Lundi 7 octobre, la cour suprême de cassation de Bulgarie a suspendu l’audience qui doit décider de la révocation ou non de la libération conditionnelle de Jock Palfreeman. Les trois juges ont maximum deux mois pour rendre leur jugement. Il y a deux semaines, la libération conditionnelle en appel a été accordée à Palfreeman. Le procureur général a cependant adressé au tribunal une requête extraordinaire et illégale demandant l’annulation de sa libération (voir notre article). Jock Palfreeman, qui est de nationalité australienne, reste donc détenu dans un centre de détention pour immigré·e·s près de Sofia, dans l’attente du jugement. Il est possible de soutenir Jock en participant à un crowdfunding.

Free Jock

Des centaines de policiers ont occupé le bord de mer de St Kilda (Melbourne) pour s’interposer entre une centaine de militants d’extrême droite et 300 manifestants antifa dans l’après-midi de samedi. Des incidents ont cependant eu lieu. Trois personnes ont été arrêtées et une autre soignée après avoir été touché par du capsicum.

La contre-manifestation antifa

La contre-manifestation antifa

«La» police de l’état de Victoria s’est affronté à des manifestants antifascistes pour protéger un meeting donné par la célèbre jeune oratrice fasciste américaine Lauren Southern. La police avait prévu des manifestations violentes et, au début de la semaine, les organisateurs de l’événement savaient que la sécurité du meeting leur coûterait 68.000 AUS$. Lauren Southern est célèbre pour ses déclarations provocatrices antiféministe, supprématiste blanche et islamophobe. Elle a été interdite en mars d’entrer au Royaume-Uni. Les manifestants antifascistes ont pris d’assaut la zone de la conférence, caillassant un bus amenant l’assistance au meeting. Au moins une personne a été arrêtée.

Faca à face antifas et policieers à Melbourne

Faca à face antifas et policieers à Melbourne

Fin décembre dernier, l’Association des Prisonniers Bulgares (BPRA) avait lancé un appel à la solidarité pour la lutte qu’ils menaient pour la démission du Directeur Krestev. Krestev avait été nommé à la direction de la principale prison de Sofia et avait procédé à plusieurs réformes contre les prisonniers: réduction et suppression des activités, des congés pénitentiaires, du temps de cour, des achats à l’intérieur de l’établissement. Sous sa gouvernance, la torture avait augmenté et plusieurs groupes de narcos étaient protégés et sponsorisés par la direction, se permettant toutes sortes de brutalités et d’abus envers les autres prisonniers. À Bruxelles, nous avions répondu à cet appel en organisant deux journées de solidarité avec leur lutte et avec Jock Palfreeman, prisonnier antifasciste australien membre de la BPRA emprisonné à Sofia.

La mobilisation des prisonniers n’a jamais cessé: ils ont organisé plusieurs actions de protestation et de grève de la faim, malgré l’énorme répression qui les menaçait (les détenus de longue peine étaient principalement mobilisés puisque ceux qui avaient écopé de moins de 10 ans de prison ne pouvaient risquer de voir leur peine doublée). Hier à nouveau, les prisonniers de la prison de Sofia ont protesté dans la cour de la prison. Finalement, le 1er Ministre Borissov a demandé hier la démission de Svilen Tsvenatov (Directeur de l’exécution des peines) et de Peter Krestev (Directeur de la Prison Centrale de Sofia), les démissions ont été aussitôt présentées puis acceptées. La direction de la prison est temporairement confiée à la garde du Ministère de la Justice le temps de désigner des remplaçants. La goute d’eau qui a fait débordé le vase (les multiples exactions n’étant pas tellement problématiques pour le gouvernement bulgare) a été l’évasion d’un criminel célèbre en Bulgarie ainsi que de son compagnon de cellule il y a deux jours.

Soirée de solidarité avec la BPRA à Bruxelles (archive)

Deux personnes ont été arrêtées lundi après que quelques centaines de manifestants fascistes de Reclaim Australia et antifascistes de la Campaign Against Racism and Fascism se soient affrontés à l’occasion d’un meetings du publiciste britannique ultra-réactionnaire Milo Yiannopoulos. La police anti-émeute est intervenue, a utilisé des gaz et cinq policiers ont été légèrement blessés dont un par un jet de pierre. Les conférences de Yiannopoulos sont souvent l’occasion de contre-manifestations antifascistes et antiracistes (voir notre article sur les incidents provoqués par sa venue à Berkeley[->]).

Affrontement à Melbourne

Affrontement à Melbourne

L’Australie compte obliger les groupes comme Facebook ou WhatsApp à donner à la police, dans le cadre d’enquêtes criminelles et terroristes, les messages cryptés de suspects, selon un projet de loi dévoilé ce vendredi. WhatsApp, détenu par Facebook, et Skype, qui utilisent le cryptage de données pour garantir à leurs utilisateurs la confidentialité des échanges, refusent de se plier aux lois qui imposent dans certains pays aux opérateurs traditionnels de télécommunication (fournisseurs d’accès à internet, opérateurs mobiles et fixe) de fournir leurs données aux gouvernements qui le leur demandent.

En Australie, les services d’enquête peuvent actuellement adresser des réquisitions aux opérateurs mobiles. Le projet de loi donnerait aux autorités australiennes des pouvoirs coercitifs pour contraindre « en dernier ressort » les entreprises si elles ne coopèrent pas volontairement. Facebook a rétorqué qu’il disposait déjà d’un mécanisme d’aide aux enquêteurs australiens. Des messageries comme Signal sont au-delà de ce débat puisque les protocoles de cryptages sont tels que Signal elle-même ne peut décrypter les messages qu’elle véhicule.

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Pour contrôler les voyageurs internationaux à la douane des aéroports, le gouvernement australien mise sur un système automatique de bornes automatisées identifiant les passagers grâce à la reconnaissance faciale, oculaire et/ou avec leurs empreintes digitales. L’Australie compte traiter 90% du flux d’arrivées dans ses aéroports internationaux par ce biais d’ici 2020, sans la moindre interaction humaine. Ce système sans contact — entièrement dénué de documents officiels comme de douaniers — entraînerait aussi la disparition des SmartGates, les bornes électroniques installées dans certains aéroports, comme Bruxelles, qui permettent de scanner son passeport.

Le programme, en développement depuis 2015, bénéficie d’un budget de 100 millions de dollars sur cinq ans. La première phase de test doit être conduite en juillet à l’aéroport de Canberra qui assure uniquement les liaisons avec Singapour et Wellington. Les aéroports plus importants comme Sydney et Melbourne, devront attendre le mois de novembre, le déploiement complet de la technologie étant prévu pour mars 2019. En 2015, l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient déjà réalisé un test de « passeport dématérialisé » pour les vols entre les deux pays (voir notre article).

L’aéroport de Canberra, choisi pour le test

L'aéroport de Canberra, choisi pour le test

Alors qu’un vaste débat a lieu autour du choix de la date de la fête nationale de l’Australie (le début de la colonisation britannique), des milliers de personnes ont défilé à travers à Sydney, de Redfern jusqu’à Victoria Park, pour dénoncer la spoliation et le massacre des peuples aborigènes. Les manifestants scandaient « il n’y a pas de fierté dans le génocide » et a appelé pour que le 26 janvier soit un jour de deuil national, et pas de fête. Il y a eu quelques affrontements isolés: un policier a été légèrement blessé et une manifestant de 20 a été arrêté pour violence sur policier et pour dégradation. il a été remis en liberté mais devra comparaître au tribunal.

La manifestation d’hier, à Sidney

La manifestation d'hier, à Sidney

Environ 300 militants ont se sont affrontés à la police et aux agents de la sécurité du campus en dehors d’une réunion du conseil de l’Université de Sydney. Ils protestaient contre la fermeture annoncée d’une école d’art. Après avoir tenté d’entrer dans la salle de réunion, les manifestants ont défilé dans le campus et envahi le bureau de sécurité de l’université.

La manifestation à l’université de Sidney

La manifestation à l'université de Sidney

L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont décidé de se livrer à un essai de passeport dématérialisé, suite à une proposition faite dans le cadre d’un hackathon appelé Ideas Challenge, organisé par l’Australian Department of Foreign Affairs and Trade (DFAT). Sur 392 idées, c’est celle-ci qui a été retenue. Le « Passeport Cloud » remplacerait le passeport traditionnel par des contrôles biométriques, qui permettront de relier l’individu à un fichier sur lequel serait centralisées les données du passeport. Si l’expérimentation fonctionne, le principe pourrait ensuite être généralisé à l’ensemble du globe, à condition que les États se mettent d’accord sur des protocoles communs.

Contrôle des frontières en Australie

Contrôle des frontières en Australie