En novembre 2008, neuf activistes de Tarnac étaient arrêtés dans le cadre d’une enquête sur des sabotages de lignes TGV. Ils étaient poursuivis pour ‘associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘. Le dernier d’entre eux, Julien Coupat, a été libéré en mai dernier, après plus de six mois d’incarcération, et placé sous contrôle judiciaire. Aujourd’hui, un an après les faits, l’enquête stagne. Et les avocats de Julien Coupat et de sa compagne ont annoncé qu’ils allaient demander au juge d’instruction d’entendre les fonctionnaires chargés de la filature du couple la nuit du 7 au 8 novembre 2008.

La défense révèle de nombreuses incohérences dans la version policière quant à leur implication dans les faits. Elle indique que les marques de pas et de pneus de voitures, aux abords de la voie ferrée sabotée, ne correspondent ni aux pointures du couple Coupat, ni aux roues de sa voiture. De plus, la filature donne des éléments qui semblent incompatibles. Selon le procès-verbal, il s’est écoulé dix minutes entre les deux points de stationnement. L’itinéraire emprunté entre les deux arrêts est également indiqué. Or la distance parcourue étant de 26,6 kilomètres, la vitesse de la voiture aurait du être de 159,6 km/h…

Six policiers grecs ont été blessés par balles mardi soir, dont deux grièvement, dans une attaque contre un poste de police d’une banlieue nord d’Athènes, menée par trois inconnus circulant à moto. Le poste de police d’Aghia Paraskévi a été attaqué à 21h40 locales (19h40 GMT) par trois hommes montés sur deux motos de grosse cylindrée. L’un des trois hommes a mitraillé le poste avec une arme automatique, blessant les six policiers présents, dont un grièvement. Une cinquantaine de douilles ont été retrouvées sur les lieux de l’attentat. L’arme utilisée est vraisemblablement une Kalachnikov ou un pistolet mitrailleur de type Skorpio, a indiqué la même source. L’attaque n’a pas été revendiquée mais elle a probablebment pour origine l’organisation Lutte révolutionnaire (EA), actif depuis 2003, qui a mitraillé en 2007 le poste de police de Néa Ionia, au nord d’Athènes, ou la Secte des révolutionnaires, qui a attaqué le commissariat de Korydallos, à l’ouest de la capitale en février dernier. Lundi, le gouvernement a offert une récompense de 600.000 euros pour faciliter l’arrestation de trois personnes recherchées depuis 2006 et soupçonnées d’appartenir au groupe Lutte révolutionnaire.

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Attaque d'un commissariat en Grèce

Le 24 septembre, un assistant social anarchiste avait été arrêté lourdement armé dans une chambre de motel de Pittsburgh par le FBI. Les policiers l’accusaient d’écouter les communications de la police sur un scanner pour les communiquer sur Twitter et ainsi informer en temps réel les manifestants anti-G20. Une semaine plus tard, le Joint Terrorism Task Force (une force conjointe du FBI et des polices locales), muni d’un mandat de perquisition et soutenu par un jury d’accusation fédéral a investit la maison communautaire où habite l’activiste. Les policiers ont saisit des ordinateurs, cartes mémoire, livres, masques anti-poussière, autocollants et affiches politiques. Ceci dans le but de prouver que l’assistant social de 41 ans avait violé la loi fédérale anti-émeute – ce qui peut lui valoir cinq ans en prison. L’activiste a entamé des démarches légales et soutient que les autorités ont violé la Constitution américaine. Un Juge régional à Brooklyn doit se prononcer sur la légalité de la recherche et a en attendant ordonné au gouvernement de s’abstenir d’examiner le matériel saisi.

Lire le dossier complet de cette affaire (en anglais)

Un bâtiment de police à Lichtenberg (photo) a été attaqué avec des pierres et des bombes fumigènes la nuit de mercredi 14. D’importants dommages matériels ont été occasionnés. Des pointes de fer ont été mises sur la chaussées pour crever les pneus des véhicules d’intervention. L’action a été menée en solidarité avec des militants arrêtés pour des incendies de voitures de luxe, de voitures officielles ou des voitures de fonction, dans la région de Berlin.

Le syndicat de la police (GdP) s’est inquiété d’un ‘lent processus de perte d’autorité de l’Etat.‘ Un communiqué a revendiqué l’action en solidarité avec les militants anarchistes arrêtés en Grèce, avec les manifestants du Premier Mai arrêtés à Berlin, ainsi qu’avec les inculpés du procès contre le Militante Gruppe.

Attaque contre le commissariat de Lichtenberg

Trois jugements à Gênes en début de semaine qui en disent long.

D’abord, le préfet de police Gianni De Gennaro a été totalement mis hors de cause. Ensuite dix membres présumés du ‘Black bloc’ ont été condamnés au total à 98 années et 9 mois d’incarcération. Enfin, les dissociés collabos des Tute bianche ont tous été acquittés et/ou ont bénéficié de la prescription et/ou de la circonstance atténuante d’avoir réagi à une charge illégitime des forces de l’ordre.

La deuxième section de la Cour d’appel a donc condamné Vincenzo Puglisi à 15 ans de prison, Vincenzo Vecchi à 13 ans et 3 mois, Marina Cugnaschi à 12 ans et 3 mois. Des peines pour des bris de vitrines que la justice italienne n’inflige même pas à des meurtriers. Maria Rosaria D’Angelo, présidente du tribunal, a partiellement changé la décision prise en première instance en décembre 2007: par rapport à avant, le total des peines diminue un petit peu (10 années en moins), mais se durcit contre les dénommés ‘Black bloc’. Les juges ont confirmé que la charge des forces de l’ordre via Tolemaide, en début d’après-midi du 20 juillet, était illégitime. Cet assaut contre le cortège des No-global a déchaîné l’enfer où trouvera ensuite la mort Carlo Giuliani, abattu par les flics alors qu’il tentait de défoncer leur jeep. Massimiliano Monai, le jeune qui se trouvait à côté de lui lors de l’attaque contre la jeep des carabiniers avait été condamné en première instance à 5 ans de prison: la prescription a en revanche maintenant définit qu’il n’effectuera pas de peine.

Je m’honore d’avoir participé en homme libre à une journée de contestation contre l’économie capitaliste‘ avait déclaré Vincenzo Vecchi. Carlo Cuccomarino a été condamné à 8 ans, Luca Finotti à 10 ans et 9 mois, Alberto Funaro à 10 ans, Dario Ursino à 7 ans. Antonino Valguarnera, qui avait effectué son service militaire en Bosnie avant le G8 et même décoré, accusé d’avoir jeté des Molotovs, a pris 8 ans.

Ce vendredi 9 octobre 2009, un jeune étudiant allemand a été condamné à deux mois de prison avec sursis (pendant 5 ans) au tribunal de grande instance de Strasbourg. Il était accusé d’avoir peint un ‘A anarchiste’ à la bombe de peinture sur un mur d’une enceinte militaire (une annexe de la caserne Lyautey).

Le 19 octobre 2009, à la Cour d’appel de Colmar, aura lieu la deuxième audience en appel d’un militant condamné lors d’une comparution immédiate, après une audience de 15 minutes, à 6 mois de prison ferme (il était détenu depuis le 2 avril 2009) bien avant la grande journée de manifestation contre le sommet de l’OTAN à Strasbourg du 4 avril 2009. Dans la même journée et celles qui suivront, d’autres militants ont écopé de peines aussi lourdes, Nicolas Sarkozy ayant demandé lors d’un discours que ‘les peines devaient être exemplaires’. Le procès a eu lieu quatre jours après l’interpellation (donc le 6 avril 2009) mais il a fallut quatre mois pour passer en appel… le prévenu aurait pu sortir avant ces quatre mois avec réduction de peine s’il avait accepté le jugement de première instance, mais il a fait appel. On peut donc souligner son courage et sa détermination. La police déclare que le jeune homme de 25 ans a jeté une pierre.

Deux autres militants de Berlin et Dresde sont jugés pour des cas similaires et ont eux aussi fait appel. Le militant de Dresde a été relaxé après 4 mois de prison et est en droit de demander une indemnisation. Mais le procureur a fait appel et le procès est toujours en cours. Pour le militant berlinois, les 6 mois de prison ferme ont été confirmés,l’interdiction de rentrer sur le territoire français et l’amende ont été augmentées (5 ans et 2000 euro).

Elliott Madison, se revendiquant de la mouvance anarchiste était présent lors du sommet du G20 à Pittsburgh. La police était descendue dans sa chambre de motel et y avait découvert un centre de communication composé d’ordinateurs personnels, de micros et de cartes. Madison oeuvre dans un collectif du nom de ‘People’s Law Collective’ qui fourni des démarches légales aux manifestants. Durant le G20, il guidait les manifestants grâce à Twitter et les informait des positions et des actions des forces de l’ordre. Lors de cette perquisition, Madison est arrêté et accusé d’entrave aux forces de l’ordre, d’utilisation criminelle de moyens de communication et possession d’instruments criminels. Depuis, il a été libéré sous caution.

Mais jeudi dernier, les agents anti-terroristes du FBI ont perquisitionné son domicile, sous prétexte que ce qu’ils avaient trouvé dans sa chambre de motel leur avait mis la puce à l’oreille, sans autres précisions. La visite du domicile a duré 16 heures, durant lesquelles, selon le voisinage, des hélicoptères ont continuellement survolé la maison.

Quatre jeunes Grecs, Harilaos (21 ans), Emmanouil (21), Myrto (21) et Panayiotis (20), suspectés d’avoir mené des attentats au nom d’un groupe issu de la mouvance anarchiste, ont été inculpés mercredi ‘d’appartenance à une organisation criminelle’ et placés en détention provisoire. Ils ont été arrêtés dans un appartement de la banlieue nord d’Athènes, après un attentat à l’engin explosif perpétré contre le domicile d’une cadre du parti socialiste dans le centre d’Athènes, qui a fait des dégâts matériels mineurs. Sur la base des pièces à conviction saisies dans cet appartement, dont ‘un mécanisme d’horlogerie de mise à feu dans un autocuiseur‘, similaire à celui utilisé pour cet attentat, la police avait établi un lien entre les jeunes gens et deux autres attentats à l’engin explosif, revendiqués par le groupe ‘Conspiration des cellules de feu’.

Après avoir été poursuivies pour ‘appartenance à un groupe criminel’, ainsi que pour ‘détention d’explosifs’ et ‘explosions en série’, les quatre personnes ont été placées en garde à vue avant leur dépositions mardi et mercredi devant le juge d’instruction. Le juge a ordonné la remise en liberté conditionnelle de la femme inculpée, car ‘il n’y avait pas d’indices suffisants pour son placement en détention provisoire‘. Tous les quatre ont nié toute implication au groupe ‘Conspiration des cellules de feu’, selon leurs avocats. Le nom de 6 autres personnes considérées comme membres du même groupe sont activement recherchées sur tout le territoire grec.

A l’issue de la décision du juge, un groupe de jeunes gens, qui manifestaient devant le Palais de justice en solidarité aux inculpés, ont attaqué un policier et l’ont légèrement blessé. Issu de la mouvance anarchiste, selon la police, la ‘Conspiration des cellules de feu’ avait auparavant revendiqué une vague d’attentats à l’aide d’engins incendiaires contre des domiciles de personnalités et quatre églises orthodoxes, dans le sillage des émeutes déclenchés par la mort d’un adolescent tué par la police le 6 décembre à Athènes. Il avait aussi signé le 3 décembre 2008 une action à l’engin incendiaire contre le bureau de l’Agence France-Presse à Athènes, en solidarité avec les membres du ‘groupe de Tarnac’ soupçonnés alors du sabottage de lignes TGV en France.

Les bureaux de la justice de paix de Laeken ont été endommagés dans la nuit de jeudi à vendredi par un cocktail Molotov. La porte d’entrée vitrée a été très abîmée. Un slogan était peint sur les murs du bâtiment: ‘Ni votre justice, ni votre paix’. Samedi 8, c’est un distributeur de billets appartenant à la banque de la poste qui était incendié. L’action était revendiquée: ‘Nous dédions cette attaque aux détenus qui ont brûlé un local des gardiens à la prison de Saint-Gilles et aux détenus qui ont refusé de réintégrer leurs cellules suite au meurtre de Mikail Tekin à la prison de Jamioulx.’ La poste a fait précédement l’objet de plusieurs autres attaques (véhicules incendiés à Arlon, bureau saccagé à Louvain). Quand il y avait revendication, celle-ci expliquait que la poste gérait les comptes des centres fermés.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, quatre anarchistes ont été arrêtés aux alentours d’un véhicule prenant feu. Ils/elles sont accusés de ‘dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux‘. Pendant leurs 48 heures de garde-à-vue où ils n’ont rien déclaré, ils ont également refusé de se soumettre au prélèvement ADN, à la prise d’empreintes digitales et aux photographies. Pour cela, ils sont aussi inculpés. Ils ont été transférés au dépôt pour être jugés en comparution immédiate le lendemain. Mais la juge ayant demandé une expertise de plus, le procès est remis en octobre 2009. En attendant, ils/elles sont placés sous contrôle judiciaire et doivent pointer une fois par semaine.