Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Sur invitation du ministère israélien des Affaires de la diaspora, 35 policiers belges provenant de de sept zones de police flamandes ont suivi une formation en Israël. Pendant une semaine, ces policiers ont suivi une formation intitulée On coping with antisemitism and global terror (Comment faire face à l’antisémitisme et au terrorisme mondial). Sur la photo d’accompagnement que la zone de police Westkust a publiée en ligne, quatorze agents de police sont visibles sous les drapeaux belge, flamand et israélien. Au milieu du groupe figure le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever (N-VA). Celui-ci avait rejoint les policiers alors qu’en compagnie de Flanders Investment & Trade, de l’ambassade de Belgique à Tel-Aviv et du consulat général à Jérusalem, il effectuait un voyage qui l’a amené à Haïfa, jumelée avec Anvers, mais aussi à Jérusalem-Est, illégalement annexée par Israël, ainsi que Bethléem. Pour couronner le tout, le séminaire a eu lieu dans un local d’IMI Academy, une filiale du producteur d’armes Elbit Systems.

La semaine dernière, dans le cadre de la Semaine Internationale de Solidarité avec les Prisonnier.es Anarchistes (voir ici), le Mouvement du 5 Mars (ainsi nommé suite à une journée d’affrontement sur le chantier de la « cop city » – voir notre article) a mené une action incendiaire contre un camion de la société Vertiv à Milwaukie, dans l’Oregon. Vertiv développe des équipements de support et des services utilisée par l’armée des États-Unis, le FBI, l’ICE mais aussi des polices locales. C’est ainsi que, Vertiv a reçu de la police d’Atlanta 168 315 dollars pour l’utilisation de sa technologie en 2023.

Cette action a notamment été dédiée à Manuel « Tort » Teran, l’opposant au projet tué sur le site par la police d’Atlante (voir notre article). Le Mouvement du 5 mars a déjà mené plusieurs actions incendiaires contre le projet de « cop city ». Un centre d’entraînement de la police d’Atlanta ainsi été attaqué puis trois motos de cette même police ont été détruites (photo).

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Cinq paramilitaires anti-guérilla de la Citizens Armed Force Geographical Unit (CAFGU) ont été tués vendredi 1er septembre dans la localité de Mapulot (Tagkawayan, Quezon): les guérilleros maoïstes ont fait exploser un IED au passage de leur patrouille avant d’ouvrir le feu à larme automatique.  Trois autres paramilitaires ainsi qu’un militaire ont été blessés dans cette embuscade qui s’inscrit dans le cadre d’une offensive lancée par la guérilla contre le 85e bataillon d’infanterie de l’armée philippine accusé d’exactions dans la province de Quezon. Cette embuscade intervient moins de deux mois après que la gouverneure de Quezon, Angelina Tan, et des représentants de l’armée et de la police aient déclaré la province « rebel free »…

Un Palestinien a été par un soldat israélien dans la ville de Tubas, dans le nord de la Cisjordanie. Abdul Rahim Ghannam, 36 ans, a été tué d’une balle dans la tête alors que des manifestations et des affrontements avaient lieu entre les habitants de Tubas et les forces d’occupation effectuant un raid pour arrêter un membre présumé de la résistance. Ces forces israéliennes ont encerclé la maison d’Ahmed Abu Arra dans la ville d’Aqaba, et tiré deux missiles sur la maison, l’endommageant gravement (photo). Elles ont ensuite procédé à des arrestations.

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Des affrontements ont éclaté entre des habitants de la ville de Zakia, dans les environs de Damas, et des militants locaux liés à la 4e brigade, dirigée par Maher Assad, le frère de Bashar Assad. Ces affrontements ont éclaté après qu’un individu recherché de la ville ai été tué alors qu’il était poursuivi par des membres de la milice. Les habitants de Zakia ont brûlé plusieurs maisons de miliciens locaux au cours d’affrontements qui ont duré plusieurs heures et qui ont causé la mort de cinq personnes, trois de la 4e brigade et deux hommes armés de la ville.

Manifestation contre le régime le 25 août à Zakia

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Les 7 camarades arrêté·es le 8 décembre 2020 passeront en procès du 3 au 27 octobre 2023. Iels seront jugé·es pour « délit d’association de malfaiteurs terroristes » (art. 450-1) à Paris. Aucun projet terroriste n’a été établi à l’issue de deux années d’instruction caractérisées par le recours à la torture blanche et à une surveillance des plus intrusive. La qualification criminelle n’a pas été retenue mais la dimension terroriste et collective demeure malgré l’absence totale de preuves ni même de liens entre tou·tes les mis·es en examen. Plusieurs sont également inculpé·es pour « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement » (art. 434-15).

L’État français les accuse d’avoir « participé à un groupement formé ou une entente établie en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Les faits utilisés pour étayer ces accusations sont : des « notes blanches » mensongères, l’usage d’outils d’hygiène numérique (Tails, Tor, Signal, Silence, etc.), le refus de remettre des codes de déchiffrement de téléphones ou de disques durs, la pratique occasionnelle de l’AirSoft, des voyages (en Belgique, République Tchèque, Grèce, Colombie, etc.), une courte expérience de combat au Rojava, un vol, la détention de carabines de catégorie C ou B (dont 4 carabines non déclarées), la détention d’éléments ou de substances entrant dans la composition d’explosifs (produits ménagers).

Les détails de l’« Affaire du 8 décembre » sont disponibles sur le blog

 

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Les Archives nationales de sécurité des États-Unis ont publié des documents déclassifiés sur la répression, dans les années ’80 et les années ’90, de l’insurrection maoïste au Pérou sous les gouvernements d’Alan García et d’Alberto Fujimori. Les câbles et les rapports des services de renseignement décrivent en détail la stratégie anti-insurrectionnelle brutale du gouvernement péruvien, qui consistait à ne pas faire de prisonniers, et ses efforts pour soustraire à la justice les membres des forces de sécurité responsables de crimes.

Ces documents décrivent l’aggravation de la répression sous le gouvernement APRA (social-démocrate) de García, comme en témoigne le massacre de Cayara (Ayacucho). Le 14 mai 1988, les militaires sont arrivées dans la ville de Cayara après une embuscade de la guérilla qui avait coûté la veille la vie à quatre soldats. Les ont torturé et tué 24 personnes, hommes et femmes, et ont pillé le village. Les jours suivant, les militaires ont saboté l’enquête en vidant les fosses communes pour incinérer les cadavres et en procédant à l’assassinat systématique des témoins du massacre portant le total des victimes à 33 morts et 7 disparus. Une commission d’enquête du Congrès, présidée par un élu de l’APRA, a conclu qu’il n’y avait pas eu d’abus de la part des militaires à Cayara. Mensonge répété dans un communiqué signé par le premier ministre et le ministre de la défense.

Militaires péruviens (en 1988)

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Thomas Meyer-Falk, né le 15 mai 1971 a enfin été libéré. Il était en prison depuis son arrestation en 1996 dont plusieurs années à l’isolement. Il avait été condamné en 1997 pour un braquage de banque, qui devait permettre d’organiser des fonds pour des projets politiques de gauche légaux et illégaux. Il se définit lui-même comme RASH (red & anarchist skinhead). Pendant sa détention, il a subit d’autres condamnations pour « insultes » et « menaces » contre des juges, des procureurs, ainsi que quelques hommes politiques. Après les 17 annnées de détention pénale pour son hold-up, Thomas a été transféré en 2003 à la prison de Fribourg pour une « détention de sûreté » en tant que « danger pour la société ». Thomas a été libéré hier 29 août, après 27 ans de prison…

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Une forme particulièrement perverse de répression du peuple palestinien est « l’emprisonnement des corps », la rétention, par les autorité israéliennes, des dépouilles des résistants. Aujourd’hui, 256 résistants palestiniens sont enterrés dans des tombes ne portant qu’un numéro (renvoyant à une identité connue des seules autorités israéliennes), tandis que 142 autres sont gardés dans les morgues de l’occupation depuis 2015. Parmi eux figurent 11 prisonniers, 14 enfants et 5 femmes. Il s’agit pour les autorités d’occupation d’exercer un chantage sur les familles en leur refusant la possibilité d’enterrer leurs proches.

 

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