétendu “échange de tirs”, une version contestée par des organisations paysannes. Selon des observateurs locaux, l’expulsion a été menée en violation des procédures légales obligatoires. L’intervention, mobilisant des véhicules blindés, s’inscrit dans une escalade plus large d’actions répressives contre les mouvements de lutte pour la terre (voir notre article).

Le 18 septembre 2025, une soirée en hommage au dirigeant libéral Jean Gol s’est tenue à l’Université de Liège, tandis que de nombreux manifestants se rassemblaient place du Vingt-Août pour protester contre le MR et la présence de son président, Georges-Louis Bouchez. Douze policiers avaient été blessés lors des incidents. Après de longs débats, la Ville vient d’annoncer son intention de déposer une plainte contre X. A travers cette action, le bourgmestre a souligné qu’il voulait empêcher qu’un sentiment d’impunité ne s’installe lors de violences envers la police.

Des collectifs anarchistes appellent à une mobilisation internationale en soutien à Alfredo Cospito, militant emprisonné depuis 2012 et actuellement détenu sous le régime italien de haute sécurité « 41 bis ». Ce régime compte aujourd’hui plus de 700 détenus, dont des révolutionnaires comme des membres des BR-PCC (voir notre article). Le mandat de quatre ans d’Alfredo sous le régime 41 bis expire en mai 2026. Avant de signer le renouvellement, le ministre de la Justice consultera les services antimafia et antiterroriste. Ses soutiens appellent à se mobiliser pour éviter un renouvellement.

Condamné à 23 ans dans le cadre du procès « Scripta Manent », Cospito avait entamé en 2022 une grève de la faim de six mois pour dénoncer ce régime d’isolement. Malgré une forte mobilisation, ses revendications n’ont pas été satisfaites, mais la Cour constitutionnelle lui a permis d’éviter la perpétuité incompressible.  Alors que plusieurs pays, comme la France, s’inspirent du modèle 41 bis (voir notre article), ses soutiens appellent à se mobiliser en soutien à Cospito comme partie intégrante de la lutte contre les politiques carcérales en Europe (voir ici).

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Le prisonnier révolutionnaire Serkan Onur Yılmaz a entamé une grève de la faim illimitée le 11 novembre 2024 pour demander la fermeture des prisons de type « puits » et son transfert vers une prison ordinaire où se trouvent ses camarades. Après 213 jours, sa demande de transfert a été acceptée et il a été déplacé vers la prison de type F de Bolu. Yılmaz a ensuite poursuivi son action en soutien aux détenus restés dans les prisons de type « puits » qui sont connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines. Après 375 jours de grève de la faim, Yılmaz a suspendu sa grève le 21 novembre 2025, tout en soulignant son engagement à poursuivre le combat et soutenir celui de ses camarades toujours mobilisés.

Un tribunal de Delhi a entendu ce lundi les graves accusations de plusieurs manifestants arrêtés dimanche lors de la manifestation contre la pollution atmosphérique à Delhi. Plusieurs ont été agressés pendant leur garde à vue. Des manifestantes ont également été victimes d’attouchements de la part de policiers. Ces accusations ont été formulées lors d’une audience privée, hors de la présence de la police. Les manifestants ont déclaré avoir des marques de blessures et les ont montrées au tribunal. L’un d’eux a affirmé que la police les avait emmenés dans un poste et les avait battus, tandis qu’un autre a déclaré avoir été agressé à la poitrine, au dos et au ventre. Aucun journaliste n’a été autorisé à entrer dans la salle d’audience pendant l’audience.

Les arrestations avaient fait suite principalement à une plainte déposée au commissariat de Parliament Street concernant des affiches et des slogans brandis dimanche en soutien à Madvi Hidma, le commandant maoïste abattu récemment en Andhra Pradesh (voir ici). Dix-sept accusés, dont onze femmes, ont comparu devant le juge d’instruction Sahil Monga à Patiala House. La police de Delhi a déclaré au tribunal que les manifestants avaient utilisé du gaz poivre contre les policiers. Deux plaintes ont été déposées concernant la manifestation de dimanche, l’une à Kartavya Path et l’autre au commissariat de Parliament Street. Dans le cadre de ces deux affaires, dix-sept accusés ont été placés en détention provisoire pour trois jours. Ils seront présentés devant le tribunal le 27 novembre.

Mise à jour le 25/11 : Ce sont au total 22 manifestant·es qui ont été arrêté·es devant la fameuse Porte de l’Inde pour avoir brandi des affiches d’hommage au commandant maoïste adivasi Madvi Hidma

Dossier(s): Inde-Népal Tags:

L’Université Paris-Nanterre a récemment empêché la tenue d’une table ronde consacrée à une « approche historique et pédagogique de la Palestine », pourtant déposée dans les délais par la FSE et EMF, qui avaient même modifié le panel pour répondre aux demandes de l’établissement. Plusieurs organisations du campus dénoncent le recours à la prétendue « neutralité » universitaire pour filtrer les discours autorisés et faire taire les voix critiques, en particulier celles exprimant leur soutien au peuple palestinien.

Au moins 90 personnes ont été interpellées samedi 22 novembre à Londres lors d’une manifestation en soutien à Palestine Action, un groupe interdit depuis juillet après son inscription sur la liste des organisations considérées comme “terroristes” au Royaume-Uni (voir notre article). Le rassemblement, organisé par le collectif Defend Our Juries à Tavistock Square, visait à dénoncer cette interdiction. Des participants ont été interpellés pour avoir brandi des pancartes considérées comme un soutien à l’organisation proscrite. Plus de 2000 personnes ont été interpellées pour des motifs similaires depuis le mois de juillet dernier. Les arrestations interviennent à l’approche d’un examen judiciaire prévu du 25 au 27 novembre, qui pourrait remettre en cause la qualification de Palestine Action comme « groupe terroriste ».

À l’Université Polytechnique des Hauts-de-France de Valenciennes, la présidence de l’établissement a invalidé la liste pour le Conseil d’Administration de la Coordination Étudiante aux élections aux conseils centraux. Des étudiants de cette organisation syndicale de gauche rapportent également avoir été expulsés de plusieurs bâtiments alors qu’ils distribuaient des tracts durant la campagne. Cette situation survient quelques semaines après que l’Union Étudiante a été confrontée à une décision similaire de la présidence d’Avignon Université (voir notre article).

Ayberk Demirdögen, engagé dans une grève de la faim illimitée, connait une forte dégradation de son état de santé, évoquant des symptômes compatibles avec une possible crise cardiaque, dont pertes de connaissance, douleurs thoraciques, troubles respiratoires et baisse sévère du pouls. Ses soutiens indiquent qu’il a été inconscient plusieurs heures et souffre de problèmes de sommeil depuis plusieurs jours, bien que ses constantes vitales se soient récemment stabilisées. Ils affirment que les autorités turques n’ont pas répondu à ses demandes concernant des transferts et le droit à des visites, tandis qu’ils appellent à développer la solidarité avec les différents prisonniers en grève de la faim contre les prisons de type puits (voir notre article).

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

L’autrice italienne Elena Mistrello raconte avoir été arrêtée à son arrivée à Toulouse, où elle devait participer au festival BD Colomiers, puis immédiatement renvoyée vers Milan sur ordre des autorités françaises, informée qu’elle serait considérée comme une « menace grave pour l’ordre public » et frappée d’une interdiction d’entrée. Malgré la présentation de son invitation professionnelle, ses explications n’ont pas été prises en compte et le motif de ce refus n’a pas été explicité.