Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’université publique de Californie a annoncé, le vendredi 8 août, que le gouvernement américain lui réclamait une amende monstre d’un milliard de dollars pour les manifestations pro-palestinienne de 2024 (photo). Le montant représente cinq fois ce que l’université privée new-yorkaise de Columbia a consenti à payer fin juillet, plus de 200 millions de dollars, pour régler un différend sur des accusations de soi-disant antisémitisme lors des manifestations en 2024 contre la guerre génocidaire à Gaza. Un accord à 500 millions de dollars serait en discussion avec Harvard.

Gavin Newsom, gouverneur de Californie et membre du conseil d’administration de l’UC, a dénoncé une « extorsion » visant à « museler la liberté académique », promettant de saisir la justice. Le gouvernement fédéral réclame en outre 172 millions de dollars pour indemniser des étudiants juifs se disant victimes de discrimination. Le réseau UC regroupe dix campus, parmi lesquels UCLA, Berkeley ou San Diego, tous régulièrement classés parmi les meilleures universités publiques américaines. L’UCLA subit déjà un gel de plus d’un demi-milliard de dollars de subventions fédérales dans ses recherches médicales et scientifiques.

Deux enseignantes et membres du collectif « Pas d’enfant à la rue » ont été convoquées à la maison de justice de Tours, respectivement les 22 juillet et 28 août, pour un « avertissement pénal probatoire » suite à une mise à l’abri dans un collège d’une cinquantaine de personnes, dont 32 enfants, qui risquaient de dormir à la rue à la fin de la trêve hivernale. Ces poursuites font suite au dépôt de plainte par le principal du collège Michelet de Tours pour « intrusion commise en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement ».

Les enseignantes refusent toutes deux d’honorer leur convocation à la maison de justice, rejetant par là une procédure qui implique de reconnaître leur culpabilité pour une démonstration de solidarité. Loin d’une action destinée à « troubler le bon ordre de l’établissement », il s’agissait, le soir du 1er avril, de trouver une solution d’urgence pour des familles qui venaient d’être exclues de l’hébergement mis à leur disposition pendant la trêve hivernale.

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Militantes de l’organisation SGDF (Fédération des Associations de Jeunesses Socialistes, organisation de jeunesse du Parti Socialiste des Opprimés), Hivda Selen et Sinem Çelebi ont été libérées le 8 août dernier après avoir été détenues durant 40 jours pour avoir participé à la 23ᵉ Marche des fiertés d’Istanbul. Après leur libération, elles ont souligné que la répression ne les arrêtera pas dans leur combat contre les oppressions systémiques que subissent les LGBTI+ en Turquie comme ailleurs dans le monde.

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Jeudi 7 août, le Conseil constitutionnel a considéré que l’allongement à 210 jours maximum de la détention en Centre de Rétention Administrative pour des profils d’étrangers « dangereux » était « disproportionné » (voir notre article). Cependant, il a validé le placement en CRA de certains profils de demandeurs d’asile ou encore la prise d’empreintes digitales et de photographies d’un étranger sans son consentement. Ces dispositifs étaient tous inscrits dans une loi adoptée début juillet 2025 et défendue par le Ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Au festival Sziget de Budapest, un rendez-vous musical qui rassemble chaque été plus de 400 000 personnes, le groupe nord-irlandais Kneecap, qui défend la cause palestinienne, devait s’y produire lundi 4 août mais il a été interdit d’entrée en Hongrie par le gouvernement de Viktor Orban. Un autre concert du groupe de rap, prévu pour le 1er septembre à Vienne en Autriche, a lui aussi été annulé ce vendredi,  les autorités  prétextant des « problèmes de sécurité », selon un communiqué des organisateurs, après que le parti d’extrême droite Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) ait protesté contre leur venue. Le trio a dénoncé sur le réseau social X « une nouvelle manœuvre politique visant à détourner l’attention et à réduire au silence ceux qui dénoncent le génocide du peuple palestinien ».

Un militant maoïste a été tué dans le district Bijapur (État du Chhattisgarh) au cours d’une opération de contre-insurrection. L’homme a été assassiné mercredi 6 août dans la forêt dans la partie ouest du district. Un autre maoïste, Shrikant Punem, dont la tête avait été mise à prix pour 80 000 roupies, a été capturé le même jour dans la jungle de Khursekhurd, à la frontière entre les États du Chhattisgarh et du Maharashtra. Un groupe de maoïstes s’est rendu aux paramilitaires anti-guérilla le même jour, parmi lesquels Bakso Ayam, Budharama Pottam et Hiria, des militants recherchés dont la tête avait également été mise à prix.

 

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Le conseil d’administration et d’observation de la prison de type F de Bolu a une fois de plus refusé la libération de cinq prisonniers politiques. Avec cette dernière décision, la sortie d’Ahmed Mustafa a maintenant été bloquée cinq fois, Hasan İnci quatre fois, Keyfo Başak et Nurettin Ataman sept fois chacun et Tuncay Doğan trois fois. Ces prolongations de détention s’expliquent à chaque fois par le refus des prisonniers à céder au chantage de « repentir contre libération ».

Le week-end dernier, le groupe Action Palestine a organisé une « Marche pour l’humanité » pour Gaza qui a regroupé près de 300 000 personnes, ce qui en fait l’une des plus grandes manifestation de l’histoire de l’Australie. Les manifestants ont occupé le pont du port de Sydney, l’un des monuments les plus emblématiques de la ville, en solidarité avec la Palestine. Ce succès est aussi une réponse à la politique pro-israélienne des autorités. Le gouvernement travailliste de la Nouvelle-Galles du Sud et le commissaire de police de la Nouvelle-Galles du Sud étaient tous deux opposés à la marche et avaient tenté de l’empêcher. Dans le même temps, le gouvernement a fait voter des lois draconiennes anti-manifestation.

Un juge fédéral a rejeté mercredi les poursuites contre un activiste anti-ICE accusé d’avoir distribué des masques de protection à des manifestants le mois dernier à Los Angeles. Âgé de 29 ans et membre de l’organisation communautaire basée à Boyle Heights, Alejandro Orellana avait été inculpé en juin par un grand jury fédéral pour « crime de complot »et « aide et encouragement au trouble civil ». Il a finalement été libéré. « La protection de notre communauté n’est pas un crime », a déclaré Orellana qui, avec au moins deux autres personnes, avait distribués des masques de protection Bionic Uvex aux manifestants anti-ICE rassemblés près du bâtiment fédéral sur la rue Los Angeles le 9 juin.

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Le 5 août dernier, trois étudiants sont entrés dans l’ambassade des États-Unis en Corée du Sud pour demander une rencontre avec l’ambassadeur états-unien par intérim afin d’exiger la fin des exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la République de Corée, une demande de longue date des mouvements progressistes sud-coréens. Les étudiants ont également demandé le retrait de la proposition de Trump de partage des coûts de la défense, qui obligerait la Corée du Sud à payer 10 milliards de dollars par an aux États-Unis, en plus des milliards déjà payés par les Coréens. En réponse, les étudiants ont été arrêtés puis placés en garde à vue durant 32 heures avant d’être relâchés.