Les dix personnes mises en examen dans l’enquête sur le sabotage de lignes de TGV en novembre 2008 annoncent qu’ils refuseront désormais de se plier aux obligations de leur contrôle judiciaire. Cette décision mettrait le juge d’instruction devant l’alternative de les renvoyer en détention ou d’abandonner le contrôle judiciaire s’ils mettaient leur menace à exécution. Ils refusent en particulier l’obligation de se rencontrer entre eux et de se rendre régulièrement pour ‘pointer’ à la police ou la gendarmerie. ‘Nous désertons, nous ne pointerons plus, et nous comptons bien nous retrouver, comme nous l’avons fait, déjà, pour écrire ce texte‘, écrivent-ils. ‘Nous désertons le juge Fragnoli et les cent petites rumeurs, les mille aigreurs misérables qu’il répand sur notre compte devant tel ou tel journaliste‘.

Ils sont mis en examen depuis fin 2008 pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’ notamment. Le supposé groupe se voit imputer les sabotages commis par le placement de fers à béton sur des caténaires SNCF fin 2008.

Dans l’enquête sur les sabotages des lignes TGV en novembre 2008, la police avait entendu à l’époque, entre autres, un homme témoignant sous X. Ce dernier avait alors notamment affirmé que le groupe mené par Julien Coupat avait un ‘projet de renversement de l’Etat’. Un mois plus tard, une seconde audition a eu lieu et le témoin parle à visage découvert. Dès ce moment, il se rétracte et affirme que le groupe de Tarnac a un idéal libertaire qui n’a rien de répréhensible et qu’il n’avait jamais été informé d’éventuels projets violents visant l’Etat. Il avait alors également dénoncé les pressions policières, qui l’avaient poussé à s’associer à la supercherie.

Les avocats de la défense avait dès lors demandé que ce témoin soit à nouveau entendu par le juge, en leur présence. L’homme a été interrogé jeudi à son domicile et aurait cette fois nié avoir subi des pressions de la sous-direction antiterroriste pour livrer un témoignage à charge. Malgré sa rétractation, des soupçons de manipulation et de falisification subsistent pour le premier témoignage. C’est pourquoi les avocats de la défense vont formuler des demandes d’actes dans les jours qui viennent. Ces derniers regrettent également que cette nouvelle audition ait été menée sans eux, alors que ce sont eux qui la réclamaient.

Alors que les avocats de la défense remettent depuis quelques semaines de nombreux éléments de l’enquête judiciaire en cause (faux témoignages, rapports de police incohérents,…) Christophe B., interpellé le 24 novembre dernier, a été mis en examen ce vendredi. Il a été laissé en liberté sous contrôle après trois jours de garde à vue et une audition par le juge. B. est poursuivi pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, recel de vol, recel de faux documents administratifs et falsification de documents administratifs’. Il se voit donc imputé, contrairement à ce qui avait été annoncé, les sabotages commis par le placement de fers à bétons sur des caténaires en novembre 2008. Cette nouvelle mise en examen prouve donc que malgré tout, la police et le juge d’instruction poursuivent encore et toujours la piste du groupe de Tarnac.

En novembre 2008, la police, dans le cadre de l’enquête sur les sabotages des lignes TGV, recueillait un témoignage sous X. Ce témoin anonyme, selon le rapport d’enquête accusait le groupe de Tarnac d’avoir eu un ‘projet de renversement de l’Etat‘ et de faire ‘peu de cas de la vie humaine‘. Ce témoin avait même précisé que Julien Coupat avait ‘envisagé d’avoir à tuer‘. Il est donc évident que ces déclarations constituent une carte maîtresse de l’accusation. Aujourd’hui, celle-ci est en passe de s’effondrer. En effet, les avocats de la défense affirment avoir identifié ce témoin anonyme. Il semblerait que ce dernier ai été manipulé et qu’il aurait subi de graves pressions. De plus, le procès-verbal de son audition aurait été anti-daté.

Identifié par les avocats et interrogé un mois plus tard, son témoignage allait radicalement à l’encontre des propos tenus alors qu’il était témoin anonyme. Il précise qu’un des fonctionnaires lui a expliqué qu’il y avait ‘tout un tas d’infos, d’interceptions de mails‘ qui n’étaient pas exploitables dans une procédure judiciaire et qu’ils avaient donc besoin d’une signature. Les policiers auraient donc ajouté des éléments, extraits de leurs propres dossiers, dans la déposition de cette personne qui affirme aujourd’hui ‘avoir signé sa déposition sans la lire‘ et s’être ‘associé à cette supercherie sous la pression‘. Les avocats ont donc demandé que le témoin soit interrogé par le juge d’instruction en leur présence.

La police grecque a annoncé samedi l’arrestation d’une Grecque de 22 ans soupçonnée d’appartenir au groupe ‘Conspiration des cellules de feu’. Quatre premiers suspects, âgés de 20 à 21 ans avaient été arrêtés en septembre et inculpés pour ‘appartenance à une organisation criminelle’. La police a émis au total 11 mandats d’arrêt contre des complices présumés, dont la jeune femme arrêtée aujourd’hui, et dont les empreintes digitales auraient été trouvées dans l’appartement de la banlieue nord d’Athènes utilisé par les quatre arrêtés de septembre. Elle a été interpellée à l’aube dans le quartier populaire athénien d’Exarchia, après une attaque à la bouteille incendiaire déclenchée par un groupe de jeunes contre une patrouille des forces anti-émeutes.

Par ailleurs, un jeune homme de 24 ans est conduit ce samedi devant le procureur pour participation à ces incidents dans la nuit contre une unité des forces anti-émeutes à Exarchia. Peu avant minuit, un groupe de 50 jeunes a attaqué avec des cocktails Molotovs et des pierres les forces de police en stationnement, provocant des dégâts à une voiture en stationnement mais sans faire de blessés, alors qu’une heure plus tard un nouvel incident se produisait avec cette fois jets de bouteilles et de pierres. Deux personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre au cours de l’opération de police qui a suivi, la première étant placée en garde à vue pour participation aux incidents et la deuxième étant relâchée.

Un mouvement de solidarité commence à se constituer avec les six anarchistes serbes membres de l’Initiative anarcho-syndicaliste (Anarho-sidnikalisticka inicijativa, ASI). Ils sont détenus depuis les 3 et 4 septembre. La police les accuse d’être à l’origine de l’attaque au cocktail Molotov de l’ambassade de Grèce à Belgrade, une action menée en solidarité avec l’anarchiste grec Thodoros Iliopoulos et revendiquée par le groupe Crni Ilija (‘Ilija noire’).

Affiche de solidarité avec les 6 de Belgrade

Affiche de solidarité avec les 6 de Belgrade

Il est toujours intéressant de voir comment l’ennemi perçoit les menaces révolutionnaires, ne serait-ce que pour anticiper ses réactions. Ce document se trouve dans les Annales du Sénat Belge à la date du 29 octobre 2009

M. Carl Devlies, secrétaire d’État à la Coordination de la lutte contre la fraude et secrétaire d’État, adjoint au ministre de la Justice. – Je vous lis la réponse du ministre De Clerck.

On constate depuis fin 2007 une augmentation du nombre d’actions pouvant vraisemblablement être associées au milieu anarchiste. Elles font partie de différentes campagnes anarchistes visant entre autres à obtenir la fermeture des prisons et des centres d’accueil fermés. Toutes les entreprises reliées de près ou de loin à ces institutions peuvent être une cible. Une entreprise de nettoyage, La Poste et des sociétés de transport public ont, par exemple, été victimes de tels actes. Les services de police ont aussi été visés.

Les actes commis par les anarchistes vont de l’inscription de graffitis à l’allumage d’incendies, en passant par des faits de vandalisme. Au moins 55 faits de cette nature ont été dénombrés depuis le début de l’année.

En octobre 2009, deux actions bien préparées ont été menées par des groupes de personnes masquées et vêtues de noir. La première s’est déroulée à Bruxelles, où les vitrines d’agences de travail intérimaire et d’agences bancaires ont été brisées.

L’idéologie anarchiste considère en effet les prisons et les centres d’asile comme les instruments par excellence de la répression exercée par l’État. Les entreprises et organes publics responsables de la gestion des prisons et des centres fermés ou qui leur fournissent des services sont donc devenus la cible d’un petit groupe d’anarchistes virulents, par exemple, le 15 octobre dernier, l’entreprise Besix. Début août 2009, une liste noire de toutes les sociétés qui contribuent à la construction du nouveau centre d’asile de Steenokkerzeel a même été publiée sur internet. La pratique du naming and shaming devient bien souvent une méthode d’action pour les activistes d’extrême gauche.

Il est très difficile d’établir une liste exhaustive de ces incidents car les services de renseignement et de police ne peuvent pas toujours déterminer si un fait est ou non de nature politique.

Seuls quelques faits sont revendiqués en tant que tels sur internet ou dans des tracts, ou ont pu être qualifiés d’anarchistes grâce aux tags découverts sur place. Le choix de la cible a aussi, dans certains cas, permis de supposer qu’un fait s’insérait dans la campagne anarchiste menée contre les prisons et les centres fermés. La violente protestation qui s’exerce dans notre pays contre la politique d’asile et de migration s’inscrit donc dans ce cadre. Ce courant radical est toutefois entièrement dissocié de l’opposition légitime et pacifique des ONG, qui défendent les droits des réfugiés et des sans-papier et réclament une politique d’immigration plus humaine.

Plusieurs enquêtes sont en cours sous l’égide du parquet fédéral, qui suit ce problème. Jusqu’à présent, aucune arrestation n’a eu lieu.

Conformément à ses missions, fixées par la loi du 30 novembre 1998, la Sûreté de l’État consacre l’attention nécessaire aux groupements d’extrême gauche et anarchistes de notre pays qui s’impliquent dans la problématique d’asile et de migration. Si une majorité de personnes agissent de manière pacifique, une petite minorité a toutefois opté pour la méthode forte. Nous pensons qu’une grande partie des récents incidents violents survenus dans notre pays sont le fait de membres du mouvement anarchiste.

Notre contrôle permanent sur le mouvement anarchiste implique aussi un suivi des données relatives aux incidents éventuellement d’inspiration anarchiste. L’enquête judiciaire relève évidemment des services de recherche compétents.

La Sûreté de l’État consacre, là où c’est possible, son expertise à la détection des groupes et des individus. Elle négocie en permanence avec ses homologues étrangers pour établir la cartographie des phénomènes transfrontaliers. Des informations de base sont régulièrement échangées dans le cadre de l’extrémisme idéologique. Le rapport public Het vuur van het verzet de l’AIVD relatif à la résistance croissante contre la politique néerlandaise d’asile et d’immigration confirme en effet que les Pays-Bas sont confrontés au même problème.

Nous avons toutefois le sentiment qu’il s’agit, dans les deux pays, d’un phénomène purement national, guidé il est vrai par les mêmes motifs idéologiques.

Diverses analyses de la menace ont déjà été faites par l’OCAM sur ces actions spécifiques, de sorte que les ministres et leurs services puissent prendre les mesures nécessaires que, pour des raisons compréhensibles, je ne souhaite pas approfondir.

En novembre 2008, neuf activistes de Tarnac étaient arrêtés dans le cadre d’une enquête sur des sabotages de lignes TGV. Ils étaient poursuivis pour ‘associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘. Le dernier d’entre eux, Julien Coupat, a été libéré en mai dernier, après plus de six mois d’incarcération, et placé sous contrôle judiciaire. Aujourd’hui, un an après les faits, l’enquête stagne. Et les avocats de Julien Coupat et de sa compagne ont annoncé qu’ils allaient demander au juge d’instruction d’entendre les fonctionnaires chargés de la filature du couple la nuit du 7 au 8 novembre 2008.

La défense révèle de nombreuses incohérences dans la version policière quant à leur implication dans les faits. Elle indique que les marques de pas et de pneus de voitures, aux abords de la voie ferrée sabotée, ne correspondent ni aux pointures du couple Coupat, ni aux roues de sa voiture. De plus, la filature donne des éléments qui semblent incompatibles. Selon le procès-verbal, il s’est écoulé dix minutes entre les deux points de stationnement. L’itinéraire emprunté entre les deux arrêts est également indiqué. Or la distance parcourue étant de 26,6 kilomètres, la vitesse de la voiture aurait du être de 159,6 km/h…

Six policiers grecs ont été blessés par balles mardi soir, dont deux grièvement, dans une attaque contre un poste de police d’une banlieue nord d’Athènes, menée par trois inconnus circulant à moto. Le poste de police d’Aghia Paraskévi a été attaqué à 21h40 locales (19h40 GMT) par trois hommes montés sur deux motos de grosse cylindrée. L’un des trois hommes a mitraillé le poste avec une arme automatique, blessant les six policiers présents, dont un grièvement. Une cinquantaine de douilles ont été retrouvées sur les lieux de l’attentat. L’arme utilisée est vraisemblablement une Kalachnikov ou un pistolet mitrailleur de type Skorpio, a indiqué la même source. L’attaque n’a pas été revendiquée mais elle a probablebment pour origine l’organisation Lutte révolutionnaire (EA), actif depuis 2003, qui a mitraillé en 2007 le poste de police de Néa Ionia, au nord d’Athènes, ou la Secte des révolutionnaires, qui a attaqué le commissariat de Korydallos, à l’ouest de la capitale en février dernier. Lundi, le gouvernement a offert une récompense de 600.000 euros pour faciliter l’arrestation de trois personnes recherchées depuis 2006 et soupçonnées d’appartenir au groupe Lutte révolutionnaire.

Attaque d’un commissariat en Grèce

Voir la vidéo d’EURONEWS

Attaque d'un commissariat en Grèce

Le 24 septembre, un assistant social anarchiste avait été arrêté lourdement armé dans une chambre de motel de Pittsburgh par le FBI. Les policiers l’accusaient d’écouter les communications de la police sur un scanner pour les communiquer sur Twitter et ainsi informer en temps réel les manifestants anti-G20. Une semaine plus tard, le Joint Terrorism Task Force (une force conjointe du FBI et des polices locales), muni d’un mandat de perquisition et soutenu par un jury d’accusation fédéral a investit la maison communautaire où habite l’activiste. Les policiers ont saisit des ordinateurs, cartes mémoire, livres, masques anti-poussière, autocollants et affiches politiques. Ceci dans le but de prouver que l’assistant social de 41 ans avait violé la loi fédérale anti-émeute – ce qui peut lui valoir cinq ans en prison. L’activiste a entamé des démarches légales et soutient que les autorités ont violé la Constitution américaine. Un Juge régional à Brooklyn doit se prononcer sur la légalité de la recherche et a en attendant ordonné au gouvernement de s’abstenir d’examiner le matériel saisi.

Lire le dossier complet de cette affaire (en anglais)