A la mi-novembre, quatre pays de l’Union Européenne s’étaient opposés au projet d’accord entre l’UE et les Etats-Unis permettant l’utilisation des données bancaires lors des enquêtes antiterroristes. L’Allemagne, l’Autriche, la France et la Finlande évoquaient la protection des données privées pour refuser l’accès aux autorités américaines aux informations de la Society for Worldwide Interbank Financial Communication (SWIFT), société de transferts interbancaires internationale basée à La Hulpe, en Belgique (photo).

Malgré tout, les ministres européens des affaires étrangères ont approuvé hier l’accord transatlantique qui verra donc les pays européens obligés de fournir des données privés bancaires aux renseignements américains. Par une admission tacite du fait que les agences européennes de renseignement ne sont pas capables de surveiller les transactions suspectes, les ministres européens ont donc entendu la demande américaine. Un expert proche du dossier avait récemment affirmé que ‘l’Europe ne disposait pas des compétences techniques pour interpréter ces données‘. Avec cet accord, l’UE compte donc sur les américains pour traiter ces données et lui transmettre les renseignements récoltés. A noter qu’il n’y a aucun accord réciproque pour que les agences de renseignements européennes puissent extraire des informations des bases de données américaines. SWIFT devra donc dorénavant communiquer le nom, le numéro de compte, l’adresse, le numéro d’identification nationale et d’autres données personnelles aux autorités américaines dès qu’il y a un soupçon que la personne soit, de quelle que manière que ce soit, impliquée dans une ‘activité terroriste‘.

Siège de SWIFT

Dans la nuit de mardi à mercredi, les vitres d’une agence Fortis, d’une agence Dexia, d’une agence de la Citybank ainsi que celles d’une banque de la poste ont été brisées à Ixelles et Neder-over-Hembeek en soldiarité avec les deux antifascistes passant en procès ce jour-là à Gand et avec les prisonniers en lutte. Un distributeur de billets a aussi été défoncé.

Une centaine de manifestants (parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge) étaient présents ce jeudi matin devant le palais de justice en solidarité avec les trois membres du Comité d’Actions et de Soutien aux sans-papiers (CAS) qui passaient en jugement pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de sans-papiers le 16 octobre 2008. Ils devaient répondre de ‘rébellion’, ‘coups et blessures avec effusion de sang’ et ‘incitation à l’émeute’. Le commissaire Vandersmeessen posait en victime (il affirme avoir ‘pris une droite’ et avoir eu son blouson déchiré) – mais en victime indulgente en demandant ‘l’euro symbolique’.

Le procureur a eu une attitude assez écoeurante, alternant paternalisme (expliquant que des étudiants en science politique devaient connaître leurs droits et devoirs, et parmi ces dernier, celui d’obéir à la police) et appel à la connivence de classe (expliquant qu’il ne demandait que des heures de travaux d’intérêts généraux mais que pour ‘n’importe qui’, il aurait demandé six mois de prison). Pénalement, cela coûtera moins cher aux inculpés et tant mieux, mais le spectacle était pénible. Prononcé le 24 décembre.

C’est demain jeudi à 9h que trois membres du Comité d’Actions et de Soutien aux sans-papiers (CAS) passent en jugement pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de 54 sans-papiers qui protestaient en occupant le hall du Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides le 16 octobre 2008 (photos).

Mobilisation du CAS au CGRA

[rouge]Rassemblement à 8h30 devant le palais de justice de Bruxelles![/rouge]

Mobilisation du CAS au CGRA

La police a débarqué en force dans l’immeuble de la rue de Stassart occupé par les anciens occupants de la place Morichar. Une trentaine de demandeurs d’asile Indiens et Pakistanais ont été embarqués de manière très rude (les poignets attachés avec des colsons, etc.). Cette opération prenait place dans une vaste offensive contre des réseaux de passeurs. Les personnes interpellées n’ont été considérés que comme témoins potentiels (et l’agressivité des procédés policiers visait sans doute à faire pression pour qu’ils témoignent contre leurs supposés ‘passeurs’). Après quelques heures, toutes les personnes interpellées ont été libérées.

Trois membres du Comité d’Action Solidaire (avec les sans-papiers) passent en jugement ce jeudi 26 pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de 54 sans-papiers.

Le jeudi 16 octobre 2008, suite au dédain politique dont sont victimes les sans-papiers de Belgique, 54 Afghans et Iraniens en grève de la faim depuis 57 jours, envahirent le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA). Tous, hommes, femmes, enfants, entassés dès 11h30 dans le hall du CGRA dans l’attente de leur Carte Orange promise depuis des jours. Sur place, pas une caméra, pas une radio de diffusion, pas un journaliste en vue. Le sort de ces sans-papiers allait se jouer dans un hall aux portes vitrées embuées, fermées de l’intérieur. Sans manger depuis des jours, sans boire depuis des heures et sans aucun appui d’aucune opinion publique présente.

A défaut de la presse, c’est la police qui fît son apparition en masse sur le coup de 15h45. Le quartier fût bouclé avec une rapidité et une efficacité impressionnante: plus d’une vingtaine de fourgonnettes se déployèrent tout autour de la zone du CGRA. A leur bord, une centaine de policiers en ‘armures de Plexiglas et de kevlar armés chacun d’une matraque et d’une dizaine de colsons. A leur tête, le Commissaire de la Ville de Bruxelles : M. Vandersmissen. Il lança aux assiégés dépités un ultimatum d’un quart d’heure, après quoi tous, hommes, femmes, enfants, seraient ‘arrêtés et envoyés en centres fermés’. A 16h, les policiers se mirent en mouvement, resserrant pas à pas l’étaux sur la porte d’entrée du CGRA désormais béante.

Entre les policiers et les sans-papiers une dizaine d’étudiants du CAS scandant ‘On est là, on reste, on ne partira pas’, assis, coincés entre la devanture du CGRA et un demi-cercle de boucliers. Tout alla très vite: les policiers procédèrent bratelement à des arrestations. Les étudiants furent empilés les uns derrière les autres, assis à même les pavés, sur-menottés, blessés pour certains. Trois d’entre eux, sans doute les plus reconnaissables, furent désignés arbitrairement du doigt par le chef policier comme étant les leaders et écopèrent dès lors d’une arrestation judiciaire contrairement aux six autres qui furent, eux, arrêtés administrativement. Six chefs d’inculpation, tout aussi arbitrairement répartis furent attribués aux trois étudiants poursuivis.

Soyons présent le jeudi 26 novembre à 8h30 devant le Palais de Justice de Bruxelles, pour soutenir les trois inculpés.

Environ 200 personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, avaient répondu présentes ce dimanche à l’appel au rassemblement contre la construction d’une nouvelle prison pour sans-papiers à Steenokerzeel. Au départ du marché du midi, le cortège s’est mis en route, traversant les communes d’Anderlecht et de Molenbeek, encadré par de nombreuses voitures banalisées des différentes zones de police de la capitale. Les manifestants ont marché au son des tambours et des slogans pour la fermetures des prisons et contre l’ouverture de nouveaux centres fermés. Quelques véhicules de sociétés impliquées dans les constructions pénitentiaires ont été bombés le long du parcours.

Cortège contre les centres fermés

Bombage en marge du cortège contre les centres fermés

L’annonce d’une assemblée ouverte contre les centres fermées a été faite durant le rassemblement. La soirée se déroulera le mardi 24 novembre, à partir de 18h au Pianofrabriek (35, rue du Fort à Saint-Gilles)

Cortège contre les centres fermés
Bombage en marge du cortège contre les centres fermés

Une soixantaine de personnes se sont réunies vendredi à 16h devant le palais de justice de Bruxelles pour protester contre les violences policières à la prison de Forest. Ce rassemblement, auquel a participé une délégation de notre Secours Rouge, s’est tenu à l’appel de familles et proches de prisonniers.

Suite aux révélations faites cette semaine de détenus violentés par les forces de l’ordre à la prison de Forest et l’ouverture d’une enquête approfondie (deux officiers de la supervision du personnel viennent d’être suspendus dans le cadre de l’enquête en cours.), des troubles se sont produits dans la commune d’Anderlecht entre plusieurs bandes de jeunes et la police ce vendredi soir.

En protestation aux violences policières, le commissariat de police situé au rez-de-chaussée de la maison communale a été la cible d’un cocktail Molotov, deux voitures ont été incendiées, une cabine téléphonique a été saccagée et plusieurs véhicules de police ont subi des dégâts. Au total, la police a procédé à 44 arrestations administratives et 13 judiciaires. Neuf personnes ont été mises à la disposition du parquet de Bruxelles et la police a signalé que toutes les personnes interpellées seraient poursuivies.

Emeutes à Anderlecht

Emeutes à Anderlecht