Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mardi 14 avril, la police française à frapper à la porte d’un appartement marseillais sur la façade duquel était affiché depuis 15 jours une banderole avec le slogan « Macron on t’attend à la sortie ». Elle a demandé que cette banderole soit retirée et a pris la carte d’identité d’un des habitant. Les policiers ont également dit qu’une main courante serait déposée sans préciser par qui.

La banderole affichée sur la façade

La banderole affichée sur la façade

Dimanche 12 avril, le ministère de l’intérieur de la République française a lancé un appel d’offre de 3,5 millions d’euros pour acquérir 651 drones pour surveiller la population. Certains des drones seront même dotés de capteurs thermiques. Divisé en trois lots on y trouve : 1,8 million d’euros pour 565 « micro-drones du quotidien », 1,58 million d’euros pour 66 « drones de capacité nationale » et 175 000 d’euros pour 20 « nano-drones spécialisés ». Début mars, l’état avait commandé pour 3,6 millions d’euros de gaz lacrymogène.

Plus d’infos ici et ici.

Un extrait de l'appel d'offre

Aujourd’hui, l’ELN a refusé la proposition du gouvernement de Ivan Duque de nommer Francisco Galan et Felipe Torres comme médiateurs dont le rôle serait de trouver un moyen de reprendre les négociations de paix. Les deux hommes sont en effet des repentis qui avaient précédemment appartenu à la guérilla. L’ELN estime donc qu’ils ne seront pas neutres.

Felipe Torres, de son vrai nom Carlos Arturo Velandia, est un ancien commandant de l’ELN, membre de celle-ci entre 1972 et 1994. Alors qu’il était membre du commandement central de la guérilla, il a été arrêté et a passé 10 ans en prison. Il condamne maintenant fermement les modes d’actions de l’ELN.
Francisco Galan est l’un des membres fondateurs de l’ELN. Cet ancien membre du commandement central de la guérilla a été arrêté en 1992 et a passé 30 ans en prison. Il ne croit plus que les objectifs politiques de l’ELN puissent être atteints par la lutte armée.

Combattants de l'ELN

 

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Lundi 13 avril, les prisonniers la prison de Yaoundé Kondengui se sont révoltés, juste après le décès de six personnes soupçonnées malades du coronavirus. Les prisonniers ont dénoncé l’absence de mesures sanitaires pour les protéger du Coronavirus. Ils affirment que l’infirmerie est pleine à craquer avec une centaine de malades. Des militaires se sont déployés en nombre autour de la prison. Il s’agit principalement des éléments du Groupement Spécial d’Opérations (Gso). Prévue pour moins de 800 prisonniers, la prison de Yaoundé-Kondengui en accueille au moins 5000.

Prison Centrale de Yaoude Kondegui

Prison Centrale de Yaoude Kondegui

Samedi 11 avril, le prisonnier anarchiste Ilya Romanov est sorti de prison suite à la décision du tribunal de Zubovo-Polyanski (de la République de Mordovie) de le libérer pour raison de santé. En 2015, il a été condamné à 10 ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « préparation d’un attaque terroriste ». Il avait été arrêté au petit matin du 26 octobre 2013 dans la ville de Nijni-Novgorod après l’explosion prématurée d’un engin artisanal près de la commission militaire de la ville. Cette explosée lui avait couté son poing gauche qui avait du être amputé (voir notre article).

Ilya Romanov à sa sortie de prison

Les autorités sont dépassées par le nombre de travailleurs saisonniers sans domicile depuis le confinement en Inde. Samedi 11 avril, une émeute a éclaté dans un des centres qui tente de les héberger à New Delhi, près de la rivière Yamuna. Trois bâtiments y ont été incendiés par leurs occupants. Ce refuge accueillait des travailleurs journaliers sans aucune ressource et incapables de regagner leurs campagnes, alors que l’activité économique et les transports sont paralysés en Inde. Prévu pour une centaine de personnes, il en hébergeait et alimentait des milliers de façon chaotique depuis le confinement. Vendredi, des affrontements entre le personnel et les occupants avaient éclaté autour de la nourriture. La police était alors intervenue brutalement et quatre ouvriers avaient sauté dans la rivière. L’un d’entre eux s’y était noyé, ce qui avait en retour fait exploser la contestation le lendemain.Samedi soir, le feu était maîtrisé et la police a annoncé avoir arrêté six émeutiers. Plus de 200 centres tentent ainsi de gérer l’urgence sociale dans la capitale indienne, mais la problématique traverse tout le pays. Dans l’État du Gujarat, des centaines de travailleurs migrants se sont révoltés vendredi soir et ont mis le feu à des voitures pour réclamer un toit et de la nourriture.

L'incendie du refuge à Dehli

Dossier(s): Confinement Inde-Népal Tags:

Vendredi comme plus tôt dans la semaine, les habitants confinés de Choloma (département de Cortés) ont manifesté pour exiger que le gouvernement central leur fournisse de la nourriture. Les manifestants ont brûlé des pneus et érigé des barricades aux entrées du quartier de López Arellano, car les autorités n’ont pas respecté la promesse de distribuer les « colis de solidarité » contenant des produits alimentaires. « Ce n’est pas le virus qui va nous tuer, mais la faim », ont protesté les habitants. Des renforts de police sont venus dans la région pour dissiper la manifestation et mettre fin au pillage d’un supermarché et d’autres entreprises.

Emeute de la faim à Choloma

 

Samedi 11 avril , les migrants emprisonnés du Centre de Rétention Administrative 2 du Mesnil-Amelot (CRA ont occupé la cour du bâtiment et ont bloqué la promenade aux cris de “liberté !”. Ils ont ensuite jeté leurs matelas dans la cours afin d’occuper celle-ci mais, la police les a confisqué. Depuis le début de l’urgence sanitaire les personnes enfermées demandent à être libérées face à la fermeture des frontières. Ils dénoncent le fait qu’aucune mesure sanitaire ne soit prise pour empêcher la propagation du virus à l’intérieur du camp et que les policiers de la Police Aux Frontières (PAF) entrent et sortent de la prison pour sans-papiers au risque d’y amener le virus. La révolte a été réprimée par un dispositif policier important (100 policiers mobilisés dont des CRS) et 8 migrant·es prisonniers, considérés comme meneurs, ont été transféré dans d’autre CRA. Parmi eux, 3 personnes ont été transférées au CRA de Oissel où les migrants prisonniers ont entamé une grève de la faim. Plus d’infos ici.

Le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot

Le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot