Le cas Marie Gilow (voir notre article) n’est pas isolé. Une deuxième personne, de nationalité française, et vivant en Belgique depuis plus de 20 ans, active dans la vie associative et politique et notament dans la solidarité avec le Rojava, a également été placée en septembre 2024 sur liste « Terrorisme, Extrémisme, processus de Radicalisation » de l’OCAM, en tant que « prédicatrice de haine » de niveau 2. Suite à ce classement, elle a reçu dernièrement le même courrier de l’Office des Étrangers que Marie Gilow, menaçant de lui retirer son droit de séjour en Belgique et de lui interdire l’entrée sur le territoire, en invoquant la « sécurité nationale ».

Marie Gilow est franco-allemande et vit en Belgique depuis plus de dix ans, entre études, travail et implication active dans la vie associative et politique. La constante de ses engagements est le féminisme, ce qui l’a amené à s’intéresser, puis à porter en Belgique la voix des femmes du Rojava. Elle a été placée en septembre 2024 sur liste « Terrorisme, Extrémisme, processus de Radicalisation » de l’OCAM, en tant que « prédicatrice de haine » de niveau 2. Suite à ce classement, elle a reçu dernièrement un courrier de l’Office des Étrangers menaçant de lui retirer son droit de séjour en Belgique et de lui interdire l’entrée sur le territoire, en invoquant la « sécurité nationale ». A l’origine de l’inscription de Marie sur la liste de l’OCAM, il y a la dénonciation d’un service étranger dont on suppose qu’il est turc.

C’est le voyage qu’elle a effectué dans ce cadre au Rojava qui est criminalisée. Cette attaque est d’autant plus indécente que la diplomatie belge fait des ronds de jambes devant le nouveau pouvoir islamiste de Damas – dont le premier ministre, précédement dirigeant d’Al-Qaïda en Syrie et d’Al-Nosra, a dirigé des attaques sanguinaires contre le Rojava démocratique.  Pour que son nom soit effacé de cette base de données, elle devrait suivre un processus de déradicalisation qui pourrait prendre jusqu’à 4 ans… L’inclusion dans cette liste ne prévoit pas de procédure d’audition, qui pourrait permettre aux personnes de s’expliquer. L’avocat a depuis multiplié les démarches pour « faire entendre » sa cliente. Une mise en demeure a été envoyée au cabinet du ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) et à la ministre de la Justice Annelies Verlinden (CD&V), dont dépend l’OCAM.

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La ministre fédérale de l’Action et de la Modernisation publiques également chargée du numérique, Vanessa Matz (Les  Engagés), annonce un projet de loi visant à mettre fin à l’anonymat sur les réseaux sociaux et à rendre Itsme obligatoire pour s’authentifier sur un réseau social. Ce projet, se retrouve dans l’accord du gouvernement Arizona, il veut associer chaque compte en ligne à une personne physique ou morale dûment identifiée, sans interdire pour autant le pseudonymat, ni la possibilité d’associer plusieurs comptes à une même personne. Qu’en est-il des données privées: Itsme ne récupère pas les données personnelles, c’est de l’authentification, il valide que vous êtes la bonne personne, ne stocke, ne traite, ne communique aucune donnée sur notre activité en ligne. Et la liberté d’expression ? Elle sera au cœur des débats parlementaires.

L’organisation étudiante d’extrême droite NSV (Nationalistische Studentenvereniging) avait planifié une manifestation ce jeudi 27 mars en soirée, environ 400 manifestants ont répondu présents, parmi eux, Tom Van Grieken, Filip Brusselmans, Chris Janssens et Dries Van Langenhove du Vlaams Belang. Plus tôt, un tract avait été distribué appelant à la «remigration», un retour permanent des «étrangers» dans leur pays natal, et considéré par les militants antiracistes comme «rance» et «haineux». Les contre-manifestants avaient tenté de faire interdire cette manifestation mais sans succès, ils ont donc organisé une marche de solidarité, pour souligner que le «fascisme» n’a pas sa place à Gand, ni ailleurs.

Des parcours séparés et un moment de départ distinct avaient été prévus, les forces de l’ordre étaient déployées massivement le long des deux parcours. Un peu plus de 1000 antifascistes et antiracistes se sont dirigés vers le centre-ville en scandant des slogans de solidarité. Malgré le dispositif policier, les manifestants ont tenté de rejoindre le cortège du NSV, des projectiles, œufs, feux d’artifice, bouteilles en verre ont alors été lancés sur ces manifestants. La police a procédé à plusieurs interpellations au sein des militants d’extrême droite (le chiffre de 7 est annoncé mais pas certifié). Peu après, le canon à eau a dû être utilisé pour disperser les manifestants. 24 contre-manifestants ont été arrêtés administrativement pour avoir «défié» leurs adversaires.

Les prisons belges comptent un nombre records de 13.013 détenus dont 267 dorment à terre, un manque criant d’humanité pour les détenus. 3400 prisonniers devant purger des peines de courte durée sont sur liste d’attente en raison du manque de places. 713 condamnés ont quitté la prison plus tôt que prévu pour faire de la place sous le motif d’un congé pénitentiaire prolongé. Malgré plusieurs condamnations par la Cours Européenne des Droits Humains (CEDH), l’Etat belge n’a toujours pas amélioré les conditions de détentions des prisonniers, ni fermé des maisons d’arrêt vétustes et surpeuplées (voir article ici). Des budgets supplémentaires ont été demandés au gouvernement fédéral, ainsi que l’approbation d’une loi prévoyant des mesures d’urgence temporaires, telles que le recours plus fréquent à la surveillance par bracelet électronique.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) veut équiper les pompiers, les contrôleurs des transports en commun et les chefs de train de bodycams pour les «protéger» des violences verbales et physiques. Les forces de police ont été équipées en 2022 ( voir article ici ), elles ont permis plus d’identifications. Ces caméras embarquées fournissent des images pour faciliter la poursuite des auteurs de violence. Le ministre voudrait utiliser cette technologie plus largement pour «protéger» ceux qui assurent le service public et la sécurité.

L’État Belge, la zone de police Bruxelles-Capitale Ixelles et le bourgmestre de Bruxelles-Ville  Phillipe Close (PS) ont été condamnés pour violences policières commises lors d’une manifestation le 24 janvier 2021, durant la pandémie de covid-19 ( notre article ici ). Le jugement donne raison aux 11 plaignants. Le tribunal reconnaît que la technique de la nasse (l’encerclement des manifestants pour les empêcher de se mouvoir) est interdite, le caractère illégal d’arrestations, l’utilisation de colsons pour menotter les manifestants aussi illégal, les conditions de détention aux casernes ont elles été jugées de traitements inhumains et dégradants. Le profilage ethnique n’a pas été retenu, le tribunal estime que les ordres donnés n’ont pas été clairs et précis. Il condamne les autorités à verser 900 euros à chaque plaignant, au titre de dommages et intérêts, ainsi que 5000 euros à l’un d’eux âgé de 15 ans au moment des faits, en réparation aux sévices corporels qu’il a subis au moment de sa détention. Lors de ce procès, seules les responsabilités des autorités étaient jugées, l’affaire pénale est toujours à l’instruction.

1500 personnes ont manifesté hier samedi à Bruxelles contre les violences policières. La manifestation est partie de la place du Luxembourg et a traversé le centre ville pour terminer place du Congrès. Le cortège a effectué plusieurs arrêts sur le parcours, afin de permettre à diverses personnes de prendre la parole, notamment des proches de victimes de la violence policière, mais aussi pour se recueillir en mémoire des personnes assassinées. De nombreux tags ont été réalisés le long de ce parcours. Des véhicules de police et de la STIB ont également été tagués et leurs vitres brisées. Dix arrestations ont eu lieu après la manifestation. Au moins huit de ces arrestations seraient judiciaires, dont une qui concernerait un jeune manifestant arrêté avec des engins pyrotechniques (photo de gauche diffusée par la police de Bruxelles).

EDIT: Le bilan est en fait de sept arrestations administratives et deux arrestations judiciaires.

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En 2024, l’analyse de 36,283 millions déplacements aériens sur 251.024 vols issus de 89 compagnies aériennes ont été effectués par l’unité belge d’informations des passagers ( BelPIU ) intégrée au Centre de crise national. Il s’agit du plus grand nombre de données examinées par le BelPIU depuis sa création en 2018.  Ces analyses ont mené à l’arrestation immédiate de 50 personnes dans des affaires criminelles. Cette unité belge d’informations des passagers fait partie du National Travel Targeting Centre (NTTC), qui recueille et analyse les données des passagers aériens à l’arrivée, au départ ou en transit en Belgique dans le cadre de la lutte contre le « crime organisé et le terrorisme ». Le NTTC permet la coopération entre différents services de sécurité et de renseignement belges pour diverses enquêtes. Suites aux alertes transmises par BelPIU aux aéroports, la police intégrée a pu saisir l’an dernier 563 kilos de stupéfiants (contre 76,05 kg en 2023) et plus de 640.000 euros de diamants et bijoux importés illégalement. La police de BelPIU a par ailleurs transmis 776 alertes liées au terrorisme, 10 personnes ont été arrêtées. 50 suspects ont été arrêtés dans le cadre du trafic de stupéfiants, 50 arrestations pour trafic d’êtres humains et 12 arrestations immédiates pour rapt parental.

Le département cybersécurité de La Défense veut augmenter ses effectifs dans les prochaines années et se dote de technologies de pointe. Cette semaine, le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) a présenté un nouveau type d’arme: le brouilleur de drones. C’est un fusil qui ne tire pas de munitions mais des ondes électromagnétiques. Lorsque celui-ci est déclenché, il fera perdre le contrôle du drone par son opérateur, l’engin est alors repoussé, capturé ou abattu. Pour pouvoir utiliser, développer ou perfectionner ces technologies, la Défense va recruter des informaticiens, chimistes, ingénieurs, experts en télécommunications, 40 métiers différents pour l’unité cybersécurité, qui veut doubler ses effectifs.