Un juge s’est prononcé vendredi pour la remise en liberté de Julien Coupat, désigné par le parquet comme ‘chef présumé’ d’un groupe à l’origine de sabotages contre des lignes TGV, qui reste cependant incarcéré en raison d’un appel du parquet. Le juge des libertés et de la détention a signé hier vendredi l’ordonnance de remise en liberté à la suite d’une demande déposée par son avocate à l’issue d’un interrogatoire de Julien Coupat devant le juge d’instruction chargé de l’enquête le 12 décembre. Le jeune homme de 34 ans n’a cependant pas été remis en liberté, le parquet ayant pris un référé-détention contre la décision du JLD. Cet appel pourrait être examiné mardi par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.

Mercredi 17, un rassemblement en solidarité au soulèvement de la jeunesse grecque devait avoir lieu sur la place du Jeu de Balle. Dès 15 heures, un important dispositif policier entourait et quadrillait les alentours, contrôlant toutes les personnes susceptibles d’être liées à cette manifestation. Les policiers ont procédé à plusieurs arrestations, dont une jeune femme traînée par les cheveux jusqu’au commissariat. Un nouvel appel à la manifestation a été lancé pour le samedi 20 décembre à 16h au campus du Solbosh (ULB).

Une manifestation anti-capitaliste était organisée à Gand le 15 décembre à 20h par le CAP. Parallèlement les anarchistes avaient lancé des appels à la solidarité avec les émeutiers grecs. Entre 100 et 150 personnes étaient présentes, la grande majorité masquées. La manif a été assez courte, beaucoup de pétards, des slogans, quelques tags sur le sol et des vitrines, une banque a reçu une volée de bombes de peinture et il y a eu des bidouillages sur un ou des distributeurs de billets.

Arrivés à la fin ‘officielle’ de la manif, entre 50 et 80 personnes sont parties en manif spontanée. Une voiture de flics essuie des projectiles et se barre, la banque est tagguée, le mister crash rendu inutilisable. Arrivés dans une des principales rues commercantes de Gand, les vitrines des banques et d’une quinzaine de commerces choisis (bijouterie, ‘Base shop’, etc) sont brisées. Les manifestants se dispersent en petits groupes à l’arrivée de la police. Aucune arrestation durant les actions, mais il y a des courses-poursuites et les flics continuent pendant un certain temps à chasser les manifestants dans les rues. Au final, il y aura 19 arrestations. Un legal team ayant été mis en place, à 4h du matin, toutes les personnes arrêtées ont été libérées, sauf une.

Manifestation pour les anarchistes grecs

En marge de la manifestation pour les anarchistes grecs

Manifestation pour les anarchistes grecs
En marge de la manifestation pour les anarchistes grecs

1.

Le mardi 9 décembre, contre le syndicat de la police à Molenbeek.

Communiqué: ‘Dans la nuit de 9 décembre, un syndicat de la police (VSOA) à Molenbeek (Bruxelles, Belgique) a été attaqué. Toutes les vitres ont été détruites. Solidarité avec la révolte en Grèce! Contre tous les Etats! Pour l’anarchie!

2.

Le mercredi 10 décembre, contre une voiture de police à St-Gilles.

Communiqué: ‘Le 6 décembre, à Athènes, Alexandros a été assassiné par les flics quand il était en train de les attaquer. Depuis, des gens partout en Grèce et ailleurs ont dépassé le premier moment de réponse, choisissant l’offensive contre le système. Avec notre geste modeste de mettre le feu à un véhicule de police (mercredi le 10 décembre) devant le commissariat de St-Gilles, sous les yeux des flics, nous avons voulu rejoindre cette rebellion. Car la joie de la révolte ne connaît ni frontières, ni limites!

3.

Le jeudi 11 décembre, contre l’agence bancaire ING d’Auderghem.

Communiqué (traduction): ‘Le 11 décembre, nous avons choisi de bouter le feu à une banque d’ING à Auderghem, Bruxelles, avec un engin incendiaire composé de quelques litres d’essence et deux bonbonnes de gaz, comme signe de solidarité avec la révolte en Grèce et ailleurs.

4.

Samedi 13 décembre, contre la Pastorale de la communauté grecque à Ixelles.

Communiqué: ‘Cette nuit, nous avons incendié la porte de la ‘pastorale de la communauté grecque’ à Ixelles. Solidarité avec les émeutiers de Grèce et de partout dans le monde.

On trouve les infos de cet ordre sur le site Suies et cendres

Un attentat à l’engin incendiaire artisanal mercredi contre le bureau de l’AFP à Athènes a été revendiqué par la ‘Conspiration des cellules de feu’. L’attentat réalisé avec un engin composé de quatre petites cartouches de gaz, placé devant la porte du bureau de l’AFP, a provoqué un incendie. Il n’a pas fait de blessé. Il a été réalisé ‘en signe de solidarité avec les camarades français‘. Apparu en janvier 2008 avec neuf attentats à l’engin incendiaire à Athènes devant des distributeurs de banques grecques et étrangères et des concessionnaires automobiles, ce groupe a depuis revendiqué plus de 30 attaques du même type. Ses dernières actions ont visé début novembre la permanence politique du ministre de la Défense, les sièges d’une association de retraités de l’armée et d’une société informatique liée au ministère de la Défense, une jeep de l’armée, ainsi qu’à Salonique les bureaux de l’union des réservistes. Ce genre de mini-attentats contre des agences, banques ou représentations diplomatiques est très fréquent en Grèce.

Entre le 25 et le 28 novembre, une demi-douzaine de cocktails molotovs ont endommagés les installations du métro de Mexico-City. Des installations téléphoniques et une banque ont également été la cible d’actions incendiaires. Ces actions sont liées au mouvement de lutte contre les expropriations et les saccages éconologiques pour une nouvelle ligne de voie ferrée dans le district de Mexico et en solidarité avec les inculpés de Tarnac. Elles ont été revendiquées par la ‘Cellule éco-anarchistes d’attaque directe’.

Pour en savoir plus

Communiqué du Comité de soutien bruxellois aux inculpés du 11 novembre:

– 25 novembre, 20h: création à Bruxelles d’un Comité de soutien aux inculpés du 11 novembre arrêtés dans le cadre de l’enquête sur les sabotages des TGV en France. Les neuf inculpés sont poursuivis pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’ et cinq d’entre eux sont maintenus en détention provisoire après une garde à vue de 96 heures et une opération très médiatisée dans le petit village de Tarnac.

– 27 novembre, 10h45: lors d’un contrôle routier sous caméras de repérage, un membre du Comité fraîchement créé est interpellé à Bruxelles parce que la voiture qu’il conduit est signalée dans le fichier Schengen. Alors que lui-même ne fait l’objet d’aucun signalement de recherche, il est immédiatement arrêté et menotté lorsque les policiers découvrent des documents relatifs au Comité. La voiture, un rétroprojecteur et tous les documents trouvés dans le véhicule sont saisis. L’automobiliste est emmené au commissariat de la rue Marché au Charbon et maintenu menotté à un banc et sans pouvoir manger de 11h du matin à 20h. Il est interrogé par des inspecteurs du Parquet fédéral qui l’interrogent au sujet du Comité et cherchent à savoir qui est le responsable du Comité de soutien. A 20h, il est emmené avec trois voitures de police place du Jeu de Balle.

– 27 novembre, 20h: sept inspecteurs du Parquet fédéral font irruption au domicile de Philippe Simon, au-dessus de la librairie ‘Imaginaire’, place du Jeu de Balle à Bruxelles. Pendant deux heures, en l’absence de Philippe Simon, munis d’un mandat de perquisition sur lequel était mentionnées apparemment les infractions ‘association de malfaiteurs’ et ‘détérioration en réunion’, les policiers fouillent minutieusement l’appartement et copient tous les fichiers de son ordinateur pour finalement emporter celui-ci. Des revues politiques et des cd ont également été saisis.

– 28 novembre, 1h: le membre du comité est relâché mais la voiture, la liste d’adresse électronique et tout le matériel du Comité sont saisis.

Cette arrestation, cette perquisition et ces saisies laissent présumer qu’une procédure pour faits de terrorisme a été ouverte en Belgique en relation avec les événements français. S’organiser en vue de soutenir des personnes incriminées pour terrorisme est désormais criminalisé. Détenir des documents relatifs à un Comité de soutien est directement prétexte à arrestation, perquisition,… La saisie des documents du Comité et d’un fichier d’adresses est inacceptable. Les adresses des personnes reprises dans le fichier saisi apparaissent dorénavant dans une enquête pour faits de terrorisme! Dorénavant, ils peuvent craindre d’être poursuivis eux-mêmes. Philippe Simon et le membre du Comité de soutien arrêté se voient également, tous deux, associés avec l’enquête menée en France. Ceci est excessivement grave.

Il y a clairement amalgame entre lutte politique et terrorisme. Le Comité de soutien bruxellois aux inculpés du 11 novembre s’est constitué non seulement pour obtenir la remise en liberté des personnes arrêtées en France mais également pour dénoncer les législations anti-terroristes qui prolifèrent partout en Europe. L’utilisation du terme’terrorisme’ pour qualifier les idées portées par certaines personnes constitue une épée de Damoclès qui plane au-dessus de toutes les formes d’actions politiques et sociales. Cet incident en est une nouvelle preuve.

Selon nous, les opérations de police de ce 27 novembre sont clairement une tentative d’intimidation à l’encontre du Comité de soutien bruxellois. Nous dénonçons catégoriquement ces pratiques. Nous exigeons la restitution immédiate des objets et documents saisis. Nous protestons à nouveau contre l’existence et l’utilisation de ces législations anti-terrorisme ainsi que la libération des inculpés français.

Adresse mail du Comité bruxellois: soutien11novembre@bruxxel.org

Mardi 2 décembre à 14h, un rassemblement et une conférence de presse ont eu lieu devant la librairie ‘L’imaginaire’, place du Jeu de balle à Bruxelles. Le Secours Rouge avait envoyé une délégation de solidarité.

Manif pour ceux de Tarnac

Manif pour ceux de Tarnac

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Communiqué de la conférence de presse – format pdf

Manif pour ceux de Tarnac
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