Samedi 13 juillet tôt dans la matinée la police a abattu Willem Van Spronsen, un militant anarchiste qui menait une opération contre un centre de détention de migrants à Tacoma. La police affirme que le militant était armé d’un fusil et lançait des objets enflammés contre des véhicules et un bâtiment de la « Immigration and Customs Enforcement » (ICE, l’agence en charge de la répression des migrants aux États-Unis). Selon la version policière, des coups de feux auraient été échangés avec la police (sans qu’il soit précisé de quel coté ils ont commencé) et Willem Van Spronsen aurait été tué dans la fusillade.

Willem Van Spronsen avait déjà été arrêté et poursuivi en justice suite à des affrontements avec la police l’année passée lors d’une manifestation devant le même centre de détention alors qu’il était venu au secours d’un autre manifestant arrêté.

Un centre de détention pour migrants de l’ICE

Un centre de détention pour migrants de l'ICE

Nikos Romanos, un prisonnier anarchiste, avaient été arrêté en février 2013 et accusé, avec cinq autres militants, d’un double hold-up à la Banque Agricole (Agrotiki) et au Bureau de Poste (ELTA) à Velventos, Kozani. En 2014, Nikos Romanos sera condamné à 15 ans et 10 mois de prison (voir notre article). Il a été libéré ce mercredi 10 juillet après 6 ans de prison. Nikos Romanos était un ami proche d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par un policier en 2008 (voir notre article).

Nikos Romanos (archives)

Nikos Romanos (archives)

Le tribunal d’Athènes a rendu sa décision sur le dossier de la tentative d’évasion de prisonniers révolutionnaires la prison de Korydallos, dont Nikos Maziotis, au moyen d’un hélicoptère détourné par Pola Roupa (voir notre article). Le tribunal, qui avait commencé ses audiences en février (voir notre article) se prononçait aussi sur l’expropriation de deux banques à cette période au profit de « Lutte Révolutionnaire » et sur la possession d’armes à feu et d’explosifs.

Pola Roupa a été reconnue coupable de toutes les accusations, et condamnée à 65 ans avec absorption de peine pour 25 ans.
Nikos Maziotis a été condamné à 37 ans avec absorption de 24 ans.
Konstantina Athanasopoulou a été condamné à 60 ans, avec absorption de 35,5 ans pour les accusations de participation à « Lutte révolutionnaire », expropriation d’une banque et de possession d’armes à feu et d’explosifs.
Un quatrième accusé, qui n’était pas un accusé politique, a été condamné à 58 ans, avec absorption de 34,5 ans pour participation à « Lutte révolutionnaire » et expropriation d’une banque.
Les 4 prisonniers des CCF ont été acquittés.

Ce matin devant la prison de Koridallos

Ce matin devant la prison de Koridallos

Le prisonnier anarchiste Soheil Arabi a été arrêté en 2013 pour avoir rendu publics les textes anti-gouvernementaux et avoir critiqué la religion. Il a d’abord été condamné à mort, puis en appel, à 11 ans de prison qu’il passe dans la prison de Bozorg de Téhéran. Samedi 15 juin, Soheil Arabi a entamé une grève de la faim pour protester contre la surpopulation de la prison et le comportement violent des responsables de la prison. Une semaine après le début de cette grève, il a été transféré dans un établissement de santé pénitentiaire en raison de la détérioration de son état de santé.

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Tag de solidarité avec Soheil Arabi

Tag de solidarité avec Soheil Arabi

Il y a quelques jours, le prisonnier anarchiste Giannis Michailidis (parfois appelé Yannis et surnommé Mihailidis) s’est échappé de la prison rurale de Tyrintha dans le Péloponnèse.

Arrêté en 2013, Giannis Mihailidis purgeait une peine de 16 ans et 4 mois suite au double cambriolage de la Banque agricole et de la poste à Velventos (dans la région de Kozani) avec trois autres militants anarchistes (Nikos Romanos, Dimitris Politis et Andreas-Dimitris Bourzoukos). En outre, en 2015, il a été condamné à 15 ans de prison, accusé d’avoir participé à un affrontement armé contre des policiers à Pefki. Deux policiers ainsi qu’un anarchiste, Theofilos Mavropoulos, avaient été blessés à l’occasion d’une tentative de contrôle par la police. Les deux autres militant·e·s s’étaient échappés en volant un véhicule de police et en capturant un policier.

Giannis Mihailidis est également connu comme « l’archer de Syntagma » puisqu’en février 2011, il a été arrêté pour avoir tiré à l’arc sur la police anti-émeute qui protégeait le parlement grec. Enfin en 2015, il avait participé à une grève de la faim aux cotés d’autres prisonniers anarchistes (voir notre article)

L’archer de la place Syntagma

L'archer de la place Syntagma

La grève de la faim pour la fermeture de la section AS2 (« Haute Surveillance 2 ») de la prison d’Aquila, lancée par les prisonnières anarchistes Anna Beniamino et Silvia Ruggeri le 29 mai (voir cet article) se poursuit et s’étend. Les prisonniers anarchistes Salvatore Vespertino, Giovanni Ghezzi, Alfredo Cospito, Marco Bisesti et Luca Dolce ont rejoint la grève de la faim.

Anna et Silvia AS2

Anna et Silvia AS2

Silvia et Anna, détenues dans la prison L’Aquila, ont entamé une grève de la faim le 29 mai pour protester contre leurs conditions de détention dans l’aile de haute sécurité (AS2), une version assouplie du régime 41 bis. Anna a été arrêtée en 2016 dans le cadre de l’opération « Scripta Manent » (voir notre article) et Silvia était visée par l’opération « Scintilla » et a été arrêtée lors de l’expulsion de l’Asilo Occupato à Turin le 7 février de cette année (voir notre article). Le régime 41 bis est un régime de détention particulièrement dure, qui vise notamment à isoler le ou la détenu-e de son entourage social, à l’intérieur et à l’extérieur de la prison. Nadia Lioce (combattante des Brigades Rouges PCC) reste, par exemple, soumise à ce régime carcéral particulièrement violent.

Nous reproduisons la déclaration qui annonce leur grève de la faim, ainsi que leur revendication :
« Depuis près de deux mois, nous sommes enfermées dans la section féminine AS2 de L’Aquila, les conditions de détention, issues d’une réglementation à l’odeur d’un 41bis assoupli, sont désormais connues, ici et à l’extérieur.
Nous sommes convaincues qu’aucune amélioration puisse et ne doit être demandée, non seulement pour des questions objectives et structurelles de la section jaune (ex-41bis) : toute la prison est presque exclusivement destinée au régime 41bis, donc élargir un peu le maillage des règles de la section nous semble de mauvais goût et impraticable vu les circonstances encore plus lourdes vécues à quelques mètres, nous ne pouvons pas ne pas penser à tous ceux et celles qui se battent depuis des années cumulant des blâmes et procès. À cela s’ajoute la tentative maladroite de la DAP [département de l’administration pénitentiaire] pour rentrer dans leurs frais, en créant une section mixte anarchico-islamique, qui se concrétise par une nouvelle interdiction de rencontre dans la section elle-même, avec un isolement qui perdure.
Il y a des conditions d’emprisonnement, communes ou spéciales, encore pires que celles de L’Aquila. Ce n’est pas une bonne raison pour ne pas s’opposer à ce qu’ils imposent ici.
Nous ne mangerons plus de ce pain : le 29 mai, nous entamerons une grève de la faim pour demander le transfert de cette prison et la fermeture de cette section infâme. »

Anna et Silvia AS2

La décision de la cour d’appel du 10 mai concernant Nikos Maziotis dans l’affaire de l’attaque à l’explosif contre la Banque de Grèce et le FMI revendiquée par Lutte Révolutionnaire a réduit la peine de prison à vie en 25 ans de réclusion. Cette décision influencera nécessairement celle du procès en appel pour Pola Roupa qui sera jugée pour cette même attaque en février 2020. Pola avait été condamnée en première instance à une peine d’emprisonnement à perpétuité (voir notre article).

Lire le communiqué (en anglais) de Nikos et de Pola: Conclusions and Political Importance of the Judgement of the Second Revolutionary Struggle Trial

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

La DIGOS, dilligentée par le parquet de Venise, a arrêté Juan Fernandez Sorroche, un anarchiste espagnol âgé de 42 ans et résident à Brescia. Il est soupçonné d’être l’un de ceux qui ont placé la bombe au siège de la Ligue à Villorba di Treviso le 16 août dernier. L’arrestation date du 22 mai. La police prétend avoir des traces de son ADN (provenant de la sueur) sur les fils de la bombe et sur les lettres de réclamation. Manuel Oxoli, 38 ans, de Brescia, a aussi été arrêté pour avoir « favorisé le crime par son inaction ».

L’attaque contre le siège de la Ligue

L'attaque contre le siège de la Ligue

Très tôt vendredi matin, le quartier du centre-ville d’Athènes, Exarchia, a été témoin d’une nouvelle série d’affrontements entre anarchistes et policiers. Un groupe d’environ vingt-cinq hommes a lancé vers deux heures du matin des cocktails Molotov sur une unité de la police anti-émeute qui était stationnée au croisement des rues Patission et Tositsa dans la capitale grecque. Les affrontements ont duré environ quinze minutes, mais les policiers n’ont réussi à arrêter aucun des assaillants.

À Thessalonique, vers 3 heures du matin, un groupe de personnes a quitté l’Université Aristote pour attaquer au cocktails Molotov l’unité de police anti-émeute en faction devant le consulat de Turquie. La police a riposté en larguant des gaz lacrymogènes et des grenades. D’autre part, toujours à Thessalonique, deux agences bancaires ont été attaquées: le feu a été bouté sur les appareils distributeurs de billets et les vitres ont été brisées.

Affrontements à Exarchia

Affrontements à Exarchia