Depuis un an, apparemment, les manifestations « revendicatives » (politiques donc) sont interdites par la bourgmestre (MR) d’Ixelles sur la Place du Luxembourg, toute proche de nombreuses institutions européennes. Cette interdiction n’a été communiquée à personne, ce sont surtout « les manifestations qui peuvent déboucher sur des confrontations entre les participants et des opposants ou encore avec la police », ce qui explique que notre manifestation (organisée avec le comité « Libérons Musa » en solidarité avec Musa Asoglu ait été attaquée par la police le 22 février dernier (voir l’article). Interrogée par l’opposition communale, il est apparu que cette interdiction n’était pas liée à la « menace terroriste » mais bien aux nombreuses terrasses de cafés eurocrates qui jouxtent la place. La police avait en effet prétendu que les « manifestations turques » étaient interdites en raison de la tension entre les groupes turcs de gauche et de droite. La police avait donc « protégé » les manifestants solidaires de Musa Asoglu en les plaquant puis trainant dans la boue et en distribuant des amendes administratives. Contactée par une journaliste quelques heures plus tard, la police n’avait pas confirmé cette interdiction. La police tenterait quand cela est possible de déplacer les manifestations vers le Square de Méeus, ce qu’ils ne font pas pour les manifestations antifas puisque c’est là que se trouve le local d’Aube Dorée.

30 secondes avant l’intervention de la police, le 22 février dernier

30 secondes avant l'intervention de la police, le 22 février dernier

Adem Yildiz, Ilgin Guler et Memet Dogan, trois militants antifascistes turcs sont menacés d’expulsion (voir nos précédents articles sur Adem Yildiz ici et ici, sur Ilgin Guler ici). Deux d’entre eux sont réfugiés politiques et ils sont tous trois en ordre de papiers: c’est leur engagement politique contre le régime turc qui est donc jugé problématique par la France. Dans les DGSI, les reproches sont entre autres d’avoir participé à la Fête de l’Huma, au 1er Mai, à des manifestations pour les prisonniers politiques, des concerts de Grup Yorum, etc. Le procès de Memet Dogan aura lieu le 24 mai (l’audience du 19 avril a été reportée pour absence d’interprète).

Lire le dossier de solidarité.

Cliquer pour télécharger le dossier

Andrei Sokolov est un antifasciste russe qui avait été enlevé entre avril et octobre 2016 et détenu clandestinement par les services spéciaux ukrainiens. Nous avions fait campagne pour sa libération à l’époque, retrouvez notre dossier ici. La Russie a récemment décidé d’ouvrir une enquête sur l’enlèvement de Sokolov et d’autres ressortissants russes, Andrei a été interrogé à cette occasion. De son côté, Andrei avait décidé de porter plainte auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), une telle plainte doit être déposée dans les six mois, Andrei avait donc jusqu’au 14 avril. Andrei a choisi de passer par le SIJ (Stichting Justice Initiative, une organisation de défense des droits de l’homme néerlandaise) pour déposer cette plainte, cette organisation lui avait été recommandée par un journaliste et il n’avait pas les moyens de payer lui-même un avocat pour déposer cette plainte. Andrei a donc déposé tous les papiers nécessaires ainsi que son témoignage en décembre, mais le SIJ n’a pas déposé la plainte par agenda politique (privilégiant les affaires contre la Russie que contre l’Ukraine). Lorsque Andrei s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas, il n’avait plus que deux semaines pour déposer sa plainte, il a finalement pu la déposer à temps.

Donbass: Ouverture de deux enquêtes sur l’enlèvement de Andrei Sokolov

Trois bombes ont visé le 21 avril dernier un bus de joueurs du Borussia Dortmund. Un joueur a été blessé dans l’attaque, le blindage du bus a empêché un massacre. L’affaire est rapidement devenue étrange puisque l’attentat est rapidement revendiqué à plusieurs reprises par des tendances radicalement différentes. Sur place tout d’abord, plusieurs lettres revendiquant l’attaque sous un prétexte islamiste (l’attaque n’est toutefois pas revendiquée par Daesh, inhabituel), un communiqué est publié sur Indymedia Linksunten revendiquant l’attaque au nom d’Antifa (nous avions dénoncé un hoax d’extrême-droite, voir notre article). Quelques jours plus tard, l’attaque est également revendiquée par l’extrême-droite, on peut imaginer en représailles à la première intox.

L’affaire a ensuite beaucoup moins fait parler d’elle, et pour cause: le coupable a été arrêté, il s’agissait d’un spéculateur boursier pariant sur l’effondrement des actions via la mort de joueurs du club allemand, seul de son pays a être côté en bourse (sur une vingtaine en Europe. La manœuvre est expliquée sur le site des « Cahiers de l’Oncle Fredo: Sport et Lutte des Classes » dans un article que vous pourrez retrouver ici.

L’indice boursier du Borussia Dortmund

L'indice boursier du Borussia Dortmund

Une manifestation de 50.000 personnes contre le parti anti-immigration Alternative für Deutschland à Cologne a donné lieu samedi à des affrontements avec les forces de l’ordre. Les manifestants dénonçaient la tenue du congrès du parti antimigrants Alternative für Deutschland (AfD). Deux policiers ont été blessés et un véhicule de police a été incendié. Des incidents ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la ville. Quelque 600 délégués de l’AfD participent ce week-end au congrès protégé par plus de 4.000 policiers.

La manifestation de Cologne

La manifestation de Cologne

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche 16 avril d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) à Paris contre le meeting de Marine Le Pen prévu lundi soir au Zénith de la Villette. De brefs heurts ont éclaté vers 16 heures aux abords du parc de la Villette quand une cinquantaine de manifestants vêtus de noir et le visage masqué ont lancé des fumigènes et projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Ces incidents ont eu lieu non loin du Zénith de la Villette. La manifestation, qui est arrivée devant la mairie du 19e arrondissement vers 17 heures, s’est achevée sans autre incident notable. Cette manifestation se déroule quelques jours après l’incendie qui a dévasté les locaux de campagne de Marine Le Pen à Paris.

La manifestation d’Aubervilliers

Correctif: Le local du FN n’a pas été « dévasté » à Paris, les dégâts y ont été plutôt légers – à la différence du local de Valence (voir ici)…

La manifestation d'Aubervilliers

Trois explosions ont frappé un bus de joueurs de l’équipe de Dortmund hier soir. une lettre de revendications, vraisemblablement islamiste, a été retrouvée rapidement sur place. Mais une autre revendication signée « Antifa » a été postée sur Indymedia Linksunten un peu plus tard, à 23h53, intitulée « Attaque sur le bus BVB » et imitant maladroitement le style des communiqués antifas. Le message a très rapidement été supprimé par les modérateurs de la plateforme, mais le site d’extrême-droite pi-news (« politicaly incorrect ») a reposté la capture d’écran de la revendication en prétendant qu’elle était authentique. La police a annoncé qu’elle enquêtait également au sujet de cette revendication, et la presse a massivement relayé la « fake news ».

Edit 15h: Le parquet allemand a déclaré au sujet de la fausse revendication: « Après un premier examen, nous avons de très sérieux doutes sur son authenticité ».

Le bus du BVB

Le bus du BVB

Peu après la prise de pouvoir par la droite et l’extrême droite en Ukraine, la ville d’Odessa a connu, le 2 mai 2014, le massacre de 46 jeunes progressistes, brûlés vifs ou lynchés par les fascistes dans la Maison des syndicats. Depuis ce jour, des parents et amis des victimes exigent une enquête internationale sur le massacre, une demande qui a été bloquée par le gouvernement ukrainien. Cette obstruction a été notée par les Nations Unies, le Conseil de l’Europe et d’autres organismes internationaux. Malgré les nombreuses vidéos montrant les fascistes à l’oeuvre, aucun des responsables du massacre n’a été traduit en justice, alors que de nombreux antifascistes sont emprisonnés souvent sans jugement.

Chaque semaine depuis le massacre, les Odessites se rassemblent sur le lieu du massacre pour se souvenir de leurs morts et demander une enquête. Et presque toutes les semaines, les organisations néo-nazies les harcèlent et parfois les attaquent physiquement. Le 23 février, Alexander Kushnarev, 65 ans, député du conseil de district de Limansk et père d’une des jeune victimes, et Anatoly Slobodyanik, 68 ans, officier militaire à la retraite et chef de l’Organisation des anciens combattants [de l’armée soviétique] ont été arrêtés et accusé de vouloir enlever un député impliqué dans le massacre.

La campagne de solidarité d’Odessa appelle à une Journée internationale de solidarité avec le peuple d’Odessa le 10 avril 2017 pour attirer l’attention sur la répression par le gouvernement ukrainien des antifascistes dans cette ville.

Sous l’oeil complice de la police, les fascistes attaquaient la Maison des syndicats

Sous l'oeil complice de la police, les fascistes attaquaient la Maison des syndicats

2.000 manifestants ont défilé dimanche après-midi à Bordeaux contre le meeting de Marine Le Pen. Les manifestants s’étaient réunis place de la Victoire, à quelque 10 km du Parc des expositions de Bordeaux-Lac, où la présidente du FN tenait son meeting. Ils ont ensuite défilés à travers les rues du centre-ville, encadrés par une imposante présence de CRS et gendarmes mobiles. C’est vers la fin du parcours, aux environs de 17 heures, que les incidents ont commencé. Plusieurs manifestants qui avaient défilé cagoulés en tête du cortège s’en sont pris à des vitrines, puis aux forces de l’ordre, leur jetant des boulons, pavés, canettes et projectiles divers. La police a tiré des gaz lacrymogènes et procédé à dix interpellations.

Les affrontements de dimanche à Bordeaux

Les affrontements de dimanche à Bordeaux

La police londonienne a arrêté samedi 14 personnes pour diverses infractions suite à des incidents lors d’un rassemblement fasciste Britain First et de l’English Defense League et d’une contre-manifestation d’Unite Against Fascism. Les fascistes voulant exploiter l’attentat de Westminster d’il y a 10 jours, ils se sont rassemblés Trafalgar square. L’important dispositif policier séparant les deux rassemblements a pu être débordé par les contre-manifestants qui ont pu s’affronter directement aux fascistes protégés par la police.

Arrestation d’un antifa hier à Londres

Arrestation d'un antifa hier à Londres