Une manifestation ce samedi soir à Liège a ressemblé autour de 500 personnes. Celle-ci entendait dénoncer le caractère anti-social des mesures sanitaires. Cette manifestation fait suite à une autre mobilisation du même type la semaine passée (voir notre article ici). A la fin de la manifestation, la police locale et le corps d’intervention fédéral appuyé par deux autopompes ont nassé la manifestation. Suite à cela, environ 350 personnes ont été arrêtées administrativement mais relâchés directement (des PV’s pour bris du couvre feux sont en cours de rédaction, ceux-ci ne viseront pas que les personnes arrêtées mais toutes les personnes identifiées). Cependant 17 personnes ont été placée en détention administrative suite à une tentative de percer la nasse policière. De plus, il y aurait eu 3 arrestations judiciaires : 2 pour rebellions et 1 pour dégradation. On dénombre par ailleurs 7 personnes blessées (3 manifestants et 4 policiers).

Hier, Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur a annoncé qu’elle allait proposer à des « citoyens volontaires » d’aider la police. Ces personnes seraient habilitées à réaliser des missions surveillance dans les quartiers et à rapporter les éventuelles actions illégales à la police. Elles joueront également un rôle de pacification sociale. Ces délateurs volontaires agiraient de manière bénévole.

Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur

Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur

Aujourd’hui, un rassemblement se tenait à la Place du Conseil à Anderlecht pour dénoncer le non-lieu dont bénéficient les policiers ayant tué Adil. Le rassemblement est parti en manifestation et a rapidement été nassé par la police rue van Lint. Pour rappel, notre ligne téléphonique de Legal Team est ouverte de façon permanente. Nous sommes joignables au +32 456 20 06 42 (plus d’infos ici). Voici un fil info en direct des événements :

21h55: Les policiers font la chasse aux groupes de jeunes dans la rue

21h40: Les libérations continuent. Les arrêtés sont semblent-ils tous passés par Etterbeek (même ceux d’abord détenus ailleurs) pour être fichés/photographiés. Un bus vient d’en libérer gare du Midi.
Une voiture a été incendiée porte d’Anderlecht

21h10: Les témoignages font état de brutalités policières contre les jeunes du quartiers, surtout ceux qui n’ont pas été arrêté dans la nasse mais raflé alentours comme à Clémenceau).
Il y a toujours une forte présence policière gare du Midi et place Bara (combis, autopompe, etc.)

20h50: Les premières personnes arrêtées sont libérées

17h00: Toujours pas de nouvelle des personnes arrêtées. Une partie à Démostènes, une autre à Etteberbeek

15h30: Le bus spécial de la police pour le transport des manifestants arrêtés est venu embarquer une trentaine de manifestant.e.s. Des pétards ont été lancé sous ses roues.

15h20: Apparemment il y a une cinquantaine de personnes arrêtées. Mises une à une dans les nombreux fourgons de la police fédérale.

15h10: Des feux d’artifices sont tirés rue van Lint et autour de la place du Conseil, les policiers courent pour essayer d’attraper ceux qui les ont tirés.

15h05 : Les policiers ont resserré la nasse et chassé les personnes qui filmaient alentours.

15h : Attention ! On signale la présence de deux policiers en civil portant des T-shits « Justice pour Adil »

14h55 : Les manifestants sont nassés par un cordon de policiers et par deux autopompes.

14h42 : Les policiers préparent les colsons pour arrêter les personnes nassées.

14h38 : Attention ! Les policiers en civil semblent patrouiller en dehors de la nasse pour essayer d’arrêter les personnes qui y aurait échappés

14h37 : Un policier est équipé d’un flashball.

14h30 : On signale la présence de la brigade spéciale Uneus autour de la nasse.

Manifestation pour dénoncer le non-lieu pour les policiers ayant tué Adil

Manifestation pour dénoncer le non-lieu pour les policiers ayant tué Adil

Edit: Il y a eu finalement vingt interpellations administratives et trois incendies de véhicules.

Des incidents ont éclaté devant la maison communale d’Anderlecht après l’annonce du non-lieu pour « absence de charges suffisantes » à l’encontre des policiers ayant renversé et tué le jeune Adil, le 10 avril dernier. Plusieurs jeunes ont notamment lancé des pierres sur la maison communale, et un véhicule a été incendié. La commune était déjà en état de siège avec le déploiement de plusieurs sections de la police locale et fédérale, l’hélicoptère de police et le canon à eau. L’avocat de la famille d’Adil a déclaré que le non-lieu était survenu alors qu’il n’avait pas encore pu prendre connaissance de l’ensemble du dossier, notamment des images de caméra de vidéo-surveillance. Il a également mis en question la proportionnalité des moyens: l’appel à toutes les voitures à poursuivre un scooter piloté par un jeune qui n’avait commis aucun délit, mais qui savait qu’il valait mieux ne pas tomber dans les mains des policiers de la zone-midi.

Le week-end du 14-15 novembre, une banderole géante a été fixée sur une des tours du Square Albert 1er pour dénoncer les violences policières et les meurtre policiers. Cette banderole indiquait « Stop violences policières. Justice pour Adil, Mehdi, Akram… Ni Oubli Ni Pardon ». Cette action a été organisée par les collectifs « Justice pour Adil », « Justice pour Mehdi », le « Comité Mawda Justice-Vérité » ainsi que le « Comité Justice Pour Lamine ». Les organisations rappellent que le Square Albert 1er est situé dans le quartier de Cureghem (Anderlecht), quartier ciblé en permanence par les contrôles, les violences, les passages à tabac, les harcèlements de la police. C’était aussi le quartier où vivait Adil. Elle rappellent également les assassinats policier de Adil (assassiné par la police il y a 7 mois), Akram (il y a 4 mois), Mehdi (il y a 15 mois), Lamine (il y a 30 mois), Mawda (il y a 30 mois). Plus d’infos ici.

Action contre les violences et meurtres policiers à Bruxelles

Action contre les violences et meurtres policiers à Bruxelles

Mardi 17 novembre, une manifestation contre le couvre-feu et les mesures autoritaires s’est tenue à Liège (voir notre article). L’organisation « Les dodos » appelle à une nouvelle manifestation le samedi 28 novembre à 21h à la Place Saint Lambert contre le couvre-feu et pour des mesures sanitaires solidaires. L’organisation appelle à respecter les mesures de sécurité sanitaire et annonce d’ores et déjà qu’elle organisera la solidarité si les manifestant·es reçoivent des amendes. Les personnes qui reçoivent des amendes sont ainsi invitées à contacter l’adresse mail « cortegedebraises@riseup.net ». Plus d’infos ici.

Manifestation contre le couvre-feu à Liège

Manifestation contre le couvre-feu à Liège

La nuit du 16 au 17 mai 2018, un véhicule transportant des migrants s’est immobilisé sur un parking autoroutier à Maisières, près de Mons, après avoir été visé par un coup de feu, fatal pour une petite Kurde âgée de deux ans.  Le policier poursuivi avait reçu toutes les informations indiquant que des migrants, dont des enfants, se trouvaient dans la camionnette qui circulait sur l’E42. Lundi, le policier avait menti en déclarant qu’il pensait poursuivre des individus qui venaient de commettre un vol cargo sur un parking dans la région de Namur.

Pourtant, ce n’est qu’une peine d’un an de prison avec sursis qui a été requise contre le policier assassin, tandis que des peines lourdes étaient demandées contre les deux jeunes Irakiens poursuivis dans le cadre de l’affaire Mawda. Le chauffeur encourt dix ans et son convoyeur présumé sept ans de prison ferme! Après les plaidoiries de l’avocat du policier poursuivi et de l’avocat de l’État belge, le tribunal correctionnel de Mons a suspendu l’audience. Celle-ci reprendra le 10 décembre avec les plaidoiries des avocats des deux détenus. A l’ouverture du procès, un millier d’espaces publicitaires ont été détourné pour dénoncer la politique migratoire de la Belgique et le meurtre de Mawda.

Un mois de prison (avec sursis), c’est la condamnation prononcée ce lundi par les juges correctionnels liégeois, à l’encontre de cinq syndicalistes de la FGTB, dont le président Thierry Bodson. C’est l’affaire du blocage d’autoroute, au viaduc de Cheratte, voici cinq ans, lors d’une grève générale (photo). C’est la moitié de ce qui a été réclamé, lors du réquisitoire, prononcé au cours de l’audience d’octobre par la procureur du roi. En dépit des demandes d’acquittement formulées par la défense, le délit d’entrave méchante à la circulation a été retenu, par la simple présence des manifestants sur les lieux. Une douzaine d’autres prévenus, donc le rôle a été considéré comme secondaire, sont punis de quinze jours de prison et à des amendes. Les syndicalistes viennent de décider d’interjeter appel.

Suite au rapport annuel du comité R (Organe parlementaire contrôlant les services de renseignements en Belgique), on peut apprendre que le recours aux méthodes de recherche exceptionnelle est en augmentation pour la période courant de 2018 à 2019. Sous ce terme est regroupé les méthodes les plus sensibles de collecte de renseignement : surveillance de lieux privés, écoute de ligne téléphonique, collecte de données bancaires et intrusion dans un système informatique.

L’utilisation de ce type de méthodes est passé de 344 à 449 pour le compte de la Sûreté de l’État, de 28 à 76 pour l’organe militaire que constitue le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS). En 2019, la Sûreté a mis sur écoute 255 lignes téléphoniques, introduit 48 ordinateurs et observé ou pénétré 29 lieux non-accessibles au public. Au SGRS, on dénombre 40 cas d’écoute téléphonique et 20 dossiers de collecte d’informations bancaires. A coté de cela, on constate une diminution de 12 % de l’utilisation des méthodes « ordinaires » (essentiellement l’identification d’un numéro par les opérateurs téléphoniques) mais il n’est pas clair si cette tendance est la même pour les méthodes « spécifiques » (données d’un voyage privé ou encore localisation d’une personne par le biais de la géolocalisation d’un appareil électronique, …)

Le siège de la Sûreté de l'État

Le siège de la Sûreté de l’État