Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Natalia ‘Tato’ Collado a été condamnée à 3 ans et un jour de prison le 25 mai pour une attaque incendiaire contre un bus de Transantiago en avril 2015. Tato n’a pas comparu à l’audience en partie pour des raisons médicales. Elle a été hospitalisée en raison de problèmes gastro-intestinaux causés par le stress de son procès et la condamnation. Plus de nouvelles sont attendues dans les prochains jours, sur son état de santé et sur les éventuels recours juridiques.

Natalia ‘Tato’ Collado

Natalia ‘Tato’ Collado

Plusieurs milliers de manifestants, 5.000 selon la CGT des Bouches-du-Rhône, ont protesté vendredi à l’aéroport de Marseille-Marignane (dont le personnel faisait grève pour l’occasion) contre la criminalisation des mouvements syndicaux et contre la loi travail. Alors que le procès de cinq adhérents de la CGT, jugés pour l’épisode de la chemise arrachée du DRH d’Air France commençait au tribunal correctionnel de Bobigny, les manifestants réclamaient l’arrêt des poursuites judiciaires à leur encontre. L’appel de la CGT d’Air France, qui demande la réintégration des employés licenciés, n’a eu qu’un faible écho dans les autres aéroports français. Les manifestants qui ont défilé autour de l’aéroport avant de pénétrer dans les Halls 3 et 4, se sont dispersés dans le calme en fin de matinée.

Saisie d’une demande de renvoi par les avocats de la défense, poursuivis pour des faits de violences et de dégradations en réunion, la cour a décidé de renvoyer l’affaire aux 27 et 28 septembre, contre l’avis du procureur. L’avocate de la CGT avait plaidé la jonction entre cette affaire et des faits présumés d’immixtion dans un conflit social pour lesquels elle avait saisi la justice sous la forme d’une citation directe contre Air France et un vigile. Elle avait fait valoir qu’Air France, en fermant l’accès au siège où se déroulait le comité central d’entreprise, s’est rendu coupable d’entrave au droit syndical. Le juge a refusé de se prononcer sur la jonction entre les deux affaires, qui seront donc examinées à la rentrée lors d’une nouvelle audience qui sera elle aussi susceptible d’être renvoyée. En revanche il a motivé le renvoi par le fait qu’il était préférable d’examiner le dossier sur deux jours d’audience au lieu d’une seule comme c’était prévu ce vendredi.

La fuite du DRH d’Air France

De violents affrontements ont opposé jeudi forces de l’ordre et étudiants chiliens qui manifestaient à nouveau par milliers pour réclamer une éducation gratuite pour tous, promise par la présidente socialiste Bachelet. Dans le centre de Santiago, des heurts ont éclaté, certains manifestants encagoulés jetant des pierres et des bâtons sur la police qui a répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Durant la manifestation, non autorisée, de nombreux commerces du centre de la capitale chilienne avaient baissé le rideau, et plusieurs stations de métro étaient fermées, tandis que la circulation a été coupée sur une partie de l’avenue Alameda, axe névralgique de la ville. Selon la police, 117 personnes ont été arrêtées et 32 policiers blessés.

La présidente chilienne a promis une vaste réforme pour en finir avec un système éducatif largement privatisé et profitant aux élites, hérité de la dictature de Pinochet (1973-1990). Mais depuis le lancement du projet en 2014, les manifestations de lycéens, d’étudiants et de professeurs se multiplient pour réclamer une mise en place plus rapide et moins sélective. Sous le slogan « Nous sommes fatigués d’attendre », les étudiants ont décidé d’intensifier leur pression.

Affrontement dans le centre de Santiago

Affrontement dans le centre de Santiago

Nous vous avions récemment parlé d’Aiden, un volontaire qui avait rejoint les YPG au Kurdistan syrien pour combattre Daesh en mars 2015. Alors que les autorités britanniques savaient où et pourquoi il partait (voir notre article précédent) et qu’elles l’ont même assisté lorsqu’il a égaré son passeport il a été inculpé à don retour et est toujours sous contrôle judiciaire strict dans l’attente d’un éventuel procès. Selon les personnes qui ont accès au dossier, l’explication de cet acharnement serait dû au fait que l’accusation, dans un réflexe raciste, ne ferait pas la difference entre les forces kurdes et islamistes sur le terrain.

Aiden Aslin

Aiden Aslin

David Garaboa Bonillo est né dans une famille ouvrière galicienne émigrée aux Pays-Bas. Il a participé en Galice au mouvement étudiant et a été arrêtés plusierus fois dans les années ’80. En 1994, il s’est mobilisé dans la solidarité avec les prisonniers communistes et antifascistes du PCE(r) et des GRAPO dans le mouvement proamnistía. En 1998, il devient membre du PCE(r) et doit plonger dans la clandestinité en 2001. Le 30 mai 2005, il est arrêté par la police nationale à Portbou, et a été torturé pendant cinq jours. En 2008, la Cour nationale l’a condamné à 11 ans et 6 mois de prison pour « appartenance à un groupe armé », alors que rien ne le reliait à une action armée des GRAPO. Il ests passé par les prisons de Soto del Real, Navalcarnero, Dueñas et Villena. Un comité d’accueil militant l’attendait à sa sortie.

Notre dossier sur les prisonniers du PCE(r) et des GRAPO

David Garaboa Bonillo lors de son procès

David Garaboa Bonillo lors de son procès

L’intersyndicale avait appelé hier jeudi à une nouvelle journée nationale de mobilisation, la huitième depuis mars. Dans la capitale, le cortège s’est rassemblé vers 14h place de la Bastille et est arrivé, peu après 16h, place de la Nation (11e). Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de la capitale (300.000 personnes mobilisées dans toute la France). A Paris, des vitrines ont été prises pour cibles, taguées voire brisées comme ça a été le cas pour une concession Skoda le long du parcours parisien, et des projectiles ont été lancés contre les forces de l’ordre. La tension est notamment remontée à l’arrivée du cortège place de la Nation, où un imposant dispositif de police a été déployé.

A Nantes, la préfecture a interdit une manifestation non déclarée, alors que des violences ont émaillé les derniers rassemblements. Un millier de personnes ont néanmoins défilé derrière une banderole « Loi travail, 49.3, état d’urgence. Rage, blocage »; il y a eu des incidents. D’importants défilés ont eu lieu à Rennes, à Caen, à Bordeaux ou encore à Clermont-Ferrand. Il y a eu des affrontements entre policiers et manifestants à Tours et à Grenoble. Selon le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police de Paris, 77 personnes ont été interpellées, dont 36 dans la capitale, et quinze policiers ou gendarmes ont été blessés.

Des manifestants se sont rassemblés tôt ce matin dans tout l’Hexagone pour gêner ou bloquer la circulation. Une grève a touché le transport aérien et l’approvisionnement en carburant devient de plus en plus difficile, alors que les autorités ont commencé à puiser dans les réserves : un cinquième des stations-service est en rupture totale ou partielle.

Affrontements à Paris hier jeudi

Affrontements à Paris hier jeudi

Trois anarchistes polonais, âgés de 17 à 35 ans, ont été arrêtés lundi dans la nuit alors qu’ils tentaient, selon l’accusation policière, de placer des engins incendiaires sous deux voitures de polices parquées devant le commissariat de Włochy, un district de Varsovie.

Le commissariat de Warszawa Włochy

Le commissariat de Warszawa Włochy

De violentes émeutes ont éclaté lundi et mardi, à Hammanskraal, au nord de Pretoria. À l’origine de ces heurts, l’intervention d’une l’agence de démolition privée Red Ants, qui a entreprise de démolir des bâtiments construits illégalement dans ce bidonville de 16.000 hébitants, sans même laisser le temps aux habitants de récupérer leurs affaires. La police est intervenue et les violences se sont étendues. Deux employés de Red Ants ont été tués par les émeutiers, six manifestants ont été blessés par la police et cinq autres arrêtés.

Les pompiers enlèvent la carcasse d’un bus incendié par les émeutiers à Hammanskraal

Les pompiers enlèvent la carcasse d'un bus incendié par les émeutiers à Hammanskraal

Quatre soldats et deux guérilleros de la NPA ont été blessés dans un échange de tirs, mercredi, dans l’arrière-pays de Columbio, dans le Sultan Kudarat. Un détachement du 39e Bataillon d’infanterie, qui patrouillai dans une zone isolée à Barangay Datal Blao (Columbio), a été pris sous le feu d’une trentaines de guérilleros du Front 72 de la NPA. Les guérilleros se sont repliés vers la frontière provinciale du Nord Cotabato et du Sultan Kudarat quand ils ont commencé à manquer de munitions, emportant semble-t-il deux des leurs blessés. Quatre militaires ont été transportés à l’hôpital.

Patrouille anti-guérilla de l’armée philippine

Patrouille anti-guérilla de l'armée philippine

C’est l’expulsion lundi du centre social occupé, « la Banque expropriér (« Banc Expropiat ») qui est à l’origine des affrontements. Les manifestants se concentraient Plaza de la Revolució pour protester contre les expulsions, puis se répartissaient par petits groupes dans la ville, dressant des barricades de containers à ordure enflammés, démolissant quelques vitrines et du mobilier urbain, incendiant deux véhicules municipaux, et occasionnant de très importants dégâts à l’agence bancaire banque de la place Diamant. Les unités de police anti-émeute connues pour leur brutalité, les Mossos, sont intervenues, blessant de nombreux manifestants, des passants et même quelques journalistes. Six Mossos ont eux-même été blessés.

Distributeur automatique de billets incendié à Barcelone

Distributeur automatique de billets incendié à Barcelone