Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Une militante du PCI(maoïste) a été tuée lundi par les forces de sécurité dans la région de Bijapur, au sud de l’état du Chhattisgarh. La fusillade a eu lieu près de Tekulgundem, à environ 16 km de Basaguda. La version officielle affirme qu’il s’agit d’une fusillade, mais les apparence plaident pour une exécution extra-judiciaire. Ces tirs sont survenus lors d’une opération anti-guérilla menée par les paramilitaires de la CRPF, dont des membres de son unité d’élite CoBRA, et les forces de police de Basaguda.

Commandos COBRA de la CRPF à l'entraînement

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Samedi 18 janvier, Clément F. était arrêté lors de l’acte 62 des Gilets Jaunes. Lors de son arrestation, un policier de la brigade de la répression de l’action violente (BRAV) lui a mis plusieurs coups de poing alors qu’il avait déjà été mis au sol (voir notre article). Il avait par ailleurs déjà été blessé au crâne par une charge policière. Il ensuite été placé en garde à vue samedi après sa violente interpellation et a été déféré au parquet de Paris. Il sera jugé ultérieurement pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique », « rébellion et participation à un groupement formé en vue de commettre des violences et des dégradations ». En attendant le procès du manifestant, dont la date est encore inconnue, le parquet va requérir sa mise en liberté sous contrôle judiciaire. Le procureur envisage cependant de le juger en comparution immédiate. Par ailleurs, trois policiers participant à son arrestation ont porté plainte pour « violences volontaires » car il accuse le militant d’avoir craché son sang sur un policier.

Gilets Jaunes acte 62

Gilets Jaunes acte 62

Samedi 18 janvier, les militant·es d’Extinction Rebellion ont mené une série d’actions lors du salon de l’auto à Bruxelles. Certains d’entre eux ont grimpé sur une plate-forme de l’entrée principale afin de remplacer la publicité automobile par une bannière sur laquelle était écrit « Stop CO2 emissions ». Certains se sont notamment enchaînés au volant des voitures exposées alors d’autres taguaient. Certaines voitures ont également été aspergés de faux sang. La police a arrêté 185 personnes. Environ 150 militant·es ont reçu chacun une amende de 2.000 euros et seront poursuivis en justice.

Arrestation d'une militante d'Extinction Rebellion lors du salon de l'auto à Bruxelles

Arrestation d’une militante d’Extinction Rebellion lors du salon de l’auto à Bruxelles

Pour le deuxième soir consécutif, des centaines de manifestants se sont rassemblés dimanche dans le centre-ville de Beyrouth, à l’entrée d’une avenue menant au Parlement. Aux cris de « Révolution, Révolution », ils ont jeté des pierres et des pétards sur les policiers bloquant l’avenue. Ces derniers ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Les affrontements de samedi et de dimanche ont blessé plus de 500 personnes, au moins quarante-cinq manifestants ont été hospitalisés, dont plusieurs avec des fractures du crâne. Les policiers sont venus les arrêter et maltraiter des manifestants blessés jusque dans les hôpitaux. Dimanche en fin de soirée et face au nuage de gaz lacrymogène et aux pluies diluviennes, les manifestants se sont retirés du principal point de rassemblement et les heurts ont cessé, tandis que les policiers tabassaient les manifestants arrêtés dans leurs locaux.  En trois mois de contestation, la colère n’a fait que grandir parmi les manifestants qui fustigent l’inertie des dirigeants, ont été d’une violence inédite depuis le début, le 17 octobre, de la contestation contre une classe politique corrompue.

Arrestation d'un manifestant dimanche à Beyrouth

Parmi les manifestations, des initiatives et des appels pour la libération de Georges Abdallah, comme ici, samedi soir, devant l’association des banques libanaises:

Quelques dizaines de manifestant·e·s étaient rassemblé·e·s ce 19 janvier devant l’ambassade du Liban à Bruxelles, en soutien aux luttes des peuples libanais et palestinien, pour la libération de Georges Abdallah et Ahmad Sa’adat. Le rassemblement faisait suite à un appel international lancé par le SRI, Samidoun et le Secours Rouge Arabe pour ce 19 janvier, ainsi qu’à l’appel à une semaine d’actions solidaires avec Ahmad Sa’adat. Georges Abdallah, militant révolutionnaire libanais, est emprisonné depuis 35 ans en France pour avoir participé à des actions contre le Mossad et la CIA à Paris. Il se retrouve aujourd’hui parmi les symboles de la révolte populaire qui secoue le Liban.

Une société américaine possède une base de données de 3 milliards de photos qui ont été mises à la disposition de plus de 600 services de police et entreprises privées depuis l’année dernière. Clearview AI a collecté ces photos sur des millions de sites internet publics, tels que Facebook, Youtube et Twitter. En transmettant une photo à Clearview, on peut obtenir d’autres clichés de la même personne, avec les liens de publication. L’entreprise indique qu’elle a 600 clients, sans fournir de détails sur leur identité. Sur son site internet, seuls les propos élogieux d’un détective de la brigade des moeurs de la police canadienne sont mentionnés. Avec 3 milliards de photos, Clearview AI dépasserait de loin les bases de données similaires utilisées pour la reconnaissance faciale.

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Édit 20/01/2020 : #Taha Bouhafs a été remis en liberté le 18 janvier. La juge d’instruction n’a pas suivi le parquet qui demandait la mise en examen du journaliste.

Vendredi 17 janvier, la présence du président Macron était signalée sur Twitter par un journaliste à un spectacle au théâtre des bouffes du Nord à Paris. Une manifestation spontanée s’est très rapidement formée et les manifestant·es ont tenté de pénétrer dans le théâtre avant d’être repoussé·es par la police. Macron a cependant dû être exfiltré. Le journaliste Taha Bouhafs qui avait signalé la présence du président a été placé en garde à vue dans la nuit pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations ».

Le lendemain s’est déroulé l’acte 62 des Gilets Jaunes. La manifestation parisienne a rassemblé quelques 10 000 personnes. La police a chargé la manifestation faisant usage de matraques et de coups de pieds dans la tête des manifestant·es. Des affrontements ont ensuite eut lieu à la Gare de Lyon où des manifestant·es ont incendié une baraque de chantier au son de « Allumer le feu » de Johnny Hallyday. Par ailleurs, plusieurs vidéos circulent montrant un policier frappant un manifestant déjà à terre et le visage en sang. Au total, on signale 59 arrestations. Des mobilisations ont également eu lieu dans de nombreuses villes de France : à Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse, ou encore Clermont-Ferrand.

Gilets Jaunes acte 62

Gilets Jaunes acte 62

Vendredi 17 janvier, l’entreprise Apple a publié un rapport dans lequel elle annonce avoir reçu un nombre record de 3 619 demandes d’informations du gouvernement états-unien au cours du premier semestre 2019. Ces demandes, en hausse de 36% par rapport au semestre précédent, concernaient plus de 15 301 comptes clients, un autre record. Apple a déclaré qu’elle avait accédé à 90% de ces demandes (contre 88% le semestre précédent), qui demandaient généralement les détails du compte iTunes ou iCloud des clients et parfois leurs données iCloud. Les demandes de compte sont envoyées lorsque des responsables judiciaires soupçonnent une activité illégale. Ils recherchent généralement les détails des comptes iTunes ou iCloud des clients, tels qu’un nom et une adresse et, parfois, du contenu iCloud, comme des photos stockées, des e-mails, des sauvegardes d’appareils iOS, des contacts ou des calendriers.

Plusieurs responsables politiques et judiciaires voudraient cependant que Apple fasse plus pour aider la police à résoudre ses enquêtes notamment en créant une porte dérobée permettant aux enquêteurs d’accéder aux contenus chiffrés des appareils. Toutefois plusieurs experts en sécurité soutiennent que le gouvernement a déjà la possibilité d’accéder à des appareils cryptés sans l’aide d’Apple.

Le siège d'Apple à Cupertino, en Californie

Le siège d’Apple à Cupertino, en Californie

La Cour de Cassation italienne a confirmé vendredi la validité de la libération en juillet de Carola Rackete. La capitaine allemande du navire humanitaire Sea Watch 3 avait accosté de force sur l’île de Lampedusa avec 42 migrants rescapés à son bord. La cour a rejeté le recours que le parquet avait formé à la suite de la libération de Carola Rackete, et doit désormais déposer ses motivations dans un délai de 30 jours. À l’issue de l’accostage, Carola Rackete avait été placée aux arrêts domiciliaires et présentée à un juge début juillet. Ce dernier avait alors décidé de la libérer estimant que la jeune femme avait fait simplement son devoir en sauvant des vies humaines.

Immobilisé par la justice pendant plusieurs mois, le Sea Watch 3 a, depuis, repris ses sauvetages au large de la Libye avec d’autres capitaines à son bord. Les dernières opérations de sauvetage en date, survenues il y a à peine quelques jours, lui ont permis de secourir 119 migrants. Après une escale technique, la navire remettra le cap vers la Libye d’ici quelques jours. Le verdict concernant Carola Rackete intervient 10 jours après qu’une cour d’appel maltaise a annulé la condamnation d’un autre capitaine allemand officiant pour l’ONG Lifeline. La justice a estimé que Claus Peter Reisch, capitaine du navire du même nom que l’ONG, n’avait aucune intention criminelle lorsqu’il est entré dans les eaux maltaises avec plus de 200 rescapés à son bord en juin dernier.

Carola Rackete

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Le 11 janvier, une action de guérilla urbaine revendiquée par l’ « Unité de Vengeance Martyr Sorxwin Roboski » a incendié une usine qui fabrique des vêtements militaires pour l’armée turque dans la zone industrielle PİK Dökümcüler, dans le quartier de Başakşehir, à Istanbul. 8 minibus appartenant à l’usine ont aussi été détruits à la suite de cette action. Au même moment, d’autres combattants ont attaqué une autre usine dans la même zone industrielle. Cette usine fabriquait des équipements pour les véhicules militaires. L’usine, d’une superficie de milliers de mètres carrés, a elle aussi été complètement détruite, ainsi que de de nombreux véhicules appartenant à l’armée. Le propriétaire de l’usine a été exécuté.

Une des deux usines incendiées à Istanbul