Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le camp de concentration de Buchenwald était l’un des plus grands du territoire allemand. Il devint également un lieu central d’emprisonnement politique : les communistes en particulier y furent incarcérés. Ernst Thälmann, dirigeant de longue date du Parti communiste allemand, y fut exécuté en 1944 sur ordre direct de Hitler. Au cours des dernières années, la culture mémorielle de Buchenwald s’est complètement alignée sur la doctrine officielle de l’Allemagne selon laquelle le soutien inconditionnel à Israël est un pilier essentiel de l’identité de l’État allemand. En août 2024, les visiteurs portant des t-shirts arborant des symboles palestiniens et des keffiehs ont été bloqués et ont dû attendre longtemps avant de pouvoir accéder au mémorial, où ils étaient venus rendre hommage à Ernst Thälmann. En avril 2025, lors de la commémoration officielle de la libération du camp, l’interdiction s’est élargie : aucune personne arborant des symboles palestiniens, soviétiques ou russes n’a été autorisée à y participer. À peine trois mois plus tard, une note interne du Mémorial qualifiait le keffieh d’« antisémite », tout comme d’autres symboles comme la pastèque et la clé (symbole du retour des réfugiés palestiniens). Il mettait également sur liste noire le mouvement BDS et plusieurs organisations de gauche. Une militante communiste visée par ces mesures a porté plainte contre l’institution. Mais en juillet 2025, le tribunal a rendu une décision préliminaire en faveur du Mémorial. Dans le cadre d’une procédure accélérée, les juges ont admis l’argument selon lequel il n’y avait pas d’interdiction générale du keffieh, même si la note divulguée la qualifiait explicitement d’« antisémite ». De fait, le tribunal a approuvé la politique du Mémorial tout en niant l’existence d’une telle politique.

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Le réseau social TikTok a annoncé samedi suspendre pour « quelques jours » sa fonctionnalité « live » en Indonésie, en raison des manifestations qui se déroulent depuis plusieurs jours dans le pays. Exacerbées par les avantages aux députés et les inégalités sociales, les manifestations se sont intensifiées et étendues à travers le pays après l’homicide d’une personne par la police (voir notre article). Depuis, au moins trois personnes ont été tuées et quatre blessées à Makassar, la plus grande ville de l’île orientale des Célèbes, vendredi soir, après que des manifestants ont mis le feu à un bâtiment public.

Le régime iranien restreint plus sévèrement les libertés individuelles et syndicales à travers le Rojhilat (région kurde d’Iran) où 14 enseignants kurdes viennent d’être réprimés par le ministère de l’Éducation pour leurs activités syndicales. Le Syndicat des enseignants du Kurdistan a annoncé l’identité et les sanctions disciplinaires des 14 enseignants dans deux communiqués datés des 19 et 20 août 2025 comme suit : Nasrin Karimi (mise à la retraite forcée avec rétrogradation de deux grades) ; Leyla Zarei (révocation du poste de vice-présidente de l’école et mise à la retraite forcée avec rétrogradation d’un grade) ; Salah Haji-Mirzaei (suspension d’un an) ; Faysal Nouri (exil de cinq ans dans la province de Kermanshah) ; Majid Karimi (licenciement et exclusion permanente de la fonction publique) ; Ghiyas Nemati (licenciement permanent du ministère de l’Éducation) ; Shahram Karimi (suspension de six mois) ; Loghman Allah-Moradi (suspension d’un an) ; Soleyman Abdi (mise à la retraite forcée avec rétrogradation de deux grades) ; Omid Shah-Mohammadi (licenciement permanent de la fonction publique) ; Hiwa Ghoreishi (licenciement du ministère de l’Éducation) ; Kaveh Mohammadzadeh (licenciement du ministère de l’Éducation) ; Parviz Ahsani (licenciement du ministère de l’Éducation) ; et un autre enseignant dont le nom n’a pas été publié pour certaines considérations, qui a également été licencié.

Secrétaire adjoint de la CGT de la blanchisserie du CHU de Bordeaux, Nicolas Perez est convoqué ce mardi 2 septembre pour un entretien préalable à une sanction disciplinaire. Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir gardé sa veste ouverte pendant une période de canicule. Symbole d’une répression anti-syndicale croissante, ses soutiens appellent à se réunir nombreux le mardi 2 septembre à 15h30 devant l’entrée principale de l’hôpital Haut Leveque à Bordeaux.

Détenus à la prison de haute sécurité de type F de Bolu, Deniz Güzel et Bülent Güneş ont été libérés ce jeudi 21 août. Deniz Güzel a été arrêté à Çewlîg en 1992 et jugé par la Cour de sûreté de l’État, puis condamné à la réclusion à perpétuité pour « atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État ». La libération de Güzel a été bloquée, bien qu’il ait purgé 30 ans de sa peine, parce qu’il a notamment refusé de se repentir. Arrêté en 1993, la libération de Güneş a également été bloquée par les autorités pénitentiaires durant plusieurs années. À leur sortie de prison, ils ont été accueillis par des amis, des membres de leurs familles et des camarades.

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Vendredi 29 août, plusieurs ONG internationales affirment que plus de 37 000 personnes ont été officiellement enregistrées comme disparues en Syrie au cours des 14 dernières années, soulignant que le nombre réel est probablement bien plus élevé. Il est estimé à 100 000 par des ONG. Nombre de ces personnes ont été victimes de disparitions forcées, de détentions arbitraires ou d’enlèvements par le régime de Bachar Al Assad et différents groupes armés d’opposition.

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Dans les rues de Toulouse, plusieurs affiches sont apparues dans les abribus de la ville pour exiger la libération de toustes les prisonnier·es anarchistes à l’image de Nikos Maziotis en Grèce, Monica Caballero au Chili, Alfredo Cospito en Italie ou encore Alexander Snezhkov en Russie. Cette action a lieu dans le cadre de la Semaine internationale de solidarité avec les prisonnier·es anarchistes qui est organisée du 23 au 30 août 2025 (voir notre article). Dans ce cadre, plusieurs activités ont déjà eu lieu cette semaine à Bristol, Potsdam, Dresde ou encore Hambourg.

Après sa sortie de l’hôpital de la gendarmerie il y a quelques jours, Mauricio Hernández Norambuena attendait d’être transféré au complexe pénitentiaire de Rancagua, où il purge sa peine (voir notre article). En arrivant pour lui rendre visite, sa famille a appris qu’il avait été transféré le 29 août à l’Établissement Pénitentiaire Spécial de Haute Sécurité (REPAS), sans aucune raison pour ce changement d’établissement. Ce lieu a une politique d’isolement stricte, où les détenus n’ont pas de visites en personne, seulement deux heures d’accès à la cour, aucune visite d’amis et aucun accès aux activités sportives ou culturelles.