Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vendredi 15 août, environ 120 personnes ont participé à un rassemblement fortement défendu par la police du groupe transphobe Women Will Speak sur les marches du Parlement à Melbourne. 80 contre-manifestant·es ont été violemment réprimé·es par les forces de l’ordre. Les agents ont fait usage de sprays au poivre, de coups de matraque auxquels les militant·es ont répondu par des coups de parapluie. Quatre contre-manifestant·es ont été arrêté·es, l’un d’entre iels a été accusé·e d’agression envers la police et a été libéré·e sous caution avant de devoir comparaître devant un tribunal à une date ultérieure, un·e autre était en possession de fusées éclairantes lors de son arrestation. À la suite de ces interpellations, les forces de l’ordre ont procédé à 145 perquisitions afin de retrouver des armes, l’opération n’a donnée aucun résultat.

Arrêtée le 5 décembre 2023, détenue au secret, soumise à des actes de torture et à des aveux forcés, accusée de « propagande contre l’État », requalifiée en « rébellion armée », la syndicaliste kurde Sharife Mohammadi avait été condamnée à mort le 4 juillet 2024 (voir notre article). La Cour suprême avait annulé ce verdict le 12 octobre 2024, invoquant des vices de procédure et renvoyant l’affaire pour un nouveau procès. Suite à ce nouveau procès, la peine de mort a été confirmée en février 2024 (voir nos aricle ici et ici). Ce 16 juillet, la Cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort. L’exécution pourrait se produire à tout moment.

Les autorités péruviennes ont décidé, mercredi 13 août, d’accorder l’amnistie aux membres des forces armées et de la police accusés ou condamnés pour crimes contre l’humanité pendant le conflit armé contre le Parti Communiste du Pérou et différentes guérillas des années 1980 à 2000. De leur côté, plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent une insulte aux milliers de victimes alors que cette loi pourrait également mettre fin à près de 600 procès encore en cours contre des forces armées et des policiers.

T. Hoxha est une militante pour la Palestine qui est emprisonnée depuis 9 mois sans procès dans le cadre de l’affaire dite des Filton 24, ce groupe d’activistes accusé d’avoir participé à une action contre le site du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton en avril 2024. Elle est en grève de la faim à la prison de Peterborough depuis le 11 août. Ses revendications sont qu’elle puisse réintégrer son emploi à la bibliothèque et recevoir tout le courrier qu’elle n’a pas encore reçu. Par ailleurs, elle n’a aucun suivi médical, malgré les demandes répétées de ses proches.

Selon un recent rapport, la police belge supprime ou corrige trop rarement des informations inexactes ou dépassées qu’elle conserve souvent au-delà des délais légaux. En 2024, 565 personnes ont sollicité l’Organe de contrôle de l’information policière pour effacer ou corriger des informations les concernant. Une fois sur six, il s’est avéré que la police conservait ces données au-delà des délais légaux. Par ailleurs, l’organe de contrôle a considéré que dans moins de 20% des cas, les données pouvaient être conservées telles quelles tant les inexactitudes sont nombreuses. Depuis 2014, la législation européenne et belge impose que ces données ne sont pas conservées indéfiniment.

Ce jeudi 14 août, le ministère russe de la Justice a déclaré l’ONG de défense de la presse Reporters Sans Frontières (RSF) « indésirable » en Russie, ce qui signifie son interdiction. Depuis l’offensive à grande échelle contre l’Ukraine, en février 2022, les autorités russes ont fortement accentué leur répression des voix dissidentes, emprisonnant des centaines de personnes et interdisant des dizaines d’ONG et de médias. Depuis 2015, une liste d’organisations « indésirables » a été établie et elle compte désormais plus de 250 organismes interdits. 

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Prisonnière antifasciste des GRAPO, María José Baños Andújar est dans un état de santé critique après plusieurs décennies de prison (voir notre article). Elle a besoin d’une greffe du foie et de soins spécialisés qu’elle ne pourra recevoir qu’après sa libération. L’administration pénitentiaire non seulement lui refuse ces soins, mais lui a récemment restreint l’accès à des médicaments essentiels, accélérant ainsi sa détérioration. Cette négligence envers sa santé n’est pas un incident isolé. Elle s’inscrit dans une politique systématique envers les prisonniers politiques, où le refus de soins médicaux devient un outil de répression, comme l’illustre les cas de Lucio García Blanco et Mónica Refoxos Pérez. Afin de dénoncer cette situation, ses soutiens appellent à envoyer des lettres au directeur de la prison où elle est détenue (texte et adresse ici). 

La révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim depuis 44 jours contre le risque d’une expulsion après avoir reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français (voir notre article). Alors que la mobilisation continue, Grup Yorum organise un concert de solidarité ce samedi 16 août à 20H à Paris (Porte de Strasbourg Saint Denis).

Le dirigeant palestinien Marwan Barghouti est apparu dans une vidéo pour la première fois depuis de nombreuses années alors que le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir le menaçait dans sa cellule. La vidéo non datée montre le dirigeant d’extrême droite entrant dans la cellule d’une prison israélienne, confronté à Barghouti visiblement dans un état de santé fragile, vêtu d’un simple t-shirt blanc. Entouré de gardes et de caméras, Ben Gvir a déclaré : « Vous ne nous vaincrez pas. Quiconque cible le peuple d’Israël et tue nos fils et nos femmes sera anéanti. Sachez-le. » La famille du prisonnier et dirigeant du Fatah ont dénoncé ces menaces et ont appelé à la mobilisation pour préserver la vie de Barghouti.