Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vraisemblablement à la demande de l’Iran, ce matin du 20 juin, des centaines de policiers albanais ont lancé un raid sur le camp de réfugiés iraniens d’Achraf-3. Ils ont détruit de nombreuses portes et équipements et utilisé des gaz lacrymogènes et du gaz poivré. De nombreux ordinateurs ont été cassés ou emportés. À la suite de ce raid, un militant iranien, Ali Mosteshari, est décédé et plus de 100 personnes ont soufferts en raison de trop hautes doses de gaz poivré.

Le camp d’Achraf est un lieu de concentration de membres de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), un mouvement d’opposition au régime de la République islamique. L’opération de police s’inscrivait dans le cadre d’une enquête sur la « cybercriminalité ». En fait de « cybercriminalité », il s’agirait de cyberattaques dirigées contre la république islamique. Les autorités albanaises ont justifié ce raid en raison de la « violation des accords et des engagements » pris par le groupe « lorsqu’il s’est installé en Albanie uniquement à des fins humanitaires ». En vertu d’un accord conclu en 2013 avec le soutien des Nations unies et des États-Unis, l’OMPI a quitté l’Irak et s’est installée dans d’autres pays, dont l’Albanie. Avec environ 2 800 personnes, Achraf 3 est le plus grand camp de l’OMPI dans le monde.

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La sous-direction antiterroriste (SDAT) a interpellé, ce mardi 20 juin, plusieurs personnes proches des Soulèvements de la Terre. Ces arrestations seraient liées à une opération menée le 20 décembre contre la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air, près de Marseille. Sept personnes ont été arrêtées, notamment en Loire-Atlantique. Une maison a également été visée à Marseille dans laquelle une perquisition a eu lieu et où 2 personnes ont été interpellées. Au total, 14 personnes ont été placées en garde à vue ce mardi dans le cadre de l’enquête, elles sont accusées de «dégradation en bande organisée par moyen dangereux», «dégradation en réunion» et «association de malfaiteurs». Cette nouvelle opération policière intervient deux semaines après une première vague d’une quinzaine d’interpellations organisée le 5 juin  à travers toute la France, notamment dans les villes de Marseille, Montreuil, Dijon, Lyon, Toulouse et Bayonne (voir notre article).

Gérald Darmanin a confirmé ce même jour vouloir dissoudre les Soulèvements de la Terre et a annoncé qu’il présenterait un décret en ce sens demain mercredi en Conseil des ministres. Mercredi dernier, le président Emmanuel Macron avait pressé, en Conseil des ministres, la Première ministre Elisabeth Borne de donner son feu vert au décret de dissolution préparé par Darmanin. Le dossier juridique de dissolution s’est avéré complexe juridiquement, entraînant un blocage de deux mois après une première annonce de la dissolution fin mars. En réaction à quatorze interpellations et en prévision de l’annonce officielle de la date de leur dissolution, les Soulèvements de la Terre ont appelé à des rassemblements devant les préfectures de France demain mercredi à 19h. Une deuxième appel à rassemblement a été formulé pour le 28 juin au soir.

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L’Irish Republican Prisoners Welfare Association représente actuellement 27 prisonniers dans toute l’Irlande, dont 15, soit un peu plus de la moitié, sont actuellement en détention provisoire. Au total, 21 prisonniers sont détenus dans le Nord de l’Irlande, la majorité d’entre eux étant incarcérés à la prison de haute sécurité de Maghaberry, dans le comté d’Antrim. L’IRPWA, dénonce l’utilisation de la détention provisoire comme moyen d’enfermement à long terme des prisonniers républicains sans procès et sans possibilité de caution.  Des prisonniers républicains sont ainsi détenus pendant des années sans être jugés et cela se termine souvent par l’abandon des charges ou l’effondrement de l’affaire. Les prisonniers républicains en détention provisoire à Maghaberry, Hydebank et Portlaoise ont accumulé à eux tous plus de 11 000 jours de détention, soit l’équivalent de 30 ans…

 

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Le premier des dix Airbus Helicopters H160 destiné à la Gendarmerie Nationale a débuté depuis quelques jours sa phase d’essais en vol. Ce biturbine sera le plus gros hélicoptères que n’ait jamais aligné la Gendarmerie Nationale. C’est un des hélicoptères les plus modernes et les plus polyvalents de la planète (poste de pilotage tout écran et commandes de vol électrique) et il sera doté d’équipement de surveillance électro-optique de dernière génération. Adaptés aussi bien à la surveillance urbaine ou le soutien aux opérations judiciaires le H160 permet d’assurer également des missions de « contreterrorisme » maritime et terrestre. Trois ou quatre de ces machines seront déjà en service lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Les forces d’occupation israélienne ont lancé hier lundi, à quatre heures du matin, un raid dans le camp de réfugiés de Jénine pour arrêter des membres de la résistance. Ils ont été confrontés à une fois à la résistance populaire (caillassage par des manifestants) et à une résistance armée. Un véhicule militaire avait été endommagé par l’un des nombreux engins explosifs lancés en direction de ses soldats et un groupe de militaire s’est retrouvé en difficulté, ce qui a provoqué l’intervention d’un hélicoptère de combat. Celui-ci a tiré deux missiles afin d’aider à l’extraction de soldats encerclés. Trois Palestiniens, Ahmed Saqer, 15 ans, Khaled Assassa, 21 ans et Qassam Abou Saria, 29 ans, ont été tués lors du raid, et 31 personnes ont également été blessées, la plupart touchées par des balles réelles.

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Ces dernières semaines, les mobilisations s’intensifient dans la province de Jujuy, en opposition à la réforme constitutionnelle autoritaire du gouverneur Gerardo Morales et pour les salaires. L’opposition à la réforme, qui prévoit notamment de criminaliser les barrages routiers fréquemment organisés dans le cadre des mobilisations, s’est en effet mêlée à la colère sur les salaires, pour lesquels les professeurs se mobilisent depuis le 5 juin. Depuis le 22 mai, date à laquelle ont débuté les travaux de la convention constituante dominée par la droite de Morales, la colère suscitée par cette offensive a donné lieu à des mobilisations massives à l’appel de syndicats, organisations politiques, organisations indigènes et organisations pour les droits de l’homme. Malgré l’approbation de la réforme ce vendredi, les mobilisations continuent dans la province, avec notamment de nombreux barrages routiers. Une colère face à laquelle la répression s’est intensifiée ce samedi, avec des tirs de flashball, de gaz lacrymogènes et de nombreuses interpellations, notamment sur le barrage routier de Purmamarca.

Des tensions suivies d’affrontements ont émaillé le cortège d’une manifestation de plusieurs milliers de personnes contre le projet de TGV reliant Lyon à Turin, une manifestation interdite mais pour laquelle un rassemblement s’est tenu toutefois, samedi, dans la vallée de Maurienne (Savoie). Deux voies routières et la circulation des trains sont bloquées. Les premières tensions sont apparues vers 15h15, avec des échanges de projectiles à destination des forces de l’ordre qui ont tiré avec des gaz lacrymogènes. Vers 15h50, les forces de l’ordre ont envoyé des grenades lacrymogènes en direction des manifestants. Certains manifestants ont décidé de former une chaîne humaine pour traverser une rivière, dont le débit est très important, afin de gagner la rive opposée, sur laquelle se trouve l’autoroute A43, afin de la bloquer. La route départementale 1006 a été bloquée par les manifestants, qui ont marché sur cette route, après avoir quitté leur camp de base. La voie ferrée a également été bloquée depuis le tout début d’après-midi. Les trains Paris-Milan, notamment, ne pouvaient pas circuler.

Ivan avait été arrêté par les services anti-terroristes samedi 11 juin 2022. Il est inculpé de six incendies de véhicules qui ont eu lieu à Paris et Montreuil entre janvier et juin, souvent revendiqués en solidarité avec des prisonnier.e.s anarchistes (la dernière, la voiture d’une ambassade, a été incendiée le soir de son interpellation, dans le 17e). Il a été arrêté après des mois d’enquête, de filatures, d’écoutes téléphoniques, d’espionnage via une caméra installée dans l’entrée de son immeuble, etc. Il est en liberté provisoire depuis le 12 juin. La juge d’instruction a émis une ordonnance le plaçant sous contrôle judiciaire (interdiction de se rendre en Île-de-France ; interdiction de sortir de France métropolitaine ; pointage chez les gendarmes une fois par semaine ; remise au greffe du tribunal de son passeport et de sa pièce d’identité). Au moment de la sortie, le greffe de la prison de Villepinte lui a remis un gros paquet de courrier qui « trainait ». Il y avait aussi un colis le 22 juillet 2022 (avec des periodiques anarchistes et des livres en italien) et que la prison avait décidé de ne pas lui donner.

La prison de Villepinte

Une unité de la 901e brigade de l’armée de terre philippine est parvenue à surprendre, vendredi 16 juin, un camp de la Nouvelle Armée Populaire sur les flancs du mont Apo-apo (Butuan). Ils ont ouvert le feu sur les guérilleros alors que ceux-ci préparaient le déjeuner dans leur camp et que certains d’entre eux lavaient leurs vêtements dans un ruisseau voisin. Surmontant leur surprise, les maoïstes se sont défendus et ont eux-mêmes ouvert le feu. L’armée de l’air philippine (PAF), qui avait envoyé deux hélicoptères d’attaque T129B de fabrication turque en appui, a alors effectué des frappes aériennes. Une quinzaine de maoïstes est parvenue à décrocher et à disparaitre dans la jungle, laissant sur le terrain trois morts dont deux femmes, 14 armes automatiques (AKM, M16…), un lance-grenade, et presque tout leur équipement.

Georges Abdallah est incarcéré depuis maintenant 39 ans, qu’il est libérable depuis 1999. Son avocat a introduit jeudi 8 juin, une demande de libération conditionnelle devant le juge d’Application des Peines. Demain dimanche 18 aura lieu à Paris, comme chaque mois de juin, une manifestation pour exiger la libération de Georges Abdallah. Rendez-vous au Métro Ménilmontant à Paris, demain dimanche 18 juin, à 14h. Cette manifestation clôture une semaine internationale d’action.