Un anarchiste arrêté mercredi 7 en Bretagne est passé le lendemain devant la 23e chambre, au Palais de Justice de Paris. Il est accusé de dégradations sur un Pôle Emploi, sur une structure de la Chambre de Commerce et d’Industrie, sur un Franprix et sur un concessionnaire Jaguar, lors de la manifestation sauvage qui s’est déroulée le soir du 14 avril entre le 10e et le 19e arrondissements parisiens. Un mandat d’arrêt délivré au mois d’août a nécessité une recherche sur le Fichier des comptes bancaires (Ficoba), qui liste tous les comptes bancaires ouverts en France (afin par exemple de localiser les derniers retraits), ainsi que des recherches sur le bornage de son téléphone.

Suite à son refus d’être jugé en comparution immédiate, la Procureur a demandé, sous le prétexte de son casier judiciaire et d’une possible récidive, sa mise en détention préventive. Le juge a accepté cette demande. Le procès aura lieu le 19 janvier à 13h30, dans la chambre 23 du Palais de Justice de Paris.

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le 8 décembre, la cour d’Aix-la-Chapelle (Aachen) a acquitté l’anarchiste d’Amsterdam accusée d’un braquage de banque à Aachen en 2013. Près de 60 personnes étaient présentes au tribunal pour montrer leur soutien. Le juge a refusé de suivre les lourdes supputations du parquet qui souhaitait prouver la présence de l’anarchiste dans la banque ce matin-là d’il y a 3 ans (voir notre article). Le procureur a toutefois déjà annoncé faire appel du jugement devant le tribunal de révision. Cela signifie maintenant qu’un autre juge réexaminera toute l’affaire pour vérifier s’il n’y a pas eu d’erreurs de procédure ou d’incohérence dans les motivations des premiers juges. Au cas où ce tribunal trouverait des erreurs, le procès devrait être refait devant la cour d’Aachen, mais avec un juge différent. Si ce recours du parquet échoue, ces charges et cette procédure juridique seraient closes.

Rappelons que deux autres anarchistes sont toujours en détention préventive, accusés d’un autre braquage de banque commis à Aachen, cette fois en 2014. Leur procès commencera fin janvier.

Calicot solidaire à Berlin

Calicot solidaire à Berlin

Le procès contre l’anarchiste d’Amsterdam accusée de hold-up se déroule auprès du Landesgericht (tribunal régional) d’Aachen. La cour a entendu les témoignages des deux employés présents dans la banque ce matin de juillet 2013. Aucun d’eux n’est certain d’avoir vu une arme être sortie ou pointée sur eux. La banque est restée fermée pendant une semaine, afin de permettre à la police scientifique de fouiller les lieux. 11 jours après le braquage, la banque étant réouvert, un employé a trouvé dans une armoire deux pistolets d’alarme que la police a relié au hold-up. Sur l’un d’eux aurait été retrouvé l’ADN de l’accusée. Prochaine audiences: le 1er décembre. Le verdict devrait être annoncé le 5 décembre.

Les actions solidaires avec les anarchistes accusées de braquage à Aachen se poursuivent: Dans la nuit du 19 au 20 novembre, à Toulouse, une fourgonnette de la société Eiffage a été détruite dans les flammes. Dans la nuit du 23 au 24 novembre, de la peinture a été pulvérisée dans l’agence libre-service de la Sparkasse (Caisse d’Epargne) à Buckau-Magdeburg. 10.000 tracts ont été diffés à Vienne et plus agences de banques taguées.

La Caisse d’Épargne de Magdebourg

La Caisse d'Épargne de Magdebourg

Marco Camenisch, anarchiste emprisonné en Italie puis en Suisse depuis 1991 est en libération progressive depuis le 1er septembre 2016 lorsqu’a commencé pour lui une période de six mois de travail en-dehors de la prison dans la région de Zurich. Sa nouvelle adresse: Marco Camenisch, Militärstrasse 87/A, CH-8004 Zürich. Marco a annoncé sur Renversé.co qu’il ne ferait à présent plus de déclarations concernant sa vie privée hormis concernant sa libération juridique. Marco a à présent accès aux informations et à internet.

Voir notre dossier sur Marco Camenisch

Affiche du SRI pour Marco Camenisch

Affiche du SRI pour Marco Camenisch

Le Groupe d’Auto-Défense Révolutionnaire (OEA, Οργάνωσης Επαναστατικής Αυτοάμυνας) a revendiqué dans un long message sur Indymedia Athènes la grenade qu’il avait lancé sur l’ambassade de France dans la nuit du 9 au 10 novembre. La grenade, lancée par deux personnes sur une moto, n’a pas passé le portail de l’ambassade et a légèrement blessé au pied le policier chargé de surveiller le bâtiment. C’est la troisième action armée du groupe: la première, le 25 mai 2014, avait visé le PASOK, la seconde le 31 août dernier avait visé l’ambassade du Mexique par des coups de feu.

Le reste du texte plaide pour la création d’un mouvement révolutionnaire en « étudiant les défaites du passé ». Il explique pourquoi il a visé l’état français, notamment en représailles à la mort de Rémi Fraisse, tué par la police le 25 octobre 2014, en représailles à sa politique anti-migrants à Calais, en représailles à la répression contre les manifestants de la Loi Travail et enfin en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah. Enfin, OEA revendique du même coup l’attaque contre l’ambassade du Mexique, en représailles à la répression des manifestants à Oaxaca. Il explique également l’attaque contre le PASOK de mai 2014 et publie deux autres textes d’appel à la création d’une organisation révolutionnaire. Enfin, l’organisation nie être une émanation de Lutte Révolutionnaire tout en rappelant ses respects pour Nikos Maziotis.

La police mène l’enquête devant l’ambassade de France à Athènes

La police mène l'enquête devant l'ambassade de France à Athènes

La solidarité avec les anarchistes accusés d’attaques de banques à Aix-la-Chapelle se poursuit. La nuit du 27 octobre sur la Max-Weber-Platz à Munich, trois agences bancaires (l’Hypovereinsbank, la Targobank et la Deutsche Bank) ont eu leurs vitres brisées et badigeonnées. Plusieurs automates bancaires ont été incendiés à Berlin lors des nuits des 4 et 7 novembre. Dans la nuit du 3 au 4 novembre, à Toulouse, les trois véhicules garés sur le parking de l’entreprise Eiffage, qui construit des prisons, ont été incendiés.

banderole à Münich: « Solidarité avec les anarchistes accusées de braquage de banque à Aachen! Nous n’en n’avons rien à foutre de vos catégories de coupables et d’innocents »

banderole à Münich: « Solidarité avec les anarchistes accusées de braquage de banque à Aachen! Nous n’en n’avons rien à foutre de vos catégories de coupables et d’innocents »

Le 10 mai 2016, les deux anarchistes Bayram Mammadov et Qiyas Ibrahimov ont été arrêtés par la police à Bakou pour avoir tagué sur un monument dédié à la gloire de l’ancien président -père de l’actuel- Heydar Aliyev. Les graffitis disaient « Nique le système » et « Joyeuse fête des esclaves ». Ceux-ci ont été peints à la veille de l’anniversaire de Aliyev qui est chaque année l’occasion d’une célébration pour le régime. Le simple fait d’avoir tagué la statue aurait valu une année de prison, mais ce n’était pas assez pour la police qui a accusé les deux de transporter trois kilos d’héroïne chacun. Bayram a pu témoigner de son calvaire: il a été arrêté vers 14h30 alors qu’il photographiait les graffitis, la police l’attendait pour l’embarquer. Il a aussitôt été jeté dans une jeep et emmené au commissariat où il a été battu et menacé d’être violé avec un bâton jusqu’à lui faire signer des aveux, y compris pour la drogue. Il a ensuite été emmené au bureau de police où on lui a proposé un deal: s’excuser en déposant des fleurs devant le monument d’Aliyev et devant la télévision. A nouveau battu, il a été transporté au centre de détention provisoire où il est encore tabassé. Le lendemain, passage devant le juge puis passage à tabac pour lui faire cracher d’autres noms. Les humiliations et tabassages se sont poursuivis pendant plusieurs jours, parfois filmés par les policiers.

Une campagne de solidarité appelle à manifester devant les ambassades et consulats azeris pour réclamer leur libération. Les déclarations devant le tribunal peuvent être lues et entendues sur le site de la campagne de la Fédération des Anarchistes Germanophones.

Azerbaïjan: Douze ans de prison et de la torture pour des graffitis anarchistes

Nous publions ici les traductions en français de deux textes de Nikos Maziotis. Le premier, très court, est un message de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, publié le 18 octobre à l’occasion de la semaine de solidarité. Le second a été publié le 31 octobre dans le cadre du procès en appel contre Lutte Révolutionnaire et concerne l’attaque contre la police anti-émeute grecque en représailles au meurtre d’Alexis Grigoropoulos le 6 décembre 2008.

Télécharger le texte de solidarité avec Georges Abdallah (en PDF)
Télécharger le texte lu à l’audience en appel contre Lutte Révolutionnaire le 31 octobre (en PDF)

A l’aube du 6 septembre, une opération dirigée par la DIGOS de Turin a mené à la perquisition d’une trentaine d’habitations et à l’arrestation de cinq anarchistes, avec l’accusation d’association subversive avec finalité de terrorisme, savoir la FAI (voir notre article). Il s’agit d’Anna, Marco, Sandrone, Danilo et Valentina, en plus de la notification de l’enquête en cours à Nicola et Alfredo, déjà emprisonnés.

Les huit anarchistes poursuivis dans le cadre de cette opération policière baptisée « Scripta Manent » sont dans quatre prisons différentes et dans les sections AS2 de haute sécurité. Ils sont tous à l’isolement (pas de contact avec les autres prisonniers etc.), mais le courrier peut arriver. Alfredo Cospito et Anna Beniamino sont en grève de la faim depuis respectivement le 3 et 10 octobre contre le régime d’isolement.

Voici leurs adresses
BISESTI Marco: Strada Alessandria, 50/A – 15121 San Michele, Alessandria (AL)
MERCOGLIANO Alessandro: Strada Alessandria, 50/A – 15121 San Michele, Alessandria (AL)
BENIAMINO Anna: Via Aspromonte, 100 – 04100 – Latina LT
CREMONESE Danilo Emiliano: Str. delle Campore, 32 – 05100 Terni TR
SPEZIALE Valentina: Via Aspromonte, 100 – 04100 – Latina LT
COSPITO Alfredo et Nicola sont détenu à Ferrara AS2
CORTELLI Daniele: Str. delle Campore, 32 – 05100 Terni TR

L’opération policière

L'opération policière

Mardi 20 septembre, après 1 an et 9 mois de procès, l’anarchiste Luis Fernando Sotelo a été condamné en première instance à 33 ans et 5 mois de prison et à une amende de 519 815,25 pesos (26 000€) pour les délit d’attaques aux voix de communication, d’attaques à la paix publique qualifiées et dommages qualifiés. Il est entré en grève de la faimUne manifestation de solidarité avec lui et un autre anarchiste emprisonné, Fernando Barcenas, également en grève de la faim, a eu lieu hier jeudi à proximité de l’Université Nationale autonome de Mexico. Des dizaines de manifestants masqués ont notamment lancé des cocktails Molotov contre un autobus, tagué murs et véhicules, et érigé une barricade enflammée, bloquant la circulation.

Bus tagué hier jeudi à Mexico

Bus tagué hier jeudi à Mexico