C’était hier lundi la première audience du procès, au Tribunal du Travail de Bruxelles, des chauffeurs de la STIB, sanctionnés par leur direction parce qu’en mai ils avaient arrêté le travail, invoquant le droit de retrait (voir notre article). La STIB demandé à l’audience un délai de six mois pour rédiger ses conclusions tandis que les chauffeurs, qui exigent d’être payés, ne sollicitent que six semaines pour peaufiner leurs arguments. L’avocate des chauffeurs  y voit une volonté de la STIB de retarder autant que faire se peut le débat de fond devant le juge. En tout état de cause, les plaidoiries n’auront pas lieu avant plusieurs mois.

 

Demain lundi commence le procès, au Tribunal du Travail de Bruxelles, des chauffeurs de la STIB, sanctionnés par leur direction parce qu’en mai ils ont arrêté le travail, invoquant le droit de retrait, alors que leur direction refusait de discuter en CPPT, avec les représentants élus, des mesures de prévention à adopter. Alors que, suite à la pandémie, beaucoup de services au public étaientdevenus inaccessibles au public, les chauffeurs de la STIB devaient continuer à travailler, ce qu’ils acceptaient. Mais ils veulaient pouvoir le faire avec un maximum de sécurité, et dans un climat de concertation. Le mouvement a été suivi par plus de 1000 chauffeurs, une très large majorité. Le monde patronal prétend combattre l’idée qu’un « droit de retrait » existerait, en Belgique, alors qu’il est bien inscrit dans la loi. Il y aura un rassemblement, demain à 9h, place Poelaert, mais limité à 100 personnes.  Inscriptions: ici
Ces travailleurs ont une page FB et un fonds de soutien : ici

Les zones de polices bruxelloises vont toutes êtres dotées de bodycams en 2021, mais chacune selon un calendrier distinct. La police de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Saint-Josse et Evere) va les tester à partir de janvier 2021. La police de Bruxelles-Midi (Anderlecht, Saint-Gilles et Forest) et la zone Montgomery (Etterbeek, Woluwe-St-Pïerre et Woluwe-St-Lambert) envisagent également une phase test courant 2021. Les autres zones de police en possèdent déjà. La police de Bruxelles-Ouest (Molenbeek, Berchem-Ste-Agathe, Ganshoren, Jette et Koekelberg) va en acheter 231 supplémentaires. Du côté de Bruxelles-Ixelles, une deuxième phase test impliquant tous les services opérationnels va démarrer. Tandis qu’à la zone Marlow (Uccle, Auderghem et Watermael-Boisfort), une évaluation est prévue début 2021.

Bodycam de la police

Dimanche 20 décembre, se tenait la cinquième manifestation hebdomadaire lancée par des proches de détenues pour revendiquer leurs droits. La Clac, Genepi Belgique, la Ligue des droits humains et Bruxelles Laïque était également présentes. Alors que la manifestation s’était déroulée tranquillement, la police a procédé à des contrôles abusifs sur des gens qui rentraient chez elleux. Ces manifestant·es risquent donc de recevoir des amendes. Plus d’infos ici.

Des militant·es anti-carcéraux risquent des amendes

Des militant·es anti-carcéraux risquent des amendes

Samedi 19 décembre, les Gilets Jaunes organisaient une manifestation sauvage à Namur. Cette manifestation avait pour thème : « Travaille, consomme et ferme ta gueule ». Elle rappelait notamment que les mesures sanitaires étaient instrumentalisée par l’état et la police pour réprimer la contestation sociale. La police est intervenue en nombre avec 9 véhicules pour nasser la petite centaine de manifestant·es. Les unités spéciales des GIS (Groupe d’Interventions Spéciales, anciennement les deltas) étaient également présentes. Plus d’infos ici.

Répression d'une manifestation de Gilets Jaunes à Namur

Répression d’une manifestation de Gilets Jaunes à Namur

Ce samedi 19 décembre, les rues de Saint-Gilles ont été traversées par plusieurs performances animées par une cinquantaine de personnes. Cette action était organisée pour dénoncer les violences policières. Alors que toutes les mesures sanitaires ont été respectées, la police a infligé trois contrôles sur des habitant·es du quartier, 8 amendes de 250 euros aux membres du collectif de théâtre action ainsi que la fouille d’un véhicule privé. Plus d’infos ici.

Répression d'une action contre les violences policière à Saint-Gilles

Répression d’une action contre les violences policière à Saint-Gilles

Une occupation politique vient de commencer à l’ancienne clinique Antoine Depage située au 101 Avenue Jaspar à Saint-Gilles. Le but est de faire du bâtiment un lieu pour les sans-papiers et les sans-logis ainsi que revendiquer un logement et des papiers pour tou·te·s. Voici un fil info en direct des événements :

18h05 : La police est partie. Les occupant·es ont reçu l’autorisation de rester jusqu’à lundi.

17h55 : La police est toujours présente mais en nombre plus réduit (2 policiers en uniforme, 6 en civil avec brassards). Une trentaine de personnes est rassemblée en soutien à l’Hospitalière sur le trottoir en face.

17h20 : Les policiers promettent de ne pas intervenir s’il y a pas de tapage nocturne (pas de feux d’artifice, pas de musique), si les règles sanitaires sont respectées et si les occupant·es essayent d’entrer en contact avec leurs voisins pour éviter les plaintes.

17h : Les policiers sont une trentaine devant le bâtiment. Des négociations sont en cours.

16h30 : Le squat, appelé « l’Hospitalière » lance sa page Facebook dans lequel est publié un communiqué. Le lien ici.

16h25 : Les policiers sont présents devant le bâtiment.

16h15 : Les occupant·es demandent du soutien devant le bâtiment

16h12 : La police arrive

16h00 : Les occupant·es prennent possession du bâtiment.

Ouverture d'une occupation à Saint-Gilles

Ouverture d’une occupation à Saint-Gilles

Une troisième manifestation contre le couvre-feu et les mesures autoritaires se tenait à Liège cet après-midi.  La précédente, qui avait eu lieu fin novembre, avait été sévèrement réprimée avec plus de 400 PV et arrestations (vois notre article). Deux autopompes, un hélico, de très nombreux combis et policiers étaient présents aujourd’hui dans le centre-ville de Liège. Des policiers en civil patrouillaient avec des caméras au poignet. Sur l’esplanade Saint-Léonard et aux alentours, dès 14h, la police a effectué de nombreux contrôles, plusieurs fouilles ont également lieu. Leur objectif était clairement de dissuader les personnes de rejoindre l’esplanade et d’empêcher celles qui ont réussi à arriver sur place de se rejoindre pour former un rassemblement.
Une cortège, ouvert par une énorme banderole sur laquelle on pouvait lire « Moins de flics, plus de soin ! », a réussi à se former pour rejoindre la rue hors château, puis les quais de la batte et ensuite la place du 20 août. Six personnes, dont des journalistes, un médic et une personne mineure, ont été arrêtées puis relâchées. Le reste du cortège a réussi à se disperser en évitant les policiers.

D’autre part, une 4ème manifestation hebdomadaire visant à faire entendre les revendications des détenu.e.s et leurs proches s’est tenue devant la prison de Lantin, près de Liège. La police a intercepté les participants dès leur arrivée, en leur demandant de quitter les lieux, sous menace de prendre leurs cartes d’identité et de mettre 250 euros d’amende à chaque personne présente. Les manifestants ont tenté de négocier (rester en bulle de 4, peu de temps, avec distance et port du masque) en vain. Et lorsqu’ils décident de quitter les lieux, les policiers les interpellent à nouveau. Les policier.e.s (en ce 13/12) arrêtent la personne qui leur explique que nous refusons d’être identifiés alors même que nous sommes sur le point de quitter les lieux. Pendant que cette personne se faisait emmener au commissariat, tous les autres ont été contraints de donner leur identité sous peine de se faire arrêter également.

A Lantin

Sur la place Saint-Lambert, à l’appel de la FGTB, entre 500 et 700 militants s’étaient rassemblés masqués devant le Palais de Justice de Liège pour manifester leur solidarité avec les 17 syndicalistes condamnés le 23 novembre dernier par le tribunal correctionnel de Liège (voir notre article). Sous les fumigènes rouges, les manifestants ont réalisé une haie d’honneur pour laisser passer l’avocat des 17 syndicalistes venus déposer leur appel du jugement. Avertie de la manifestation, la police est restée discrète. Le rassemblement était autorisé pour moins de 100 personnes avec les précautions sanitaires. La police annonce donc une verbalisation pour non-respect des prescrits de l’arrêté ministériel. Organisées symboliquement à l’occasion de la journée internationale des droits humains, d’autres manifestations de la FGTB en faveur du droit de grève étaient prévues un peu partout dans le pays.

 

(texte de la campagne)
Uneus est un projet lancé en 2012 par la commune de Saint-Gilles pour « assurer la cohésion sociale dans le quartier et rétablir un climat de sécurité et de confiance» qui comporte une brigade de police de proximité, le « koban ».
Après près de dix ans d’activité, son bilan est lourd : dents, poignets et bras cassés ; gifles ; insultes racistes et homophobes (« On va attraper tous les bougnoules qui sont là-bas »; « Bande de petits pédés ») ; propos sexistes ; contrôles d’identité et PV abusifs ; arrestations arbitraires et contrôles au faciès ; usage disproportionné de la force sur des jeunes déjà menottés ; étranglements ou étouffements ; perquisitions sauvages ; maman plaquée au sol alors qu’elle ne faisait que « demander ce qui se passait » ; menaces, notamment lorsque des habitants filment ou évoquent la possibilité de porter plainte, humiliations de parents devant leurs enfants (« Les Arabes, ils ne travaillent jamais »)…
Depuis 2018, un collectif de mamans interpelle les autorités communales sur la nécessité d’une évaluation externe de la brigade. Elles ont été rejointes dans leur combat par d’autres groupes d’habitant·e·s. A ce jour, pas moins de 5 interpellations communales ont été portées devant le Conseil, et des rassemblements et manifestations ont déjà réuni des centaines de Saint-gillois.es dénonçant les abus de la brigade. Pourtant la commune ne réagit toujours pas concrètement et le bourgmestre Charles Picqué va jusqu’à mettre en question la véracité des témoignages.
Cette violence policière peut aussi tuer. Pendant le premier confinement à Anderlecht le « koban Virtus » a tué Adil, 19 ans. Les policiers mis en cause risquent… un non-lieu, c’est-à-dire que les poursuites seraient tout simplement abandonnées.
Cette impunité de la police est organisée et les dernières mesures fédérales renforcent son pouvoir sur fond d’état d’urgence sanitaire : augmentation des budgets, recrutement accéléré, tolérance zéro face aux violences dirigées contre les policiers eux-mêmes. Uneus, projet pilote voué à être étendu à l’ensemble de la région bruxelloise, concrétise ce pouvoir policier ultra-violent au niveau de Saint-Gilles.
Ces brutalités doivent cesser !
Nous vous invitons à rendre visible cette problématique, de la manière dont vous le souhaitez, durant la semaine du 14 au 20 décembre !