Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

À l’issue des résultats électoraux du 7 juillet, plusieurs cortèges et rassemblements ont défilé dans les rues et réprimé par les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Des feux d’artifice ont été tiré par des manifestants, qui ont également jeté des bouteilles et cocktails Molotov en direction des forces de l’ordre.
À Paris des heurts ont éclaté dans la capitale aux abords de la place de la République, des tentatives de barricades ont été mise en place par les manifestants. À Rennes, 31 personnes auraient été arrêtées dans la soirée du 7 juillet.

Les élections communales auront lieu le 13 octobre prochain en Belgique. Boris Dillès, issu du parti Mouvement Réformateur (MR, droite), bourgmestre en place de la commune bruxelloise d’Uccle, lance la sienne avec cette publication distribuée dans toutes les boîtes aux lettres de sa commune d’environ 86.000 habitants.

Boris Dillès, bourgmestre d'Uccle en train de commander la répression d'une manifestation pro-palestinienne

Boris Dillès, bourgmestre d’Uccle en train de commander la répression d’une manifestation pro-palestinienne

Dillès figure debout, à droite, sur la photo de couverture de ce tract prise lors d’une manifestation de solidarité avec la population de Gaza devant l’ambassade d’Israël située sur le territoire de sa commune, le 28 mai dernier. Il y a commandé personnellement la répression « préventive » au prétexte que cette manifestation n’avait pas été autorisée.

Durant cette répression, des manifestant.e.s ont subi des dégâts aux yeux en raison des gaz lacrymogènes, l’un d’eux a fait un malaise et une étudiante avait dû subir une opération à un des yeux après avoir reçu un jet de canon à eau au visage. Nous vous en parlions dans cet article.

À moins d’un mois des élections présidentielles au Venezuela, le président Nicolas Maduro a fait ouvrir une enquête suite aux messages envoyés par un groupe paramilitaire colombien dénonçant des menaces de déstabilisations du pays à la veille des élections.

Le groupe paramilitaire Autodefensa Conquistadores de la Sierra (ACSN) aurait été contacté par le droite vénézuélienne afin d’entrer dans le pays pour « porter atteinte à l’infrastructure électrique, agir contre le président candidat Nicolas Maduro, agir s’il était réélu en (s’) infiltrant dans des manifestations et en créant le chaos dans les rues ».

Autodefensas Conquistadores de la SIerra

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Vendredi 5 juillet, les forces d’occupation ont mené un raid à Jénine (Cisjordanie) commençant par une frappe d’un drone qui a tué 5 personnes. Deux personnes ont été tuée par les troupes terrestres (pour un total de 7 morts). On ignore si celles-ci faisaient partie de la résistance armée (comme le prétend les forces d’occupation) ou non. Les raids des forces d’occupation et les exactions des colons se sont multipliés depuis le 7 octobre (voir nos articles ici et ici), en parallèle du génocide dans la bande de Gaza (où l’armée israélienne a tué 38.098 personnes à ce jour).

Bulldozers de l'armée israélienne lors du raid à Jénine du vendredi 5 juillet 2024

Bulldozers de l’armée israélienne lors du raid à Jénine du vendredi 5 juillet 2024

Des émeutes ont éclaté dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 juillet à Kaédi suite à l’annonce de la victoire du président sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani aux élections présidentielles (des résultats contestés par le principal candidat d’opposition, le militant anti-esclavage Biram Dah Abeid). Un nombre important de manifestant·es ont été arrêté·es, dont trois sont morts en détention dans des circonstances qui n’ont pas été clarifiées par le ministère de l’intérieur.

Émeute en Mauritanie

Émeute en Mauritanie

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Début 2024, le fort de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), qui abritait, l’ancienne École de formation des pompiers de Paris, a été mis à la disposition de la Préfecture de Police (conformément à une décision prise en 2022). Celle-ci y a ouvert un nouveau centre de formation au maintien de l’ordre pour permettre à la « Direction de l’ordre public et de la circulation » (DOPC) de muscler ses troupes. Nous avons la confirmation que celui-ci est opérationnel puisqu’un entrainement s’y est déroulé mardi.

Jusqu’à présent, ces unités devaient se rendre loin ou sur des lieux qui ne leur appartiennent pas : l’ancien hippodrome de Bondoufle (Essonne), le fort de l’Est à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le centre national de la gendarmerie à Saint-Astier (Dordogne), etc. Désormais, le fort de Villeneuve-Saint-Georges est à portée de main pour entraîner les compagnies d’intervention (CI) de la DOPC à la répression des émeutes et des manifestations.

Le fort sert également de terrain de jeu aux brigades anticriminalité (BAC), à la BRI (brigade de recherche et d’intervention), à l’unité drones, aux compagnies de sécurisation et d’intervention (CSI) de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), au laboratoire central de la PP, etc

De quoi y mener des formations « progression en milieu confiné », y simuler des tueries de masse, s’y entraîner avec le Samu, etc. Le fort se prête particulièrement bien à de tels exercices, de jour comme de nuit : suffisamment vaste pour simuler des points de départ et d’arrivée de manifestations, disposant de terrains variés (places ouvertes, douves, tunnels, tribunes, bâtiments…), pouvant accueillir des véhicules, assez éloigné des habitations pour y utiliser des détonations et du gaz lacrymogène, etc.

Des policiers s'entraînent à mener une charge contre les manifestants

Des policiers s’entraînent à mener une charge contre les manifestants

Jeudi 4 juillet (jour de la fête nationale états-unienne), une manifestation pro-palestinienne réunissant plusieurs centaines de personnes se déroulait dans le centre de Philadelphie. Certains manifestant·es ont brulé plusieurs drapeaux, dont celui des États-Unis. La manifestation s’est ensuite heurtée à un dispositif policier important stationné dans les rues adjacentes, menant à 6 arrestations.

Manifestant·es pro-palestinien·nes brulant des drapeaux états-uniens à Philadelphie

Manifestant·es pro-palestinien·nes brulant des drapeaux états-uniens à Philadelphie

Le mardi 2 juillet, de nouvelles manifestations se sont déroulées au Kenya (voir nos articles précédents ici et ici) avec l’arrestation de 272 personnes dans le pays. Bien que le projet de loi, source de la contestation, ait été retiré, les manifestations se poursuivent contre le président. Les policiers anti-émeutes ont chargé avec des gaz lacrymogènes contre les manifestants. Des pillages et des dégâts ont eu lieu dans certaines villes. Depuis le début des manifestations, 39 personnes ont été tuées et 361 blessées.

 

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Le 29 et 30 juin, se tenait à Essen le congrès annuel du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Le samedi 29 juin, des affrontements ont eu lieu entre policiers et manifestants venus s’opposer à la tenue de la conférence. Plus de 100 000 manifestant.es étaient attendu.es à Essen ce week-end là pour bloquer l’accès au lieu du congrès où environ 600 délégué.es de l’AfD étaient attendu.es. Plusieurs policiers furent blessés lors des affrontements et des manifestant.es arrêté.es. La ville d’Essen avait tenté depuis plusieurs mois d’empêcher la tenue du congrès, mais les demandes ont été débouté par le tribunal.

La police kenyane a tiré jeudi des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur des manifestants dans la capitale, Nairobi. Des manifestants se sont dirigés vers le quartier central des affaires de Nairobi, tandis que des soldats et des policiers déployés en tenue anti-émeute bloquaient l’accès aux routes menant à la State House – le bureau du président William Ruto – et au Parlement. S’adressant à la nation mercredi, le président Ruto a défendu la décision d’augmenter les taxes sur les produits de base tels que le pain et l’huile de cuisson, affirmant que cela était nécessaire pour réduire l’énorme dette du pays, qui s’élève à près de 80 milliards de dollars. Mais il a admis que l’opinion publique n’avait pas soutenu le projet de loi de finances et avait décidé de ne pas le signer. Le président s’exprimait au lendemain de la mort de plus de 20 personnes lors de manifestations contre le projet de loi, qui ont conduit à des affrontements avec la police.

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