Quatre véhicules (et non cinq) avaient été incendiés tôt le matin du 26 juin dernier (voir notre article précédent). Le bourgmestre de Saint-Gilles avait précisé que vu que les véhicules étaient des utilitaires de l’industrie énergétique, c’était la « mouvance antinucléaire » qui était suspectée. Un communiqué paru sur Indymedia précise que les quatre véhicules appartenaient en fait à l’entreprise Fabricom (qui en plus d’appartenir à l’industrie énergétique a mis en place des systèmes de sécurité intégrés à la prison de Bruges, et a déployé le parc de caméras de surveillance de la police à Bruxelles). L’incendie est revendiqué en solidarité avec les « anarchistes dans le collimateur de la justice antiterroriste en Belgique; pour envoyer force et courage à toutes celles et ceux qui portent la rage de la révolte dans leur cœur« .

Tihange, l’un des deux sites nucléaires belges.

Tihange, l'un des deux sites nucléaires belges.

Dans la nuit du 22 au 23 août 1927, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti furent exécutes dans la prison de Charlestown, état du Massachusetts. Sacco et Vanzetti étaient deux immigrés italiens et militants anarchistes. Leur exécution fait suite à une escalade de crises et de luttes sociales, une terrible répression frappait les militants socialistes, anarchistes et syndicalistes auxquelles répondent des vagues d’attentats anarchistes. Après sept années de procès et une immense campagne de solidarité internationale (la première grande campagne du premier Secours Rouge International), Sacco et Vanzetti ont été condamnés à tort (ils furent innocentés 50 ans plus tard) par la justice bourgeoise et raciste américaine à la chaise électrique.

90 années plus tard, le Secours Rouge, l’Action Culturelle Anarchiste de Bruxelles et l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte vous invitent à deux soirées de commémoration:

– Le samedi 22 juillet à 19h: Projection du film « Sacco & Vanzetti » (1971), réalisé par Giuliano Montaldo, avec la musique de Joan Baez.
– Le samedi 26 août à 19h: Conférence/débat avec Esteban Sierra Alvarez sur la solidarité avec Sacco et Vanzetti en Belgique à l’époque des procès.

Les deux événements auront lieu au local du même nom, le « Sacco-Vanzetti« , 54 Chaussée de Forest, à 1060 Saint-Gilles.

Commémorations pour les 90 ans de l’exécution de Sacco et Vanzetti

Des affrontements ont éclaté ce 29 juin à Exarchia, le « quartier anarchiste » d’Athènes. Plus tôt dans la semaine, le syndicat policier Poasy avait prévu d’entrer à Exarchia pour tenir un meeting public au beau milieu de la Place Exarchion (la place centrale du quartier, occupée en permanence par la scène anarchiste), afin de « protester contre les attaques anarchistes visant la police ». Pour réponse, une manifestation anarchiste a aussitôt été annoncée dans le quartier bourgeois Kolonaki. Toute manifestation a donc été interdite à Exarchia et Kolonaki de 6h du matin à minuit le 29 juin. Une interdiction ignorée par les anarchistes. Les policiers anti-émeutes stationnés autour de l’Université Polytechnique ont essuyé des tirs de cocktails molotov et de pierres et répliqué par des dizaines de grenades CS, enfumant tout le quartier. Des grenades flash bang et d’autres engins de maintien de l’ordre ont été utilisés par la police. Deux policiers ont été blessés, aucune arrestation n’a été faite.

Un engin explosif artisanal

Un engin explosif artisanal

Le 7 juin, la juge a rendu le verdict dans l’affaire contre deux anarchistes accusés d’avoir braqué une agence de la PaxBank à Aachen en novembre 2014 (voir notre dernier article). Une anarchiste qui avait été extradée de Catalogne a été condamnée à sept ans et demi de prison. Son co-inculpé a été acquitté. Le matin, une route d’accès à Barcelone avait été barrées par des pneus enflammés. A midi, la Chambre de Commerce allemande a été taguée et le soir même du 7 juin, une manifestation de dénonciation de la condamnation a eu lieu dans le quartier de Gracia. Le collège des économistes de Catalogne, a été attaqué lors de cette manifestation, ainsi que plusieurs agences bancaires et immobilières.

L’affiche de la mobilisation solidaire à Barcelone

L'affiche de la mobilisation solidaire à Barcelone

Le procès des anarchistes accusés d’une attaque de banque à Aix-la-Chapelle se poursuit (voir notre précédent article). L’audience du 12 mai s’est centrée sur le témoignage de l’experte en biométrie qui a expliqué que la qualité des images (vidéos de sécurité du sous-sol de la banque où se trouve le coffre-fort) était très mauvaise, qu’elles avaient une très mauvaise résolution. Dans le cas de la femme il est impossible d’assurer qu’il s’agit de la même personne, ou pas. Dans le cas de l’homme, les traits coïncident encore moins: l’experte a dit que selon elle il ne s’agit pas de la même personne. L’audience du 18 mai a d’abord été consacrée aux voyages qu’un-e des accusé-e-s aurait fait en Blablacar, entre la France et Barcelone, ensite à l’examen d’un tournevis trouvé dans la chambre forte de la Pax Bank, supposément avec l’ADN de l’un des accusés. Le juge a finalement rejeté cet élément comme preuve dans l’affaire.

Pour tenter de mettre un-e des accusé-es en lien avec la gauche radicale et d’en faire une personne connue et active dans les milieux militants, l’accusation a exposé deux éléments. D’abord l’envoi d’une lettre avec une affiche d’un événement solidaire avec l’affaire, dans laquelle l’expéditeur commente que la réponse a tardé près d’un mois à arriver. Ensuite dees filatures effectuées par la Sûreté de l’Etat en 2010 à Bruxelles, dans le cadre d’un “No Border Camp”. Des personnes solidaires et amies étaient présentes dans la salle.

Compte-rendu complet ici

Un des distribueteurs de billets incendiés fin avril à Bâle en solidarité avec les inculpés de Aachen

Un des distribueteurs de billets incendiés fin avril à Bâle en solidarité avec les inculpés de Aachen

Le 15 mai, une vingtaine d’anarchistes ont attaqué au cocktail Molotov le commissariat de police d’Omonia, à Athènes, pour l’anniversaire de la mort du guérillero anarchiste Christos Tsoutsouvis. Christos Tsoutsouvis, d’abord membre membre de l’organisation ELA (Lutte Populaire Révolutionnaire), puis cofondateur du groupe « Combat Anti-Etat », avait été tué le 15 mai 1985, dans une fusillade dans la région de Gizi.

Lire le communiqué de l’attaque (en anglais)

Le commissariat d’Omonia

Le commissariat d'Omonia

Le CSA (Centre Social Anarchiste) qui avait été ouvert à deux pas de la Place du Luxembourg (21 rue godecharle) il y a un peu plus d’un mois a été expulsé par la police ce vendredi. Le lieu était « expulsable » depuis ce lundi, suite à une procédure unilatérale lancée par la société propriétaire du bâtiment. Celle-ci était dans un premier temps disposée à laissé l’occupation durer jusqu’au mois de juillet lorsqu’il serait mis en vente, mais la police a fait pression pour obtenir l’expulsion. Les arguments prêtent à rire: des cryptoparties ayant pour objectif de « hacker le système » et des « préparations d’attentats contre Donald Trump ». La visite du président US la semaine prochaine n’est probablement pas étrangère à l’expulsion du CSA. La police a donc démoli l’entrée et arrêté au moins 20 personnes qui se trouvaient à l’intérieur.

Édit: Il y a eu 28 arrestations. Elles seraient toutes judiciaires, avec accusation de rebellion.

Expulsion du 1er CSA, rue Godecharle

Le Centre Social Anarchiste (21 rue Godecharle Ixelles), occupé depuis le 21 mars dernier, est menacé d’expulsion. Les occupants ont décidé de maintenir les activités qui devaient y avoir lieu cette semaine. En plus de ceux-ci, une AG spéciale ce soir, et un « déjeuner expulsion » mardi matin.

Affiche du CSA en cas d’expulsion

Affiche du CSA en cas d'expulsion

Il y a quelques semaines, les enquêtes concernant l’opération « Scripta Manent » ont été clôturées. Après une audition préliminaire, le juge décidera de mettre en jugement les anarchistes soupçonnés. Avant-hier, mercredi 3 mai, le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito a commencé une grève de la faim de dix jours contre la censure qui lui a été imposée par le procureur chargé du dossier « Scripta Manent », qui bloque presque toute la correspondance entrante et sortante. Alfredo demande à tous les camarades à l’extérieur d’envoyer des livres, des magazines, des lettres et des documents imprimés en général, en signe de protestation et en appui à sa grève.

Alfredo Cospito: Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara, Italie

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito