Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A Lille la police a procédé à des fouilles et des contrôles sur les personnes qui se rendaient à la manifestation contre la loi Travail. Certaines et certains ont été contrôlé plusieurs fois. Alors que la manifestation démarrait des policiers ont attaqué le cortège et ont procédé à deux arrestations ciblées, sans raisons apparentes : Corentin, du Syndicat étudiant et lycéen (SEL-CGT) sur Douai, et le camarade Antoine, militant actif à la CGT du Valenciennois. Corentin a été libéré au bout de plusieurs heures, mais Antoine est toujours en garde à vue.

A Lille, hier

A Lille, hier

La sixième journée de mobilisation nationale contre la loi travail à eu lieu dans plusieurs villes dans le cadre d’un dispositif sécuritaire énorme. Effectifs nombreux à Paris avec fermeture de station de métro et fouille systématique aux abords du périmètre de la manifestation. Les slogans étaient «Résistance !», «Tous ensemble tous ensemble grève générale !», «Retrait, retrait, de la loi El Khomri!»… Mais aussi «SO, collabos !»: un SO imposant avec casques et casse-têtes est démonstrativement présent. Peu avant 16 heures, de premiers débordements éclatent. Des projectiles (dont des engins incendiaires) sont lancés par des manifestants sur des CRS, à l’angle du boulevard Raspail. Lacrymogènes, affrontements, grenades de désencerclement (qui blessent au moins un manifestant). Des manifestants quittent le cortège principal et empruntent une petite rue mais sont ramenés vers la foule, évacués par des gaz lacrymogènes de CRS. 12 personnes auraient été interpellées.

Affrontements à Paris

Affrontements à Paris

Au moins deux soldats ont été tués dans une embuscade tendue par l’ELN, aux portes de la ville de Sardinata (province de Norte de Santander). L’embuscade a eu lieu sur la route de Cucuta, la capitale provinciale, dans le secteur « Y » de Sardinata. Un soldat blessé dans la fusillade a été transporté à un hôpital de Cucuta. Un autre soldat a été tué vendredi par le tir d’un sniper de l’ELN à El Tarra, une autre ville en Norte de Santander.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Un camion de police a été incendié à Neukölln (Berlin) en solidarité avec les 600 personnes et plus qui ont attaqué la frontière au col du Brenner (voir notre article). Ce camion incendié stationnait dans la cour de l’école Röntgen, il avait été prêté par la police pour servir de base à un char pour le “Karneval der Kulturen” qui se déroule tous les ans à Kreuzberg, quartier voisin de Neukölln.

Camion prêté par la police à la même école l’année passée

Camion prêté par la police à la même école l'année passée

Le 10 mai avait donc lieu la chambre du conseil qui devait statuer sur la tenue d’un procès en anti-terrorisme à l’encontre de douze anarchistes. Celle-ci aura tourné court, la juge ayant soulevé la question de la langue dans laquelle devrait se passer cet éventuel procès. En effet, l’ensemble des potentielles inculpées n’avait rien déclarer lors de leurs auditions, mais une majorité d’entre elles n’avaient rien déclarer… en néerlandais ! Or la procédure avait été poursuivie en français… Ne sachant pas comment régler ce « problème » sur le moment, la chambre du conseil a donc été reportée. Aucune nouvelle date n’a été fixée pour le moment.

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Depuis samedi 14 mai, des dizaines de manifestants reçoivent des interdictions de manifester le 17 mai. Ces arrêtés sont administratifs, c’est-à-dire qu’ils ne relèvent d’aucune procédure judiciaire et ne viennent donc sanctionner aucun comportement délictueux avéré ou même supposé. Le seul fondement de ces lettres de cachet sont les notes blanches de la DGSI et le ciblage politique de manifestants qui s’organisent contre la Loi Travail. Au prétexte de la lutte antiterroriste et grâce aux pouvoirs exceptionnels de l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur s’octroie donc le droit de décider de qui est autorisé ou non à manifester. Les personnes « interdites » de manifestation sont menacée de 6 mois d’emprisonnement.

Manifestation contre la loi Travail

Manifestation contre la loi Travail

L’état-major turc a annoncé la perte de huit soldats tués et huit autres blessés vendredi dans des opérations contre le PKK dans la province kurde de Hakkari. Six soldats ont été tués lors d’affrontements près d’une base militaire du district de Cukurca et deux autres ont péri dans le crash d’un hélicoptère militaire qui se rendait sur les lieux en renfort, a détaillé l’armée turque dans un communiqué. En fait de crash, l’hélicoptère (de modèle Cobra, donc de type « canonnière volante ») a été abattu par un missile sol-air portatif à guidage infrarouge « Igla », comme le montre des vidéos mises en lignes par la guérilla kurde. C’est le deuxième hélicoptère abattu en peu de temps par les combattants du PKK. L’entrée en possession de ces missiles (de fabrication russe, qui étaient détenus en grande quantité par les armées syrienne et irakienne) pourrait transformer le rapport de forces au Kurdistan.

Combattant du PKK avec le lance-missiles Igla

Combattant du PKK avec le lance-missiles Igla

Les forces de l’ordre, venues en nombre, ont empêché samedi quelque 700 manifestants de défiler dans le centre de Rennes pour protester contre les violences policières, au lendemain d’une soirée d’incidents. Un dispositif très lourd de quelque 500 hommes a encerclé la vaste esplanade Charles-de-Gaulle, tout près de la gare, faisant usage de gaz lacrymogènes et de lanceurs de balles de défense pour empêcher les manifestants qui s’étaient rassemblés vers 13H00 de partir en cortège dans la ville.

Ce samedi après-midi à Rennes

Les manifestants ont lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre en criant
« La police mutile, la police assassine ». Les manifestants étaient autorisés à quitter la place après avoir montré le contenu de leur sac-à-dos aux policiers. Les forces de l’ordre ont veillé à empêcher que des petits groupes se reconstituent dans le centre-ville. Elles étaient appuyées par deux hélicoptères, n’ont pas eu à faire usage des quatre canons à eau qui avaient été prépositionnés. Avant la manifestation, les forces de l’ordre avaient effectué 22 contrôles d’identité auprès de personnes qui se rendaient sur l’esplanade. Quatre ont été placées en garde à vue, dont une qui aurait été en possession d’un marteau et trois autres qui ont refusé de se soumettre à des prises d’empreintes.

Ce samedi après-midi à Rennes

Les agents de la Direction contre le terrorisme (DIRCOTE) ont découvert 10 dépôts clandestins de la guérilla du PCP-SL dans la région de La Convencion (Cuzco). Ces dépôts contenaient du matériel explosif, des vêtements, des fournitures militaires, du matériel de propagande politique, du matériel information et de télécom. Ce matériel a été reconnu comme ayant été employé par les guérilleros maoïstes actifs dans la vallée de la rivière Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM) et lors de la série d’actions qui ont eu lieu lors des dernières élections présidentielles.

Une partie du matériel saisi

Une partie du matériel saisi

Pour détecter des voitures volées et alimenter le registre des véhicules de la ville, la police de Philadelphie a fait circuler l’un de ses véhicules sous les traits d’une voiture Google Street View, du nom du service chargé de photographier les rues des villes. Sauf qu’en lieu et place de la caméra à 360° qui coiffe habituellement les Google Car, ce véhicule comportait sur son toit un lecteur automatique de plaques d’immatriculation. Cet appareil, appelé ELSAG MPH-900, est équipé d’une caméra thermique capable de lire ces plaques grâce à la différence de température entre la plaque elle-même et les lettres en relief. La municipalité utilise une dizaine de lecteurs de ce genre depuis 2014. La supercherie a été découverte parce que le pare-prise du véhicule arborait la vignette indiquait son appartenance au Philadelphia Office of Fleet Management, chargé de la flotte de véhicules municipaux.

La voiture de police maquillée

La voiture de police maquillée