Actuellement, les caméras de surveillance individuelles (bodycams) ne font pas partie de l’équipement de base fourni à chaque agent de police, chaque unité doit financer l’acquisition de ce matériel sur son propre budget, en fonction de ses priorités opérationnelles et de son contexte local. Le gouvernement a décidé d’acheter 3.000 bodycams. Les serveurs, où parviendront les images, font actuellement l’objet de tests approfondis, avec une mise en service prévue d’ici à la fin de cette année. 

Samedi soir, 17 mai, le rassemblement pour la Palestine s’organisait sur la place de la Bourse, comme elle le fait depuis des semaines, pour dénoncer le génocide en cours visant le peuple palestinien et la participation de la Belgique à ce génocide. Dans le cadre de la Pride, un DJ set était organisé sur la même place. Une trentaine de personnes étaient rassemblées au milieu de la foule qui seront rapidement rejointes par d’autres personnes queers et allié.es. Vers 19h30, la police chargera, avec coup de matraque et gaz lacrymogène, le groupe mobilisé pour le soutien à la Palestine. Et une fois de plus arrêtera des manifestants, réfugiés palestiniens. Le rassemblement sera écarté avec une présence policière importante. Les personnes arrêtées seront finalement relâchées vers 1h du matin.

 

Un dossier de 25 pages, compilé par un médecin généraliste à la prison d’Haren, dénonce une série de manquements graves en matière de santé en prison. Le dossier élaboré, durant des mois, relate une série de situations problématiques : absence de dépistage et traitement des cas d’hépatite C, absence de dépistage de la tuberculose, soins évités sous prétexte de la charge logistique, entorses au secret médical. En matière de santé carcérale, la qualité des soins fournis en prison doit être “équivalente” à ceux prodigués dans “le monde libre” selon la DG EPI (Direction générale des établissements pénitentiaires). Pour le lanceur d’alerte, rien ne saurait être plus éloigné de la vérité, il dénonce une médecine contrainte, soumise aux logiques sécuritaires et pénitentiaires. Les détenus sont souvent laissés à l’abandon, et les soignants impuissants face à une administration focalisée sur la punition et le contrôle.

Au lendemain de l’arrestation d’Ossama, lors du rassemblement quotidien de soutien à la lutte du peuple palestinien, une nouvelle arrestation a eu lieu hier soir en fin de rassemblement (voir article ici).  Sans raison apparente, Ayman, qui avait déjà été arrêté le 8 avril en marge d’une manifestation contre les assauts génocidaires à Gaza et détenu en centre fermé, a, une nouvelle fois, été emmené par les forces de l’ordre (voir article ici). Suite à cette interpellation, la police a tenté de disperser le rassemblement à coup de sprays au poivre et de balayettes. Un petit cortège a tenté de partir en manifestation non autorisée, la police en nombre a chargé les manifestants. Depuis plusieurs semaines, la police bruxelloise, en particulier celle de Bruxelles-villes, multiplie les provocations, les violences et les intimidations à l’encontre des rassemblements quotidiens et des manifestants.

L’Université Populaire de Bruxelles appelle à venir soutenir les rassemblements qui se tiennent chaque jour à la Bourse de Bruxelles à 19h.

Voir la vidéo de l’arrestation : ici

Ce jeudi 8 mai, lors du rassemblement de soutien à la Palestine qui a lieu chaque soir à la Bourse de Bruxelles, la police, en nombre, a procédé à une arrestation violente d’un jeune palestinien âgé de 20 ans dénommé Ossama. Des vidéos de l’arrestation ont été prises par les participants à la manifestation avant que les forces de l’ordre se soient interposées pour empêcher la capture d’images comprenant des techniques d’immobilisation interdites, notamment une clé d’étranglement. On ignore les raisons de cet interpellation et l’endroit où il a été emmené. Au vu de la force déployée par les agents en charge de l’interpellation, il y a des craintes de mauvais traitements effectués par la police et le non respect des droits d’Ossama. Un appel à la solidarité est lancé pour soutenir et dénoncer la chasse aux soutiens de la lutte du peuple palestinien.

Voir la vidéo ici

« Il nous faut plus de monde » a déclaré le ministre de La Défense Théo Francken ( N-VA), l’armée belge va revoir complètement ses critères d’entrée pour élargir son vivier de recrutement. Elle s’apprête à réviser en profondeur ses critères d’admission : relèvement de l’âge limite de recrutement, assouplissement des exigences de santé et ouverture à des profils atypiques. L’armée veut recruter massivement pour atteindre un effectif de plus de 40.000 militaires et civils à l’horizon 2029 : 29.000 soldats, 5.700 civils et quelques milliers de réservistes. À partir du 21 juillet, «Les Composantes» de La Défense seront à nouveau appelées «Forces», une appellation en phase avec un état de préparation accru et une croissance accélérée de l’armée, déclare Théo Francken. Frederik Vansina, chef de la Défense, estime que le gouvernement doit décréter l’état de crise pour ne plus devoir respecter des marchés publics trop longs, mais aussi pouvoir engager des militaires. S’ajoute à cela, la cessation de la vente des anciens bâtiments militaires, un plan de mobilité qui identifiera les investissements à réaliser dans les infrastructures civiles (routes, ports, etc.) pour faciliter les transports militaires, les mouvements de grande ampleur. Cette année, la Défense a l’ambition de recruter 4500 personnes: 2.500 militaires en service actif, 960 civils et 1.050 réservistes ( notre article ici).

Répondant à l’appel de l’Alliance Révolutionnaire du 1er mai composé de plusieurs organisations dont le Secours Rouge de Belgique, le cortège déterminé, formé de plusieurs blocs aux revendications sociales, internationalistes et révolutionnaires ne s’était pas encore élancé que plusieurs combis de police s’étaient positionnés peu après le début du parcours. Banderoles en tête, le cortège démarre à 14h. Arrivé à l’intersection «  Porte de Hal », un cordon policier bien fourni et en tenue anti-émeute fait face aux manifestants. Quelques jets de bouteilles et autres projectiles ralentiront l’avancée du cortège. Les forces de l’ordre tireront des palets de gaz lacrymogènes pour disperser les rangs des manifestants, mais le cortège reste soudé.

Les 4500 manifestants, un record de participation pour sa troisième année consécutive, se remettent en branle, encadré à gauche et à droite de policiers échelonnés tous les mètres. Deux auto-pompes seront postées à proximité du siège du MR. L’une d’entre elle sera employée alors que le bloc de tête a été isolé un moment à hauteur du palais de justice. La manifestation finira son parcours arrivée place du jeu de balle où discours et animations musicales finiront cette journée. Les forces de l’ordre filtreront les sorties de la place, procéderont à des fouilles de sac.. Pendant la manifestation, la police a procédé à une interpellation pour des tags.

Vidéo et article détaillé ici sur Bruxelles Dévie

Chine a dans son viseur plusieurs personnes en Belgique, elles sont considérées comme des dissidents, confirme la Sûreté de l’État belge. Au cours des dix derniers mois, 105 personnes sont victimes de cette traque menée par la Chine dans le monde entier. Chinois, ouïghoures, tibétaines, de Mongolie-Intérieure ou hongkongaises ont en commun d’avoir émigré à l’étranger, de défendre les droits des minorités ethniques en Chine et de faire, selon le régime, partie des cinq menaces (“cinq poisons”, selon les termes de Pékin) qui pourraient mettre en danger le pouvoir du Parti communiste chinois. La moitié des 105 parsonnes a témoigné de la façon dont leurs proches en Chine avaient été intimidés et interrogés par la police ou les agents de la sécurité de l’État. Dans certains cas, les intimidations ont commencé quelques heures après que ceux-ci aient participé à des manifestations ou à des événements publics à l’étranger. La Chine tente d’installer un système de surveillance afin de faire croire à ses ressortissants qui vivent à l’étranger qu’à tous moments, le régime est au courant de tous leurs faits et gestes.

Le système de vidéosurveillance connaît plusieurs problèmes techniques à cause de sa saturation. Les autorités avouent une impossibilité d’exploiter pleinement une partie des caméras installées en Belgique. Depuis mai 2023, le système de reconnaissance automatique de plaques minéralogiques (ANPR), surchargé, ne supporte plus les images de nouvelles caméras, ni les nouvelles demandes d’accès provenant des zones de police. Entre 2018 et 2023, 70 caméras des zones de police locales ont été connectées à la plateforme. Le système est progressivement à saturation, il est devenu instable. Afin de prévenir tout risque d’arrêt complet, plus aucune caméra supplémentaires n’a été acceptée à partir de mai 2023. Ces dernières années, le dispositif a connu plusieurs avaries techniques, ce qui l’a rendu indisponible une quinzaine de jours au total. Lors de panne ou lors d’une mise à jour, les images enregistrées par les caméras locales ne peuvent être envoyées vers la plateforme centrale de la police fédérale, elles alors sont conservées temporairement pour être versées au système national une fois celui-ci rétabli.

La commune d’Ixelles votera, ce jeudi 24 avril,  l’usage de drones policiers équipés de caméras mobiles. Une mesure qui semble avoir été testée en toute discrétion depuis le 15 avril. Ces drones seront utilisés pour débusquer des crimes et délits, mais aussi pour verbaliser de simples infractions dites « incivilités ». Une vague notion, rien n’est défini, et reste sujet à interprétation :quels actes seront  jugés « inciviles », qui verbalisera, que deviendront les données recueillies par ces caméras mobiles et qui y aura accès ? Que viseront les forces de l’ordre, un rassemblement, une prise de parole publique, un drapeau palestinien trop visible ? Les possibilités d’intervention sont nombreuses, les critères sont flous. La zone de police Bruxelles Capitale Ixelles justifie cet usage par plusieurs objectifs : enregistrer le déroulement des interventions policières, améliorer la traçabilité et le compte rendu des opérations aux autorités administrative et judiciaire, accroître la sécurité des fonctionnaires de police, réduire le nombre de faits de violence ainsi que les plaintes infondées à l’encontre des agents. Derrière ces objectifs, on décèle une logique orientée : des drones pour la sécurité des agent-es pas pour les citoyens et les militants.