La grève de la faim pour la fermeture de la section AS2 (« Haute Surveillance 2 ») de la prison d’Aquila, lancée par les prisonnières anarchistes Anna Beniamino et Silvia Ruggeri le 29 mai (voir cet article) se poursuit et s’étend. Les prisonniers anarchistes Salvatore Vespertino, Giovanni Ghezzi, Alfredo Cospito, Marco Bisesti et Luca Dolce ont rejoint la grève de la faim.

Anna et Silvia AS2

Anna et Silvia AS2

Silvia et Anna, détenues dans la prison L’Aquila, ont entamé une grève de la faim le 29 mai pour protester contre leurs conditions de détention dans l’aile de haute sécurité (AS2), une version assouplie du régime 41 bis. Anna a été arrêtée en 2016 dans le cadre de l’opération « Scripta Manent » (voir notre article) et Silvia était visée par l’opération « Scintilla » et a été arrêtée lors de l’expulsion de l’Asilo Occupato à Turin le 7 février de cette année (voir notre article). Le régime 41 bis est un régime de détention particulièrement dure, qui vise notamment à isoler le ou la détenu-e de son entourage social, à l’intérieur et à l’extérieur de la prison. Nadia Lioce (combattante des Brigades Rouges PCC) reste, par exemple, soumise à ce régime carcéral particulièrement violent.

Nous reproduisons la déclaration qui annonce leur grève de la faim, ainsi que leur revendication :
« Depuis près de deux mois, nous sommes enfermées dans la section féminine AS2 de L’Aquila, les conditions de détention, issues d’une réglementation à l’odeur d’un 41bis assoupli, sont désormais connues, ici et à l’extérieur.
Nous sommes convaincues qu’aucune amélioration puisse et ne doit être demandée, non seulement pour des questions objectives et structurelles de la section jaune (ex-41bis) : toute la prison est presque exclusivement destinée au régime 41bis, donc élargir un peu le maillage des règles de la section nous semble de mauvais goût et impraticable vu les circonstances encore plus lourdes vécues à quelques mètres, nous ne pouvons pas ne pas penser à tous ceux et celles qui se battent depuis des années cumulant des blâmes et procès. À cela s’ajoute la tentative maladroite de la DAP [département de l’administration pénitentiaire] pour rentrer dans leurs frais, en créant une section mixte anarchico-islamique, qui se concrétise par une nouvelle interdiction de rencontre dans la section elle-même, avec un isolement qui perdure.
Il y a des conditions d’emprisonnement, communes ou spéciales, encore pires que celles de L’Aquila. Ce n’est pas une bonne raison pour ne pas s’opposer à ce qu’ils imposent ici.
Nous ne mangerons plus de ce pain : le 29 mai, nous entamerons une grève de la faim pour demander le transfert de cette prison et la fermeture de cette section infâme. »

Anna et Silvia AS2

La décision de la cour d’appel du 10 mai concernant Nikos Maziotis dans l’affaire de l’attaque à l’explosif contre la Banque de Grèce et le FMI revendiquée par Lutte Révolutionnaire a réduit la peine de prison à vie en 25 ans de réclusion. Cette décision influencera nécessairement celle du procès en appel pour Pola Roupa qui sera jugée pour cette même attaque en février 2020. Pola avait été condamnée en première instance à une peine d’emprisonnement à perpétuité (voir notre article).

Lire le communiqué (en anglais) de Nikos et de Pola: Conclusions and Political Importance of the Judgement of the Second Revolutionary Struggle Trial

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

La DIGOS, dilligentée par le parquet de Venise, a arrêté Juan Fernandez Sorroche, un anarchiste espagnol âgé de 42 ans et résident à Brescia. Il est soupçonné d’être l’un de ceux qui ont placé la bombe au siège de la Ligue à Villorba di Treviso le 16 août dernier. L’arrestation date du 22 mai. La police prétend avoir des traces de son ADN (provenant de la sueur) sur les fils de la bombe et sur les lettres de réclamation. Manuel Oxoli, 38 ans, de Brescia, a aussi été arrêté pour avoir « favorisé le crime par son inaction ».

L’attaque contre le siège de la Ligue

L'attaque contre le siège de la Ligue

Très tôt vendredi matin, le quartier du centre-ville d’Athènes, Exarchia, a été témoin d’une nouvelle série d’affrontements entre anarchistes et policiers. Un groupe d’environ vingt-cinq hommes a lancé vers deux heures du matin des cocktails Molotov sur une unité de la police anti-émeute qui était stationnée au croisement des rues Patission et Tositsa dans la capitale grecque. Les affrontements ont duré environ quinze minutes, mais les policiers n’ont réussi à arrêter aucun des assaillants.

À Thessalonique, vers 3 heures du matin, un groupe de personnes a quitté l’Université Aristote pour attaquer au cocktails Molotov l’unité de police anti-émeute en faction devant le consulat de Turquie. La police a riposté en larguant des gaz lacrymogènes et des grenades. D’autre part, toujours à Thessalonique, deux agences bancaires ont été attaquées: le feu a été bouté sur les appareils distributeurs de billets et les vitres ont été brisées.

Affrontements à Exarchia

Affrontements à Exarchia

Le 16 mai, 23 détenus de l’unité 3H Nord de la prison de haute sécurité ont entamé une grève de faim indéfinie dans le cadre du mouvement national de résistance dans les prisons. Ce serait la première d’une série de grèves de la faim contre la loi 321 qui réduit considérablement les possibilités de libération anticipée. C’est dans le module 3H Nord se trouve le prisonnier anarchiste Marcelo Villarroel Sepulveda (voir notre article sur sa condamnation), qui participe à cette grève de la faim.

Marcelo Villarroel

Marcelo Villarroel

Mardi 21 mai trois anarchistes Natascia, Beppe et Robert ont été arrêtés à Milan par le Raggruppamento Operativo Speciale (ROS, l’unité anti-terroriste des Carabinieri) dans le cadre d’une opération répressive appelée «Prométhée». Certaines perquisitions ont également été effectuées. Les personnes arrêtées sont accusées principalement « d’attaque terroriste ou de subversion », car ils sont considérés comme responsables de l’envoi de colis piégés reçus en juin 2017 par deux procureurs Rinaudo et Sparagna (ce dernier est le procureur général chargé du procès pour l’opération «Scripta manent») et par Santi Consolo, alors directeur du Département de l’administration pénitentiaire à Rome.

Les enquêteurs affirment être parvenus à tracer les appels téléphoniques ainsi que les historiques web d’un cyber-café voisin de l’adresse d’expédition des colis. Ils affirment également avoir identifié les trois anarchistes sur des images vidéo-surveillance au moment où ces derniers achetaient les composants nécessaires à l’emballage des munitions. La triple attaque à l’explosif ferait partie de la campagne d’action lancée par un appel intitulé « Per un giugno pericoloso », élaboré à Rome en avril 2017 dans le but de développer une nouvelle perspective de lutte anarchiste contre la répression.

Emblème du ROS

Emblème du ROS

Tamara Sol, une anarchiste chilienne, avait été condamnée en 2014 à 7 ans et 61 jours d’emprisonnement pour avoir tiré sur le vigile d’une banque. Elle a donc déjà passé 5 ans et demi derrière les barreaux dans différentes prisons du pays (voir notre article). Actuellement à la prison de Valdivia, elle a cherché à plusieurs reprises à obtenir une libération conditionnelle. Cette mesure systématiquement refusée le mois dernier, bien qu’elle ait exécuté plus de la moitié de sa peine. Cela s’explique par le fait qu’elle est concernée par le décret de loi 321, entré en vigueur récemment. Ce décret renforce les obstacles aux prisonniers qui demandent une libération conditionnelle et s’applique rétroactivement à ceux qui tentaient déjà de l’obtenir.

Tamara Sol

Tamara Sol

Lundi 13 mai, la police espagnole a lancé une opération « antiterroriste » contre des anarchistes à Tetuán (Madrid). L’Espace Anarchiste ‘La Emboscada’ et une autre maison squattée ont été perquisitionnés par des agents de la « brigada de información » et des policiers anti-émeute. L’opération s’est soldée par l’arrestation de deux personnes. Des rassemblements de solidarités seront prévus. Les détail seront communiqués ici.

Manifestation à Barcelone de soutien aux prisonniers de Pandora, une opération antiterroriste lancée en 2014

Manifestation à Barcelone de soutien aux prisonniers de Pandora, une opération antiterroriste lancée en 2014

Le 9 mai, cinq prisonniers anarchistes ont été placés en résidence surveillée après avoir été incarcérés le 19 février dans le cadre de l’opération « Renata ». Il s’agit d’Agnese Trentin (récemment transférée dans la section de la prison AS2 de L’Aquila), Giulio Berdusco, Roberto Bottamedi (incarcéré à Tolmezzo), Andrea Parolari et Nicola Briganti (incarcérés à Ferrare). Seul Luca Dolce (dit «Stecco») reste en prison à cause d’autres condamnations. Sasha, qui avait également été arrêté le 19 février et placé en résidence surveillée, a vu cette mesure allégée en « mesure de précaution » (obligation d’être à son domicile de 21h00 à 7h00).

Ces anarchistes étaient initialement accusés d ‘ »association subversive à des fins de terrorisme et de subversion de l’ordre démocratique » (article 270bis du code pénal, pour quatre personnes) et d’ « attentat terroriste » (art. 280, tous), ainsi que d’autres infractions connexes (« interruption du service public », « dommage », « sabotage de dispositifs télématiques », « incendie » et « transport de matériel explosif »). La police les considère comme responsables d’actions directes entreprises dans le Trentin au cours des deux dernières années. La circonstance aggravante de « terrorisme » a été finalement abandonnée, de sorte que l’accusation principale est devenue « association subversive » (art. 270 c. P.).

Voici l’adresse de Stecco:
Luca Dolce
Prison District Home of Tolmezzo
via Paluzza 77

Manifestation de solidarité avec les anarchistes visés par l’opération Renata


33028 Tolmezzo (Ud)

Manifestation de solidarité avec les anarchistes visés par l'opération Renata